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HOURY, Charles, à Uzerche (1755-1829)
État civil
NOM : HOURY     Prénom(s) : Charles     Sexe : M
Complément de nom : à Uzerche
Autre(s) forme(s) du nom : HOURY
HENRY
HOURI
Date(s) : 1755-8-14   / 1829-12-16 
Notes biographiques

Charles HOURY, musicien serpent, a un parcours pour le moins chaotique, à cause – prétend-il – d'une santé  fragile. Si sa vie commence à Paris, elle se poursuit en province, tout d'abord à Orléans, puis Châtillon/Indre et Eymoutiers [Haute-Vienne] pour se terminer à Uzerche [Corrèze] dont le climat clément – et sans doute quelques autres arguments – mettent fin à ses pérégrinations. 

• 14 août 1755, Paris : Charles HOURY voit le jour à Paris, paroisse Saint-Nicolas-des-Champs [aujourd'hui dans le 3ème arrondissement]. L'incendie de l'hôtel de ville pendant la Commune nous prive des archives qui permettraient de connaître davantage son origine familiale. Selon son acte de mariage, ses parents se nomment Jean Houry et Anne Grenet.

• [Vers 1762], Paris : Charles HOURY reçoit ses premières leçons de musique à la paroisse des Saints-Innocents où il est enfant de chœur. Les dates indiquées reposent sur des déductions liées à l'âge habituel de réception des enfants de chœur (7 ans), et sont de ce fait approximatives.  

• [Vers 1769-1774], Paris : Après un temps d'enfant de chœur, le jeune HOURY se retrouve serpent au couvent des Grands Augustins, "où il a servi environ cinq ans en qualité de serpent jusqu'en 1774". Ce couvent sera ultérieurement démoli, en 1797, durant la Révolution. 

• 1774 : HOURY est atteint d'une "grande maladie", lors de son séjour chez les Grands Augustins. Affaibli, il quitte Paris. Sa première étape semble avoir été Orléans, bien que cela ne soit pas mentionné dans les documents administratifs des années 1790. Dans sa pétition de septembre 1792, il expose "avoir servi pendant 22 ans en cette qualité dans diverses églises", mais il ne précise pas lesquelles, à l'exception de la première et des toutes dernières.

• 21 février 1775, Orléans : Dans l'église paroissiale Saint-Vincent est célébré le mariage de Charles HOURY, fils mineur des défunts Jean Houry et Anne Grenet, avec Marie-Madeleine Proust, elle aussi orpheline, fille mineure des défunts Jean Proust et Anne Rémy. L'acte ne donne absolument aucune précision professionnelle sur aucun des présents. Le jeune époux est domicilié paroisse de Saint-Pierre-Empont : il est possible qu'il ait alors été musicien à la collégiale, mais aucun autre indice que son lieu de résidence ne l'atteste fermement. Il est accompagné de son tuteur, Vincent Bertier, désigné par acte du 14 février "devant M. le Bailly de la justice de Sainte Croix", et de deux amis qui pourraient éventuellement être musiciens, Jacques Moreau (il signe Moyreau) et Charles Freton.
• 26 novembre 1775, Orléans : Neuf mois après le mariage, un petit Jean-Baptiste naît chez les HOURY/Proust, paroisse Saint-Pierre-Empont. Il est baptisé le lendemain par le chanoine-curé. Le parrain se nomme Jean-Baptiste Lerou, la marraine est une tante maternelle de l'enfant. Le père est dit "absent" : à la cérémonie seulement ? Ou plus largement absent de la ville, déjà parti à Châtillon à 125 km de là vers le sud ? Aucun autre baptême Houry-Proust ne semble s'être déroulé à Orléans (où, cependant, on remarque que le patronyme Houry est relativement fréquent).

• [Vers 1775], Châtillon-sur-Indre : Charles HOURY devient musicien au chapitre de la collégiale St-Aoustrille de Châtillon [aujourd'hui dans l'Indre]. En raison de sa santé délicate, il se voit défendu de jouer des instruments, "il fut forcé de les abandonner jusqu'en 1784 qu'il vint se fixer au chapitre d'Emoutiers,".

• 15 mai 1782, Châtillon-sur-Indre : Sur la paroisse Thoizelay et Notre-Dame, Madeleine Proust donne naissance à deux jumelles, Marie Eulalie et Marie Barbe. Leur père est dit "chantre au chapitre de cette ville". Le parrain de la première est Louis-Paul GAUDRION, que l'acte de baptême dit "tailleur" mais que l'on connaît aussi comme musicien. Le parrain de la seconde est Claude Leblanc (possiblement musicien lui aussi).

• [1784] : Il quitte le chapitre de Châtillon pour celui de la collégiale Saint-Étienne d'Eymoutiers ("jusqu'en 1784 qu'il vint se fixer au chapitre d'Emoutiers").

• 22 mai 1786, Eymoutiers : Lorsque sa fille Marie voit le jour, Charles HOURY est "musicien de la collégiale de cette ville". Les parrain et marraine choisis attestent du lien du musicien avec son entourage de travail : ce sont en effet le sieur Jacques SAUTEREAU "serpent de la dite église" et son épouse Marie Négriniat qui présentent la nouvelle-née sur les fonts baptismaux. Est-ce avec lui que Charles HOURY a repris la pratique du serpent ?

• Son récit biographique élaboré pour son dossier de carrière en 1790 donne l'impression qu'il n'a fait qu'un bref passage à Eymoutiers avant d'en repartir au plus vite, "l'air lui étant contraire". Il est difficile de dire combien de temps il a exercé à Saint-Étienne d'Eymoutiers. Le baptême de mai 1786 vient attester que le couple HOURY / Proust est resté au moins deux ans dans cette petite ville du Haut-Limousin.
Il continue son périple et arrive dans le Bas-Limousin, à Uzerche, à une date qui reste à préciser (les registres paroissiaux n'ont pas livré de baptêmes Houry durant l'intervalle).

• [après mi-1786 et avant le printemps 1789], Uzerche [Corrèze] : HOURY est reçu par le chapitre de la collégiale Saint-Pierre, il reprend son activité de serpent.

• 15 avril 1789, Uzerche : Lorsque la petite Jeanne est baptisée en l'église Saint-Nicolas, son père est dit "musicien" sans plus de précision. Son parrain n'est autre que Jean Claude BARTHÉLEMY, sa marraine, Jeanne Douceaux n'a su signer, peut-être est-elle l'épouse de BARTHELEMY.
 
• 1790Uzerche : Charles HOURY joue du serpent à la collégiale Saint-Pierre. Il côtoie Jean-Claude BARTHÉLEMY, également musicien et serpent, ainsi que les choristes Pierre DUMONT et Jean-Baptiste JODEAU. Quatre adolescents servent le bas chœur et achèvent leur période de servant de messe : BARTHÉLEMYJean FAUGERASPierre SOULET et Jean FAYAT. L'on trouve également un bedeau, François Monteil, ainsi qu'un marguillier et sonneur de cloches, François Fayat. 
Charles HOURY est père de famille, il dit avoir deux enfants en bas âge – ce qui implique que plusieurs des enfants dont on a retrouvé le baptême étaient morts en bas-âge – et il vit dans un logement de l'ancien cloître. Il reçoit 292 livres d'appointements ainsi que des avantages en nature (15 livres et un setier de seigle par mois, plus 40 livres de casuel, il bénéficie également des récoltes de légumes abondantes du jardin du cloître). 
• [Vers le 30 novembre 1790], Uzerche : Il fait une demande de pension au Comité ecclésiastique, certifiée par le syndic du chapitre d'Uzerche le 30 novembre 1790. Il insiste sur sa santé déficiente qui l'obligea à vagabonder de ville en ville, mais contrairement aux autres pétitionnaires, aucun certificat de médecin n'accompagne sa demande. De même, il ne présente pas de certificats de bonne conduite des différents chapitres par lesquels il est passé (du moins ces documents ne figurent-ils pas parmi les pièces mentionnées).

• 8 janvier 1791, Uzerche : Le directoire du district d'Uzerche propose de lui donner son traitement à vie. Le mois suivant, le directoire de la Corrèze lui accorde un pension de 150 livres.
• 1791 : Le département de la Corrèze lui accorde dans un premier temps une gratification de 200 livres avant de fixer son traitement à 300 livres annuellement.

• [1792] : En vertu de la loi du 1er juillet 1792 qui stipule que les employés ayant entre 10 et 15 ans de service doivent recevoir une année et demie de leurs gages, le sieur HOURY réclame la somme de 250 livres, ayant déduit la gratification de 200 livres qu'il a déjà perçue.
• 19 septembre 1792 : Le directoire du département de la Corrèze délibère sur sa demande et décide de lui accorder une gratification de 250 livres faisant avec la première gratification de 200 livres un total de 450 livres, soit en effet une année et demie de gages.

• 5 août 1798, Uzerche : La famille HOURY accueille une nouvelle naissance, un garçon qui est appelé Martial. L'acte de naissance révèle la nouvelle profession de Charles HOURY : il est devenu instituteur.

• 21 brumaire an XI (12 novembre 1802), Treignac (Corrèze) : Eulalie Houry "sœur du nouveau né" – qui a vingt ans – déclare la naissance, la veille à trois heures du soir de son frère Léonard, "fils de Charles HOURY instituteur et de Magdelaine Proust demeurants à Treignac". L'ancien joueur de serpent avait donc trouvé un poste de maître d'école dans cette localité située à 27 km au nord-est d'Uzerche. À souligner : le couple Houry / Proust était marié depuis plus de 27 ans déjà...

• 8 mai 1813, Uzerche : Jean MAUDUIT, "profession de musitien [sic], demeurant à St-Yrieix-la Perche", épouse Jeanne, fille de Charles HOURY. Ce dernier est présent et signe. Son métier n'est pas indiqué dans l'acte. Mais dans la publication de mariage effectuée à Saint-Yrieix-la-Perche [Haute-Vienne] où réside le futur, le père de la mariée est dit "maître de musique" à Uzerche.

• 7 août 1816, Uzerche : Son fils Martial, instituteur, épouse Léonarde Fayat, fille de l'ancien enfant de chœur du chapitre d'Uzerche, feu Jean FAYAT. Charles HOURY est présent et signe. Trois ans plus tard, à l'occasion de la déclaration de naissance de son fils Bernard le 7 décembre 1819 à Uzerche, on apprend qu'entre temps Martial est devenu "professeur au collège d'Ussel".

• 20 avril 1825, Uzerche : Charles HOURY, instituteur, est "présent et consentant" au mariage du plus jeune de ses fils, Léonard, lui aussi devenu instituteur, avec Marie Colein, fille d'un marchand d'Uzerche.
• 10 novembre 1825 : Son épouse Madeleine Proust décède "à l'âge de soixante ans" [sic, c'est clairement ce qu'écrit l'officier d'état-civil – ce qui la ferait naître vers 1765, soit dix ans après son mari… et lui donnerait l'âge de dix ans à son mariage ! Il y a probablement une erreur de dix ans…].

• 15 avril 1826, Uzerche : Le vieux musicien a la douleur de perdre son plus jeune fils, Léonard, âgé de 24 ans, qui était lui aussi instituteur et qui meurt un an après son mariage, à cinq jours près…

• 17 décembre 1729, Uzerche : Charles HOURY, veuf, meurt à son tour, âgé de 78 ans. Il est mentionné comme ancien instituteur.

Mise à jour : 1er septembre 2018

Sources
F -Ad19/ BMS Uzerche ; F -Ad19/ NMD Uzerche ; F-Ad19/ 2 E 276_006, vue 15/297 ; F-Ad19/ BMS St-Nicolas d'Uzerche ; F-Ad19/ L 65 ; F-Ad19/ NMD Treignac ; F-Ad19/ NMD Uzerche ; F-Ad36/ BMS Thoizelay et Notre-Dame de Châtillon ; F-Ad45/ BMS St-Pierre-Empont d'Orléans ; F-Ad45/ BMS St-Vincent d'Orléans ; F-Ad87/ 3 E 187/19, vue 11/51 ; F-Ad87/ BMS Eymoutiers ; F-An/ DXIX/091/779/06,59

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