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GAUDRION, Louis Paul (1760-1837)
État civil
NOM : GAUDRION     Prénom(s) : Louis Paul     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : GAUDRILLON
Date(s) : 1760-1-4   / 1837-1-31 
Notes biographiques

Louis-Paul GAUDRION, fils d'un chantre & maître d'école, est un Berruyer, originaire de Châteauroux. Après son mariage à Vatan, il part pour Poitiers, La Rochelle, où il exerce à la cathédrale Saint-Louis. Puis à la fermeture du chapitre rochelais, il rejoint Saintes où il est engagé comme basse-taille à la cathédrale Saint-Pierre. Après la perte de son poste, il se reconvertit en tant qu'huissier royal, et, à une date indéterminée (antérieure à 1818),  retourne dans son Berry natal. Citons un autre musicien du Bas-Berry actif à La Rochelle comme organiste de paroisse dans les années 1780-1790 : Jean-Baptiste CHAMBON.

• Le 4 janvier 1760, Châteauroux [Indre] : Louis-Paul GAUDRION est baptisé en l'église paroissiale Saint-Martin, fils de François GAUDRION, "maître d'école" et de Marie Garnier. Il est le frère de René GAUDRION (1757) et de Pierre GAUDRION (1763).

• [1767-1777], [Châteauroux] : Compte tenu du contexte familial, un père chantre gagiste et "précepteur de la jeunesse", il est vraisemblable que Louis Paul ait suivi la même formation que ses frères en étant enfant de chœur de la collégiale Saint-Martin, doublée d'une formation de tailleur d'habits comme son frère aîné René.

• 17 novembre 1773, Châteauroux : François [Louis] GAUDRION, chantre de la collégiale Saint-Martin meurt laissant une famille nombreuse, le dernier étant né en 1771. Il est père des futurs musiciens, René (né en 1757), Louis Paul GAUDRION (né en 1760) et Pierre (né en 1763).

• [Courant 1780 ou courant 1782], Louis-Paul GAUDRION débute sa carrière de musicien au service de l'Église. Début 1793, il prouve avoir servi dans divers chapitres durant "10 ans, 3 mois, 1 jour". Si ce total est calculé en intégrant son service dans le cadre de l'église constitutionnelle jusqu'à la fin de l'année 1792, cela le fait débuter courant 1782. S'il est calculé jusqu'à la fermeture des chapitres, ce qui serait plus logique au regard de la législation, cela le fait débuter courant 1780. Il aurait alors autour de vingt ans. Sort-il d'une maîtrise d'enfant de chœur ?
Quoi qu'il en soit, son premier poste se situe "au chapitre de Chantillon [sic] pendant quatre années", ainsi que le recopie le greffier de Saintes en 1793. Il s'agit du chapitre de la collégiale Saint-Outrille de Châtillon-sur-Indre, située à 46 km au nord-ouest de Châteauroux et à 55 km à l'ouest de Vatan.

*** Louis Paul GAUDRION débute son itinérance dans son diocèse

• [1780-1782], Vatan [Indre] : Louis-Paul GAUDRION devient musicien basse-taille à Vatan,  au service du chapitre Saint-Laurian et s'installe paroisse Saint-Christophe. Il est rémunéré 368 lt/an (G 309). Il s'agit d'une des collégiales les plus importantes du Bas-Berry avec celle de Levroux.

• 15 mai 1782, Châtillon-sur-Indre : Louis-Paul GAUDRION, que l'acte de baptême dit "tailleur", est le parrain de l'une des jumelles que vient de mettre au monde l'épouse de Charles HOURY "chantre au chapitre de cette ville". Le parrain de la seconde est Claude Leblanc (possiblement musicien lui aussi). Ce métier de tailleur est peut-être celui qu'il lui avait appris en sortant de la maîtrise. On n'en retrouve plus trace ensuite, quoiqu'il ne soit pas exclu qu'il ait durant un temps pratiqué une double activité professionnelle.

• Selon sa reconstitution de carrière, Louis-Paul GAUDRION reste à Châtillon jusqu'en 1786-1787. On notera les liens existant entre les chapitres de Saint-Martin, Châtillon et Vatan où les frères GAUDRION exercent à tour de rôle comme enfant de chœur ou chantre. Soulignons un fait peu commun, un échange de musiciens semble-t-il organisé entre les chapitres de Châtillon et Vatan qui s'est passé de la manière suivante : le basse-taille Vincent SAUVAGÉ en poste à Saint-Laurian, ayant des problèmes de voix, n'était plus apte à tenir sa partie alors que Louis Paul GAUDRION, qui  répondait aux exigences vocales de Saint-Laurian exerçait à Châtillon. Les deux musiciens font donc l'objet de transferts réciproques, confortant les différences musicales des bas chœurs des deux collégiales ainsi que la prééminence de Vatan.

• 3 janvier 1786, Vatan : Louis Paul GAUDRION est parrain d'une petite Françoise Julitte fille de Jean Joseph Michonneau vitrier et de Catherine Chevreau. Françoise Jourdain en est la marraine. Un an et demie plus tard, ces parrain-marraine célèbrent leur mariage.
• 7 février 1786 : Louis Paul GAUDRION fait partie des musiciens du chapitre Saint-Laurian présents au mariage de leur confrère Louis Stanislas DELORME, haute contre. Y assistent également Jean Charles BIZANNE, maître de psallette ainsi que le sacristain Jacques BISSON.

• 24 septembre 1787, Vatan : En l'église paroissiale Saint-Christophe, Louis-Paul GAUDRION, "musicien", épouse Marie Françoise Jourdain, qualifiée de "couturière" avec dispense de deux bans. Les deux époux sont dits "de cette paroisse". La jeune femme en est native, et cela indique que le jeune homme y réside depuis plus d'une année. Le père du marié est décédé, quant au père de la mariée il exerce le métier de "taillandier", un forgeron spécialisé dans la confection d'outils tranchants. Le marié est assisté de l'un de ses frères, Georges-Joseph Gaudrion ainsi que de Sophie Gaudrion et d'un GAUDRION qui signe avec ruche qui pourrait être son frère Pierre. Sa mère a donné son consentement depuis Châteauroux, mais n'est pas présente.

*** Le couple GAUDRION/Jourdain quitte Vatan pour Poitiers [Vienne]

• 11 août 1787, Poitiers : Le sieur GAUDRION, du diocèse de Bourges, est reçu musicien basse taille à la collégiale Saint-Hilaire-le-Grand, aux gages de 12 livres par semaine. Il est donc nommé à son nouveau poste avant son mariage, ce qui expliquerait la précipitation ainsi que la dispense de deux bans.

• 12 avril 1788, Poitiers : Peu de temps après l'arrivée d'un nouveau maître de musique, Jean-Baptiste DOLLÉ, le chapitre de Saint-Hilaire-le-Grand licencie AUBIN et GAUDRION en leur donnant trois mois "pour se pourvoir d’un poste".
• 30 juin 1788, Poitiers : Le chapitre règle les derniers paiements dus aux deux musiciens renvoyés et leur verse 48 livres pour leur voyage.

*** La famille Gaudrion continue son périple vers l'ouest et s'installe à La Rochelle

• En septembre 1788 puis en janvier 1790, La Rochelle : Louis-Paul GAUDRION, "musicien ordinaire de la cathédrale de cette ville", et son épouse Marie-Françoise Jourdain, ont deux fils, tous deux baptisés à l'église paroissiale Notre-Dame. 

• 14 mai 1790, La Rochelle : Louis-Paul GAUDRION et ses collègues musiciens de la cathédrale Saint-Louis, CROUZET (maître de musique), VATTIER, BOUYER, AUBRY, MAUROY, PERRIN, VINCHON, CHARMOY, BURDELOT, MAUGÉ et PAUVERT, adressent une pétition collective au Comité ecclésiastique afin d'obtenir des secours. 

• En 1791, le district fixe le traitement de Louis-Paul GAUDRION, alors qualifié de "chantre", à 300 livres pour l'année, soit 150 livres par semestre. En mai 1791, il n'a reçu que 50 livres et demande les 100 livres qui lui sont dus pour les deux premiers trimestres.

*** Ultime étape à Saintes

• Mi-1791, Saintes : Louis-Paul GAUDRION, est désormais "basse-taille" à la cathédrale Saint-Pierre de Saintes. Comme BURDELOT, il a certainement été recruté courant juin-juillet, à la suite de la réorganisation du culte qui a eu lieu en février 1791. Le district fixe alors son traitement à 700 livres pour l'année. Le 24 août, Louis-Paul GAUDRION demande le paiement de son traitement. Le district décide qu'il lui sera versé "la somme de 105 livres pour 1 mois, 24 jours de son traitement  du trimestre de juillet".
• Le 3 octobre 1791, sa fille Andrée est baptisée en l'église cathédrale et paroissiale Saint-Pierre, en présence d'Arnoult BERTHOMÉ, parrain et également musicien. Louis-Paul GAUDRION est qualifié de musicien de la cathédrale (sur le destin de cette fille : voir ci-après au 17 août 1844).

• 7 février 1793, Saintes : Louis-Paul GAUDRION, qualifié alors d'ancien musicien de la cathédrale Saint-Pierre, dépose une demande pour obtenir un secours provisoire, en attendant d'obtenir les certificats qui lui manquent afin de justifier ses années de service. Le district décide alors de lui accorder la somme de 700 livres. Le 8 février, il lui est payé la somme de 520 livres.
Le 13 mai, il fait état d'un nouveau certificat, rapportant "qu'il a été employé au chapitre de Chantillon [sic] pendant quatre années". Au total Louis-Paul GAUDRION a servi dans divers chapitres durant "10 ans, 3 mois, 1 jour". En conséquence, sa gratification totale s'élève à "750 livres égale à une année et demie de ses gages".

• 4 ventôse an II (22 février 1794), Saintes : Leur fille Marguerite Etelgire voit le jour (voir ci-après au 21 juillet 1823).

*** De retour aux sources

• 9 mai 1799, Châteauroux [Indre] : À la naissance de son fils Hiacinte René, Louis Paul GAUDRION est dit "commis au greffe du tribunal civil" et réside dans la commune, section égalité.

• Le 2 mai 1818, Le Blanc [Indre] : On retrouve Louis-Paul GAUDRION, revenu dans l'Indre. Il assiste au mariage de son fils Pierre, "commis expéditionnaire au greffe du tribunal de première instance" avec la fille d'un "greffier du tribunal de première instance". Louis-Paul GAUDRION, quant à lui, s'est reconverti comme "huissier royal", et demeure avec Marie-Françoise Jourdain, son épouse, au Blanc.

• 21 juillet 1823, Le Blanc : Le sieur Louis Paul GAUDRION, toujours huissier royal, et Marie-Françoise Jourdain son épouse, "demeurant ensemble dans cette ville du Blanc" sont "présents et consentants" au mariage de leur fille Marguerite-Etelgire avec Henri Charles Brette, un menuisier de 25 ans originaire de Touraine. Leur fils Pierre, commis greffier du tribunal civil du Blanc, âgé de 33 ans, est l'un des témoins de sa sœur.

• 31 janvier 1837, Le Blanc : À huit heures du soir, le sieur Louis Paul GAUDRION, "ex huissier, âgé de 77 ans, né à Châteauroux, époux de Marie-Françoise Jourdain", décède en son domicile, "rue Grande, partie basse de cette ville".
• 14 mars 1839 : À la même adresse s'éteint sa veuve, Marie-Françoise Jourdain, 79 ans, née à Vatan.

• 17 août 1844, Le Blanc : À 53 ans, leur fille Andrée Gaudrion, sage-femme, se marie avec un veuf de son âge, Martial Joly, tourneur. Ses deux témoins sont son frère Pierre, 54 ans, employé à la conservation des hypothèques, et son neveu Adolphe, 24 ans, "caissier de la Brasserie". La musique semble loin.

Mise à jour : 6 novembre 2022

Sources
F-Ad17 / BMS Saint-Pierre ; F-Ad17 / L 425 ; F-Ad17/ BMS Notre-Dame ; F-Ad17/ L 309 ; F-Ad17/ L 319 ; F-Ad17/ L 320 ; F-Ad17/ L 398 ; F-Ad17/ L 424 ; F-Ad17/ NMD Saintes ; F-Ad36 / BMS Le Blanc ; F-Ad36 / BMS Saint-Christophe ; F-Ad36 / BMS Saint-Martin ; F-Ad36/ 3 E 230/002 ; F-Ad36/ BMS Châteauroux, Saint Martin ; F-Ad36/ BMS Châteauroux, Saint-Martin ; F-Ad36/ BMS Thoizelay et Notre-Dame de Châtillon ; F-Ad36/ BMS Vatan, St-Christophe ; F-Ad36/ G 285 ; F-Ad36/ G 309 ; F-Ad36/ NMD Le Blanc ; F-An/ DXIX/056/196/02 ; F-An/ DXIX/091/778/01

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