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DORN, Jacques Frédéric (1760-1807)
État civil
NOM : DORN     Prénom(s) : Jacques Frédéric     Sexe : M
Date(s) : 1760-5-21   / 1807-6-27
Notes biographiques

Fils et frère d'instrumentistes, luthérien de confession, Jacques Frédéric DORN (1760-1807) est chantre du Temple Neuf, à Strasbourg [Bas-Rhin], de 1783 à 1794. Une partie de sa rémunération est prélevée sur les revenus de deux couvents catholiques, Sainte-Marguerite et Sainte-Madeleine. Sous la République, il continue à chanter au Temple de l'Être suprême, tout en exerçant le métier d'instituteur.

• 21 mai 1760, Strasbourg [Bas-Rhin] : Jacques Frédéric DORN est baptisé au Temple Neuf, principale église luthérienne de la ville. Il est le fils légitime de Jean Mathieu DORN, musicien, et de Barbe Alsdorf. Son frère François Henri DORN est symphoniste à la cathédrale.

• 9 juin 1779, Strasbourg : Dans l'inventaire après décès de son père, il est qualifié d'étudiant au collège Saint-Guillaume.

• 28 mars 1783, Strasbourg : Jacques Frédéric DORN devient chantre au Temple Neuf.

• 1789, Strasbourg : DORN, chantre, est locataire au n° 15, place du Temple Neuf. Sa mère réside dans le même immeuble. Au Gymnase, il est maître de chant pour les classes élémentaires.

• 1790, Strasbourg : Jacques Frédéric DORN est toujours chantre au Temple neuf.
• [vers février 1791] : Il demande à percevoir sa "compétence" (rétribution) pour 1790, consistant en un rézal de froment et un de seigle, qui lui était versée par le couvent Sainte-Marguerite.
• 7 février 1791, Strasbourg : Un certificat du receveur du couvent Sainte-Marguerite appuie ses dires.
• 16 février 1791, Strasbourg : Le directoire du District donne son avis.
• 3 mars 1791, Strasbourg : Le directoire du Département du Bas-Rhin arrête que la compétence de l'exposant, évaluée par le receveur du District à 26 livres 12 sols, lui sera payée par celui-ci.

• [vers janvier 1792], Strasbourg :  Le sieur DORN, chantre du Temple Neuf, demande la liquidation de sa compétence, qui lui était autrefois payée par les couvents de Sainte-Marguerite (1 rézal de froment et 1 de seigle à la saint Michel de chaque année) et de la Madeleine (1 rézal de froment et 1 de seigle à la saint Jean-Baptiste).
• 17 janvier 1792, Strasbourg : délibération du directoire du District de Strasbourg.
• 8 février 1792, Strasbourg : Les administrateurs du Département, considérant que par l'art. 3 du décret du premier décembre 1790, les charges dont étaient grevés les biens en faveur des établissements protestants continueront d'être acquittées par les receveurs des districts, arrêtent que l'exposant touchera sa compétence de 1791, savoir 34 livres 16 sols pour 2 rézaux de froment à 17 livres 8 sols et 18 livres 8 sols pour 2 rézaux de seigle à 9 livres 4 sols, soit 53 livres 4 sols. Le receveur du District lui versera la somme par forme d'avance, le ministre des contributions publiques n'ayant pas encore fourni les fonds nécessaires pour l'acquittement des charges affectées sur les domaines nationaux.
• 22 février 1792, Strasbourg : Jacques Frédéric DORN, chantre du Temple Neuf, se fait délivrer un mandat de 53 livres 4 sols pour avance de l'indemnité à laquelle a été évaluée pour 1791 la compétence en grains qu'il percevait annuellement des couvents de Sainte-Marguerite et Sainte-Madeleine et assistance aux offices divins en sa qualité.
• 6 juillet 1792, Strasbourg : Jacques Frédéric DORN, chantre au Temple Neuf et maître de la musique vocale de l'Université, demande la permission de faire exécuter la veille du 14 juillet à 5 heures et demie dans le chœur du Temple Neuf un Te Deum à grand orchestre analogue à celui de la fête civique de la Confédération du lendemain. Le corps municipal consent, à condition qu'il s'assure de l'agrément des préposés de l'Université.

• 1792-1794, Strasbourg :  DORN est toujours signalé comme "cantor" au Temple Neuf.

• 6 octobre 1794, Strasbourg : D'après une délibération municipale, l'école du citoyen DORN a ouvert le 20 mai 1794 et a accueilli 558 enfants. Il doit recevoir 20 livres par an pour chaque élève. Un mandat de 639 livres 09 centimes lui sera délivré.
• 16 décembre 1794, Strasbourg : L'école de DORN, instituteur, a été fréquentée par 700 enfants pendant le trimestre de messidor an II. La municipalité lui accorde, à l'instar de ses collègues instituteurs Gravel, Merck et Carl, un mandat provisoire de 1 500 livres.

• 13 février 1795, Strasbourg : Le corps municipal confirme la nomination par le jury d'instruction de Jacques Frédéric DORN à la place d'instituteur.
• 18 mars 1795, Strasbourg : Un règlement municipal relatif à l'orchestre du Temple de l'Être suprême fixe le salaire du citoyen DORN, chanteur, à 300 livres par an. Il n'était pas encore employé le 2 janvier.
• 1er avril 1795, Strasbourg : Jacques Frédéric DORN, instituteur public, déclare que ses moyens ne lui permettent pas d'acquitter les frais du remplacement pour le service de la garde nationale, quoiqu'ayant été placé dans la classe des citoyens exemptés seulement du service personnel. Le traitement de 1 500 livres que la loi lui accorde "ne suffit pas même à son entretien, bien moins encore à celui de trois autres personnes auquel il est également obligé de pourvoir". Il demande à être exempté de tout service. La municipalité refuse car les circonstances ne le permettent pas.
• 11 mai 1795, Strasbourg : DORN réclame un mandat pour son service d'instituteur qu'il n'a pas cessé du 1er au 25 nivôse, mais le corps municipal refuse, car la loi du 29 brumaire sur l'organisation des écoles primaires ne le permet pas. Il lui délivre un mandat de 270 livres 83 centimes.
• 19 juin 1795, Strasbourg : L'orchestre du Temple est dissout à la suite de la réouverture de l'édifice aux catholiques.
• 3 juillet 1795, Strasbourg : La municipalité accorde à DORN une prime d'une moitié de quartier, qui s'ajoute à son salaire du trimestre ; il touche donc 112 livres 10 sols livres au lieu de 75 livres.

• 16 janvier 1796, Strasbourg : Jacques Frédéric DORN, instituteur public en cette commune, demande un mandat pour les mois de vendémiaire, brumaire et frimaire, "pour avoir instruit la jeunesse" dans son école primaire. Il obtient un mandat de 375 livres.

• 5 septembre 1799, Strasbourg : Le jury d'instruction primaire des cantons de Strasbourg, Geispolsheim, Molsheim, Wasselonne et Oberhausbergen, s'étant assuré de la capacité du citoyen Jacques Frédéric DORN, 39 ans, ancien instituteur, désireux d'être réemployé à l'instruction primaire à l'école de la section du Temple Neuf, le propose à l'administration du canton de Strasbourg "pour l'employer suivant ses vœux et les besoins de l'instruction".
• 17 septembre 1799, Strasbourg : Le commissaire de police de la sixième section de la commune certifie, sur les dépositions de quatre citoyens dont Thierry Storck, luthier, 55 ans, que Jacques Frédéric DORN, artiste vocaliste, né et domicilié en cette commune, "s'est toujours comporté en probe, loyal et honnête citoyen, de sorte que sa conduite morale et politique a toujours été exempte de reproches".
• 24 septembre 1799, Strasbourg : L'administration municipale, au vu des pièces présentées et considérant que DORN a déjà rempli "avec succès" en l'an IV les fonctions d'instituteur dans la commune et "qu'il ne les a cessé[es] que faute des moyens suffisants pour son entretien, vû que les instituteurs n'étoient pas payés", estime qu'il y a lieu de le nommer de nouveau instituteur primaire.
• 30 octobre 1799, Strasbourg : L'administration départementale arrête, au vu des pièces présentées, que le citoyen Frédéric DORN est nommé instituteur des écoles primaires encore vacantes dans la commune, et qu'en cette qualité, il jouira de tous les avantages et émoluments qui y sont attachés, conformément à la loi du 3 brumaire an IV et à l'arrêté du Département du 13 fructidor an VI, à charge de respecter tous les règlements relatifs à l'instruction de la jeunesse.

• 27 juin 1807, Strasbourg : Jacques Frédéric DORN, chantre au Temple Neuf et instituteur de musique au Gymnase, non marié, décède en une maison située au Vieux Marché aux Vins. Selon Conrad Berg, le Requiem de MOZART fut entendu pour la première fois à Strasbourg lors de ses funérailles.

Mise à jour : 13 mars 2021

Sources
A. Cl. Pfeiffer, Fichier d'actes notariés ; A. Cl. Pfeiffer, La vie musicale dans les lieux de culte à Strasbourg..., 2014 ; C. Berg, Aperçu historique sur l’état de la musique à Strasbourg..., 1840 ; F-Ad67/ 1 L 1573 ; F-Ad67/ 1 L 499 ; F-Ad67/ 1 L 510 ; F-Ad67/ 6 L 109 ; F-Ad67/ B Strasbourg / Temple Neuf ; F-Ad67/ D Strasbourg ; F-Ad67/ L 1518 ; F-Ad67/ S Strasbourg / Temple Neuf ; F-AmStrasbourg/ 1 MW 140 ; F-AmStrasbourg/ 1 MW 144 ; F-AmStrasbourg/ 1 MW 145 ; F-AmStrasbourg/ 1 MW 147 ; F-AmStrasbourg/ 320 MW 2 ; F-AmStrasbourg/ 5 R 26 ; F-Strasbourg méd/ A 59724 ; M. Vogeleis, Quellen und Bausteine zu einer Geschichte der Musik und des Theaters im Elsass, 1911 ; R. Reuss, Histoire du Gymnase protestant de Strasbourg pendant la Révolution..., 1891

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