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Pour citer Muséfrem
DÉON, Marie Anne, en religion Sœur Saint-Augustin (ca 1773-1829)
Complément de nom : en religion Sœur Saint-Augustin
Date(s) : 1773-3 ca / 1829-10-25
Bien qu'âgée de seulement 17 ans en 1790, Marie Anne DÉON vient s'ajouter à la liste des femmes organistes en activité à l'extrême fin de l'Ancien Régime : elle est la dernière organiste de l’Hôtel-Dieu de Château-Thierry [Aisne]. Elle devient ensuite religieuse hospitalière sous le nom de sœur Saint-Augustin dans le même établissement.
• [Mars ou avril 1773], Paris : Marie Anne DÉON, fille de Pierre Antoine Déon, maître fondeur, et de Marie Anne Griffault, voit le jour.
• 10 avril 1781, Château-Thierry [Aisne] : Sa mère Marie Anne Griffault, épouse de Pierre Antoine Déon, maître fondeur à Paris, décède à environ 39 ans. C'est probablement à cette époque que Marie Anne est prise en charge par une tante religieuse à l'Hôtel-Dieu, qui l'élève "dans la maison".
• [vers 1787 ?]-1790, Château-Thierry : Selon l'abbé Delbez, se fondant sur un manuscrit de Mme de La Bretonnière, prieure des augustines, chargées du service de l'Hôtel-Dieu, Marie Anne DÉON est la dernière organiste de l'établissement. L'Hôtel-Dieu disposait en effet d'un orgue offert en 1689 par un riche bienfaiteur, Pierre Stoppa. Installé dans la chapelle, il avait coûté 2000 livres. En même temps, elle est chargée de l'apothicairerie, sous l'autorité de sœur Sainte-Marie.
• Janvier 1792, Château-Thierry : Ayant refusé le serment à la constitution civile, les augustines sont prises pour cibles par les autorités, qui les accusent de protéger des prêtres réfractaires.
• 26 août 1792, Château-Thierry : Un régiment de chasseurs venu de Paris fait étape en ville ; 400 à 500 hommes envahissent le couvent et découvrent les religieuses en prière dans l'oratoire de la chapelle. Malgré les insultes et les blasphèmes ("Il n’y a plus de Dieu, nous n'avons que faire de vos prières, il nous faut des serments"), elles continuent à chanter des cantiques. Les soldats s'affublent de vêtements liturgiques et certains tentent de décapiter des statues. Lorsqu'un soldat s'empare d'un grand antiphonaire ouvert au lutrin, Mademoiselle DÉON, l'apothicairesse, qui tient la fonction d'organiste à l'office, s'interpose en criant "prenez garde, il vous écraserait les pieds en tombant". L'homme, superstitieux, prend peur et repose le livre. Les tombeaux des bienfaiteurs de la maison, Anne de Gondy et Pierre Stoppa, sont profanés. Seule la sépulture anonyme de Mme de La Bretonnière échappe à la destruction. Les tableaux sont volés. Une délégation de la municipalité parvient à faire sortir les intrus.
• 5 septembre 1792, Château-Thierry : Expulsées, les augustines se réfugient d'abord à La Croix, puis à Soissons où, pour la plupart, elles travaillent à la confection d'effets militaires. Marie Anne DÉON, qui n'a pas prononcé de vœux, reste dans l'établissement.
• 17 septembre 1792, Château-Thierry : Les autorités chargent douze religieuses de la Congrégation, assermentées, d'assurer le soin des malades à la place des augustines.
• 1793, Château-Thierry : Marie Anne DÉON, rémunérée 300 livres par an, demeure seule dans l'apothicairerie, assurant la distribution des drogues, assistant dans la visite aux malades les officiers de santé Jolly, Nicaise, Vallée, Aubert et le maître en pharmacie Louis Quéquet. Au cours des festivités en l'honneur de la déesse de la Raison, un bûcher est dressé à la croisée des chemins de Châlons et de Montmirail, dans lequel sont jetés les registres et les terriers de l'Hôtel-Dieu. La demoiselle DÉON parvient cependant à soustraire au feu un grand nombre de documents et de livres anciens ainsi que les objets les plus précieux. Les grandes orgues acquises en 1689 sont vendues au prêche calviniste de Monneaux. Le culte est interdit à compter du 24 novembre.
• 16 avril 1801, Château-Thierry : Rappelées, les dames augustines reprennent leurs fonctions, avec à leur tête leur ancienne prieure, Madame Boudin de La Garde.
• 1806, Château-Thierry : Marie Anne DÉON entre comme religieuse dans la communauté sous le nom de sœur Saint-Augustin et continue à se distinguer par sa piété et son zèle. Elle est nommée maîtresse des novices peu de temps après sa profession.
• 1827, Château-Thierry : Marie Anne DÉON est élue sous-prieure de la communauté.
• 1829 : Marie Anne DÉON est atteinte d'un cancer. La prieure, Madame Adélaïde [Jeanne Marguerite Rufine Robert], l'incite à se faire soigner à Paris. Le célèbre docteur Guillaume Dupuytren l'opère, "cependant tous les efforts de la science restèrent vains".
• 25 octobre 1829, Château-Thierry : Marie Anne DÉON meurt à l'Hôtel-Dieu. Elle est dite sœur Saint-Augustin, religieuse hospitalière et sous-prieure, âgée de 56 ans et demi.
Mise à jour : 9 avril 2022