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GAUBERT, Dieudonné (1765-1850)
Autre(s) forme(s) du nom : GOBERT
GAUBER
Date(s) : 1765-9-21 / 1850-8-18
La vie de Dieudonné GAUBERT jusqu'à son arrivée au chapitre de la cathédrale de Tulle à l'âge de 23 ans, reste assez mystérieuse. Toutefois, après la période révolutionnaire, on parvient à suivre sa carrière, qui continue d'être musicale : lui qui était maître de musique à Tulle, nous le retrouvons à Paris, à l'Opéra puis à la chapelle impériale redevenue royale en 1814.
• 21 septembre 1765, Cahors [Lot] : Fils d'Étienne "Gauber, dit Mension", et de Marguerite Lenon, Dieudonné GAUBERT naît paroisse Saint-Urcisse de Cahors, et est baptisé le lendemain. La présence à la cérémonie de deux perruquiers, son parrain et un témoin, laisse supposer que, peut-être, son père exerçait le même métier.
À l'heure actuelle, nous n'avons aucune documentation sur son parcours jusqu'en février 1789. Dieudonné GAUBERT a peut-être été formé comme enfant de chœur à la cathédrale de sa ville natale, mais les archives lacunaires qui en subsistent ne permettent pas de l'affirmer (pas de délibérations capitulaires conservées pour la cathédrale de Cahors).
• Février 1789, Tulle [Corrèze] : Dieudonné GAUBERT entre au service du chapitre cathédral Notre-Dame de Tulle et succède à Joseph DUPUY en qualité de maître de musique. À l'âge de 23 ans et demi, il a sous sa direction les chantres Antoine et Bernard GUILHEMY, ainsi qu'Alexis COMBES. Simon GUILHEMY pour sa part tient l'orgue alors que Marin BARON et François-Christophe HAMO, tous deux musiciens, jouent du serpent.
• 1790, Tulle : Dieudonné GAUBERT est toujours maître de musique du chapitre cathédral Notre-Dame de Tulle où il recevait des gages annuels de 500 livres. L'année 1790 fut une année de supplique et de pétition pour le Sieur GAUBERT, auxquelles s'ajoute son renvoi du chapitre, avant même la dissolution de celui-ci !
• En mars, "l'abbé GAUBERT" écrit une supplique au comité ecclésiastique qu'il cosigne avec les GUILLEMY (père et fils), HAMO et BARON. Il espère la compréhension du Comité devant leur "situation déplorable", qui ne pourrait les amener qu'à répandre "des pleurs sur leurs malheurs particuliers".
• 16 août 1790 : C'est la date à laquelle son service prend officiellement fin, au lendemain des cérémonies de l'Assomption. GAUBERT est congédié par le chapitre.
• Septembre 1790, Tulle : Une dotation de 1500 livres est destinée à quatre membres du bas chœur, dont il fait partie. Cette dotation "repose dans les archives" de la cathédrale. Malgré l'attestation du chapitre lui assurant qu'il ne pourra être destitué, GAUBERT l'a été d'autorité. En effet, le chapitre ne voulait pas "concourir au traitement réservé aux gagistes". Il se retrouve ainsi privé de ressources. Le clerc minoré réclame ses droits, aussi écrit-il à ces Messieurs du district.
• 14 octobre 1790, Tulle : Les chanoines sindics du chapitre cathédral de Tulle délivrent un certificat de bonne conduite au clerc tonsuré Dieudonné GAUBERT, maître de musique "assidu au chœur et à ses devoirs, de bonne vie et mœurs".
• 16 octobre 1790, Tulle : Le directoire du District demande que le pétitionnaire soit maintenu dans sa place jusqu'à la réorganisation du clergé, sans préjuger du traitement qui pourrait lui être accordé au titre du décret du 24 juillet 1790.
• 19 octobre 1790, Tulle : À la demande de GAUBERT de réintégrer son poste, le directoire du département délibère et déclare "qu'il n'y a lieu à délibérer, sans préjudice aux réclamants de se pourvoir vers les Tribunaux pour se faire réintégrer dans leurs places si ils croient y être fondés, sans préjudice encore à eux de se pourvoir pour obtenir un traitement quelconque s'il y a lieu, en conformité de l'art 13 du décret du 24 juillet concernant le traitement du clergé actuel".
Le directoire rend également sa décision concernant le remboursement des travaux accomplis dans son logement : le "Sieur abbé Gaubert" [sic], considéré comme simple gagiste, bénéficie d'une somme de 66 livres et 12 sols en dédommagement, et ce malgré l'avis défavorable du procureur général syndic.
• 16 janvier 1791, Tulle : "Enfin le directoire s'est occupé de la pétition de sieur GAUBERT, [...], tendante a être payé de son traitement depuis le moment où il a cessé d'en jouir" jusqu'au 1er janvier 1791, sur la base de 400 livres annuelles.
• 11 février 1791, Tulle : Le directoire du département lui accorde seulement 150 livres de gratification, car il n'a que 18 mois de service.
• 17 février 1791 : Sur le tableau récapitulatif des membres composant le bas chœur du chapitre de Tulle, ne sont pas mentionnés les appointements reçus par GAUBERT. En revanche il est écrit qu'il a pris ses fonctions à 30 ans alors qu'il est censé en avoir 25.
• 1792, Paris : Une carte de sûreté a été délivré à un dénommé Dieudonné GAUBERT, domicilié 34 rue des Blancs Manteaux et précédemment domicilié à Cahors, le 19 juin 1792. Il serait arrivé à Paris le 12 janvier 1792. GAUBERT n'a pas signé, le nom de sa ville de naissance n'est pas spécifié. Toutefois, il s'agit certainement de notre clerc minoré. D'ailleurs la profession indiquée est "clerc...huissière" (?).
• 1793, Bordeaux : Un certificat de civisme est délivré à Dieudonné GAUBERT 28 ans, qualifié de musicien au Grand-Théâtre de Bordeaux le 27 septembre (6 vendémiaire an II ou III). Il est soupçonné d'entretenir des sympathies aristocratiques. On le dit né à Auch, est-ce une simple erreur administrative, une dissimulation pour brouiller les pistes, ou ne s'agit-il pas de la même personne ? Toutefois son activité professionnelle, son âge et son prénom (assez rare) plaident pour identifier ce musicien du Grand-Théâtre à l'ancien maître de musique de Tulle.
• 6 janvier 1794, Bordeaux : Un GAUBERT sans prénom indiqué apparaît sur la liste de toutes les personnes ayant comparu devant la commission militaire depuis le 23 octobre 1793 jusqu'au 31 juillet 1794. Il a eu la chance d'être acquitté ainsi que les autres artistes du spectacle figurant sur cette liste. La même question se pose, s'agit-il bien de notre homme?
• 20 janvier 1799, Paris : Dieudonné GAUBERT a 33 ans, et demeure désormais à Paris, 18 boulevard poissonnière. Il travaille au théâtre de la République et des Arts [c'est ainsi que l'on qualifiait l'Opéra de Paris entre 1797 et 1802], en qualité de haute-contre, coryphée et chœur et renouvelle son engagement avec des "appointements fixes de 1000 francs et variables de 200 francs par chaque année".
• 27 février 1799, Paris : Il se fait délivrer une "passe" (permis de circuler) de trois mois par les administrateurs du bureau central du canton de Paris. GAUBERT, artiste, 33 ans, domicilié à Cahors, vient d'arriver à Paris. Il mesure 1,62 mètre, a les cheveux et sourcils châtains, les yeux bleus, le nez aquilin, la bouche moyenne, le menton rond et le visage ovale.
• 15 mars 1799, Paris : Dieudonné GAUBERT, artiste musicien domicilié chez le citoyen Anselin, 28 rue des Petites Écuries, obtient une autorisation de résider dans la capitale. Il expose dans sa pétition qu'il a contracté un engagement pour un an avec l'administration du Théâtre des Arts en qualité de choriste.
• 1807-1815, Paris : Dieudonné GAUBERT est musicien à la Chapelle impériale.
• 1er janvier 1815, Paris : Le musicien entre à la chapelle royale en qualité de haute-contre pour le service des vêpres, ce qui lui procure 300 francs par an.
• 20 novembre 1825, Paris : Le musicien remplit un formulaire adressé aux "artistes et employés de Musique de la Chapelle et de la Chambre du roi", faisant état de ses services. Ainsi, rappelle-t-il qu'il est "rentré à la Chapelle en 1807, ayant fait le service sans interruption jusqu'en 1815". Depuis la Restauration, il est "rentré à la Chapelle le 17 septembre 1824 et sans interruption jusqu'à ce jour 20 novembre 1825".
• [Vers 1826] : Dieudonné GAUBERT est mentionné sur les registres de l'opéra de Paris. Il perçoit 868,33 fr pour ses services dans le chœur.
GAUBERT figure également sur un tableau faisant un "état général de la musique du roi", il est noté que son époque de nomination est le 1er janvier 1815. Le document rappelle également ses date et lieu de naissance.
• [1829], Paris : L'on retrouve le nom de GAUBERT inscrit dans l'almanach des musiciens de la chapelle du roi et de l'opéra, il figure dans l'espace réservé au "service des vêpres". Le musicien continue donc de chanter les vêpres de la chapelle royale, et officie également dans le chœur de l'opéra.
• En hommage à GRÉTRY (1741-1813), compositeur prolifique d'opéras, GAUBERT, choriste de l'Opéra de Paris, a écrit un "mélodrame" (mélange de musique et de textes récités) intitulé le Passage de l'Achéron par Grétry et sa réception aux Champs Élyséens.
"C'est un véritable rébus musical, qui utilise la musique d'airs célèbres, dont tout le monde connaissait évidemment les paroles. Elles ne sont donc plus nécessaires (il est d'ailleurs possible que le public les chantait alors lui-même) et le piano peut se contenter d'en faire entendre les notes seules, introduites par le texte récité", écrit Michel Debrocq dans le magazine Le Soir, "Cap sur Liège avec deux nouveaux disques Cyprès, musique en Wallonie, célèbre Grétry et Jean Rogister, chantre de l'Alto" (20 septembre 2000, p. 48).
• 18 août 1850, Paris : Dieudonné GAUBERT décède au faubourg Saint-Denis, alors qu'il demeure rue des Vieux Augustins à Paris.
L'ancien maître de musique a fait du chemin, d'une petite cathédrale de province à la chapelle royale et à l'Opéra de Paris.
Son nom n'est pas dans l'oubli puisque aujourd'hui, son œuvre précédemment citée est non seulement jouée, mais mentionnée dans des revues musicales et enregistrée, notamment dans les CD consacrés à Grétry (Cyprès, 2000).
Mise à jour : 10 décembre 2017