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JUMENTIER, Bernard (1749-1829)
État civil
NOM : JUMENTIER     Prénom(s) : Bernard      Sexe : M
Date(s) : 1749-3-24  / 1829-12-17
Notes biographiques

Formé par des maîtres de premier plan à la cathédrale de Chartres [Eure-et-Loir], sa ville natale, Bernard JUMENTIER est vite repéré comme un élément brillant de la maîtrise, en particulier dans le domaine de la composition. Musicien polyvalent, il choisit trop jeune de se mettre au service de la cathédrale de Senlis [Oise] en qualité de maître de musique (1767). L'intermède, d'une année à peine, ne s'étant pas révélé concluant, il revient parachever sa formation à Chartres. L'importance de ses appuis le propulse néanmoins quelques années après à la direction de la maîtrise de la cathédrale de Coutances (1773). Deux ans plus tard, sur les conseil du célèbre DORIOT, il est recruté par les chanoines de la riche collégiale royale de Saint-Quentin, en Picardie. C'est là qu'il verra progressivement s'épanouir son talent au point de donner à jouer ses œuvres à Paris, au Concert Spirituel, et à Versailles, devant le roi. Après la suppression du chapitre en 1790, il reste en fonction dans la nouvelle paroisse jusqu'en 1824, même lorsque celle-ci est transformée lors de la Terreur en temple décadaire. Toujours, il compose et rencontre le succès. À son décès en 1829, sa ville d'adoption recueille l'ensemble de ses manuscrits musicaux. On commence à redécouvrir sa musique (Nicole Desgranges lui a consacré une thèse en 1997).

• 24 mars 1749, Lèves [Eure-et-Loir] : Bernard JUMENTIER, fils d'Arnaud, vigneron, et de Marie Jeanne Marguerite Bréard, naît et est baptisé en l'église Saint-Lazare de ce village situé à moins d'une lieue de la cathédrale de Chartres. Trois ans plus tard, le 3 octobre 1752, naît Louis Pierre DUMOUTIER, lui aussi fils de vigneron, et dont la mère se nomme Marie Jumentier, ce qui suggère un possible lien familial entre les deux enfants, qui deviendront tous deux musiciens et exerceront tous deux à Saint-Quentin.

• 16 avril 1756, Chartres [Eure-et-Loir]: Le jeune garçon est reçu enfant de chœur à la cathédrale Notre-Dame. Clerval écrit qu'il apprit la musique et l'harmonie à la maîtrise de la cathédrale de Chartres sous la direction de trois maîtres de musique successifs, Jean-Baptiste Claude PATTE (qui se retire en juin 1756), Denis DEMONGEOT (juillet 1756-avril 1761) et enfin Michel DELALANDE (septembre 1761-1766).

• 1764, Chartres : ll devient clerc tonsuré.

• En 1766, Chartres : JUMENTIER fait chanter une messe de sa composition à la fête de la Dédicace et à la Toussaint.
• Pâques 1767 : Il sort avec 150 livres de gratification, 50 livres pour habit, 10 livres pour la messe et 50 livres pour une année en plus.

• 1767-1768, Senlis : D'après Clerval, Bernard JUMENTIER est en poste à la cathédrale comme maître de musique.

• 1768, Chartres : La maladie l'ayant obligé à revenir, on le nomme chanoine de Saint-Nicolas et petit heurier matinier pour l'aider à continuer ses études [Clerval].
• 30 septembre 1768, Chartres : JUMENTIER envoie un courrier au chapitre de la cathédrale Notre-Dame de Coutances, en Normandie dans lequel il écrit qu'"ayant appris que la place de Maître de musique de votre Eglise est vacante, j'ay pris la liberté de vous adresser la présente pour vous offrir mes très humbles services en cette qualité, trop heureux si cette illustre compagnie agréait les faibles talents qu'il a plut à Dieu de me départir et que j’ai puisé, l’espace de onze ans dans la même source que M. DELAPLACE qui a eu l’honneur d’occuper ce poste. Je n’aurais point la témérité de vous faire un détail ennuyeux de mes talents et de mes mœurs, détails qui deviendront peut-être inutiles chacun étant naturellement prévenu en sa faveur. Mais si vous daignez agréer, Messieurs, mes très humbles services, M. DEMONGEOT, maître de musique de Notre-Dame de Paris, cy devant de Chartres, vous donnera des témoignages certains de ma capacité et de ma conduite et mes certificats font foy". Le reste de la lettre est illisible car très abîmée. Il signe "JUMENTIER, chapelain de l’église collégiale de Saint André demeurant dans le cul de sac de la rue du Change à Chartres en Beauce".
• 3 novembre 1768, Chartres : L'abbé de Géraldin [chanoine de la cathédrale ?] écrit à un confrère de la cathédrale de Coutances. Cet abbé présente le musicien comme "cy devant enfant d'aulbe" de son église. Il en dresse un portrait flatteur : "Je crois, Monsieur, que vous ne scauriés jetter les yeux sur un sujet meilleur à tous égards il a été d’abord condisciple de feu [HOLLET DE] LAPLACE mort à votre maîtrise [en 1766] et qui, m’a t’on assuré, tant par sa conduite que par sa capacité s’était rendu digne de votre estime et avoit emporté vos regrets. Le sujet en question ne lui cède en rien ny du côté des talents ni du côté des moeurs. Son enfance a été heureusement nourrie des heureux et sages conseils de Monsieur DE MEYRIAT pour lors notre maître de musique et actuellement occupant la même place à Notre-Dame de Paris [L'abbé de Géraldin se trompe, il veut en réalité parler de Denis DEMONGEOT]. Nous ne l’avons vu partir qu’avec vifs regrets de le perdre. Nous sommes heureusement et bien dédommagés dans la personne de Monsieur DE LA LANDE qui lui succède et qui a eu l’honneur de vous écrire en faveur du sieur JUMENTIER. Monsieur de Moryet [sic] avait commencé son éducation et il la fini et vous pouvez prendre en toute sûreté un sujet qu’il vous assure ; il est plein de capacité, d'honneur et de religion, pour répondre, Monsieur et cher abbé, à tout ce que vous me demandez et en faire part à votre compagnie : 1° Le Sieur Jumentier est âgé de vingt ans, a déjà été Maître de musique à Senlis, mais il ne faisait que quitter la robe rouge, la fardeau lui a fait peur et il a demandé la permission de se retirer dont on a été fâché. 2° il a fait une partie de ses études à destin de l’état ecclésiastique, sa bonne conduite vous décidera à voir s’il en est digne. 3° sa voix n’est pas forte, il a une taille assez jolie, il joue du violon et du violon de celle [violoncelle]. 4° il a beaucoup de mœurs, est d’une jolie figure et d’une douceur peu commune. 5° il est un bon compositeur et nous avons entendu avec plaisirs plusieurs messes et motets de sa composition. 6° il est en état de bien élever des enfants, de bien conduire une maîtrise ayant été parfaitement élevé luy même. Voilà, Monsieur, la justice que je suis obligé de rendre au sujet".
Cette démarche de JUMENTIER auprès des chanoines de Coutances semble s'inscrire après le départ d'Adrien Quentin BUÉE pour Tours. C'est toutefois Laurent DUPUY qui sera nommé à ce poste pour quelques années seulement. Ce précieux courrier permet de réaliser que des réseaux sont à l’œuvre pour faciliter les débuts de carrière de JUMENTIER dont le talent semble déjà reconnu et apprécié. L'influence musicale de DEMONGEOT, compositeur reconnu, semble également être mise en évidence.

• 7 décembre 1772, Chartres : JUMENTIER, chanoine de Saint-Nicolas, annonce au chapitre de la cathédrale qu'il été reçu maître de musique de la Cathédrale de Coutances. Il "remercie la compagnie de toutes les bontés dont elle l'a comblé".

• 3 avril 1773, Coutances : Selon Nicole Desgranges, c'est la date précise de réception de JUMENTIER, d'après une mention relevées dans l'un des ouvrages de sa bibliothèque personnelle. Selon certaines sources, il aurait été reçu en 1773 comme maître à la cathédrale de Saint-Malo en Bretagne. Nicole Desgranges évoque un exemplaire gravé à Paris d'un opéra de Philidor, Ermelinde [1767], possédé par JUMENTIER, qui comporte la mention "A Jumentier, à Saint-Malo, 1773". En ce cas, il n'a pu être en poste que quelques semaines à Saint-Malo, trois à quatre mois au plus... Cela semble pourtant une fausse piste. Nicolas SAVART, maître de musique de la cathédrale de Saint-Malo, a été remercié en avril 1772 et c'est Louis Marcel BAYART qui le remplace le 29 mai 1772 jusqu'à son départ à la fin de l'été 1773.

• 4 août 1775, Saint-Quentin: les chanoines de la collégiale royale lisent en chapitre sa lettre d'acceptation du poste de maître de musique. On apprend qu'il a été choisi par le maître de musique de la Sainte-Chapelle de Paris, François Robert DORIOT, pour succéder à Louis JOLLIEZ. Il prie la compagnie de lui accorder 5 à 6 semaines pour terminer ses affaires à Coutances, ce que le chapitre accepte. Le 15 mai précédent, les chanoines avaient demandé à leur commissaire de trouver "un bon maître de musique et l’ont autorisé à annoncer cette place aux honoraires de 600 livres sans y comprendre le logement la nourriture et autres avantages".
• 1er septembre 1775, Coutances : Il est encore en poste. Les comptes de la cathédrale de Coutances mentionnent des versements sous forme de gratifications les 20 août 1773 (120 livres), 8 février 1774 (72 livres "pour le terme de l’entretien des enfants de chœur échu ce jour”), 20 août 1774 (120 livres). Aucune composition de JUMENTIER de la période 1767-1775 n'a été retrouvée.
• 6 octobre 1775, Saint-Quentin : Les chanoines lui accordent une gratification de 60 livres et une avance de 200 livres.

• 3 mai 1776, Saint-Quentin : Le chapitre lui verse 150 livres "pour divers offices solennels qu’il a fait chanter en  musique et pour l’indemniser des dépenses que le concours des musiciens de cette ville luy occasionnent". En outre, il accorde 48 livres aux enfants de chœur "en gratification de leur exactitude a remplir leurs devoirs et pour les indemniser du present qu’ils ont fait à mr le maître de musique a son arrivée". Le 9 août suivant, JUMENTIER est autorisé à faire "l'emplette" de trois messes imprimées de ROUSSEAU.

• 9 mai 1777, Saint-Quentin : La compagnie lui accorde cinq semaines de congé afin qu'il puisse s'occuper d'affaires de famille.
• 24 novembre 1777, Saint-Quentin : Bernard JUMENTIER reçoit une gratification de 300 livres dont moitié en avance et l’autre pour le remercier de ses bons soins aux enfants de chœur.

• 1er Juillet 1778, Saint-Quentin : Le chapitre prie l'économe de faire avoir des soins particuliers pour le rétablissement de la santé du maître de musique. Le 23 octobre suivant, on relève 141 livres de dépenses pour maladie du maître de musique, de quatre enfants et de la servante de la maîtrise.
• 24 septembre 1778, Saint-Quentin : JUMENTIER, clerc tonsuré du diocèse de Chartres, est reçu à la chapelle Sainte-Barbe fondée en l'église paroissiale Sainte-Pécinne, après avoir été nommé le 18. Il droit s'acquitter du droit de bréviaire et droit de sceau.
• 23 novembre 1778, Saint-Quentin : Il obtient quinze jours de congé afin de rétablir sa santé.

• 21 avril 1781, Versailles : Il fait exécuter son motet "Deus quis similis erit tibi" (psaume 82) devant le roi. L'indication de cet évènement est marquée sur la page de garde de la partition. Ce motet se conclue par un Domine Salvum fac Regem, écrit en ré mineur, et le conducteur se trouve complet (N. Desgranges).

• 28 janvier 1783, Versailles : "L'abbé Jumentier, Maître de Musique du Chapitre royal de Saint-Quentin a eu, le 21 de ce mois & jours suivans, l'honneur de faire exécuter devant leurs Majestés plusieurs motets de sa composition", lit-on dans la Gazette de France. Il en est de même les 25 et 26 janvier 1784 et en mars 1785 (Gazette de France).
• 3 février 1783, Le Mans : "M. Jumentier, Maître de  Musique de l’Église de S. Quentin, que l’on connoît pour avoir fait chanter de ses productions à la Chapelle du Roi" est classé en deuxième position derrière François MARC et devant Nicolas SAVART, au concours de composition organisé et présidé par Jean François LESUEUR à la cathédrale Saint-Julien. Le jugement de la presse locale, Les Affiches du Mans, est en demi-teinte. "M. JUMENTIER  [...] a remporté le premier Accessit. On a entendu, avec plaisir, dans son Motet, une bonne Fugue & un Coriphée très Pittoresque & d’une grande expression ; le mineur gauche & mal adroit qui paroît dans le premier Trio, n’est pas digne de cet Auteur. Dans le total de la pièce on a reconnu l’empreinte du génie, on a reconnu un homme qui joint à la connoissance de son art, le talent de sçavoir rendre les paroles. C’est dommage que sa touche n’aye point toute la fraicheur dont elle seroit susceptible & que son ouvrage soit rempli de lieux communs".
• 15 février 1783, Paris : Le Mercure de France rapporte que "le Concert spirituel du Dimanche deux Février a commencé par une fort jolie symphonie de M. Rosetti, qui soutient très bien la réputation qu'il s'est faite en ce genre. Mlle Steckler a exécuté un Concerto de harpe, de la composition de M. Krumpholz. Cette jeune virtuose, qui joint des grâces infinies à une force, une netteté, une précision étonnantes, donnent une grande idée des talens de M. Krumpholz, dont elle est l'élève [...]. Nous ne dirons rien du Motet de M. l'Abbé Jumentier, c'est un genre auquel depuis long temps le Public ne prend plus guère d'intérêt, mais on a entendu M. Solers sur la Clarinette & M. Bertheaume sur le violon, toujours un égal plaisir".

• 9 mars 1785, Versailles : "L'Abbé Jumentier, Maître de musique du Chapitre royal de Saint-Quentin, a fait exécuter devant le Roi un Motet de sa composition", indique le Journal politique de Bruxelles.
• Octobre 1785-octobre 1786, Saint-Quentin : Un compte capitulaire permet de se faire une idée des rétributions du maître de musique en lien avec le calendrier liturgique. D'abord pour la période octobre 1785 à avril 1786 (41 livres 18 sols : Messes du mardi 6#10s, Messes des jeudis 3# 15 sols, Salve des vendredis 2# 10 sols, La messe de st Quentin en octobre 16 sols, Introït du 4e dimanche du Carême 16 sols, Stabat des vendredis de Carême 12#) puis d'avril à octobre 1786 (41 livres 18 sols : messes des mardis 6# 10 sols, messes des jeudis 3#15s, Salve des vendredis 2# 10 sols et l'introït de la messe de st Quentin en mai 16 sols). Par ailleurs, cette année-là, le chapitre lui verse 1 360 livres "pour la nourriture en partie des enfants de chœur, savoir 1 200 livres pour 48 semaines à raison de 25#, 140 livres pour 4 semaines de carême à raison de 35# et 20 livres pour supplément".

• 1786, Saint-Quentin : Bernard JUMENTIER touche un traitement de 1 820 livres à raison de 35 livres par semaine, sans les gratifications.

• 12 avril 1786, Versailles : "Le sieur Jumentier, Maître de Musique de l'Eglise de Saint-Quentin & le sieur DE LA PLACE, Maitre de Musique de l'Eglise cathédrale de Beauvais, ont eu l'honneur de faire exécuter devant le Roi, plusieurs Motets de leur composition" (Gazette de France).

• 24 mars 1787, Versailles :"L'abbé Jumentier, Maître de Musique du Chapitre royal de Saint-Quentin, a eu, le 28 du mois dernier & jours suivans, l'honneur de faire exécuter devant leurs Majestés plusieurs motets de sa composition" (Gazette de France).

• 1788, Paris : "M. Jumentier, maître de musique du chapitre royal de Saint-Quentin", fait partie des souscripteurs de l'oratorio Carmen Sæculare de François Danican PHILIDOR

• 2 juillet 1789, Saint-Quentin : Sur l'ordre de la municipalité, il est dressé, maison par maison, un état des réserves de blé qui se trouvent en ville. Deux commissaires se présentent en début d'après-midi au domicile de JUMENTIER, à la maîtrise (n°642), accompagnés d'un huissier, d'un mesureur juré et d'un hallebardier. Ils sont conduits par la servante jusqu'à la chambre du maître de musique. Ce dernier les reçoit fort mal au motif qu'il ne les connaît pas et ne veut avoir affaire qu'au maire ou aux échevins. Il "répliqua avec un ton de voix imposant, levant la tête et criant bien haut Je ne vous connois pas et pour rentrer chez moi, il faut observer la forme, autrement, je refuse la visite". Finalement, l'un des visiteurs, procureur fiscal, est connu de lui et la visite peut commencer dans le grenier de la maîtrise. Pourtant, JUMENTIER ne cesse de crier "je suis maître chez moy, ce n'est pas ainsy qu'on s'y presente". On envoie chercher un chanoine, l'abbé Bloc, dont l'arrivée permet à la visite de commencer, mais une fois parvenus dans la chambre du maître, les commissaires font face à une nouvelle crise de colère de ce dernier, il "dit à sa domestique d'ouvrir led. portes qu'il y avoit de l'indignité, de la vexation dans la visite, que nous la faisons d'une manière vexatoire, qu'il étoit chez lui, le Maître, de là sommes descendu au rez de chaussée avec le sr Jumentier et dans la cuisine où il dit à sa cuisinière ouvrez toutes les portes à ces Messieurs ouvrez les commodités à ces Messieurs, ils y feront la visite, lui dit après, tenez  voilà la clef de la cave, ces Messieurs verront combien j'ai de vin. Après ces propos injurieux prononcés avec un air menaçant et gesticulant et marchant à grands pas, il est remonté à sa chambre" puis il refuse de signer le procès verbal.
Quatre jours plus tard, Bernard JUMENTIER, qui semble revenu à la raison et inquiet visiblement, envoie un messager à l'Hôtel de ville, porteur d'un écrit sous seing privé qui est aussitôt annexé au procès-verbal de la visite. Il y est écrit, "Je déclare volontiers, et conformément à mes sentiments, que je n'ai pas entendu manquer à MM. les mayeur et échevins par quelques expressions déplacées qui ne me sont échappées que par trop de vivacité ou d'impatience; que ma façon de penser est bien différente à leur égard et que je suis bien éloigné de vouloir leur manquer ni par procédés, ni par expressions, en tout ce qu'ils estimeront convenable, notamment relativement à la visite des bleds qu'ils pourront faire en mon domicile quand ils le jugeront à propos sans que je m'écarte de l'honnêteté que je leur dois, ce que je leur rendrai toujours volontiers, reconnoissant qu'ils n'ont point d'autre objet que le bien public. En témoin de quoi, j'ai signé de mon propre mouvement ces présentes".

1790, Saint-Quentin: Bernard JUMENTIER est toujours en fonction comme chapelain et maître de musique à la collégiale royale. Les musiciens qui jouent et chantent sous sa direction sont alors Charles Pierre BAVANTLouis Pierre DUMOUTIERJoseph François DUFOURJean-Baptiste CAZINLouis Claude BAUDOUXLaurent Florent PINGUETJoseph BOULOGNECharles Antoine MARTIN et Nicolas CARDON. Il s'occupe plus particulièrement des dix enfants de chœur qui sont Jean François CAILLIEUXLouis Joseph LEMAIRE, Jean Nicolas PLATEL....
• 14 juillet 1790 : Le jour de la fête de la fédération, une messe en symphonie est célébrée et "plusieurs motets chantés par Mrs les Musiciens de la Collégiale. Après la Messe, il y eut un motet à grand chœur exécuté par les susdits Musiciens. Après ce motet, on fit prêter le serment à la Garde Nationale" (Grébert). A plusieurs autres occasions, des services religieux en musique, sans aucun doute celle de JUMENTIER, sont célébré dans la collégiale jusqu'à la suppression du chapitre puis dans l'église paroissiale Saint-Quentin où il conserve ses fonctions de gestion des enfants de chœur et de composition.
• 3 novembre 1790, Saint-Quentin : Il rédige sa supplique au directoire du district dans laquelle il rappelle sa formation chartraine, sa carrière de maître de musique "de plusieurs Eglises et notamment de la Cathédrale de Coutances". Il précise l'état de ses revenus "outre une Somme d'environ Sept cens Soixante livres qu'il recevoit annuellement pour ses honoraires ; il étoit logé, nourri, Eclairé, chauffé, Blanchi, médicamenté, fourni de linge de table et de lit aux dépens du Chapitre, et il ne croit pas évaluer ces objets trop haut, en les portant, y compris la Somme qu'il recevoit en Espèce, à celle de deux mille livres. Le Suppliant prie Messieurs les Administrateurs d'apprécier combien lui ont été pénibles l'éducation et l'enseignement de dix enfans que depuis plus de vingt ans, il a toujours eu à Enseigner dans les différens postes qu'il a occupés. Son assiduité et les soins qu'il a donné tant à ses Elèves qu'à la partie du culte dont il étoit chargé, lui donnoient lui d'espérer une retraite prochaine de la part de Messieurs du Chapitre de cette Ville, espoir que le nouvel ordre des choses lui fait perdre totalement". Il rappelle qu'une prébende était affectée depuis une charte signée en 1509 par Louis XII aux revenus du maître et de la maîtrise, "laquelle charte est encore apposée aujourd'huy au côté droit du sanctuaire de la Collégiale".

• 4 avril 1791, Saint-Quentin : JUMENTIER commence à s'occuper de l'école de musique gratuite [faut-il comprendre la nouvelle maîtrise ?] jusqu'au 16 juin 1796, date à laquelle les biens de la collégiale sont vendus (N. Desgranges).
• 25 mai 1791, Saint-Quentin : À la suite de sa requête dans laquelle il explique "qu'il lui soit accordé un traitement annuel proportionné à son age, à la foiblesse de sa constitution, à l'importance de ses travaux et aux services qu'il a rendus", le directoire du district reconnaît que "ses travaux comme maitre de musique ont été extremement pénibles depuis 16 ans, et qu'ils n'ont pas pu ne pas influer sur sa santé, considérant aussi que la place qu'il occupoit pouvoit lui valoir dix huit cent livres chaque année, et que déduction faite de 150# par lui reçues, il lui reste du la somme de deux cent cinquante livres, estime qu'il doit être accordé audit sr JUMENTIER un traitement annuel de six cents livres". On ordonne le paiement des 250 livres mais "sur le surplus, considérant que le pétitionnaire est jeune encore, que ses talents peuvent facilement lui procurer de quoy vivre honorablement, qu'il a même refusé une place avantageuse dans l'église cathédrale de Soissons, arrêté qu'il n'y a lieu de délibérer ; quant à présent, sauf à l'exposant à donner des renseignements plus positifs".
• 28 mai 1791, Saint-Quentin : Le directoire du District fixe le montant du traitement de JUMENTIER en tant que titulaire d'une chapelle située en la collégiale Sainte-Pécinne. Le revenu net de Sainte-Barbe s'élève à 957 livres 6 sols et 7 deniers, partie en nature (il ne desservait pas lui-même les messes). Toutefois, le District abaisse ce montant car il ne prend pas en compte un "pot de vin" de 86 livres 10 sols évoqué sans justificatif par l'abbé. Il est par conséquent décider de lui verser à compter de janvier 1790 à 870 livres 16 sols 7 deniers.
• 16 octobre 1791, Saint-Quentin : Le maire lit le texte de la Constitution puis la municipalité et les fonctionnaires se rendent à l'église afin d'entendre "un Te Deum de la composition de Mr Jumentier pour rendre grâces à Dieu de l'acceptation royale de la Constitution. Ensuite, on chanta le cantique Exaudiat, au commencement et à la fin de ce cantique, on tira trois salves de canons" [Lemaire].

• 9 décembre 1792, Saint-Quentin : Une cérémonie funèbre est organisée en l'honneur de François Malfuson, grenadier de la compagnie volontaire de Saint-Quentin, tué à l'armée de Dumouriez devant Liège le 27 novembre précédent. "Lors de la cérémonie religieuse, on entendit un De Profundis de Jumentier, qui fit sur les assistants la plus vive et la plus profonde impression" [Lemaire].

• 30 novembre 1793, Saint-Quentin : "La fête […] fut célébrée à l'occasion de la transformation de l'église de Saint-Quentin en temple de la Raison. Plusieurs morceaux de musique ont été chantés à grand chœur d'orchestre" [Lemaire]. On y chante un certain nombre d'airs dont Français dont l'Univers admire le courage et les hymnes à l'Être suprême, à la Liberté, celui des Marseillais et "Ensuite, l'hymne suivant a été mis à grand chœur d'orchestre par le citoyen Jumentier, Vous gentilles fillettes, etc...".

• 1794, Saint-Quentin : Dans un "État des employés et serviteurs des ci-devant chapitres et établissements ecclésiastiques supprimés" établi par le directoire du district, on lit "Bernard JUMANTIER, maître de musique, 46 ans, rue de la Réforme, n° 645, pension de 860 livres, sans aucun autres ressources".
• 9 septembre 1794, Saint-Quentin : La municipalité verse différentes indemnités, variant de cinquante à six cents livres, à JUMENTIER, Bavant, Guilbeaux, Vaillant, etc., artistes musiciens qui avaient prêté leur concours aux exécutions musicales des fêtes décadaires [E. Lemaire, 1884]. Le 27 juin précédent, "considérant qu'il est de son devoir de donner aux fêtes républicaines célébrées chaque décadi, tout l'appareil et la pompe simple, mais sublime, dont elles sont dignes ; considérant aussi que la musique contribue beaucoup à enflammer et à entretenir l'enthousiasme républicain, l'amour de la Liberté, l'amour de la Patrie", elle avait nommé "les citoyens Jumentier et Thierry commissaires, [qu'elle] invite à faire tout ce que leur inspire le patriotisme, pour embellir les fêtes nationales par la musique".
• 27 novembre 1794, Saint-Quentin : La municipalité lance "un appel aux artistes amateurs pour les exécutions musicales des fêtes décadaires. Le citoyen Jumentier est invité à continuer de donner ses soins et d'employer ses talents à l'exécution des odes et cantiques envoyés par le comité de salut public et de ceux qu'il composera lui même, et de plus, des fonds sont mis à sa disposition pour payer suivant leur facultés et leurs talents, les musiciens peu fortunés dont le concours aux solennités nationales lui paraîtra nécessaire" [Lemaire].

• Vers 1795, Saint-Quentin : Il reprend gratuitement l'instruction des enfants de chœur, jusqu'en 1825. Il a fourni beaucoup d'élèves "tous excellents lecteurs et remarquables par la netteté et la précision de leur exécution", parmi eux, on peut citer Jean Charles Pierre DOUAY, Louis Étienne Richard BERENGER, Charles Maurice NELLES, Georges Eugène NEUKOME).

• 15 avril 1796, Saint-Quentin : Bernard JUMENTIER, devenu professeur de musique, épouse Marie Anne Élisabeth Maillard, originaire des Ardennes. Il est assisté de deux de ses amis, Jean Marie Thiery et Charles Georges Neukome Thiery, négociant.

• 22 avril 1798, Saint-Quentin : Son épouse s'éteint à l'âge de 43 ans. Dans l'acte de décès, Bernard JUMENTIER est présenté comme marchand et ce sont deux marchands qui viennent faire la déclaration. C'est le seule source connue qui mentionne cette profession. Que vend-t-il exactement ?

• 21 janvier 1799, Saint-Quentin : La municipalité prie JUMENTIER et DUGRAIS de mettre en musique les poésies de leurs concitoyens et fait savoir aux artistes du théâtre qu'il lui serait agréable de voir représenter le 21 janvier une pièce républicaine, par exemple, la tragédie de Brutus. La cérémonie a lieu à l'église, on y chante la formule des imprécations mise en musique par le citoyen Émile DUGRAIS, puis après que l'orgue eut joué l'air Veillons au salut de l'Empire, deux jeunes citoyennes accompagnées par un orchestre nombreux chantent l'invocation à l'Être suprême du citoyen Boucly, mise en musique par JUMENTIER. "L'œuvre de cet excellent artiste produisit une impression profonde, tous les assistants, dit le procès-verbal de la municipalité, par un mouvement spontané levèrent les yeux et les bras vers le ciel et firent connaître par cette attitude religieuse, la ferveur et la sincérité de leurs vœux pour la prospérité de la République" [Lemaire].

• Vers 1802, Saint-Quentin : Après la signature la Concordat, il retrouve ses fonctions à la paroisse.

• 1er avril 1804, Paris : "Le dimanche de Pâques de l’année 1804, les aveugles musiciens de l’hospice national des Quinze-Vingts, exécutèrent à l’église succursale du dit hospice les morceaux suivants : Kyrie et Gloria, de M. Gossec ; Credo, de M. Gobert ; O Filii, arrangé par Caillat ; Sanctus, de M. Gobert ; O Salutaris, de Jumentier ; Domine Salvum, de M. Gossec, l’artiste belge connu".
• 29 juin 1804, Douai [Nord] : La Feuille de Douai fait paraître l'annonce suivante : "Dimanche prochain, 12 messidor[1er juillet], fête de Saint Pierre, il sera célébré, à neuf heures précises en l'église paroissiale de Saint-Pierre, une messe solennelle en musique de Rousseau et plusieurs motets à grand orchestre, de la composition de M. Lecomte et M. Jumentier, maître de musique à Saint-Quentin; le même jour, à quatre heures après-midi, il sera chanté, après la procession, un motet à grand chœur". Une Grande Messe de ce compositeur fut également interprétée à Douai le 26 novembre 1806 [Guy Gosselin, 1994].

• 1808, Paris : JUMENTIER est mentionné dans la longue liste des souscripteurs des "Principes de Composition des Écoles d'Italie : Adoptés par le Gouvernement Français pour servir à l'instruction des Élèves des Maîtrises de Cathédrales" d'Alexandre CHORON, ouvrage publié chez Le Duc.

• 25 novembre 1812, Paris : "On a celebré samedi 21, en l’église St Eustache, la fête de Ste Cecile. patronne des musiciens. On y a entendu une messe en musique de la composition de M. Jumentier, maitre de chapelle du cidevant chapitre royal de Saint-Quentin ; cet ouvrage n'a fait qu'ajouter a la réputation bien méritée de cet auteur, déjà connu par des succès soutenus dans Je genre de chapelle, qu'il a su élever au rang de la musique imitative, par une parfaite connaissance de la langue latine. La musique est pleine de verve et marquée au coin d'un génie tour a tour agréable et nerveux. M. M. Kreutzer, Rochefort et Chollet, tous trois de l’Académie impériale de Musique, animes du désir d'encourager le vrai talent, s’étaient empresses de proposer que l'on exécutat cette production remarquable ; tous les artistes de l'Opéra et des autres grands théâtres de la capitale, s’étaient réunis pour donner a cette exécution l’éclat dont elle était digne. M. M. Bertin, Lavigne, Lebrun, Eloy, Chollet, Prevost, Martin et Rochefort fils ont chante les récits et les morceaux d'ensemble avec tout le talent qu'on leur connaît" (Moniteur Universel).

• 1819, Saint-Quentin : Alexandre CHORON effectue un voyage dans le nord de la France "à la recherche des jeunes gens bien doués pour le chant et susceptibles d’être envoyés à Paris comme pensionnaires de l’École Choron". Sur le conseil d'un ancien chantre de la collégiale, il rend visite à JUMENTIER qui ne semble pouvoir lui en proposer aucun. Toutefois, CHORON mentionne des voix dont celle d'un coutelier entendue dans une boutique.

• 24 août 1823, Saint-Quentin : Le Journal de Saint-Quentin écrit que "l'attente de ceux qui comptaient sur une excellente musique, le jour de l'Assomption, a été parfaitement remplie. L'exécution a été brillante, et a répondu à l'éclat et à la beauté de la composition. On a particulièrement distingué le Sanctus, l'Ô Salutaris et le Domine salvum : l'effet en a été admirable. Cédant au vœu qui leur a été exprimé, M. Jumentier et, sous sa direction, MM. les Amateurs exécuteront encore une grand'messe, demain lundi, jour de st-Louis, à 9 heures 1/2 dans l'église de St-Quentin. Elle sera célébré en l'assistance des autorités".

• 25 juillet 1824, Saint-Quentin : Le Journal de la ville de Saint-Quentin et de l'arrondissement annonce que "La place d'Organiste, maître de musique de l'Eglise paroissiale de la ville de Saint-Quentin, étant vacante, les Administrateurs de la Fabrique ont arrêté qu'elle serait mise au concours. [...] Le fixe de cette place est de 400 francs; mais, elle offre la perspective d'un accroissement. La ville de St-Quentin présente au surplus aux artistes, surtout aux pianistes, de grandes ressources, à cause des diverses maisons d’éducation qui y sont établies". Les candidatures seront enregistrées jusqu'au 15 septembre suivant. JUMENTIER est remplacé à la maîtrise de l'église par son élève Louis Étienne Richard BÉRENGER.
• 7 octobre 1824, Saint-Quentin : Il rédige son testament en neuf points dans lequel il se présente comme "ci-devant maître de musique du Chapitre royal de Saint-Quentin". Il demande que ses obsèques "soient faites d'une manière décente et proportionnée" à ses moyens, que sa domestique Marie Anne Mollet, si elle est encore à son service, reçoive, outre les provisions de bouche et de chauffage disponibles, la somme de 400 francs en argent ou en mobilier, que la totalité de sa bibliothèque "tant de littérature que de musique théorique et pratique soit, sous le bon plaisir de Messieurs les Maire et Adjoints de la ville de Saint-Quentin, curé et Administrateurs de la Paroisse et Fabrique de la dite ville, déposée dans la biblyothèque sise dans laditte église, pour servir au culte de ma religion, et à l'instruction de mes concitoyens qui cultiveront la musique, si lesdits ouvrages en sont jugés dignes" et qu'en on assure la conservation, il stipule toutefois que ses héritiers "cependant ou leurs ayant cause auront seuls le droit de mettre les dits ouvrages au jour par la voye de la gravure ou de l'impression, s'ils le jugeoient à propos en remettant [s]es manuscrits à laditte Biblyothèque", que son clavecin et son "portrait assis au piano" y soient également déposés, que son linge ne soit pas vendu publiquement mais à huis-clos. Il choisit comme exécuteur testamentaire, qui sera chargé de la vente de ses biens, Charles Quentin Cambronne-Tausin, apprêteur à Saint-Quentin, qu'il prie d'accepter "comme une bien faible marque de [s]a reconnaissance [s]a petite montre d'or, avec sa chaine, sa clef et ses cachets aussi en or, ainsi que [s]a tabatière d'écaille dont le médaillon et la gorge sont en or".

Le portrait de JUMENTIER assis au piano, peint par Édouard Pingret, entreposé au musée des Beaux-Arts, a disparu sans doute lors de la première Guerre Mondiale mais une carte postale avait été faite. On y voit le musicien, cheveux blancs, de trois-quarts droit, assis devant un piano, partition de 'Requiem' ouverte sur le pupitre. Il porte un long manteau clair sur un gilet, une chemise blanche à large col et un jabot. Son coude droit est appuyé sur le bord du fauteuil et sa main droite, posée sur sa cuisse, serre un mouchoir [site Joconde].

Nicole Desgranges évoque plusieurs ouvrages de la bibliothèque de JUMENTIER. On y relève le Diapason général de tous les instruments à vent et le Dictionnaire de musique de Jean-Jacques Rousseau. Il s'était procuré les partitions d'opéras récemment composés comme La Vestale de Spontini (1807), Robin des bois [Der Freischütz] de Weber (1821), la Dame Blanche de Boieldieu (1825), et le Moïse de Rossini (1827) ; parmi les œuvres religieuses, il possédait les partitions de la Messe des morts de Gossec (1760), le Stabat Mater de Haydn (1767, qui connut un grand succès à Paris en 1781), le Requiem de Mozart (1791) dans sa première version éditée (1827). Il avait continué à s'intéresser aux parutions de traités d'harmonie, possédant ceux de Catel (1802), de Choron [s'agit-il de ses Principes de composition des écoles d'Italie, 1808 ?), de Fétis (sans doute son Traité méthodique de l’harmonie, des instruments, des voix et de tout ce qui est relatif à la composition, à la direction et à l’exécution de la musique ?), de Momigny (1808)...

• 2 mai 1825, Saint-Quentin : Bernard JUMENTIER, 76 ans et Charles Pierre BAVANT, 68 ans, professeurs de musique demeurant en cette commune déclarent le décès survenu ce matin à huit heure en son domicile de Prosper Marcou GUILBAUT, âgé de 78 ans, professeur de musique et ancien enfant de chœur de la collégiale royale. Ses héritiers, qui rentreraient dans leurs droits dans la cas où les legs à l'église ne soient pas acceptés, sont les enfants de ses deux frères Armand et Denis et de sa sœur Aiglehoux. Ils sont marchand, cultivateurs et propriétaires dans la région de Chartres et de Lèves.

• 18 décembre 1829, Saint-Quentin: Charles Quentin Cambronne, propriétaire, 33 ans et Honoré Quentin Désiré Boutteville, huissier, 33 ans, ses amis, déclarent le décès survenu la veille à onze heures du soir à son domicile de la place des enfants de chœur, de Bernard JUMENTIER, "ancien maître de chapelle". Dans les mois qui suivent, une plaque commémorative en marbre est installée dans l'église, que l'on peut toujours voir, un peu abîmée. Il y est inscrit : "D. O. M / À LA MÉMOIRE / DE BERNARD JUMENTIER, / NÉ À LÈVES PRÉS CHARTRES, LE 24 MARS 1749 ; / DÉCÉDÉ À ST-QUENTIN LE 17 DBRE 1829 ; / ANCIEN MAÎTRE DE CHAPELLE / DU CY-DEVANT CHAPITRE ROYAL DE CETTE VILLE ; / COMPOSITEUR DE MUSIQUE SACRÉE / PROFESSEUR. / SES ÉLÈVES RECONNOISSANS / LUI ONT FAIT ÉRIGER CE MONUMENT.

Mise à jour : 5 mars 2023

Sources
Archives littéraires et historiques du Nord de la France et du Midi de la Belgique, 1829 ; B. JUMENTIER, maître de musique à la collégiale de Saint-Quentin, Beatur Vir, Magnificat, Messe en Do mineur,  ; Base Palissy ; C.Gomart, Notes historiques sur la maîtrise de Saint-Quentin et sur les célébrités musicales de cette ville, 1851 ; Carmen Sæculare ; E. G. J. Gregoir, Souvenirs artistiques..., t. 3, 1889 ; E. Lemaire, les fêtes publiques à Saint-Quentin..., 1884 ; F-Ad02/ 5MI 1253 ; F-Ad02/ 5MI 1259 ; F-Ad02/ 5Mi1252 ; F-Ad02/ G819 ; F-Ad02/ G820 ; F-Ad02/ Q 667  ; F-Ad02/ Q 668 ; F-Ad02/ Q 973 ; F-Ad02/5MI1260 ; F-Ad28/ G 330 ; F-Ad28/ état-civil en ligne ; F-Ad50/ 301 J 307 ; F-Ad50/ 301J ; F-Ad50/ 301J-212  ; F-AmSaint-Quentin/ 1 P 3 ; F-An/ DXIX/092/799/02 ; F-Bm Le Mans/ Affiches et Annonces du Mans ; F-Bnf/ Site Gallica ; F. Raugel, Bernard Jumentier (1749-1829), Maître de chapelle de la Collégiale de Saint-Quentin et ses œuvres inédites, 1954 ; Facebook.com/ museeantoinelecuyer ; G. Gosselin, L'âge d'or de la vie musicale à Douai, 1994 ; Gabriel Vauthier, "Lettres inédites de Choron", Revue musicale nº 9/7 (avril 1909), p. 195-201 ; H. Jouin, Musée de portraits d'artistes…, 1888 ; Journal de la ville de Saint-Quentin et de l'arrondissement, 1823 ; Journal politique de Bruxelles, 1785 ; Mercure de France, 1783 ; N.Desgranges, Bernard Jumentier (1749-1829), maître de musique de la collégiale de Saint-Quentin, 1997 ; Popfigaro.free.fr ; pop.culture.gouv.fr/ notice/ joconde

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