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LE COINTE, Pierre (1767-1811)
État civil
NOM : LE COINTE     Prénom(s) : Pierre     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : LECOINTE
LECOINTRE
LECOMTE
LECONTE

Date(s) : 1767-8-1  / 1811-9-24
Notes biographiques

Pierre LE COINTE exerce comme sacristain-chantre de la paroisse Saint-Denis de Châteauroux [Indre] que deux ans. Puis il quitte le Bas-Berry pour s'installer à Châtillon-sur-Indre, alors en Touraine, à une cinquantaine de kilomètres au nord. C'est là qu'il se marie avant de revenir au pays. LECOINTE est instituteur comme son frère François ; il est fils d'un instituteur-sacristain, puis père d'un instituteur qui sera promu directeur de l'école normale de Châteauroux. Son parcours soulève plusieurs questions concernant les liens entre l'église et l'instruction dans l'Indre sous l'Ancien Régime. 

• 1er août 1767, Châteauroux [Indre] : Pierre LE COINTE, fils de Jean Noël LE COINTE sacristain et de Madeleine Bauduit est baptisé paroisse Saint-Denis. Ses parrain-marraine se nomment Jean Baro et Catherine Berthon. Ils signent le registre. On apprendra ultérieurement que J.N. LE COINTE est également instituteur. La consultation des registres de paroisses de Saint-Martial précise que Jean LECOINTE faisait partie de la confrérie du Très-Saint-Sacrement, fort active à Châteauroux.

• 1770, Châteauroux : Jean Noël LECOINTE, François GAUDRION, Pierre BILLIEUX, Pierre Lemoine, Jacques Bauny, Claude Morin, Jean Travers sont retenus par la municipalité de Châteauroux comme maîtres d'école. Ils ont le droit d'exercer, sont rétribués selon leurs compétences. Les cinq premiers enseignent lecture en français et en latin, l'écriture, la lecture dans les contrats et l'arithmétique. Les deux derniers n'enseignent que la lecture (français et latin). Les maîtres sont contrôlés par le curé en ce qui concerne leur conduite et l'assistance aux offices, par la municipalité et les habitants pour l'instruction. Cette particularité permet de mieux comprendre les imbrications sacristain, chantre, maître.

• 14 juin 1785, Châteauroux : Jean Noël, "sacristain de la paroisse" Saint-Denis, mort la veille, est inhumé en présence de "Jean Guillon et Pierre Colas cardeurs". Ces deux noms reviennent systématiquement lors des sépultures de la paroisse sur la période, laissant penser qu'ils sont fossoyeurs. Le scripteur de l'acte mentionne la fonction du défunt en omettant son patronyme. Si Jean  LECOINTE appartenait à une confrérie, sont fils Pierre, devenu sacristain-chantre, prend-il sa succession ?

• 1er janvier 1786-30 novembre 1787, Châteauroux : Pierre LE COINTE est sacristain-chantre de Saint-Denis pendant presque deux ans. Il a vraisemblablement été désigné comme tel après le décès de son père. Ses devoirs de sacristain sont ceux définis par acte capitulaire, en 1768, confirmés en 1778 : il doit en premier lieu respect et obéissance au curé qu'il assiste, sonner certains offices, entretenir sacristie et  église, et enfin chanter aux offices. Il reçoit en compensation 80 lt par an "pour s'acquitter exactement et avec zèle de tous ses devoirs" dont 9 lt pour chanter. Les sanctions applicables en cas de manquement sont la destitution ou la diminution de gages. LE COINTE quitte ses fonctions fin 1787, remplacé par André DENIS reçu le 2 décembre.

• 1788-[1792], Châtillon-sur-Indre [Indre] : Pierre LE COINTE quitte-t-il volontairement Châteauroux ? Il va s'installer à Châtillon-sur-Indre, à une cinquantaine de kilomètres au nord de Châteauroux. La bourgade dépend sous l'Ancien Régime de la Touraine et n'est rattachée à l'Indre qu'après 1790. Poursuit-il sa fonction de sacristain-chantre ou est-il instituteur ? L'enquête du préfet Dalfonse de 1803 rapporte qu'avant la Révolution, Châtillon avait un collège, un maître d'écriture et des écoles pour les filles tenues par les Ursulines. L'archiviste Eugène Hubert (Dictionnaire historique de l'Indre), indique pour sa part que LECOINTE a dirigé une pension avant que l'administration révolutionnaire ne crée un cours normal. Châtillon était donc bien un lieu d'enseignement avant la fin de l'Ancien Régime. LECOINTE ne pouvait que participer au chant paroissial avec ses élèves.

• 10 novembre 1788, Châtillon-sur-Indre [Indre] : Pierre LE COINTE épouse Louise Bauduit, fille mineure de Pierre Bauduy boulanger et de Françoise de Laveau originaires de la paroisse de Thoiselay en Châtillon. La mère de Pierre s'est déplacée pour l'occasion, seule témoin du côté du futur. L'acte de mariage omet la profession du futur. LECOINTE étant "instituteur", on peut supposer qu'il est au service d'une petite école ou d'une école de charité. Il ne semble pas y avoir de naissance jusqu'en 1792.

• 23 juin 1792-19 septembre 1792, Châteauroux : Pierre LE COINTE et sa femme sont revenus à Châteauroux où naissent leurs enfants. François, l'aîné naît et meurt la même année, une quasi banalité en Indre.

• 5 germinal an II [25 mars 1794], Châteauroux : Le registre d'instruction publique de la commune d'Indre-Libre [Châteauroux] conservé aux Archives municipales recense entre février 1794 et juillet 1795, cinq déclarations d'activité d'instituteurs et dix d'institutrices. Pierre LECOINTE et sa femme Louise Bauduit sont agréés par l'état. Pierre LECOINTE reçoit 436,28 francs pour le dernier trimestre de 1794. Son exemple est à rapprocher de celui de Jean-Baptiste Gabriel THIVRIER qui sera engagé à l'école centrale de Châteauroux.

• 13 frimaire an II [3 décembre 1793]-7 prairial an XII [27 mai 1804], Châteauroux : Quatre naissances se succèdent chez les LE COINTE. Pour Charles Brutus, premier né en 1793, Pierre LE COINTE est noté comme "précepteur" (la graphie indiquerait "percepteur", ce qui n'est pas cohérent avec son parcours). La déclaration à la municipalité est effectuée par Charles Etienne Fleury président du département de l'Indre. Puis vient un petit Michel en 1797, suivi par Alexandre en 1800, et enfin Jean Joseph Armand en 1804. À chacune des naissances, LE COINTE est cité comme instituteur.

• 24 septembre 1811, Châteauroux : Pierre LE COINTE, ex-instituteur, époux de Louise Bauduit meurt en sa maison de la Place du Marché aux bœufs. L'acte de décès rédigé le lendemain rappelle  sa filiation avec Jean Noël LE COINTE instituteur. Il s'agit d'une famille d'enseignants.

• 2 mars 1813, Châteauroux : Charles Brutus Lecointe, fils mineur de feu LE COINTE est instituteur lorsqu'il épouse Marguerite Justine Mautron, fille de perruquier. Son oncle, François LE COINTE est présent. Il est... instituteur.

• 8 juillet 1828, Châteauroux  : Michel Lecointe est devenu "tondeur", un métier du textile qui représente une forte activité de la ville lorsqu'il se marie avec Françoise Blin. Il est entouré de ses frères Alexande, promu chef de division à la préfecture de l'Indre et de Jean Joseph Armand, employé de ladite préfecture.

• 29 octobre 1826, Châteauroux : Alexandre Lecointe, chef de bureau de la Préfecture, convole avec Elisabeth Rocher. Il est entouré de sa mère et de ses deux frères Charles Instituteur et Michel tondeur.

• 2 mai 1837, Châteauroux : Jean Joseph Armand, devenu sous-chef de bureau à la Préfecture de l'Indre s'unit à Solange Virginie Salomon, fille d'un tailleur d'habit. Charles Brutus a été promu directeur de l'école normale de Châteauroux alors qu'Alexandre est chef de bureau de ladite Préfecture.

Mise à jour : 31 mai 2022

Sources
E. Hubert, Dictionnaire historique de l'Indre..., 1889 ; F-Ad36/ BMS Châteauroux, St-Denis ; F-Ad36/ BMS Châtillon-sur-Indre, Thoiselay ; F-Ad36/ G 388 ; F-Ad36/ G 425 ; F-Ad36/ NMD Châteauroux ; M.J. Senet & A. Surrault, L'école du peuple dans l'Indre..., 2007

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