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MOLLO, Pierre, enfant de choeur Levroux (1775-1853)

MOLLO, Pierre, enfant de choeur Levroux (1775-1853)

État civil
NOM : MOLLO     Prénom(s) : Pierre     Sexe : M
Complément de nom : enfant de choeur Levroux
Autre(s) forme(s) du nom : MOILEAU
MOULEAU
MOLO

Date(s) : 1775-9-24  / 1853-5-14
Notes biographiques

Ainsi que le souligne Les orgues du Berry (ARESO, 2003) "Du XIVe siècle au XVIe siècle, la vie de l'orgue semble s'articuler autour de deux pôles : Bourges et Levroux. C'est d'ailleurs dans cette petite ville du département de l'Indre que l'on peut observer le plus ancien témoin de l'orgue du Berry". L'organiste Jean-Baptiste COURIOU en place en 1790 est réputé contribuant à l'aura de la collégiale Saint-Sylvain. Pierre et Jérôme MOLLO font partie de la psallette quand leur frère cadet Jacques Melchior MOLLO est formé à la collégiale Saint-Martin de Châteauroux, située à une vingtaine de kilomètres plus au sud. Ce qui semblerait une "mainmise"des MOLLO sur la psallette correspond en fait à un soutien du chapitre envers des familles dans le dénuement. Un précédent a déjà été repéré avec les  frères André, Sylvain et Étienne DARNAULT dans les années 1770-1780.
Quel avenir attend ces enfants de chœur après la rupture de 1790 ?

• 24 septembre 1775, Montluçon [Allier] : Pierre MOLLO, né la veille, fils de Jean Jacques, potier d'étain, et de Thérèse Bourreau est baptisé paroisse Notre-Dame. Le parrain, Pierre Pedo est marchand et la marraine Marie Thérèse Gigagnon signe le registre. Le père, originaire du Piémont, a probablement rejoint une partie de sa famille installée à Montluçon avant de contracter mariage à Levroux [Indre]. L'itinérance des uns et des autres resterait à déterminer.

• [1780-1782] : Selon les registres paroissiaux, le décès de Jean Jacques Mollo survient avant 1792 (il est dit "défunt" lors du mariage de sa fille aînée Marie) et après 1780, année de la dernière naissance du couple. Thérèse devenue soutien de famille s'en retourne auprès des siens à Levroux. La réception de ses fils comme enfants de chœur de la collégiale aux environs de 1782 s'inscrit dans les œuvres charitables du chapitre Saint-Sylvain.

• [1782] Levroux [Indre] : Le jeune Pierre MOLLO intègre la psallette de la collégiale où son frère cadet Jérôme MOLLO le rejoindra. Le benjamin, Jacques Melchior MOLLO sera quant à lui enfant de chœur de la collégiale Saint-Martin de Châteauroux, ce qui indique implicitement des interactions entre les différents chapitres. Chacun des 4 enfants de chœur en titre recevait la somme de 15 lt après deux ans de bons services (outre la nourriture et l'instruction).

• En 1790, l'effectif musical de la collégiale Saint-Sylvain de Levroux est constitué d'un maître de musique et de psallette Jean-Baptiste THOMIN, un organiste Jean-Baptiste COURIOU, ainsi que de deux choristes (chantres) René MOREAU et HESSIN. Quatre enfants de chœur vivant au sein de la psallette complètent le corps musical, Louis BLANCHET, Charles GUILGAUD, Pierre et Jérôme MOLLO. Sylvain DARNAULT ex musicien serpent devenu bénéficier du chapitre de Palluau-Montbel [Indre] a été désigné sous-diacre de Levroux.

• [Mars 1791], Levroux : Pierre et Jérôme MOLLO, enfants de chœur de Saint-Sylvain, adressent une requête au Directoire du département afin d'amender le refus de gratification décidé au niveau du district. À lire le courrier, il n'a pu être rédigé que par un membre du chapitre qui plaide pour que soit accordé ce qui était l'usage à la sortie des enfants de chœur, soit "un vêtement et une somme convenable pour apprendre un métier". Le scripteur fait valoir que l'aîné des enfants [Pierre MOLLO] envisageait de poursuivre gratuitement sa formation au séminaire, "ce dont il est privé". Enfin, un argument affectif achève cette complainte : "Ce qui augmente leur chagrin, c’est que n’ayant rien par eux-mêmes, ils se trouvent sans pain et sans état, chez une mère chargée de quatre autres enfants, sans bien et sans mary".

• 10 septembre 1792, Châteauroux : Le directoire du district, après discussion, accorde une gratification aux trois enfants de chœur de Levroux, Pierre MOLLO, Jérôme MOLLO et Louis BLANCHET. En complément de la gratification provisoire de 96 lt déjà allouée, ils recevront 104 lt, soit 4 lt de reliquat sur le précédent versement (correspondant au montant versé à la sortie des enfants de chœur) et 100 lt "pour tenir lieu d'un état".

• 4 décembre 1792, Châteauroux [Indre] : Marie Mollo, sœur aînée et couturière, épouse Vincent Bonnet/Bonnel, boulanger. L'acte précise que Mollo père, ex marchand potier d'étain est défunt sans préciser de date de décès. Thérèse Bourreau serait "marchand limonadier".

• 9 ventôse an VI [27 février 1798], Paris : Thérèse Bourreau, veuve se remarie avec Nicolas Bonnel/Bonnet dans le 10° arrondissement (ancien). L'alliance avec les Bonnet semble s'être étendue à la génération précédente. Thérèse Boureau s'est installée à Paris avec ses enfants puisque Jérôme et Pierre vont s'y marier la même année et que Marie Mollo, sœur aînée signe l'acte de contrat de mariage de son frère Pierre.
• 24 frimaire an VII [14 décembre 1798] : Pierre MOLLO, marchand épicier établi à Paris, et Antoine Lescadieux représentant sa fille mineure, signent un contrat de mariage devant notaire à Paris. La jeune femme est dotée de 3672 francs constitués en partie de la succession de sa défunte mère. Elle apporte en sus des terres dans l'Oise de quelque rapport. Pierre MOLLO est propriétaire de son fond de commerce. Marie Mollo signe le contrat.
• 30 frimaire an VII [20 décembre 1798] : Le contrat conclu, le mariage civil entre Pierre MOLLO et Guillemine Antoinette Aimée Lescadieux est contracté dans le 10ème arrondissement.
• 10 nivôse an VII [30 décembre 1798] : Jérôme MOLLO épouse Jeanne Thérèse Traverts dit "Bagage", dans le 10° arrondissement où la famille demeure. On apprend que Jérôme est devenu domestique. Le mariage est suivi de quatre naissances entre 1799 et 1819, Nicolas Jérôme, Nicolas Hyppolite, Adèle Elisa Eulalie et Jean. Jeanne Thérèse Traverts meurt à une date encore inconnue.

• 1804-1807, Paris : Deux des enfants Mollo, Philippe et Marie Félicité, se marieront ultérieurement. Pierre MOLLO est restaurateur limonadier à l'École militaire où il est domicilié.

• 2 avril 1824, Paris : Pierre MOLOT, restaurateur, demeurant à l'École militaire, épouse religieusement Guillemine Antoinette Aimée Lescadieux au "Gros Caillou" (Saint-Pierre du Gros-caillou).

• 30 avril 1824, Paris : Moins d'un mois après le mariage religieux, c'est paroisse Sainte-Clotilde que les funérailles de Guillemine Antoinette Aimée sont célébrées. Elle a 47 ans environ.

• 6 mai 1828, Paris : Philippe Molot, le fils de Pierre MOLLO, se marie avec Julie Waré à l'église Sainte-Clotilde ; il est toujours domicilié École militaire.

• 5 juillet 1831, Paris : Marie Félicité Mollo épouse Hubert Bonnaire alors étudiant en médecine ainsi que le rapporte la publication des bans faite à Saint-Mihiel [Meuse]. Marie Félicité suit son mari dans la Meuse où il s'installe. Selon le site généalogique Geneanet il se voit décerner une médaille des épidémies par Louis Philippe. Sa thèse de médecine publiée en 1834 a pour sujet "Influence du théâtre sur la santé publique". Citons-en l'avant-propos "L'art médical s'est placé, dans ces derniers temps, au point le plus élevé. Secondé par la physique et la chimie, il a grandi avec elles, comme par enchantement, et brisant les chaînes rouillées des vieux préjugés pour marcher à la recherche de la vérité, l'anatomie pathologique a guidé ses pas, et l'a conduit à occuper un rang distingué parmi les sciences positives. S'il est encore des ténèbres impénétrables à la lumière du génie de l'homme, c'est que le doigt de Dieu est partout …"

• 15 mai 1853, Saint-Mihiel [Meuse] : Hubert Bonnaire, docteur en médecine et gendre de Pierre MOLLO, ainsi qu'Eugène Thirion jeune sculpteur, déclarent le décès de Pierre MOLLO, sans profession, décédé la veille. L'acte rappelle qu'il est né à Montluçon, le nom de ses parents et de sa défunte épouse. Précisons toutefois que ledit sculpteur Thirion est un homonyme du peintre éponyme renommé. L'un est meusien lorsque l'autre est parisien.

Mise à jour : 9 octobre 2022

Sources
F-Ad03/ BMS Montluçon, Notre-Dame ; F-Ad36/ 2Q 440 ; F-Ad36/ BMS Châteauroux, St-André ; F-Ad36/ L 1209 ; F-Ad36/ L 45 ; F-An/ Paris, Archives notariales ; F-Filae/ Fonds Andriveau ; F-Filae/ État civil reconstitué de Paris ; F-Filae/ État civil reconstitué de Paris

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