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SPINDLER, Stanislas François-Xavier (1763-1819)

SPINDLER, Stanislas François-Xavier (1763-1819)

État civil
NOM : SPINDLER     Prénom(s) : Stanislas François-Xavier     Sexe : M
Date(s) : 1763-5-4  / 1819-9-8
Notes biographiques

Après une longue carrière de chanteur, comédien et directeur de théâtre dans l'empire d'Autriche, dans les États allemands et en Alsace, le Bavarois Stanislas François-Xavier SPINDLER (1763-1819) obtient le poste de maître de musique et de directeur des enfants de chœur à la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg [Bas-Rhin] en 1808. Ce n'état pas la première fois qu'il se mettait au service de l'Église, puisqu'il avait chanté dans la chapelle du prince-évêque de Breslau à Johannisberg [Silésie] entre 1790 et 1792. Avec des moyens limités, il parvient à redonner un certain éclat à la musique sacrée strasbourgeoise, désorganisée après les troubles révolutionnaires. Si sa musique religieuse a en grande partie survécu, ses opéras et chansons semblent perdues.

• 4 mai 1763 : Stanislas François-Xavier SPINDLER naît à Steingaden [Bavière, Allemagne]. Son père, Antoine Spindler, exerce la profession de maître en chirurgie.

 Il reçoit sans doute une première formation musicale à l'abbaye des prémontrés de Steingaden et comme garçon de chapelle à Augsbourg [Bavière].

• 1782, Augsbourg [Bavière] : Stanislas François-Xavier SPINDLER fait ses débuts sur la scène en tant que ténor.

• 1783 : Son Singspiel Die Reue vor dem Tat (Le repentir avant l'acte), écrit par Gustav Friedrich Wilhelm Großmann, est joué à Francfort [Hesse]. Le Singspiel est une œuvre théâtrale en allemand visant un public populaire, proche de l'opéra-comique français. Il est caractérisé par l'alternance de dialogues parlés, parfois accompagnés de musique, et d'airs chantés.

• 1785-1788, Innsbruck [Autriche] : SPINDLER, chanteur et acteur, fait partie de la troupe d'Emanuel Schikaneder. En cette ville, il crée trois mélodrames : Pyrame et Thisbé (1785), Caïn et Abel ou la Mort de Caïn (1786) et Philémon et Baucis (1788). Il compose aussi trois Singspiele : La mort de Balder (1786, paroles de Johannes Ewald), L'amour en Ukraine (1786 ou 1787, paroles d'Heinrich Christian Fleißner) et L'homme merveilleux dont il est le parolier (1788 ou 1789). Il fait une apparition sur scène à Augsbourg à l'été 1786, toujours en tant que comédien-chanteur dans la troupe d'Emanuel Schikaneder.

• 9 octobre 1788, Vienne [Autriche] : Son Singspiel en trois actes L'amour en Ukraine est donné au Théâtre Leopoldstädter.

• 1789 : Il séjourne à Graz [Autriche], où il est employé au théâtre.

• 1790-1792, Brno [République tchèque] : Il fait partie de la compagnie de théâtre de Weizhofer comme acteur et chanteur. On lui doit trois Singspiele durant cette période : Les voyages de Vendredi (1790), Cupidon et cheveux gris ou La journée de fiançailles (1791 ou 1792) et Les quatre gardiens (1792, qualifié de Singspiel comique). Il crée aussi l'opéra-comique en deux actes L'amant en robe de chambre (1791). Parallèlement, il sert le prince-évêque de Breslau Philippe Gotthard von Schaffgotsch à la chapelle de son château de Johannisberg [aujourd'hui Javorník, République tchèque], probablement en qualité de chanteur. Il se lie au maître de chapelle de l'évêque, Karl DITTERS VON DITTERSDORF, qui exerce une profonde influence sur lui.

• 1793-vers 1797 : Il poursuit sa carrière théâtrale à Breslau [aujourd'hui Wrocław, Pologne] dans le royaume de Prusse. Il interpète notamment Tamino dans le Singspiel de MOZART La flûte enchantée. Il compose Achmed et Zenaïde, pièce de théâtre avec chants (1796), et Le chevalier Don Quichotte ou Une aventure à la cour, opéra "romantique et comique" en deux actes (1797). 

• 1794 : Le Singspiel comique de SPINDLER Reinald ou Beaucoup de bruit pour une robe de chambre, est représenté à Nuremberg [Bavière].

• 16 octobre 1796, Breslau [Wrocław] : Ernest Maximilien Joseph Charles Spindler (dit Karl Spindler) naît du mariage de Stanislas François-Xavier SPINDLER avec Joséphine Caroline Schwarzwald, une comédienne.

• 1799 : Il compose le chant religieux In deo speravit.

• 1800-1801 : Avec son épouse, SPINDLER dirige une troupe itinérante dont la présence est signalée dans le landgraviat de Hesse-Darmstadt, à Francfort en 1800, à Wiesbaden l'année suivante. Dorénavant, il chante avec une voix de basse, ce qui lui permet d'incarner des personnages comme le comte Almaviva (Le mariage de Figaro, MOZART) ou Giovanni (Don Giovanni, du même compositeur). Ce changement serait dû à un accident, si l'on en croit sa nécrologie : sa voix aurait mué à la suite d'une chute dans la fosse d'un théâtre et de la période de convalescence qui s'ensuivit.

• 1804 : La petite troupe itinérante "bien équipée" de SPINDLER donne des représentations à Haguenau, Wissembourg [Bas-Rhin] et Spire [Rhénanie-Palatinat].

• 7 décembre 1806, Francfort : Sa pièce chantée en quatre actes Le vieil homme partout et nulle part est représentée en cette ville. Le parolier est Peter Wilhelm Vogel, qui dirige une compagnie de théâtre à laquelle les époux SPINDLER sont désormais associés.

• 1807 : SPINDLER arrive à Strasbourg [Bas-Rhin] avec la troupe de Peter Wilhelm Vogel, qui prend la direction du Théâtre allemand de la ville. L'Almanach für Theater und Theaterfreunde auf das Jahr 1807 indique que SPINDLER interprète les rôles de père, chante la basse et compose de la musique. Son épouse joue les "mères extravagantes", tandis que son fils Karl, 11 ans, est mis à contribution pour les "kinderrollen".

• 1808, Strasbourg : Stanislas François-Xavier SPINDLER devient maître de chapelle à la cathédrale à la suite de Louis Joseph WOLFF.
• Octobre 1808, Karlsruhe [Bade-Wurtemberg] : Le premier du mois, SPINDLER fait entendre une musique festive de sa composition, La fête de la Consécration. Le même jour, les amateurs de théâtre découvrent son Singspiel Le triomphe de la loyauté maternelle. Le 10 est donné son opéra en deux actes, L'orphelinat. D'après la presse allemande, cet ouvrage aurait été plagié par le compositeur viennois Joseph WEIGL.
• 14 novembre 1808, Strasbourg : Au Théâtre français a lieu la représentation de La Pucelle d'Orléans, pièce héroïque à grand spectacle en cinq actes et en prose précédée d'un prologue, "avec couronnement", d’après la tragédie de Schiller. La musique exécutée pendant le couronnement et les strophes chantées sont de la composition de SPINDLER, relève la presse allemande.

• 1808-1809, Strasbourg : Les comptes de la cathédrale indiquent que le sieur SPINDLER touche 1 000 francs par an comme maître de chapelle et directeur des enfants de chœur.

• 1808-1819, Strasbourg : En sa qualité de maître de chapelle de la cathédrale, Stanislas François-Xavier SPINDLER compose au moins une dizaine d'œuvres sacrées, aujourd'hui conservées à la bibliothèque musicale du diocèse : une messe In caena domini, un Dixit dominus et Magnificat, un Requiem, un Te Deum avec solistes, chœur et orchestre (1814), un Veni creator spiritus, un Domine salvum fac regem, trois offertoires dont l'Offertorium quem vidisti pastores (avec solistes, chœur et orchestre, 1816) et la pièce musicale chantée Hostia sancta. Il est, à la même époque, chef d'orchestre de la Société d'émulation, où l'on peut entendre, notamment, des symphonies de HAYDN, MOZART, PLEYEL, DITTERSDORF, BEETHOVEN.

• 23 septembre 1809, Vienne : Au Théâtre Leopoldstädter, le public assiste à une pantomime de SPINDLER intitulée Le Cabinet des poupées ou le Mécanicien trompé.

• 1815, Strasbourg : SPINDLER est nommé professeur de chant à l'École normale. D'après sa nécrologie, "Strasbourg doit à M. Spindler un grand nombre d'élèves doués pour le chant et la composition".

• 22 septembre 1816 : Un intermezzo de sa composition, Signor Garambolino, le chef d'orchestre itinérant, est donné à Nuremberg.

• Décembre 1818, Strasbourg : Dans le cadre d'un concert, SPINDLER fait entendre son oratorio Les Bergers à la Nativité de Bethléem, d'après Rammler, que l'Allgemeine musikalische Zeitung qualifie de "bel objet". Le journal loue "un style simplement mélodique" qui se démarque du "style d'Église", les mélodies "assez nobles" et "dans leur expression appropriées aux paroles pieuses et douces du texte". L'instrumentation, "dans son ensemble, et surtout entre les récitatifs, est extrêmement efficace", ajoute le rédacteur, en particulier une clarinette et un solo de violon "placés au bon endroit". Un chanteur, particulièrement, reçoit des éloges : le sieur KUTTNER.

• 25 août 1819, Strasbourg : Il dirige la messe de Joseph HAYDN en si bémol majeur ("Harmoniemesse"), bien que très fatigué à la suite d'une longue période d'alitement.
• 8 septembre 1819, Strasbourg : Stanislas François-Xavier SPINDLER, maître de chapelle à la cathédrale, époux de Joséphine Caroline Schwarzwald, meurt d'hydropisie de poitrine à l'âge de 56 ans 4 mois 4 jours, dans une maison située au n° 30, rue des Tonneliers. Joseph WACKENTHALER lui succède.
• 13 octobre 1819, Leipzig [Allemagne] : Sa nécrologie, parue dans l'Allgemeine musikalische Zeitung, déplore la perte de ce "digne maître de chapelle". Elle rappelle qu'"on lui doit un grand nombre de chansons, des chants en trois et quatre parties sans accompagnement, des ballades, dont le populaire Cloche de l'Oracle avec accompagnement de piano ou de quatuor", et un opéra en deux actes, Le trou dans le mur.

• 27 décembre 1820, Strasbourg : Ernest Maximilien Joseph Charles dit Karl Spindler, mineur, domicilié de fait à Würzburg [Bavière], artiste dramatique, épouse Françoise Romaine Schmieder, majeure, fille légitime de Rodolphe Schmieder, artiste dramatique, et de Madeleine Rünner. Les artistes-musiciens Laurent CHAPPUY et Xavier HORBER assistent à la cérémonie. Après avoir fait carrière sur les planches, Karl Spindler se fixa à Baden-Baden [Bade-Wurtemberg] et écrivit des romans historiques. Il mourut en 1855.

Mise à jour : 21 décembre 2020

Sources
Allgemeine Musikalische Zeitung, 13 oct. 1819 ; Allgemeine musikalische Zeitung, déc. 1814 ; Allgemeine musikalische Zeitung, oct. 1819 ; Almanach für Theater und Theaterfreunde auf das Jahr 1807 ; F-Ad67/ D Strasbourg ; F-Ad67/ M Strasbourg ; F-Ad67/ V 165 ; F. J. Fétis, Biographie universelle des musiciens..., 1867 ; G. Honegger, "La musique à Strasbourg au XIXe siècle à l’époque française", 1997 ; Neujahrstück der Allgemeinen Musik-Gesellschaft in Zürich [1813] ; R. Vierhaus (dir.), Deutsch Biographische Enzyklopädie, t. 9, 2008 ; Site internet mgg-online.com ; Site internet operone.de ; The New Grove Dictionary..., 1980 ; Theater-kalender auf das Jahr 1804 ; W. Kosch, I. Bigler-Marschall, Deutsches Theater-Lexikon..., t. 4, 1998 ; Zeitung für die elegante Welt, 1801 ; Zeitung für die elegante Welt, oct. 1808 ; www.union-sainte-cecile.org

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