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HAMO, François-Christophe (1741-1830)
État civil
NOM : HAMO     Prénom(s) : François-Christophe     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : HAMAU
HAMOT
Date(s) : 1741-3-11   / 1830-2-25 
Notes biographiques

Natif d'Orléans, François Christophe HAMO franchit la Loire pour arriver en Bas-Limousin et exercer le métier de musicien et serpent à la cathédrale de Tulle. Nous pouvons supposer qu'il acquit sa formation musicale à Orléans, mais aucun élément ne permet de l'affirmer. HAMO ne mentionne d'ailleurs aucun état de service antérieur à son arrivée à Tulle. Musicien serpent, régisseur du chapitre, il finit secrétaire à la préfecture de Tulle.

• 11 mars 1741, Orléans : François-Christophe  HAMO naît et est baptisé dans la paroisse Saint-Paul, vaste paroisse active, peuplée d'artisans, située dans la partie ouest de la ville, dont l'église possédait des orgues. Il est le fils de François Hamo et de Marie Morel / Morelle. Le métier du père n'est pas indiqué lors du baptême de François-Christophe, toutefois des baptêmes d'enfants ultérieurs le donnent comme "apprêteur de bas", un artisanat textile spécialisé mais peu relevé. Seul le parrain (grand-père du nouveau-né), et le prêtre signent le registre de baptême. Deux orthographes différentes du patronyme sont utilisées sur le même acte : HAMAU / HAMOT.

•  25 octobre 1748, Orléans : Son petit frère Jacques vient au monde. Il deviendra lui aussi joueur de serpent, et partira lui aussi très au sud d'Orléans, puisqu'en 1790 il exerce à Tarbes.

• 6 juillet 1751, Orléans : Au mariage de Jean-Denis Hamo (sans doute un oncle), François-Christophe est parmi les signataires. Il est permis de penser qu'il a reçu une instruction. Peut-être dans une maîtrise d'enfants de chœur ? Les archives des chapitres d'Orléans ayant brûlé en juin 1940, la preuve est difficile à apporter.

• 24 janvier 1754, Orléans : Le grand-père paternel et parrain du jeune HAMO est inhumé au cimetière Saint-Pierre d'Orléans. Alors que le fils du défunt déclare ne savoir signer, son petit-fils figure parmi les témoins et signe le registre. Il a bientôt 14 ans. Sa présence confirme qu'il est en cours de formation dans sa ville natale.

• 1759, Tulle : Dans l'état des droits payés à l'hospice de Tulle au 1er janvier 1759 pour [...] installation comme étranger, figure, place de l'Aubarède, "François HAMO, musicien, étranger". Était-il déjà musicien d'Église? Il est étonnant que HAMO ne fasse jamais état de cette qualité avant 1761. 

• 17 avril 1761, Tulle : Il est reçu en qualité de serpent et musicien au chapitre de Tulle. Ses gages sont de "250 livres par an et une gratification annuelle de cinquante livres"

• 17 décembre 1765, Tulle : Dans l'église paroissiale Saint-Julien, Christophe-François HAMO épouse Marie-Jeanne Estorges, de Tulle. Le jeune marié est dit "natif de la ville d'Orléans, et demeurant depuis cinq ans ou environ sur cette paroisse" [Saint-Julien de Tulle]. Les témoins, oncles ou parents de l'épouse, ont signé, seule l'épouse a dit ne pas savoir. 

• 1781, Tulle : Bénéficiant de la confiance du Chapitre, et au vu de ses connaissances, Christophe François HAMO devient, de façon officieuse, régisseur du chapitre, et il le sera jusqu'en 1790, tout en assistant au chœur "pour jouer du serpent et chanter lorsqu'il n'était point occupé aux affaires de la régie". Ainsi, à ses 250 livres de gages comme musicien s'ajouteront 400 livres pour cette nouvelle fonction.
François HAMO bénéficie d'un traitement d'un total de 650 livres d'argent, douze setiers de blé de seigle, un muid de vin et un logement gratis. On peut penser que, à Tulle, cela constitue une condition confortable.

• 1782, Tulle : Un impôt est demandé au sieur HAMO comme "régisseur du chapitre". La réaction du chapitre est formelle, HAMO "n'était point régisseur mais chargé d'aider le Sindic ou de le remplacer" si nécessaire. Le chapitre considère cette taxe totalement injustifiée, HAMO ne recevant que ses gages en tant que serpent, le supplément n'étant qu'une "gratification pure et simple" et donc "qu'il ne saurait y avoir d'imposition là-dessus".

• [1783-1790] : Outre les affaires du Chapitre, HAMO est régisseur des revenus de la prévôté de Tulle. Pour cette fonction, ses gages sont de 150 livres par an et douze setiers de blé seigle.

• 3 octobre 1784:  Après " Délibération faite par Messieurs du Chapitre", il est demandé au Sieur HAMO de quitter la maison de la prévôtée qui lui avait été laissée gratuitement pendant plusieurs années, le prévôt désirant désormais y habiter. Il est donc logé dans le voisinage du chapitre "pour qu'il eut la même facilité de vaquer aux affaires dont il est chargé et celle de rendre compte", et ce, autant qu'il lui plairaCe logement, appelé "la Cellererie" dépend du Chapitre, HAMO y fait des réparations qui lui coûtent "la somme de cinq cent onze livres trois sols". Le chapitre ne manque pas de souligner le zèle et la fidélité avec lesquels HAMO gère la charge qui lui est confiée.

• [1790], Tulle : Christophe-François HAMO est toujours serpent à la cathédrale, ses gages se montent à 374 livres annuellement.
• 13 mai 1790 : HAMO cosigne avec GAUBERT, les GUILLEMY et BARON la supplique adressée au Comité de l'Assemblée nationale précisant que "privés des honoraires qui leur étaient assignés, il ne leur serait pas possible de pourvoir à leur subsistance et à celle de leurs parents".
• 9 octobre 1790 : Dans une longue lettre adressée à "Messieurs les administrateurs du département de la Corrèze", se référant au "retraitement du clergé actuel du 24 juillet 1790, art.13 ", François HAMO en appelle à la "justice, humanité et équité" de l'assemblée pour obtenir un avis favorable à sa demande. Il détaille, rappelle et énumère ses différentes fonctions tout en spécifiant le fait qu'en cas de maladie, "le chapitre lui fournissait bouillion, remèdes, chirurgien, médecin gratis et ses gages lui étaient payés comme s'il eut été présent au chœur ou qu'il eut vaqué aux affaires de la régie". 
C'est ainsi que nous apprenons que depuis 1781, HAMO eut trois maladies ! S'il nous apprend que sa femme, âgée de 57 ans, a la goutte ou plus précisément des "rumathismes gouteux", l'on ne sait de quels maux il souffre, lui. Il n'hésite pas à écrire qu'il est chargé de "deux filles en bas-âge qui sont encore sans état"
Il espère que ces Messieurs, émus par sa situation déplorable, auront la bonté de l'indemniser pour les réparations faites en son logement, à ses dépens. Nous découvrons qu'il est à la tête d'un commerce et d'une auberge, mais que cela "regarde sa belle-sœur... à sa charge de remettre l'héritage à Pierre Hamo fils du suppliant..." François HAMO fait bien remarquer qu'il "n'a aucune prétention dans cette maison et dans le commerce".

HAMO a au moins trois enfants: deux filles en "bas-âge"(!?) et un fils, Pierre, capable en 1790 de prendre la responsabilité d'un établissement.

• 25 novembre 1790 : Au vu des attestations justifiant et confirmant les demandes du suppliant, la municipalité estime que "le sieur HAMO doit jouir de son entier traitement jusqu'au premier janvier prochain, qu'en raison de son service de vingt neuf ans, il peut lui être accordé une pension viagère de cent livres annuellement, qu'il (paraît) de justice de lui adjuger la somme de trois cent livres pour le dédommager en partie des réparations par lui faites à la maison qu'il occupe..."
• 27 novembre 1790 : Le directoire  du district de Tulle s'en rapporte à l'avis municipal "soit pour la fixation de la pension, soit pour l'indemnité des réparations qu'il a faite, soit pour le payement de son traitement pour la présente année".

• 11 février 1791: Le directoire du district lui alloue 300 livres pour le dédommager en partie des réparations faites à la "Cellererie" et lui accorde une pension annuelle de 120 livres pour l'ancienneté et la qualité de ses services. 
• 17 février 1791, Tulle : Sur le "Tableau des membres composant le bas chœur du cy devant chapitre cathédral de la ville de Tulle", il est précisé que François HAMO est rentré au chapitre le 17 août 1761 en tant que serpent et musicien, qu'il est âgé de 60 ans – ce qui est une erreur, il a 50 ans -, que ses appointements étaient de 300 livres. Le département lui délivre donc une pension de 120 livres et une gratification de 300 livres :" la pension à cause des services, la grattification pour l' indemnité des réparations faittes à une maison du chapitre". 
27 septembre 1791 : Le district de Tulle reçoit la pétition d'HAMO, serpent au chapitre de Tulle, "tendante au payement de la gratification qui lui est due en ladite qualité".
• 29 septembre 1791: HAMO rédige une pétition réclamant le remboursement effectif de ses réparations sur la "Cellelerie".
• 8 octobre 1791 : Le sieur HAMO réclame le règlement de la pension, accordée par "la loi du 26 août dernier" soit "374 livres, compris 50 livres pour frais de maladie". Le directoire réduit de moitié la somme demandée pour frais de maladie qui, ne manque -t-il pas de souligner, supposerait qu'Hamo fût en "état de maladie habituelle". il est donc décidé que "ledit sieur Hamo sera mis sur l'etat des pensionnaires du district de Tulle pour une somme annuelle de 174 livres 10 sols, laquelle somme luy sera payée quartier par quartier et d'avance et que par le receveur du district de Tulle il luy sera payé la meme sommes de 174 livres 10 sols pour les quatre trimestres echu de l'année courant 1791..."
• 29 octobre 1791, Tulle : Le district répond favorablement à sa demande du 27 septembre et  lui accorde 300 livres à titre d'indemnité. 

• [1791-1792], Tulle : HAMO adresse une demande de pension au directoire du département de la Corrèze qui fixe son traitement à 350 livres annuellement.

• [1792], Tulle : Il adresse une demande au directoire du département de la Corrèze afin que sa pension soit passé à 349 livres en vertu de la loi du 1er juillet 1792. Dans un premier temps sa pension avait été fixé à 171 livres.
• 14 août 1792, Tulle : HAMO prête serment sur la constitution civile du clergé.
• 29 août 1792, Tulle : Le directoire, favorable à la demande du Sieur HAMO, trouve qu'il est juste, étant donné ses services, qu'il puisse jouir d'un traitement annuel de 349 livres, en lui payant les arrérages depuis le 1er janvier 1791.

• 27 septembre 1793 : La cathédrale de Tulle est vouée au culte de la déesse Raison. L'édifice est ensuite fermé au culte.

• 1794, Tulle : Le citoyen HAMO jouit d'une écurie et d'un grenier moyennant 40 livres par an. Ces biens appartiennent à François Fraysse-Grandchamp, prêtre détenu.

• [1800] : Le 2 mars 1800, Tulle devient préfecture. C'est donc à partir de cette période, mais sans connaître précisément la date, qu'HAMO devient secrétaire à la préfecture de Tulle. Il est âgé de 59 ans. 

• 25 février 1830, Tulle : C'est sur son acte de décès, que nous apprenons que Christophe François HAMO, veuf de Marie-Jeanne Estorges, fut secrétaire à la  préfecture de Tulle. Il est mentionné comme "secretaire retraité de la préfecture, pensionné comme chantre". Il est décédé à l'âge de 89 ans en son domicile, rue des Portes Chanac.

Notre homme est mentionné dans un poème burlesque écrit autour de 1781, en langue limousine, intitulé "La Moulinade", mettant en scène les gens du Chapitre de Tulle.
Il est précisé en note par l'érudit qui publie ce poème dans le Bulletin de la Société des lettres, sciences et arts de la Corrèze en 1893 que "HAMO, qui accompagnait avec son instrument (le serpent) les chants d'église est mort très vieux et très estimé de ses concitoyens".
Voici ce que ce poème dit du Sieur HAMO :

"...Nos chanoines assoiffés
Sortent du chœur pour déjeuner,
Pendant qu'ils ferment dans l'armoire
Vieille perruque et domino,
Ils voient venir le sieur HAMO
Le plus brave homme de son quartier,
Du nouveau moulin le regisseur
Et de la cathédrale souffle-serpent..."

Mise à jour : 25 août 2019

Sources
F-Ad19/ 2 E 272/27 ; F-Ad19/ BMS St-Julien de Tulle ; F-Ad19/ G 17 ; F-Ad19/ G 8 ; F-Ad19/ L 151 ; F-Ad19/ L 278 ; F-Ad19/ L 376 ; F-Ad19/ L 60 ; F-Ad19/ L 64 ; F-Ad45/ BMS St-Paul d'Orléans ; F-An/ DXIX/091/779/01,05,47-48 ; Melon de Pradou, Notice historique sur l'hospice de Tulle, 1883

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