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BILLIEUX, Pierre (1737-1802)
État civil
NOM : BILLIEUX     Prénom(s) : Pierre     Sexe : M
Date(s) : 1737-4-19   / 1802-2-8 
Notes biographiques

En 1790, Pierre BILLIEUX est l'un des quatre chantres de la collégiale Notre-Dame-et-Saint-Martin de Châteauroux [Indre]. Outre cet état de chantre, il est régulièrement qualifié de "précepteur de la jeunesse" et de "maître d'école". Sa biographie illustre la pluriactivité des musiciens du chapitre tout comme leurs liens amicaux. Dès janvier 1791 BILLIEUX se reconvertit rapidement dans l'administration préfectorale.

• 19 avril 1737, Argy [Indre] : Pierre BILLIEUX, fils de Louis, marchand, et Élisabeth Demée est baptisé. La profession du parrain est omise, il signe, la marraine ne sait le faire.

• 1er janvier 1755-1763, Argy [Indre] : Ainsi que le rapporte l'arrêté du Département de 1793, Pierre BILLIEUX sert l'Église en qualité de chantre à Argy, près de Buzançais. C'est là que naissent ses premiers enfants en 1759, 1761 et 1763 ; il y est dit maître d'école et sacristain. Le lieu de sa formation est inconnu. La collégiale de Levroux, renommée et située à une quinzaine de kilomètres serait une hypothèse.

• 30 janvier 1758, Argy : Pierre BILLIEUX, maître d'école âgé de 21 ans, fils de feu Louis et d'Élisabeth Lemée épouse Claire Gendre.

• 1765-1785, Châteauroux [Indre] : Au fil des douze baptêmes d'enfants repérés, Pierre BILLIEUX est suivant les cas chantre du chapitre Saint-Martin, précepteur de la jeunesse ou maître d'école.
• 14 janvier 1767, Châteauroux : Lors du baptême de François, fils de Pierre BILLIEUX, précepteur de la jeunesse et chantre gagiste de la collégiale Saint-Martin, François GAUDRION, pourvu des mêmes fonctions, est parrain de l'enfant. Les deux musiciens de chœur ont noué des liens privilégiés.

• 1er octobre 1763-1790, Châteauroux : Il est chantre gagiste au chapitre Notre-Dame et Saint-Martin et sert jusqu'à la suppression dudit chapitre. Ses gages annuels s'élèvent à 350 livres.

• 1770, Châteauroux : Jean Noël LECOINTE, François GAUDRION, Pierre BILLIEUX, Pierre Lemoine, Jacques Bauny, Claude Morin, Jean Travers sont retenus par la municipalité de Châteauroux comme maîtres d'école. Ils ont le droit d'exercer, sont rétribués selon leurs compétences. Les cinq premiers enseignent la lecture en français et en latin, l'écriture et l'arithmétique. Les deux derniers n'enseignent que la lecture (français et latin). Les maîtres sont contrôlés par le curé en ce qui concerne leur conduite et l'assistance aux offices, par la municipalité et les habitants pour l'instruction. Cette particularité permet de mieux comprendre les tuilages sacristain, chantre, maître.

• 17 novembre 1773, Châteauroux : Pierre BILLIEUX est présent lors de l'inhumation de "son confrère" François GAUDRION précepteur de la jeunesse et gagiste du chapitre. Ici le mot "confrère" est à comprendre au sens propre. Il pointe l'appartenance à une confrérie. Ainsi que le souligne Jean Pierre Surrault dans son ouvrage (Sociétés, confréries... dans le Bas-Berry au XVIIIe siècle, 2000), la solidarité entre confrères est grande, notamment au moment de l'inhumation où l'appartenance à une confrérie est précisée. Par ailleurs les Gaudrion sont une famille de musiciens dont les fils Pierre, René et Louis Paul sont actifs à la collégiale Saint-Martin. Reste à savoir si le sacristain Blanchard, autre témoin, est un confrère ?

• 18 août 1780, Châteauroux : Pierre BILLIEUX et [Jean] François COLLET sont présents lors de la sépulture d'Anne Gaudrion âgée de 24 ans, fille de feu François GAUDRION précepteur de la jeunesse.

• 6 février 1786, Châteauroux : Les musiciens du chapitre assistent au mariage de René GAUDRION tailleur d'habits, et chantre avec Marie Anne Marin fille d'un parcheminier. Pierre GAUDRION, Pierre BILLIEUX, Jean François COLLET gagistes du chapitre forment un groupe que le rédacteur de l'acte prend soin de distinguer de "plusieurs amis et témoins". On remarque la pluriactivité de René GAUDRION ainsi que le métier de parcheminier qui correspond au contexte économique de l'Indre.

 Devenue cathédrale sous le régime constitutionnel en 1790, l'église Notre-Dame-et-Saint-Martin emploie comme maître de psallette, organiste et chantre Pierre GAUDRION, trois à quatre chantres qui sont Pierre BILLIEUX, René GAUDRION et Charles GRATIER. Jean François COLLET est cité à plusieurs reprises comme clerc et chantre gagiste. Six enfants de chœur complètent ce dispositif, à savoir Tiburce BRISSEMORET, Charles DENIS, Bernard HUET, Denis LEMERLE, Jérôme MOILEAU et Louis ROUET.

• [1791], Châteauroux : BILLIEUX adresse une demande de traitement au directoire du Département de l'Indre.
• 17 janvier 1791 : Pierre BILLIEUX s'est déjà reconverti, car il est dit commis au département lors de la sépulture de sa fille Solange [prénom berruyer], décédée à 18 ans.
• 19 février 1791 : Les quatre chantres gagistes Pierre BILLEUX, René GAUDRION, Pierre GAUDRION et Charles GRATIER ainsi que le bedeau Bernard Huet écrivent au directoire, afin de recevoir leur part sur les fondations et obits de 1790 qui s'élevaient à 120 lt. Leur démarche, soutenue par les ci-devant chanoines, est acceptée par le directoire. Les dossiers de pension se traitent en plusieurs temps.
• 4 août 1791 : Pierre BILLEUX adresse une requête au directoire concernant les gages à verser aux six enfants de chœur pour le quartier de juillet, soit 6 lt sur les 24 lt annuelles. Sont concernés : ROUET, LEMERLE, Charles DENIS, Jérôme MOILEAU, Tiburce BRISSEMORET, Bernard HUET.

• [1791], Châteauroux : Lors de la réunion des quatre paroisses castelroussines –Saint-Martin, Saint-André, Saint-Christophe et Saint-Denis– à la "cathédrale constitutionnelle", le conseil de l'évêque reprend le personnel musical des paroisses, proposition semble-t-il agréée dans un premier temps par le directoire. Il accorde "six chantres, cinq sacristains et six enfants de chœur". La situation, n'étant pas entérinée administrativement, génère des litiges : les chantres Jean DELHOMME et Jean-Baptiste BLANCHARD ne sont pas rémunérés pour leurs services et réclament leur dû.

• 14 janvier 1792, Châteauroux : Le directoire du département de l'Indre délibère sur une demande de BILLIEUX et commence par lui attribuer un traitement à 175 livres par an. Il lui sera donc payé 103 livres, ce dernier ayant reçu précédemment un mandement de 72 livres.

• 14 mai 1792, Châteauroux : Le Directoire, après avoir pris conseil auprès de l'évêché, nomme le personnel musical dont il diminue drastiquement le nombre :
- Le Sieur Pierre GAUDRION est confirmé comme maître de psallette.
- Les places de chantres sont attribuées à René GAUDRION, 37 ans, tailleur d’habits ayant deux enfants et trente ans de service, Charles GRATIER, 27 ans, garçon tissier en draps, ayant dix ans de service, Jean TURMEAU, âgé de 40 ans, cardeur, ayant cinq enfants et dix ans de service, Jean DELHOMME, âgé de 36 ans, ayant trois enfants et quinze ans de service.
- Les sacristains sont deux, François Marchais et Étienne Gallas, ce qui signifie, implicitement, le départ de Pierre dit Bernard Huet. André DENIS dit Quinkard est nommé sacristain de l'oratoire des Capucins, et Jean-Baptiste Messagerde celui de Saint-Christophe. Etienne Gallas ayant moins de besoins aura la survivance du 1er mourant.
- Les enfants de chœur sont quatre : QUINQUENET fils, BERNARD/BESNARD, BRISMORET et ROUET, soit un partage entre enfants de chœur de la collégiale et des paroisses.

• 13 juillet 1792, : BILLEUX relance le directoire car sa pension ne lui a été versée que partiellement. Les 3/4 lui sont dus. Il a gain de cause.

• 1er mars 1793, Châteauroux : Faisant suite à une nouvelle requête, BILLIEUX obtient la révision de sa pension. Elle est désormais de 350 lt ce qui correspond à sa situation personnelle - il a plus de cinquante ans et plus de vingt ans de service. Il semble donc cumuler deux salaires.
• 1793 : Pierre BILLIEUX connaît quelques ennuis. Il est emprisonné avec un de ses fils pour avoir propagé des nouvelles alarmantes. Le fonctionnaire qui renseigne les autorités à son sujet indique toutefois qu’il n’est pas engagé sur le plan politique : il a seulement tendance à tenir des propos excessifs quand il a bu, ce qui semble assez fréquent. Dans ce rapport, il est qualifié de commis du Département et d’enseignant (L 337).

• 5 compl. an III [21 septembre 1795], Châteauroux : BILLEUX figure comme pensionné ecclésiastique sur l'état du district en qualité d'ex-"serviteur", c'est-à-dire comme gagiste et non comme semi-prébendé.

• 20 thermidor an VI [7 août 1798], Châteauroux : Les administrateurs municipaux de la ville continuent à verser à Pierre BILLIEUX sa pension de "chantre" de 350 lt/an. Son dossier administratif est à jour avec acte de naissance, prestation de serment, déclaration de non-rétractation, certificat de résidence.

• 8 février 1802, Châteauroux : Pierre BILLIEUX, "commis à la préfecture", né à Cluis-Dessus [Indre] -au lieu d'Argy- et époux de Claire Gendre décède à l'âge de 68 ans. L'erreur constatée sur le lieu de naissance est d'importance (près de 60 km).

Mise à jour : 22 mars 2023

Sources
F-Ad36/ 2Q 440 ; F-Ad36/ BMS Argy ; F-Ad36/ BMS Châteauroux, Saint-Martin ; F-Ad36/ BMS Châteauroux, St-Martin ; F-Ad36/ E DEPOT 001/ 208 ; F-Ad36/ GG 12 ; F-Ad36/ L 10 ; F-Ad36/ L 11 ; F-Ad36/ L 1212 ; F-Ad36/ L 45 ; F-Ad36/ NMD Châteauroux ; F-An/ DXIX/045 ; F-An/ DXIX/090/745/03 ; M.J. Senet & A. Surrault, L'école du peuple dans l'Indre..., 2007

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