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DENIS, Charles (1780-1819)
État civil
NOM : DENIS     Prénom(s) : Charles     Sexe : M
Date(s) : 1780-5-4  / 1819-10-16
Notes biographiques

Le jeune Charles DENIS fait partie des six enfants de chœur de la collégiale Saint-Martin de Châteauroux [Indre] promue "cathédrale" Notre-Dame-et-Saint-Martin (1790-1792). Son père est chantre de l'église paroissiale Saint-André. Le Directoire du district peine à régler leur dû aux différents musiciens qui font corps et pétitionnent collectivement. La situation des enfants de chœur est défendue à plusieurs reprises par leurs aînés traduisant solidarité et esprit familial.

• 4 mai 1780, Châteauroux [Indre] : Charles DENIS, fils d'André DENIS, connu comme tisserand en draps, et d'Anne Dupuis est baptisé paroisse Saint-Denis et Saint-Martial, succursale de la paroisse Saint-Denis. Les registres paroissiaux de Saint-André révèleront que son père y exerce comme chantre et sacristain. Le parrain est un oncle vigneron, la marraine une Denis. Les documents d'état-civil ultérieurs établiront que le père exerçait une double voire une triple activité.

• [1787], Châteauroux : Le jeune Charles DENIS a vraisemblablement rejoint la psallette de la collégiale Saint-Martin vers 7 ans selon l'usage. Il est donc sous la responsabilité de l'instituteur des enfants de chœur Pierre GAUDRION. Ses gages s'élèvent à 24 lt par an.

• Novembre 1790, Châteauroux : Devenue cathédrale sous le régime constitutionnel en 1790, l'église Notre-Dame-et-Saint-Martin emploie comme maître de psallette, organiste et chantre Pierre GAUDRION, trois chantres qui sont Pierre BILLIEUX, René GAUDRION et Charles GRATIER. Jean François COLLET est cité à plusieurs reprises comme clerc et chantre gagiste. Six enfants de chœur complètent ce dispositif, à savoir Tiburce BRISSEMORET, Charles DENIS, Bernard HUET, Denis LEMERLE, Jérôme MOILEAU et ROUET.

• 12 mai-23 mai 1791, Châteauroux : Pierre GAUDRION et René GAUDRION adressent une requête collective au Directoire faisant valoir que les chantres et enfants de chœur de la cathédrale tout comme des succursales n'ont perçu aucune rémunération depuis novembre 1790. Ils n'ont plus de moyen de subsister. Après différentes consultations, les administrateurs prennent un arrêt provisoire en faveur des musiciens castelroussins. La situation est récurrente jusqu'en 1792 donnant lieu à des relances régulières des musiciens.
• Août 1791 : La cause des enfants de chœur reste probablement en suspens, car le chantre Pierre BILLIEUX réitère la même requête.
• 5 août 1791 : Les enfants de chœur de la cathédrale, dont Charles DENIS, reçoivent chacun un mandat de 6 lt pour leurs gages du trimestre de juillet, somme à valoir sur les 24 lt annuelles accordées par le Directoire du district.

• 17 avril 1792, Châteauroux : Les enfants de chœur perçoivent le solde de leur traitement pour leur dernier quartier, soit 36 lt ou 6 lt chacun. La position du Directoire est ambigüe. D'une part il indique que leurs "fonctions se bornant à très peu de chose", leur service ultérieur sera bénévole ; d'autre part il répertorie quatre enfants de chœur.
• 14 mai 1792 : Le Directoire désigne les gagistes employés par la cathédrale et les oratoires nationaux. Pierre GAUDRION est maître de psallette, René GAUDRION, Charles GRATIER, Jean TURMEAU et Jean DELHOMME sont chantres. QUINQUENET fils, BERNARD, BRISMORET et ROUET sont quant à eux enfants de chœur. Implicitement, Charles DENIS, comme [Louis] Bernard HUET, [Denis] LEMERLE et [Jacques Melchior] MOLLO ont quitté la psallette.
• 20 juin 1792 : Le commissaire au district Claude Denest/Devert, et sa femme Victoire Hilaire font baptiser leur fille Joséphine Victoire paroisse Saint-Denis. Le parrain est Claude François Denest représenté par Charles DENIS qui a signé et la marraine Clotilde Elisabeth Soumain, représentée par Marie Cobet qui a déclaré ne savoir signer. Le choix de Charles DENIS place la famille DENIS parmi les personnes respectées de la paroisse Saint-Denis.
• 7 juillet 1792 : Le Directoire accorde un mandement au personnel musical de la cathédrale proportionnel aux gages respectifs. Les enfants de chœur reçoivent 6 lt chacun.

• 28 pluviôse an VII [27 janvier 1799], Châteauroux : Charles DENIS, devenu tissier, épouse Geneviève Chabenat, une cérémonie qui rassemble la famille. Les métiers cités sont majoritairement liés au textile, activité économique principale de la ville.
• 16 floréal an VII [5 mai 1799] : Charles DENIS dit "Quinkempois" et Henry Benoist sont arrêtés par les gendarmes pour avoir perturbé l'ordre public par leurs clameurs en entonnant au théâtre l'hymne royaliste Le réveil du peuple. Au lieu de chanter les airs patriotiques de rigueur, ils ont marqué leur opposition. Henry Benoist en entrant dans le corps de garde va jusqu'à s'exclamer qu'il préfère "quatre ans de fer au service de la République".

• 1803-1816, Châteauroux : Quatre naissances suivent cette union entre 1803 et 1816. Outre les tissiers, tondeurs, chapeliers, on remarquera le grand-père sacristain, l'oncle François Chabenat, tambour major, et Jean Rouet Petiteau sergent de ville. Les deux premiers enfants sont des garçons, les deux derniers des filles dont une, Gabrielle Irma, est mentionnée à tort comme un fils. Elle épousera un gendarme à cheval et mourra dans l'Eure au Neubourg.

• 17 octobre 1819, Châteauroux : Le décès de Charles DENIS survenu la veille est déclaré par deux agents de police. Il a à peine 40 ans. L'acte rapporte qu'il était fabricant, marié à Geneviève Chabenat et demeurait rue Saint-Jacques.

• 26 septembre 1856, Châteauroux : Geneviève Chabenat, veuve de Charles DENIS, s'éteint à son tour en son domicile à environ 77 ans.

Mise à jour : 1er avril 2022

Sources
D. Bernard, L'Indre pendant la Révolution,... 1989 ; F-Ad36/ 2Q 440 ; F-Ad36/ BMS Châteauroux, St-Denis ; F-Ad36/ L 11 ; F-Ad36/ L 1209 ; F-Ad36/ NMD Châteauroux

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