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TINGOT, François Philippe (1749-1801 ap.)
Date(s) : 1749-10-9 / 1801 ap.
François Philippe TINGOT a été formé à la musique à la cathédrale de Beauvais (Oise) et semble encore faire partie des musiciens du chapitre peu de temps avant la Révolution. Sous le règne de Louis XVI, il accède à la prêtrise et prête le serment constitutionnel en 1791. Cependant, la politique de déchristianisation suscite la colère de cet homme au tempérament agité. Il célèbre clandestinement le culte sous le Directoire dans le sud de la Picardie, ne demeurant jamais très longtemps au même endroit. Benjamin Constant, entre autres, se plaint de lui. Au moment où la situation religieuse s'apaise, les autorités semblent peu disposées à faire appel à lui comme curé à titre officiel.
• 9 octobre 1749, Beauvais [Oise] : François Philippe TINGOT naît du mariage de Jacques Philippe Tingot, maître bourrelier, et de Marie Anne Delannoy. Il est baptisé le 10 paroisse Saint-Laurent.
• 13 mai 1774, Beauvais : François Philippe TINGOT, diacre du diocèse, est reçu en la fonction de petit vicaire [musicien] à la cathédrale Saint-Pierre aux gages annuels de 500 livre,s à condition qu'il se forme au "chant sur le livre".
Il paraît avoir quitté ses fonctions avant la Révolution, car il n'apparaît pas dans les tableaux et listes d'employés de l'époque.
• [vers 1791] : Il prête serment de fidélité à la Constitution civile du clergé. Il est élu curé de Frouville [Val-d'Oise], mais sa signature n'apparaît pas sur les registres paroissiaux du lieu. On retrouve sa trace à Troyes [Aube], où le curé assermenté de la paroisse Saint-Rémy le désigne pour être son premier vicaire.
• Avril 1792, Troyes : TINGOT est remplacé en cette fonction par Louis Didier, un ancien militaire.
• [1793-1794] : Il est arrêté. Relâché, il se retire à Beauvais pendant la Terreur.
• 1797 : Il reprend le culte à Villaines-sous-Bois [Val-d'Oise]. L'agent national dénonce alors sa "conduite séditieuse et fanatique".
• [1799], Luzarches [Val-d'Oise] : François Philippe TINGOT est curé du lieu. C'est un adversaire acharné du culte décadaire.
• 10 mars 1799, Luzarches : Benjamin Constant, président du canton municipal, écrit au commissaire du Département Richaud. Il évoque "l'espèce d'agitation qu'a causée dans les esprits d'une partie des citoyens de ce canton, l'établissement de la statue de la liberté dans le temple décadaire, et [...] la démarche du ministre du culte catholique à Luzarches [TINGOT] auprès de moi, au nom, disoit-il, de tous les catholiques du canton. Je lui ai répondu que je ne connoissais pas de catholique, que la République ne reconnoissait aucun culte, que le temple décadaire étoit à la République, que si elle daignoit permettre à des citoyens d'y célébrer leurs cérémonies, ils ne devraient pas en inférer qu'ils y eussent le moindre droit sans son aveu, que les édifices nationaux et ceux surtout destinés aux réunions décadaires devoient être décorée [sic] des emblèmes de la liberté, et que sa statue ne reculeroit pas d'un pas devant les prétentions d'un culte quelconque". Il demande au commissaire, pour maintenir le calme dans le canton avant les assemblées primaires, que celui-ci fasse "donner à ce prêtre un sérieux avertissement sur sa conduite future".
• 8 mai 1799, Luzarches : Lemaire, commissaire du directoire municipal, écrit à Richaud, commissaire du Directoire à Versailles sur le même sujet. Il accuse : "Depuis cinq à six décades, le nommé Tingot [...] cherche à [...] fanatiser une party des citoyens de la [...] commune [...] en leur insinuant de fêter le cy-devant dimanche de préférence au jour de décadi. [Il a demandé au président] qu'il fasse ôter la déesse de la liberté qui a été placée dans la cy-devant église de Luzarches le deux pluviôse dernier".
• 17 mars 1799, Luzarches : Le Flamand, administrateur du Département, ex-maire de Luzarches, donne son avis à Richaud : "Depuis cette installation [de la statue], le peuple regarde de mauvais œuil les autorités constituées qu'ils gratifient de l'épitette de Robespierre. […] Il ne faut pas se méprendre, la grande masse tient à la constitution de 1791". TINGOT est selon lui "ivrogne et putassier", mais il n'y a "aucune preuve matérielle qu'il trame contre le gouvernement". Il pense qu'il "ne mérite pas la déportation, mais seulement l'injonction de se retirer de notre canton".
• [août 1801] : "Courant desservir les paroisses sans mission, de mœurs plus que suspectes", lit-on au sujet de TINGOT, "ci-devant prêtre musicien en l'église cathédrale", 50 ans, dans une enquête préfecture de l'Oise sur les ecclésiastiques du canton de Beauvais.
Mise à jour : 2 juillet 2017