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CORRINET, Joseph (1765-1815)
Date(s) : 1765-4-18 / 1815-11-27
A peine sorti du séminaire, Joseph CORRINET est l'un des deux sous-chantres de la cathédrale de Metz mais il n'exerce seulement que quelques mois avant la Révolution. Il rétracte le serment constitutionnel qu'il a prêté en mai 1791 et choisit l'émigration. Revenu en France au rétablissement du culte, il reprend ses fonctions cantorales à la cathédrale jusqu'à son décès au début de la Restauration.
• 18 avril 1765, Bénestroff, petit village situé à 12 kilomètres à l'est de Mohrange [Moselle] : Joseph CORRINET, fils de Nicolas, cordier et de Marguerite Caillé vient au monde et il est baptisé le lendemain; Son parrain est le fils d'un laboureur.
• 5 avril 1788, Metz : "M. le Doyen a dit que le sr Corinet, jeune séminariste qui a chanté en dernier lieu a l'Eglise, et a qui M. le Grand Chantre a fait esperer d'accorder ses provisions pour la seconde souchantrerie lors de la retraite dud. sr Gilles, premier souschantre, demandoit que le chapitre voulut bien luy assurer à ce sujet son agrément, ce que Messieurs ont consenti et accordé a charge pour ledit sr Corinet de representer lesd. provisions de mond. sr le Grand Chantre" lit-on dans le registre capitulaire des chanoines de la cathédrale Saint-Étienne.
• 16 mars 1788, Metz [Moselle] : Il prend possession de la seconde sous-chantrerie à la cathédrale. Il se retrouve à 56 kilomètres de son village natal.
• Mai 1789, Toul [Meurthe-et-Moselle] : Il est ordonné prêtre [pourquoi pas à Metz?].
• 1790, Metz : Il est toujours en fonction à la cathédrale aux côtés du premier sous-chantre Jean-Baptiste JACQUET.
• 9 mai 1791, Metz : Il est élu curé constitutionnel de Jouy-aux-Arches [à 10 kilomètres au sud-est de la ville] et prête le serment le même jour à la cathédrale. Huit jours plus tard, il se rétracte et fait parvenir la lettre suivante au procureur général du département : "Monsieur [...] Pressé, sollicité de prêter un serment que ma conscience et ma religion abhorraient, j'ai eu le malheur d'y succomber. Que de moyens n'ont pas été employés pour m'obliger à prêter le serment, à jamais ma honte et mon opprobre. L'appât d'une cure, la nécessité de subvenir aux besoins de la plus tendre des mères, de soulager une famille pauvre et indigente, la régularité apparente de quelques-uns qui l'avaient prêté, l'obéissance qu'un prêtre fait par état pour montrer et enseigner la soumission et procurer la paix de la patrie pour empêcher le schisme, rêt à se répandre aux quatre coins du royaume : tous ces moyens, les plus flatteurs et les plus consolants pour une âme bien née, ont été dès le commencement employés et dirigés contre moi, mais toujours en vain. Hélas! Qu'un homme est faible, lorsqu'il a une confiance aveugle dans ses propres forces, il méprise le conseil salutaire de saint Paul : que celui qui croit se tenir ferme prenne garde de tomber. Je l'ai donc prêter ce serment inique et tortionnaire, et voilà ce qui met le combe à ma douleur. Le seul bien qui me reste est que je suis forcé de chercher loin de ma malheureuse patrie pour la paix et la tranquillité de mon âme et de ma conscience, c'est Monsieur, la liberté de vous déclarer que ma prestation de serment du 9 mai est un acte indigne d'un chrétien, acte absolument contraire aux principes de la religion catholique, apostolique et romaine, un affreux scandale donné à ma patrie, un crime énorme dont j'aurai à pleurer et à rougir toute ma vie; qu'en conséquence je révoque et rétracte hautement et publiquement ce serment et vous prie, Monsieur, de communiquer la présente rétractation aux membres de votre corps afin de lui donner toute la publicité possible". Il décide de quitter le royaume.
• Juillet 1793, Trèves [Allemagne] : Il demeure dans les états de l'électeur Clément de Saxe.
• 26 mai 1802, Metz : Il obtient un certificat de non-inscription sur la liste des émigrés et reprends ensuite ses fonctions de sous-chantre à la cathédrale.
• 1813, Metz : Il est signalé comme aumônier de l'état-major
• 27 novembre 1815, Metz : Joseph CORRINET, prêtre-chantre de la cathédrale, s'éteint à 5 heures du matin à son domicile du 441, rue des Prêcheresses.