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TURMEAU, Jean, à Châteauroux (1753-1816)

TURMEAU, Jean, à Châteauroux (1753-1816)

État civil
NOM : TURMEAU     Prénom(s) : Jean     Sexe : M
Complément de nom : à Châteauroux
Autre(s) forme(s) du nom : TRUMEAU
TARMEAU
TORMEAU
TERMEAU
Date(s) : 1753-2-7  / 1816-2-17
Notes biographiques

Jean TURMEAU, cardeur à Châteauroux, fait partie de ces chantres de grosses paroisses urbaines qui auraient pu passer sous silence sans les registres de l'administration révolutionnaire et les requêtes adressées par ses confrères. Car le chantre Jean, certainement doté d'une belle voix de basse, ne sait pas écrire, lire, on l'ignore, et le chant qu'il pratique a vraisemblablement été acquis de memoria. TURMEAU exerce paroisse Saint-André, une paroisse fonctionnant jusqu'en 1771 avec un recteur-curé et des prêtres communalistes ou enfants-prêtres. Il s'agit d'un usage tombant en désuétude à la fin du XVIIIème siècle. La communauté paroissiale compensait l'absence de vicaires par celle "d'enfants-prêtres" ou "prêtres communalistes". Natifs de la paroisse, ils y étaient enfants de choeur, puis selon leurs capacités, accédaient au statut de prêtre. TURMEAU étant né à Saint-Christophe est exclu, Etienne GALLAS en est probablement une rémanence.

• 7 février 1753, Châteauroux [Indre] : Après une enquête serrée, il s'avère que Jean TURMEAU/TRUMEAU, né paroisse Saint-Christophe, a été baptisé le lendemain. Il est le fils de Pierre Turmeau, boulanger et de Marie Maroillat. Parrain et marraine sont de la famille puisqu'ils portent les mêmes patronymes que les parents. Personne n'est apte à signer le registre, une constante familiale.

• 30 décembre 1761, Châteauroux : Jean perd prématurément son père. Il est donc élevé par sa mère qui se remariera le 8 février 1774 paroisse Saint-Christophe avec Jean MONDAIN chantre de Saint-Christophe.

• [1761-1771] : Compte tenu de la situation familiale, il est vraisemblable que le jeune Jean ait été intégré à la psallette de la collégiale Saint-Martin. L'avait-il rejointe dès 1760 ? Son instruction a dû être succincte car s'il devient chantre de paroisse, il ne saura écrire. La formation semble avoir été orale et par imprégnation, par son beau-père peut-être. Il exercera d'ailleurs comme chantre et cardeur, une double activité commune à Châteauroux. À suivre les registres paroissiaux, d'autres cardeurs sont sacristains dans les paroisses Saint-André, Saint-Denis de Châteauroux. Seuls quelques-uns signent.

• 8 février 1774, Châteauroux : Marie Maroillat, âgée de 39 ans, veuve de Pierre Turmeau se remarie avec Jean MONDAIN cardeur et chantre. Alexis MONDAIN est venu de Neuvy Saint-Sépulchre, à une trentaine de kilomètres au sud de Châteauroux afin d'assister son frère. Il est chantre de la collégiale. On note la présence de Jean-Baptiste Messager, fidèle sacristain de Saint-Christophe. Jean TURMEAU participe-t-il à la cérémonie ? Toujours est-il qu'il quitte Châteauroux pour aller s'installer à Rouen pendant quelques années.

 ***[1774-1777] : Jean TURMEAU s'installe à Rouen où il est drapier rue Orbe et où il fonde une famille

• 2 juillet 1776, Rouen [Seine-Maritime] : Jean TURMEAU, drapier, fils de feu Pierre Turmeau et de Marie Moraillat, originaire de Châteauroux en Berry épouse Marie Perrette Lemeltier, journalière dont la famille est originaire du diocèse de Coutances selon le consentement envoyé par son père Thomas, laboureur de "Caillot-la-Salle". Les deux époux demeurent même rue et sont entourés de voisins. Ni Jean ni Marie ne signent ; ils apposent leurs croix respectives sous leurs noms. Il est possible qu'ils aient eu des enfants à Rouen.

***1779-1816 : Jean TRUMEAU retrouve son pays natal

• 3 février 1779, Châteauroux : Jean TURMEAU assiste au mariage de sa sœur Marguerite paroisse Saint-Christophe, avec Pierre Patureau, journalier. Leur beau-père Jean MONDAIN est le seul de la famille à signer l'acte.

• 1779-1790, Châteauroux : Le retour à Châteauroux est marqué par plusieurs naissances et un décès. Une fille, Catherine est baptisée le 28 janvier 1788, puis une autre Marie le 7 août 1790, toutes deux paroisses Saint-Denis. Un garçon, Antoine, meurt à l'âge de onze ans le 10 juillet 1791, donc né vers 1780 sans que son baptême soit connu pour le moment. Reste également à identifier la naissance de Nicolas vers 1783 ainsi que d'un cinquième enfant. Tous les actes précisent que Jean TURMEAU est "cardeur" omettant sa position de chantre.

• 1780-1790 : Selon les dossiers instruits par le Directoire en 1790, Jean TURMEAU "a dix ans de service" au service de l'église paroissiale Saint-André de Châteauroux et cinq enfants. Il a été chantre de l'église,avec les sacristains chantres Jean DELAVAL et François MARCHAIS et le sacristain Etienne Gallas. Sa rémunération était de 58 lt par trimestre. C'est aussi l'unique poste qu'il ait occupé et reçoit à ce titre une gratification "pour son temps passé" de 30 lt. À suivre les registres paroissiaux, ses nom et qualité n'apparaissent pas au contraire de ceux des sacristains, qui sont aussi "cardeurs".

• En 1790, l'effectif cantoral de la paroisse Saint-André est limité au chantre Jean TURMEAU qui sera agrégé à la cathédrale constitutionnelle ainsi qu'au sacristain-chantre François MARCHAIS. Le sacristain Étienne GALLAS, toujours mentionné comme tel, est vraisemblablement un ancien "enfant-prêtre", ce qui signifie implicitement qu'il chante. Jean DELAVAL n'est plus mentionné après 1785.

• [1790-1792], Châteauroux : TURMEAU adresse une demande au Directoire du département de l'Indre afin d'être payé de ses gages des six derniers mois, mais aussi afin d'obtenir une place de chantre à la désormais cathédrale Notre-Dame et Saint-Martin de Châteauroux (1790-1792).
• Mai 1791, Châteauroux : Les chantres, sacristains et enfants de chœur de la cathédrale adressent une requête au Directoire car ils n'ont pas été payés depuis le mois de novembre. Les musiciens sont solidaires et optent pour des démarches collectives efficaces.
• 26 juin 1791 : TURMEAU reçoit un mandat de 232 lt.
• 21 décembre 1791 : Le Directoire lui accorde une gratification de 30 lt livres et le nomme dans le même temps chantre à la cathédrale. Il est présenté "Jean TURMEAU, âgé de 40 ans, cardeur, ayant cinq enfants et dix ans de service".

• 7 janvier 1792, Châteauroux : Jean TURMEAU, Charles GRATIER, René GAUDRION, Pierre Huet sacristain et Pierre GAUDRION chantre et maître de psallette de la cathédrale, ainsi que les six enfants de chœur adressent une nouvelle requête au Directoire car ils n'ont pas reçu leur traitement. Le Directoire arrête de verser au maître de psallette 100 lt, aux chantres 58 lt chacun, 6 lt à chaque enfant de chœur ainsi que 37.10 lt au sacristain.

• 14 mai 1792, Châteauroux : Le Directoire désigne les gagistes employés par la cathédrale et les oratoires nationaux. Pierre GAUDRION est maître de psallette, René GAUDRION, Charles GRATIER, Jean TURMEAU sont chantres. QUINQUENET fils, BERNARD, BRISMORET et ROUET sont les quatre enfants de chœur.

• 7 juillet 1792 : Consécutivement à une demande d'un membre du Directoire, il est convenu de verser à BLANCHARD, DELHOMME, René GAUDRIONGRATIER et TURMEAU, chantres, un mandement sur le receveur du district de 18 lt, un autre de 50 lt au sr Pierre GAUDRION, maître de psallette et un de 6 livres à chacun des enfants de chœur, BERNARD, BRISSEMORET, QUINQUENET,  et ROUET.

• Février-mai 1793, Châteauroux : Jean TURMEAU relance le Directoire pour deux trimestres impayés de 1791. Le Directoire constate qu'il a été payé comme ses confrères chantres pour les deux premiers trimestres sur la base de 232 lt par an. Pour les deux derniers trimestre une indemnité de 30 lt lui ayant été allouée, le Directoire convient de lui régler 80 lt, correspondant au prorata de sa rémunération annuelle (116 lt sur 232 lt).

• Après 1793, Jean TURMEAU semble poursuivre sa vie de cardeur à Châteauroux jusqu'à son décès.

• 18 février 1816, Châteauroux : Nicolas Trumeau, tissier en draps, âgé de 33 ans et fils du défunt déclare le décès de son père survenu la veille. Il était cardeur, époux de Marie Pierrette Lemelletier et demeurait rue de l'Hospice.

Mise à jour : 31 mars 2023

Sources
F-Ad36/ 2Q 440 ; F-Ad36/ BMS Châteauroux, St-Christophe ; F-Ad36/ BMS Châteauroux, St-Denis ; F-Ad36/ L 11 ; F-Ad36/ L 45 ; F-Ad36/ NMD Châteauroux ; F-Ad76/ BMS Rouen, Saint-Vivien

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