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GUILHEMY, Simon (1739-1826)
État civil
NOM : GUILHEMY     Prénom(s) : Simon     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : GUILLEMY
GUYLLEMY
Date(s) : 1739-10-11  / 1826-2-2 
Notes biographiques

Simon GUILHEMY est le fruit d'une organisation musicale qui se développe tout au long du XVIIIe siècle, par la transmission d'un savoir légué directement sur place. En entrant dans la cathédrale Notre-Dame comme enfant de chœur, le jeune GUILHEMY bénéficiera d'un enseignement de la musique vocale, puis d'une formation d'organiste. L'on peut dire qu'il aura fait ses classes et sa carrière à Tulle.

• Né le 11 octobre 1739, Simon GUILHEMY est baptisé le lendemain, paroisse Saint-Julien de Tulle [Corrèze]. Il est fils de Pierre Guillemy, maître cordonnier, et de Pétronille Leyrat. Sa marraine ne sait pas signer, et son parrain signe très maladroitement.

• 15 août (1746 d'après sa supplique ou 1749 d'après le tableau récapitulatif), Tulle : À l'occasion des fêtes de l'Assomption, Simon GUILHEMY est reçu enfant de chœur à la cathédrale Notre-Dame. Il a 7 ans en 1746, il paraît donc vraisemblable que c'est cette année-là qu'il commença à exercer cette fonction, et ce pendant dix ans, durée généralement observée dans la plupart des cathédrales. 

• [1756], Tulle : On suppose qu'à partir de cette période, GUILHEMY quitte l'habit d'enfant de chœur pour celui de chantre. Sa formation au chant est complétée par la découverte de l'orgue : Nicolas LEGRAND alors organiste, forme le jeune Simon pour qu'il assure sa relève.

• 5 janvier 1762, Tulle :  Simon GUILLEMY "frère de l'époux" est témoin au mariage d'Antoine GUILHEMY, également chantre à la cathédrale de Tulle, avec Toinette Monteil.
• 11 Janvier 1762, Tulle :  Simon GUILHEMY épouse Jeanne Lapeyre dans l'église paroissiale Saint-Julien. Ses parents étant tous deux décédés, le jeune marié est accompagné de sa tante Marianne Leyrat, sa curatrice. Les époux sont entourés de membres proches appartenant au cercle familial. Simon est dit "musicien", sans que son poste soit précisé. 

• De 1763 à 1777, Tulle : Les époux Guilhemy-Lapeyre donnent le jour à 10 enfants, tous nés et baptisés dans la paroisse Saint-Julien. 
Jeanne (31 janvier 1763) est la première naissance chez les Guilhemy, le registre paroissial précise que son père est organiste. Peut-être l'exercice régulier à l'orgue incite-t-il le prêtre à qualifier Simon GUILHEMY d'organiste, cependant, si l'on se réfère à un document adressé au directoire du département, il semble que ce dernier n'aurait adopté officiellement ce statut qu'à partir de 1766. Antoine (24 janvier 1764) et Bernard (8 mai 1765), les deux fils aînés, suivront les traces de leur père en intégrant le même chapitre. Viendront ensuite Marianne (30 mai 1766), Hélène (22 août 1767), Pierre (21 novembre 1768), Marie (1er février 1772), Antoinette (16 avril 1773), Jean (10 mars 1775) et enfin, Joseph Bernard (14 novembre 1777). 
Les parrains et marraines sont essentiellement choisis dans le cercle familial. Si Antoinette a pour parrain son frère aîné Antoine, ceux des autres enfants sont des oncles et tantes – dont notamment Antoine GUILHEMY, frère de Simon, qui est parrain de Jeanne – , cousins et cousines, et membres des belles familles respectives. 

• [1766], Tulle : Simon est désormais organiste au chapitre de l'église cathédrale tout en gardant sa fonction de chantre. Il nous est (actuellement) impossible d'affirmer si la succession à l'orgue s'est faite suite au départ ou au décès de Nicolas LEGRAND ou si, tout simplement, les deux musiciens se relaient. 

• [1786], Tulle : Simon GUILHEMY perçoit cette année 125 livres (probablement pour ses services de chantre) + 18 livres pour avoir touché l'orgue + 25 livres de gratification. 
• 31 janvier 1786, Tulle : L’aîné des fils de Simon, Antoinechantre et bedeau à Notre-Dame, se marie avec Toinette Espinat.

• [Février 1789], Tulle : Le bas chœur de la cathédrale travaille désormais sous l'autorité du nouveau maître de musiqueDieudonné GAUBERT
Simon GUILHEMY, Marin BARON et François Christophe HAMO accompagnent les choristes à l'orgue et au serpent. Les fils de Simon, Antoine et Bernard GUILHEMY sont choristes ainsi qu'Alexis COMBES, qui est chantre et porte-croix.
• 28 mars 1789, Tulle : Le frère de Simon, Antoine GUILHEMY, qui durant de longues années a fait partie des choristes du chapitre, est inhumé à Saint-Julien.

• En 1790Tulle : Simon GUILHEMY a 51 ans, il est toujours au service du chapitre de Notre-Dame. Ses revenus sont de 312 livres (250 comme choriste, 36 pour l'orgue, 12 de gratification et 14 pour "la norme"). Simon GUILHEMY, doyen du chapitre, est familièrement appelé uniquement par son prénom sur plusieurs documents capitulaires. Quant à son patronyme, la forme GUILHEMY, signature de son père, a été retenue alors que les descendants signent GUILLEMY.

• 21 Juin 1790, Tulle : Bernard, le fils cadet de Simon, également chantre à la cathédrale, épouse Marie Reygnier.
• 15 août 1790, Tulle : Le chantre et organiste se voit chargé en plus de l'enseignement des enfants de chœur. 
• 31 octobre 1790, Tulle : Simon GUILHEMY fait une demande de pension au Comité ecclésiastique. Il se déclare très malade depuis plusieurs années, souffrant de rhumatismes et de crachements de sang qui ont occasionné un épuisement conséquent durant toute sa longue carrière de 44 ans et 4 mois.
• 27 novembre 1790, Tulle : Le directoire du district de Tulle propose de lui accorder une pension annuelle de 200 livres, payable de six mois en six mois. 
• 22 décembre 1790, Tulle : GUILHEMY est admis au club des Jacobins de la ville. Quelques mois plus tard, le 3 avril 1791, Marin BARON"musicien et serpent" de la cathédrale de la ville rejoint à son tour le club révolutionnaire. 

• 11 février 1791, Tulle : Le directoire du département accorde 240 livres de pension à Simon GUILHEMY.
• 5 juin 1791 : GUILHEMY est exclu du Club des Jacobins.
• 8 Octobre 1791 : Quelques mois plus tôt, Simon déclarait dans une pétition que ses revenus antérieurs se montaient à 524 livres. Il a essayé de faire compter dans ses gages "50 livres pour frais annuels de maladie et 96 livres pour l’enseignement des enfants de chœur", ce que le Directoire, lors de la délibération, refuse de prendre en compte, remarquant ironiquement : "les frais de maladie ne peuvent pas être fixés à 50 livres annuellement sans supposer que led. Guilhemy étoit dans un état habituel de maladie qui l’auroit rendu incapable de remplir les fonctions de son état". Ses gages sont revus à la baisse à 403 livres (excluant les frais de maladie et l'enseignement des enfants) et il lui est accordé une pension de 200 livres.

• [1792] : Simon GUILHEMY demande au directoire du département de la Corrèze une revalorisation de sa pension et la possibilité de toucher les arrérages de 1791 et des premiers mois de 1792.
• 27 août 1792, Tulle : Après délibération et en application de la loi du 1er juillet 1792, le directoire du département décide de porter sa pension annuelle à 400 livres. Celle-ci lui sera attribuée à partir du 1er octobre 1792.
• [1792-1793] : Le culte divin cesse d’être célébré à la cathédrale Notre Dame de Tulle. L’édifice dans lequel a servi Simon GUILHEMY pendant plus de 40 ans est pillé et saccagé. Après y avoir stocké du fourrage, on y installe une fabrique de canons. Il est permis de penser que c'est à partir de cette année mouvementée que le sieur GUILHEMY a laissé sa carrière musicale de côté.
• 29 octobre 1793, Tulle : Simon, Antoine et Bernard GUILHEMY reçoivent un certificat de civisme, ce qui atteste qu'ils ont prêté serment sur la constitution républicaine. 

• 1794, Tulle : Un arrêté ordonne la démolition de la cathédrale, l’édifice sera néanmoins sauvé de la destruction totale.

• 2 février 1826, Tulle : ..."Simon GUILHEMY... étoit décédé ce jourd'hui à 10 h du matin en son domicile à l'âge de 88 ans"... Sur l'acte de décès, aucune allusion n'est faite à son ancienne fonction de musicien, mais il est qualifié de "secrétaire de Monsieur l'ingénieur en chef". Est-ce un ingénieur de la manufacture d'armes de Tulle, des Ponts et Chaussées ou autres?... Cela ouvre une piste sur ce qu'avait été la reconversion professionnelle de l'ancien chantre organiste.

                                                                                                                                                                   Mise à jour : 19 décembre 2016

Sources
F -Ad19/ 2 E 272/23 ; F-Ad19/ 2 E 272/08 ; F-Ad19/ 2 E 272/11 ; F-Ad19/ BMS St-Julien ; F-Ad19/ BMS St-Julien de Tulle ; F-Ad19/ G 17 ; F-Ad19/ L 151 ; F-Ad19/ L 278 ; F-Ad19/ L 376 ; F-Ad19/ L 60 ; F-Ad19/ L 64 ; F-An/ DXIX/091/779/01,05,33,35 ; F-An/ DXIX/091/779/33 ; V. Forot, Le club des Jacobins de Tulle, 1912

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