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JACQUOT, Pierre (ca 1702-1772)
État civil
NOM : JACQUOT     Prénom(s) : Pierre     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : JAQUOT
Date(s) : 1702 ca  / 1772-2-11
Notes biographiques

Mort en 1772, le Nancéen Pierre JACQUOT fut hautbois à la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg [Bas-Rhin] pendant près de cinquante ans. Titulaire d'une pension octroyée par le corps de ville (faveur réservée aux artistes les plus remarquables), il était aussi roi des musiciens de la province d'Alsace. Un poète a célébré en vers son talent musical en 1770.

• [vers 1702] : Pierre JACQUOT naît probablement à Nancy [Meurthe-et-Moselle]. Il est le fils de Jean Jacquot, bourgeois et maître boutonnier, et de Barbe Colin sa femme, de la paroisse Saint-Sébastien.

• 26 novembre 1725, Strasbourg [Bas-Rhin] : Pierre JACQUOT, mineur, musicien à la cathédrale Notre-Dame, épouse à Saint-Pierre-le-Jeune, après publication des bans à Saint-Sébastien de Nancy le 24 septembre, Jeanne Benoît, fille de David Benoît, fabricant de cartes à jouer, et d'Agnès Louise Damarisbach sa femme. Lors de la signature du contrat, Jacquot père est représenté par Michel Joseph RAUCH, assesseur au Grand Sénat de la ville et directeur de la musique de l'église cathédrale.

• 24 septembre 1742, Strasbourg : Pierre JACQUOT, bourgeois et musicien de la cathédrale, assiste au mariage de son collègue Jean Martin BARTISCH.

• 20 septembre 1744, Strasbourg : Il est hautbois lors du Te Deum célébré à la cathédrale pour la guérison de Louis XV.

• 14 mars 1747, Strasbourg : Pierre JACQUOT s'engage envers "Messieurs du Magistrat" (le corps de ville) en qualité de musicien pensionnaire de la ville à vie, et s'oblige à ce titre à jouer aux musiques auxquelles il sera appelé. Il devra "jouer au concert public de la Ville les jours qu'il se donne" et assistera aux répétitions "moyennant les appointemens qui [...] seront réglés par Mess. les directeurs de l'Académie". Il lui est défendu de jouer ni aux bals, ni aux noces, ni à la comédie, ni chez des particuliers sans permission expresse du Magistrat. Si celui-ci donne une fête avec musique, il en sera averti et touchera chaque fois 4 livres de gratification. Les autorités exigent de lui "une conduite irréprochable", de l'ardeur et de l'émulation "pour se rendre parfait dans son art suivant ses talents". La municipalité lui accorde une pension de 610 livres en argent comptant, douze sacs de grains, trois cordes de bois, trois cent fagots et douze mesures de vin. S'il ne remplissait pas ses devoirs ou si, par négligence ou par sa faute il se rendait "incapable de s'acquitter de sa profession", le Magistrat ne serait plus tenu de lui continuer sa pension. Par contre, si "par malheur" il se retrouvait dans l'impossibilité de travailler sans en être responsable, il continuerait à toucher sa pension.

• 13 novembre 1761, Strasbourg : David Mathias Jacquot Damersbach, avocat au Conseil souverain d'Alsace, fils majeur de Pierre JACQUOT, musicien pensionnaire de la ville et prévôt [dans les sources anciennes, le terme roi est fréquemment usité] des musiciens de la province d'Alsace, et de Jeanne Benoît, contracte mariage avec Henriette Marie Sophie Bellecombe, fille mineure d'Hector Bellecombe, chambrier de S. A. S. Mgr le duc de Würtemberg, et de Charlotte Mang, demeurant à la cour de Würtemberg à Stuttgart.

• 29 septembre 1766, Strasbourg : Le chapitre accorde à Pierre JACQUOT, symphoniste à la cathédrale, une gratification de 40 livres.

• 30 septembre 1767, Strasbourg : Il obtient à nouveau 20 livres de gratification à titre exceptionnel.

• 20 novembre 1769, Strasbourg : JACQUOT est mentionné sur un état des musiciens pensionnés de la ville. Il perçoit la même pension qu'en 1747.

• 1769-1772, Strasbourg : JACQUOT, symphoniste à la cathédrale, touche 80 florins (160 livres) de gages par an. En 1769, il obtient une gratification de 30 livres.

• 1770 : Un nommé Messageot, caporal au régiment de Touraine, lui rend hommage en vers dans son Galimathias poétique :
Enfle ton pipeau
Dieu de l'Harmonie,
Que ta mélodie
Célèbre JAQUOT.
Il est de ta Cour
Tout ce qu'on admire,
Les sons de sa lyre
Y fixent l'Amour. [...]

• 11 février 1772, Strasbourg : Pierre JACQUOT, veuf de Jeanne Benoît, bourgeois, musicien instrumentiste de la cathédrale, roi des musiciens d'Alsace, meurt à l'âge d'environ 70 ans, muni des sacrements de pénitence, eucharistie et extrême-onction ; il est inhumé le jour suivant à Saint-Pierre-le-Jeune. En 1770, Messageot évoquait déjà ses "peines" et priait la muse Clio de lui réserver une place au "sacré Parnasse".

Mise à jour : 14 novembre 2020

Sources
A. Cl. Pfeiffer, Fichier d'actes notariés ; A. Cl. Pfeiffer, La vie musicale dans les lieux de culte à Strasbourg..., 2014 ; F-Ad67/ BMS Strasbourg ; F-Ad67/ G 3192 ; F-Ad67/ G 3193 ; F-Ad67/ G 3194 ; F-Ad67/ G 3195 ; F-Ad67/ G 3454 ; F-Ad67/ G 3455 ; F-Ad67/ M Strasbourg / St-Pierre-le-Jeune ; F-Ad67/ S Strasbourg / St-Pierre-le-Jeune ; F-AmStrasbourg/ AA 2445 ; M. Vogeleis, Quellen und Bausteine zu einer Geschichte der Musik und des Theaters im Elsass, 1911 ; Messageot, Galimathias poétique..., 1770

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