CAMUS, Pierre (1778-1832)

Pierre CAMUS naît à Neuvy-Saint-Sépulchre [Indre] où il passe sa vie. La bourgade, est excentrée au sud du département sur le chemin entre Bourges et Poitiers, arrosée par la Bouzane, affluent de la Creuse. Elle dénombre 1700 habitants environ en 1790, fut un lieu de pèlerinage recherché car elle abrite une collégiale édifiée au XIIème siècle sur le plan du Saint-Sépulchre de Jérusalem. Il s'agit d'une collégiale castrale dotée d'une rotonde. Elle posséda un orgue au XVIème siècle détruit par des voleurs dits les "six mille diables", qui massacrèrent  par la même occasion l'organiste Me JACQUES... À la veille de la Révolution, la paroisse est peu alphabétisée. Si Pierre CAMUS fait partie des quatre enfants de chœur, il semble éviter l'écriture malgré sa profession de tisserand-drapier.

• 19 avril 1778, Neuvy-Saint-Sépulchre [Indre] : Nicolas Camus, sergetier, 32 ans environ, est inhumé dans le cimetière de la paroisse Saint-Pierre. Il est l'époux de Marie Champagnat, le père d'au moins deux enfants, et sa femme attend un petit garçon, futur enfant de chœur de la collégiale Saint-Jacques-le-Majeur. La cérémonie se fait en présence du sacristain Nicolas Blondeau et d'un meunier de la paroisse qui ne sont pas aptes à signer, une caractéristique récurrente à Neuvy.

• 24 septembre 1778, Neuvy-Saint-Sépulchre : Pierre CAMUS, né la veille, est baptisé paroisse Saint-Pierre, l'une des deux paroisses de la bourgade avec Saint-Étienne. Il ne connaîtra donc pas son père Nicolas Camus. Marie Champagnat a la charge de la famille dont Pierre est le benjamin. Parrain et marraine sont domestiques et aucun n'est en mesure de signer le registre.

• [1785]-1790, Neuvy-Saint-Sépulchre :  Pierre CAMUS est-il reçu enfant de chœur de la collégiale Saint-Jacques-le-Majeur selon l'usage autour de sept ans ? Peu d'informations sont connues sur le fonctionnement de la maîtrise. Le registre capitulaire G 169 indique "50 livres de gages versés au maître, outre sa prébende, ainsi que 30 livres pour l'entretien des enfants, tant pour les habits que pour les autres choses nécessaires". Les montants indiquent qu'il ne s'agit vraisemblablement pas d'une maîtrise mais plutôt de la formation d'enfants au processus cérémoniel.

• [1787], Neuvy-Saint-Sépulchre : D'après l'acte de décès de 1813, Marie Champagnat, mère de Pierre CAMUS, donne naissance à une fille naturelle prénommée Marie.

• En 1790, l'effectif cantoral de la collégiale Saint-Jacques-le-Majeur est limité à deux chantres, Jean PETIT et Alexis MONDAIN ainsi que quatre enfants de chœur, Pierre CAMUS, Silvain CHAVARIN, Pierre HELION et Silvain RICAPET placés sous la responsabilité d'un maître prébendé, probablement l'un des chanoines du chapitre.

• [1791], Neuvy-Saint-Sépulchre : Pierre CAMUS et Pierre HÉLION,enfants de chœur, adressent une de demande de gratification au directoire du département de l'Indre.

• 12 janvier 1792, Châteauroux [Indre] : Après lecture faite de la requête des deux enfants de chœur du ci-devant chapitre de Neuvy, soit Pierre CAMUS et Pierre HÉLION, le directoire accorde à chacun des exposants une gratification de 12 livres qui sera versée par le receveur du district de La Châtre [Indre]. Silvain CHAVARIN et Silvain RICAPET reçoivent pour leur part 36 livres chacun.

• 26 octobre 1807, Neuvy-Saint-Sépulchre : Pierre CAMUS, drapier demeurant à Neuvy, épouse Jeanne Hélion, née le 12 novembre 1787, fille mineure de Silvain Hélion. L'un et l'autre sont orphelins de père procédant sous l'autorité et avec le consentement de leurs mères respectives. Jeanne se trouve née du troisième lit de Silvain Hélion ; elle est la demi-sœur de Pierre HÉLION, ex enfant de chœur, issu lui même du remariage de son père. Le milieu est endogène, les familles se croisent, et, dans le cas présent, en présence de deux ex enfants de chœur.

• 27 mars 1808-27 mai 1810, Neuvy-Saint-Sépulchre : La première naissance intervient quelques mois seulement après le mariage. Il s'agit de Marie Adélaide qui se mariera en 1826. Quant à la seconde, la petite Anne, il semble qu'elle ne survive pas au décès de sa mère puis qu'elle est inhumée le 13 juillet 1811.

• 27 avril 1811, Neuvy-Saint-Sépulchre : Joseph Camus, oncle par alliance de la défunte et Joseph Mariotat, beau-frère, déclarent le décès survenu la veille de Jeanne Hélion, 23 ans environ, femme de Pierre CAMUS, camelotier.

• 3 décembre 1813,Neuvy-Saint-Sépulchre : Pierre CAMUS, camelotier ainsi qu'un voisin de la défunte, déclarent le décès de Marie Champagnat sœur du déclarant et fille naturelle de Marie Champagnat. Elle a environ 26 ans.

• 30 août 1814, Neuvy-Saint-Sépulchre : Pierre CAMUS, devenu drapier, veuf, fils de drapier, se remarie avec Anne Marijon, domestique d'environ dix ans sa cadette. Les témoins sont de la famille : on retrouve les noms familiers de Ricapet, Hélion, parents éloignés d'ex-enfants de chœur qui confirment un microcosme.

• 1815-1830, Neuvy-Saint-Sépulchre : Sept naissances se succèdent chez Pierre CAMUS, connu comme camelotier, tisserand, et surtout drapier. CAMUS exerçant dans le textile, on peut s'interroger sur la signification du terme "camelotier" qui pourrait être utilisé ici au sens ancien de "coesmelotier", ie "gros mercier", voire marchand ambulant. Sur les sept enfants, tous parviennent à l'âge adulte.

• 8 décembre 1832, Neuvy-Saint-Sépulchre : Maurice Mariotat couvreur, gendre du défunt, et Amble Picard journalier, déclarent à l'officier d'état-civil de la bourgade le décès de Pierre CAMUS, drapier, époux d'Anne Mérijon, survenu la veille en son domicile. Comme le veut l'usage neuvicien, les comparants déclarent ne savoir signer.

Mise à jour : 11 décembre 2022