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BUÉE, Adrien Quentin (1745-1825)
Date(s) : 1745-10-6 / 1825-10-11
Adrien Quentin BUÉE figure parmi les musiciens de la "génération 1790" à la suite de circonstances exceptionnelles. Sa carrière, qui réserve encore bien des zones d’ombre, semble atypique et la Révolution, en ouvrant comme une troisième phase dans son existence, révèle des aspects nouveaux d’une personnalité complexe, un esprit scientifique et inventif mais profondément conservateur voire réactionnaire. S’illustrant très jeune au Concert spirituel par son talent de compositeur, Adrien Quentin reste peu de temps maître de musique à la cathédrale de Coutances (1766-1768). Il passe ensuite à Saint-Martin de Tours (1768-1782) avant de s’établir dans la capitale où tout l’appelle. En 1786, il succède à son frère Pierre Louis comme secrétaire et bibliothécaire du chapitre de Notre-Dame. Le lien avec son passé musical n’est toutefois rompu qu’en apparence. Entre 1788 et 1790, il exerce pratiquement les fonctions de sous-maître à la maîtrise de la cathédrale après le passage houleux de LESUEUR. Les débats autour de la Constitution civile du clergé le transforment en polémiste dont la plume est trempée dans le vitriol. Établi en Angleterre de 1793 et 1804, il met à profit sa nouvelle vie d’exilé pour faire aboutir ses travaux sur les nombres complexes, en lien avec la Royal Society. Sous la Restauration, son zèle comme son érudition et sa piété sont récompensés par un canonicat honoraire à Notre-Dame. Il meurt quelques mois après le sacre de Charles X, sans savoir que sa vision d’une France unie autour du Trône et de l’Autel était condamnée.
• 6 octobre 1745 [Paris] : Adrien Quentin BUÉE voit le jour. Il est l'un des fils de Adrien Joseph, tailleur (acte de mariage à Saint-Jacques-de-la-Boucherie), "bourgeois" (mentionné ainsi à son décès en 1778), et de Marie-Angélique Gantellet. Son père est natif de Saint-Omer, en Artois, et sa mère d'Homblières, en Picardie. Il est le frère de Pierre Louis et d'Auguste BUÉE, qui seront comme lui des adversaires farouches des idées révolutionnaires. Avec Pierre-Louis, Adrien Quentin partage également une formation musicale de prime jeunesse et les fonctions de secrétaire du chapitre Notre-Dame de Paris qu'ils ont successivement exercées dans la décennie qui précède la Révolution.
• Quelle formation a-t-il reçue ? Il n'existe actuellement d'aucun indice permettant de situer le jeune BUÉE dans une quelconque maîtrise. Il n'a jamais été enfant de chœur à Notre-Dame, mais il n'est pas hasardeux de penser qu'il aurait pu faire partie des pages de la Chapelle du roi, à Versailles. La lettre écrite en sa faveur en 1769 aux chanoines de Coutances par DELAHAYE, "chapelain de la grande chapelle du Roi" milite en ce sens. D'autres pistes existent néanmoins, comme celle des Saint-Innocents. Son frère Pierre Louis a été enfant de chœur à la Sainte-Chapelle entre 1754 et 1764.
• [février 1766], Coutances [Manche] : BUÉE arrive comme maître de musique de la cathédrale après le décès de Pierre Simon HOLLET DE LA PLACE le 5 janvier précédent. Son frère Pierre Louis serait alors en poste comme maître de musique de la cathédrale de Dijon et s'est déjà illustré au Concert spirituel de mai 1765 avec son motet à grand chœur, Benedic anima mea.
• Février 1768, Coutances : La présence de BUÉE est attestée par les comptes capitulaires.
• Avril 1768, Paris : Adrien Quentin, sans doute recommandé et favorisé par le succès de son jeune frère, tente lui aussi l'aventure du Concert spirituel. Son mérite éclate au grand jour : "Nous avons annoncé que les deux Motets sur le Pseaume Super Flumina, qui ont remporté les deux Prix étaient de M. l'abbé Giroust, Maître de Musique de la Cathédrale d'Orléans. Il y a un troisieme Motet qui a mérité de concourir, & qui a été aussi entendu au Concert avec plaisir, il est de M. Buée, Maître de Musique de la Cathédrale de Coutances, âgé de 19 a 20 ans. Les Connaisseurs et les Amateurs ont trouvé que ce Compositeur possédait parfaitement son art, qu'il sçavait dessiner avec goût sa composition & qu’il ne lui manquait que l’expression & la juste application de la Musique au sens des paroles & c’est le fruit de l’etude et de la reflexion qu’il ne manqueroit pas d’acquérir & que l’on peut espérer de ses heureux talens & de sa noble émulation [...]" [l'Avant Coureur du 11 avril]".
• 2 juin 1768, Paris : "On a executé le jeudi 2 juin au Concert spirituel une symphonie ; ensuite le Motet, Noli amulari & à grands chœurs de M. Buée, jeune Maitre de Musique de la cathédrale de Coutance, dont nous avons déjà célébré le sçavoir & les talens [...]" (L'Avantcoureur du 6 juin).
• 14 septembre 1768, Tours [Indre-et-Loire] : Les chanoines de la plus riche et puissante collégiale de France, celle de Saint-Martin, étant à la recherche d'un maître de musique, ont demandé conseil à l'abbé Jean-Baptiste GUILLEMINOT-DUGUÉ, maître de musique de l'église Saint-Germain-l'Auxerrois à Paris, grand pourvoyeur de talents. Ils lisent ce jour-là la missive dans laquelle ce dernier préconise d'engager le jeune maître de musique de la cathédrale de Coutances. Les éloges reçus au Concert spirituel ont manifestement eu le mérite d’accélérer la carrière du jeune BUÉE.
• 7 octobre 1768, Tours : Le chapitre accorde à Adrien Quentin un délai jusqu'à Noël afin d'organiser ses préparatifs de départ de Coutances.
• 3 décembre 1768, Tours : Adrien Quentin BUÉE est reçu et installé maître de musique de la collégiale Saint-Martin. On lui rembourse peu après 120 livres de frais de voyage.
• 15 octobre 1769, [Versailles] : DELAHAYE, chapelain de la Grande Chapelle du Roi, écrit aux chanoines de la cathédrale de Coutances pour s'étonner que le chapitre n'ait pas cherché à s'attacher plus durablement leur jeune maître de musique, par exemple, en augmentant des gages qu'il juge trop modiques, sans doute au regard de son début de notoriété.
• 23 mai 1771, Tours : Des chanoines de Saint-Martin, mais on en ignore le nombre précis, se plaignent des compositions musicales de l'abbé BUÉE, qu'ils jugent désagréables à l'oreille et surtout inadéquates à la solennité du chant d’Église ("adversus ipsum querendi causi de musica hac in ecclesia decantata penitus insuavi molesta minime Ecclesia convieniente et parum pro musicorum tenore accomodata"). Sans doute se retrouve-t-il dans le même cas de figure que le jeune LESUEUR, quinze ans plus tard, à Notre-Dame de Paris. Sa musique est jugée trop profane, tirant trop sur l’Opéra car trop expressive.
• 13 août 1771, Tours : Adrien Quentin BUÉE obtient du chapitre un congé de six semaines afin de se rendre à Paris. À cette occasion, il en profite pour faire imprimer et éditer des "messes à l’usage de la collégiale Saint-Martin". Le jeune musicien semble rentrer dans le rang mais il doit mettre à profit ce long séjour pour peaufiner sa formation auprès de maîtres réputés et pour accroître son réseau de relations musicales et ecclésiastiques.
• 10 octobre 1771, Tours : Le chanoine Duperche est chargé de répondre à sa lettre l'autorisant à rester à Paris quelques jours de plus jusqu'à la Toussaint et lui demandant d'acheter cinq ou six messes imprimées ["quinque vel sex meliores et breviores missas typis editas emat"].
• 21 mai 1772, Tours : Le fabricier lui rembourse 38 livres 10 sols pour achat de six messes en musique imprimées.
• 21 juillet 1772, Tours : Le chapitre augmente ses gages de 200 livres par an pour achat du vin des enfant de chœur.
• [Fin 1772], Coutances : Après le congé absolu donné à son serpent le sieur LUBIN le 4 novembre, le chapitre de la cathédrale de Coutances correspond avec son ancien maître au sujet d'un candidat [non nommé dans le registre capitulaire coutançais] "proposé par le sieur Buée pour remplir la place de serpent dans cette église". Cela n'aura pas de suite, le chapitre préférant finalement opérer un recrutement interne en embauchant son grand enfant de chœur, Charles BISSON. Mais cet épisode montre un fragment du réseau de Buée, resté en bons rapports avec ses anciens employeurs.
• 6 avril 1774, Tours : Un chanoine est chargé d'ordonner au maître de musique de faire chanter en musique le prochain jeudi 8 un Stabat Mater qui conviendra à la voix [...de parte pro tenoris voci magistri Dessomes accomodata provideat...] du sieur DESSOMMES.
• 5 janvier 1775, Tours : Il reçoit l’autorisation de se rendre à Paris jusqu'au premier dimanche de carême.
• 27 juillet 1775 : Il est rappelé à l'ordre par les intendants de la psallette pour avoir été trop indulgent envers les enfants de chœur.
• 31 août 1775 : La compagnie lui rembourse 264 livres à la fois pour les frais liés aux repas offerts aux musiciens venus chanter à la Saint-Martin d'été, le 4 juillet, et lors du Te Deum du jour de la saint-Pierre qui a été célébré à l'occasion du sacre du roi mais aussi pour ses frais de voyage à Poitiers [recherche d'un musicien haute-contre].
• 25 octobre 1778, Tours : Adrien Quentin BUÉE signe au bas de l'acte d'inhumation de son père, âgé de 70 ans, en l'église Saint-Venant, en présence de Charles Antoine ROISIN, musicien dans la même église, et de Pierre André Roisin, bourgeois de Paris. En poste à l'église des Saint-Innocents de Paris en 1764, Charles Antoine ROISIN, haute-contre, a été appelé en juillet 1776 par le chapitre, peut-être à la demande de Buée. Il était alors en poste à Rouen. La présence de ROISIN à cette inhumation laisse à penser que des liens d'amitié existent entre les deux hommes. Se sont-ils croisé aux Saints-Innocents ?
• 27 mars 1779, Tours : Le chapitre charge des intendants de la psallette de lui rappeler l'obligation de composer ["cantus musicaliter"].
• 10 juillet 1779 : La compagnie accepte d'augmenter ses gages de 400 livres par an en raison de l'enchérissement du prix des denrées (soit 200 livres), en particulier celui du vin à l'usage des enfants de chœur (200 livres également).
• 23 décembre 1779, Tours : Les chanoines lui reprochent, ainsi qu'au maître de grammaire de la psallette, d'admettre au sein de cette dernière des élèves venus de l'extérieur, au préjudice de l'enseignement dédié aux enfants de chœur. Il est rappelé à ses devoirs et au respect des statuts.
• 8 juillet 1780, Tours : Il obtient un congé pour se rendre à Paris jusqu'à la fête de l'Assomption.
• 2 décembre 1780, Tours : A sa requête et pour montrer sa considération envers lui, le chapitre va l'épauler dans sa requête à l'archevêque d'être incorporé [incardiné] au diocèse de Tours et d'être promu dans les ordres sacrés.
• 23 décembre 1780, Tours : Les chanoines lui accordent un certificat de service dans lequel il est dit que cet acolyte du diocèse de Paris a bien servi la collégiale depuis douze années et qu'il possède de bonnes mœurs, du talent et la volonté de toujours faire la volonté du chapitre.
• 23 avril 1782, Tours : On lui expédie ses lettres d'ordination presbytérale, indice qu'il prépare déjà son dossier de candidature à un autre poste.
• 30 juillet 1782, Tours : Il obtient un congé, "cum lucro" pour se rendre à Paris jusqu'à la fête de l'Assomption. La suite des évènements permet de comprendre qu"il est venu chercher un nouvelle place et sans doute faire jouer ses relations.
• 5 octobre 1782 : Le grand chantre Gasnier est chargé de lui écrire alors qu'il se trouve toujours dans la capitale afin qu'il fasse venir une basse-contre de Beauvais afin d'auditionner avec promesse de payer ses frais de voyage.
• 3 décembre 1782, Tours : Les chanoines enregistrent son départ et formulent des regrets et des éloges qui semblent sincères. Le secrétaire mentionne très précisément que BUÉE va bientôt prendre la direction de la maîtrise de l'église paroissiale Saint-Paul à Paris. En 1779, c'est encore l'abbé BROUIN qui dirigeait les six enfants de chœur. Nous ne savons pas si BUÉE a effectivement pris ce poste. Celui-ci apparaît moins prestigieux mais il semble a priori moins fatigant. Surtout, cela lui permet de revenir à Paris et peut-être d'y attendre que la véritable place ambitionnée se libère.
• 13 mai 1783, Tours : Les chanoines de Saint-Martin le contactent afin qu'il fasse venir en Touraine la basse-taille SALLOT, qui est alors en poste à la collégiale Saint-Germain-l'Auxerrois. Cela ne semble pas suivi d'effet mais on peut se poser la question du lien entre BUÉE et cette église.
• 24 avril 1786, Paris : Adrien Quentin succède à son frère Pierre Louis BUÉE, bénéficier de la cathédrale Notre-Dame, comme secrétaire et notaire du chapitre métropolitain. La nomination ne sera toutefois effective que le 1er octobre suivant. A priori, ce sont les grandes capacités intellectuelles et le haut niveau de formation du nouveau secrétaire qui ont justifié ce choix, avant même les recommandations fraternelles. Buée sera donc également chargé de la bibliothèque. Le 2 mai suivant, le maître de musique de Notre-Dame, DUGUÉ, obtient sa mise à la retraite.
• 2 octobre 1786, Paris : BUÉE prête serment à la barre du chapitre comme secrétaire. On découvre, à cette occasion, que son autre frère est supérieur du séminaire Saint-Marcel à Paris.
• 3 octobre 1787, Paris : À la suite du renvoi de LESUEUR, Adrien Quentin BUÉE, toujours secrétaire capitulaire, est chargé par le chapitre de prendre soin "des enfans jusqu'à l'arrivée du sr HERISSÉ et qu'il fera executer la musique de la fête de S. Denis à laquelle il pourra donner, ainsi qu'il l'a demandé, le premier pseaume en musique au lieu du cinquième". La maîtrise compte douze enfants : les responsabilités que les chanoines lui confient n'ont rien d'une sinécure.
• 23 février 1788, Paris : La chapelle Sainte-Anne lui est conférée. Il est facile de penser que le chapitre, par l'octroi de ce bénéfice, témoigne sa gratitude à l'abbé BUÉE.
• 2 avril 1788, Paris : À la suite du refus de VOILLEMONT de prendre le poste de maître de musique toujours vacant depuis le renvoi de LESUEUR, le chapitre élabore dans l'urgence une solution insolite qui pourtant perdurera jusqu'en 1790 : l'ancien maître, l'abbé GUILLEMINOT DUGUÉ, est prié "de donner la musique au chœur et d'y battre la mesure toutes les fois qu'il en sera besoin", un sous-sacristain sera chargé "de conduire conjointement avec le maitre de grammaire les enfants aux offices auxquels ils doivent se trouver et de veiller sur eux tant à l'Eglise qu'à la maitrise où il établira sa demeure" (BERTIN en sera chargé ensuite) ; quant à l'abbé BUÉE, alors âgé de 43 ans, il devra parallèlement à ses activités de secrétaire, "enseigner la musique et la composition aux enfants de chœur". Chacun perçoit une semaine plus tard une gratification de 400 livres. BUÉE en reçoit même le double en raison de l'effet rétroactif au 1er novembre 1787.
• 18 février 1790, Paris : Adrien Quentin BUÉE déclare, comme "prêtre du diocèse de Paris y demeurant cloître Notre Dame", être titulaire de la chapelle Sainte-Anne et de celle de Saint-Eutrope (sans revenu) desservie en la collégiale Saint-Venant de Tours. Il ne possède aucun autre bénéfice ni aucune pension.
• [1791-1792], Paris : Après la perte de son emploi, il écrit plusieurs ouvrages hostiles au mouvement révolutionnaire. En 1792, il fait paraître un Dictionnaire des termes de la Révolution, faussement attribué à son frère directeur du séminaire. En 1792 paraissent d'autres écrits anonymes dont il est probablement l'auteur : Le Drapeau rouge de la mère Duchesne, Les grands jurements de la mère Duchesne, De par la mère Duchesne, anathemes très energiques contre les jureurs, Dialogue sur le serment ou la nouvelle constitution sur le clergé… Parmi les personnages savoureux des Anathèmes, relevons la mère Duchesne, marchande de chapeaux et Tournemine, chantre de paroisse anxieux quant à son avenir : "Ça voyons pour* tant , où qu'vous voulez que je cherche une place ?". La première fustige l'Assemblée Nationale, "La belle foutue représentation d'chiens qui écrase tout l'monde ! et tant d'millions d'hommes qui sont écrasés par c'te gueuse de comédie-là..." et son projet de réorganisation des paroisses : "Organiser ! v'la encore une belle gueuse de musique, pour nous à faire danser la capucine ! Voyez-moi ces bougres-là, ils n'en n'ont pas eu assez que d'renvoyer tous ces couvents, ces chapitres, pour prendre tous leurs biens ; et qu'pourtant tout ça faisoit vivre ben du monde, et fournissoit des messes et d's'offices les dimanches, et qu'i n'y en avoit pas de trop encore ; mais les v'là qui vous envoyent faire foutre, je n'sais combien de paroisses, pour les remettre en plus petit nombre. Après ça oui, faites votre religion ! Du foutre ! i faudra faire un chemin d'bougre pour trouver un prêtre et une église...".
• [vers 1793], Bath [Angleterre] : Au moment de la suppression du culte et de la Terreur, l'abbé traverse la Manche. Grâce à ses lumières scientifiques, "il gagne un prix à l’institution royale de Londres qui s’empressa de l’admettre en son sein". En effet, l'autre grande passion de BUÉE, en dehors de la musique, porte sur les mathématiques (il est l'un des premiers à avoir travaillé sur les nombres complexes).
• 1814, Paris : Adrien Quentin BUÉE regagne la France, où il devient à une date inconnue chanoine honoraire de la cathédrale Notre-Dame. Il poursuit ses travaux scientifiques, qu'il ne semble pas avoir tous publiés, et ses réflexions politiques. En 1817 paraissent ses Réflexions sur les deux éditions des œuvres de Voltaire, et une Notice sur M. Laplace. En 1821, il rédige Sur la révolution française et sur le gouvernement représentatif dans lequel il fait remonter les causes de la Révolution à 1715, année où le Parlement de Paris cassa le testament du Grand Roi.
• 1er mars 1816, Paris : François Joseph Buée, 68 ans, célibataire, membre de la Congrégation de Saint-Lazare, son frère, s'éteint à son domicile de la rue Saint-Vigor-le-Petit.
• 11 octobre 1825, Paris : Le décès de l'abbé Adrien-Quentin BUÉE, chanoine honoraire de Notre-Dame, est mentionné dans le numéro 46 de "L'Ami de la Religion et du Roi" qui paraît l'année suivante mais les deux lignes écrites veillent surtout à bien le distinguer de son frère, Pierre-Louis, chanoine titulaire de la même église. Dans les articles postérieurs qui lui sont consacrés, on constate souvent que les auteurs mentionnent de façon erronée son décès en 1826.
Mise à jour : 30 mai 2024