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WOLFF, Louis Joseph (1738-1807)
État civil
NOM : WOLFF     Prénom(s) : Louis Joseph     Sexe : M
Date(s) : 1738-8-1   / 1807-12-17
Notes biographiques

Louis Joseph WOLFF (1738-1807) a été formé à la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg [Bas-Rhin], où il a effectué presque toute sa carrière. Recruté d'abord comme symphoniste (violoncelle et/ou contrebasse) en 1760, il prend la direction de la prestigieuse maîtrise de 1778 à 1780, quoique laïc. Entre 1780 et 1790, il est chantre basse-taille, en outre chargé du chant en faux-bourdon à la veille de la Révolution. Après la suppression du chapitre, il est réemployé par PLEYEL, qui le nomme contrebasse en 1792 en lieu et place d'un musicien émigré. Un temps considéré comme suspect en 1793, il retrouve grâce aux yeux des autorités l'année suivante et devient contrebasse au Temple de l'Être suprême. Il travaille aussi, à cette époque, au Théâtre national. Après la signature du Concordat, il est nommé maître musique par les administrateurs de la cathédrale. Son frère Jean Georges François WOLFF a longtemps été marguillier de cette même cathédrale.

• 3 août 1738, Strasbourg [Bas-Rhin] : Louis Joseph WOLFF, né l'avant-veille, fils de Sébastien WOLFF, chantre en l'église cathédrale, et de Catherine Geyer sa femme, est baptisé en l'église Saint-Étienne. Son parrain est Louis, fils du comte de Hohenlohe de Bartenstein et de la princesse Frédérique de Hessenhumberg ; sa marraine Marie Joseph, baronne de Schönau, fille de François Ignace Louis, baron de Schönau, et de Marie Anne de Ferret.

• [vers 1745], Strasbourg : Louis Joseph WOLFF devient, à l'âge de sept ans, enfant de chœur à la cathédrale Notre-Dame.

• 9 juin 1760, Strasbourg : Louis WOLFF devient symphoniste à la cathédrale avec 50 florins (100 livres) de salaire à compter de juillet.

• 29 septembre 1766, Strasbourg : Le chapitre renonce à l'augmenter car il a été absent pendant une longue période.

• 1769-1777, Strasbourg : Les comptes du chapitre indiquent sa rémunération. En 1769, il touche 30 florins pour les six derniers mois de l'année (il s'était absenté auparavant). Le 28 septembre 1770, son salaire passe de 60 à 70 florins. En 1775, il est encore augmenté de 5 florins.

• 1772-1791, Strasbourg : WOLFF fait partie des musiciens pensionnés par la ville. Il perçoit 25 (1772-1774) puis 45 livres par an (1775-1776). Sur la liste du 23 janvier 1775, il est qualifié de deuxième violoncelle. En 1777, sa pension passe à 70 livres.

• 20 mai 1777, Illkirch-Graffenstaden [Bas-Rhin] : Louis Joseph WOLFF, musicien de l'église cathédrale de Strasbourg, épouse Marie Catherine Agathe de Chavassine, veuve de Nicolas Finot, de son vivant aubergiste, retirée depuis trois ans chez son père Claude François de Chavassine, avocat au Conseil supérieur d'Alsace à Obernai. George WOLFF, sacristain en l'église cathédrale, frère de l'époux, est présent.

• 1778-1779, Strasbourg : Louis Joseph WOLFF, dorénavant chargé de l'instruction de la musique et du catéchisme aux enfants de chœur, touche 250 florins (500 livres) par an, plus 36 florins pour son bois. Les comptes du chapitre n'indiquent pas sa date de réception, antérieure à janvier 1778 : il a probablement remplacé l'abbé LECLERC, parti au cours de l'année 1777.

• Mi-1778, Strasbourg : Il démissionne de son poste de symphoniste à la cathédrale.

• 1780, Strasbourg : L'abbé ROQUIN lui succède à la tête de la maîtrise. WOLFF ne redevient pas symphoniste, mais chantre, avec 200 florins de gages annuels.

• 2 janvier 1786, Strasbourg : Louis Joseph WOLFF, musicien, est le parrain de Marie Louis George, fils légitime de George JACOBI, musicien de la cathédrale, et d’Anne Marie Hombrecht sa femme.

• 16 janvier 1789, Haguenau [Bas-Rhin] : Sa femme Marie Catherine Agathe Chavassine décède.
• 27 avril 1789, Strasbourg : Le chapitre accorde à WOLFF une gratification annuelle de 100 livres à compter de juillet prochain.
• 1789, Strasbourg : WOLFF, musicien, privilégié, habite en location au n° 105, rue des Petites Boucheries. Son collègue RIEDINGER habite dans le même immeuble.

• 1790Strasbourg : WOLFF, chanteur à la cathédrale, 52 ans, perçoit 500 livres par an.

• 1791, Strasbourg : WOLFF reste en place à la "cathédrale paroissiale" après la suppression du chapitre. En avril, le directeur du chant GAUDRON dit MARTIN propose de le maintenir à 500 livres.
• 13 avril 1791, Strasbourg : Dans une requête aux administrateurs du District, WOLFF demande une augmentation de traitement. Il explique "que le Chapitre de lad[i]te cathédrale, quelques tems avant le départ de Messieurs les Comtes, lui avoit promis une augmentation dans ses petits appointemens, et dont il est susceptible, et à être du moins au niveau des autres chanteurs ses confrères, en ce que le suppliant [...] est obligé de faire deux emplois ou service[s] à la susd[i]te cathédrale, et à la fois 1° en sa qualité de chanteur, et 2do au chœur, au nouveau faux bourdon". Il se déclare incapable de subsister avec seulement 500 livres. L'évêque du Bas-Rhin appuie sa requête.
• 23 avril 1791, Strasbourg : Le directoire du District est d'avis de lui accorder l'augmentation demandée, compte tenu de ses longs services et de son utilité dans ses deux emplois.
• 14 mai 1791, Strasbourg : Avant de statuer, les administrateurs provisoires du Département du Bas-Rhin demandent à l'évêque de transmettre au District l'état du personnel nécessaire au culte dans sa paroisse, pour sur l'avis de celui-ci prendre la mesure qui convient.
• 16 mai 1791, Strasbourg : Laurent, vicaire épiscopal, demande au District de transmettre au Département l'état exigé.
• Juin 1791, Strasbourg : La démarche n'a pas encore abouti pas car l'état dressé par Ignace PLEYEL ne lui accorde que 400 livres comme basse-taille. Au cours du second semestre, cependant, il obtient partiellement satisfaction, puisque son salaire passe à 600 livres.

• Début 1792, Strasbourg : WOLFF touche 400 livres comme basse-taille et 200 livres pour le chant en faux-bourdon (6 février 1792). Il redevient ensuite instrumentiste, comme l'indique une Note des changemens qu'il est convenu de proposer à l'état adopté en février : "Le sr Wolff sera rayé comme basse-taille et conservera le même traitement en se chargeant du service de la 1ère contrebasse vacant par le départ du sr Laussenmeyer. Il conservera en même tems son traitement et son service comme fauxbourdon. Le tout réuni à 600 £ ou 50 £ par mois". Un état dressé en mai le qualifie de "basse taille, faux bourdon et contrebasse".

• 18 février 1793, Strasbourg : Les citoyens DEISSELBACH, REIFS, BARTISCH, POPP, WOLFF, WILLIG, Fidel Busch, Laurent CHAPPUY, OTT, RAUCH, Guillaume BUSCH, DORN et BERTEAU, tous musiciens français, adressent une pétition à la municipalité pour que la chambre des finances de la commune leur rembourse la somme de 10 000 livres qu'ils ont placée à la ci-devant Tour aux Pfennigs, en les dispensant de l'avertissement préalable de trois mois. Le corps municipal arrête qu'il n'y a pas lieu de délibérer, sauf aux pétitionnaires à se mettre en règle.
• [1793], Strasbourg : Louis Joseph WOLFF, chantre musicien de la cathédrale, demande le "dédommagement" que l'art. 6 de la loi du premier juillet 1792 attribue aux employés laïcs des chapitres supprimés ; il fournit un extrait baptistaire, une copie du protocole du Grand Chapitre de la cathédrale de l'année 1760 et une autre du compte général de l'année 1778.
• 25 mai 1793, Strasbourg : Le directoire du District se prononce à son sujet.
• 6 juin 1793, Strasbourg : Le directoire du Bas-Rhin considère que le service des symphonistes de la cathédrale "n'était point habituel, mais seulement déterminé aux jours de dimanches et de fêtes", par conséquent l'exposant ne peut "compter le nombre d'années qu'il a été emploié en cette qualité". Il relève qu'en janvier 1791, il avait plus de 52 ans et 13 années de service "en qualité de chantre et instructeur des enfans de chœur", et que ses appointements surpassaient la somme de 400 livres. C'est donc l'art. 5 de la loi qui s'applique à lui : il jouira d'une pension de 133 livres 6 sols 3 deniers correspondant au tiers de ses gages à partir de janvier 1793, payable par trimestre sur les fonds que le ministre fera pour ces sortes de dépenses, et sera porté pour icelle sur les états qui seront dressés à cet effet.
• Novembre 1793, Strasbourg : WOLFF, musicien, figure sur une liste des personnes suspectes de la commune dressée par les membres du Comité de sûreté générale du département du Bas-Rhin.

• 23 pluviôse an II (11 février 1794), Strasbourg : La municipalité raye Louis WOLFF, musicien, de la liste des suspects et ordonne qu'il lui soit délivré une carte de sûreté.
• 7 thermidor an II [25 juillet 1794], Strasbourg : Un membre du corps municipal expose que le citoyen WOLFF, musicien employé au théâtre national, demande à jouir des appointements de 800 livres qui lui avaient été promis par l'ancien directeur Démery, au lieu du traitement de 700 livres qu'il a touché jusqu'à présent. Le corps municipal répond positivement.
• 29 thermidor an II [16 août 1794], Strasbourg : WOLFF, musicien au théâtre national, se plaint que le citoyen Simon, régisseur du spectacle, ne consent à lui payer ses appointements pour les mois de floréal, prairial et messidor qu'à raison de 700 livres par an, refusant de tenir compte de l'arrêté du 7 thermidor. Le corps municipal ordonne à Simon de payer WOLFF conformément à son traité.
• 29 décembre 1794, Strasbourg : Les musiciens BUSCH père et fils, RHEIN, PERWEIN, STERN, WOLFF, DEISSELBACH, WILLIG et POPP adressent une requête aux représentants de la Ville "portant que lorsque la municipalité a autorisé les artistes lyriques à donner des concerts, elle n'a sûrement pas entendu que quelques-uns d'entr'eux jouissent, à l'exclusion des autres, des effets de cette permission ; mais que son intention a été que ceux-ci participassent également au bénéfice de cette entreprise". Persuadés de cela, les pétitionnaires "ont demandé aux Citoyens Dumonchau & consors d'entrer avec eux dans cette société", sans obtenir de réponse. Estimant que cela équivaut à un refus, "ils espèrent que la Municipalité déclarera cette permission commune à tous les artistes lyriques cidevant pensionnés par la Commune pour participer au bénéfice de l'entreprise, en offrant de supporter de même la perte qui pourrait en résulter". Le corps municipal acquiesce et élargit son arrêté du 24 brumaire à tous les autres artistes lyriques "qui ont des talens bien connus et qui n'ont pas pris avec les premiers des arrangemens particuliers".

• Janvier 1795, Strasbourg : WOLFF est contrebasse au Temple de l'Être suprême (ex-cathédrale). Un règlement du 18 mars indique qu'il touche 200 livres par an.
• 19 juin 1795, Strasbourg : L'orchestre du Temple est dissout à la suite de la réouverture de l'édifice aux catholiques.
• 3 juillet 1795, Strasbourg : La municipalité accorde à WOLFF une prime d'une moitié de quartier, qui s'ajoute à son salaire du trimestre ; il touche donc 75 livres au lieu de 50.

• 5 novembre 1798, Strasbourg : WOLFF est contrebasse, à 150 francs par an, dans l'orchestre de nouvelle création pour l'exécution de la musique aux fêtes décadaires, dirigé par DUMONCHAU.
• 13 novembre 1798, Strasbourg : Louis WOLFF, "désirant aller à Rastadt pour rejoindre le théâtre établi audit endroit", demande un passeport, que la municipalité lui octroie.

• 9 juillet 1802, Strasbourg : Louis Joseph WOLFF, 63 ans, artiste musicien, veuf de Marie Catherine Agathe Chavassine, se remarie avec Antoinette Barbe Lechner, 41 ans, née à Strasbourg le 13 septembre 1760, fille légitime de Chrétien Lechner, brodeur, et de feue Marie Barbe Catherine Genaud.

• 17 décembre 1807, Strasbourg : Louis Joseph WOLFF, 62 ans, maître de musique à la cathédrale, veuf en secondes noces de Barbe Lechner, s'éteint à l'âge de 62 ans des suites d'une apoplexie, en la maison située rue du Parchemin, n° 26 (quatrième arrondissement). Son frère Jean François Georges WOLFF, 72 ans, sacristain à la cathédrale, déclare son décès à l'hôtel de ville. Le Bavarois Stanislas François-Xavier SPINDLER lui succède l'année suivante au poste de maître de musique.

Mise à jour : 20 décembre 2020

Sources
A. Cl. Pfeiffer, La vie musicale dans les lieux de culte à Strasbourg..., 2014 ; Almanach du département du Bas-Rhin pour l’année bissextile 1792 ; Almanach d’Alsace pour l’année 1783 ; F-Ad67/ 1 L 1573 ; F-Ad67/ 1 L 1576 ; F-Ad67/ 1 L 501 ; F-Ad67/ 133 L 222 ; F-Ad67/ 1L 526 ; F-Ad67/ 3 E 217/34 ; F-Ad67/ 6 L 109 ; F-Ad67/ 6 L 110 ; F-Ad67/ B Strasbourg / St-Étienne ; F-Ad67/ BMS Strasbourg / St-Marc-St-Jean ; F-Ad67/ G 3192 ; F-Ad67/ G 3193 ; F-Ad67/ G 3194 ; F-Ad67/ G 3195 ; F-Ad67/ G 3196 ; F-Ad67/ G 3197 ; F-Ad67/ G 3198 ; F-Ad67/ G 3199 ; F-Ad67/ G 3200 ; F-Ad67/ G 3201 ; F-Ad67/ G 3202 ; F-Ad67/ G 3203 ; F-Ad67/ G 3204 ; F-Ad67/ G 3205 ; F-Ad67/ G 3206 ; F-Ad67/ G 3207 ; F-Ad67/ G 3208 ; F-Ad67/ G 3209 ; F-Ad67/ G 3210 ; F-Ad67/ G 3353 ; F-Ad67/ G 3447 ; F-Ad67/ G 3454 ; F-Ad67/ NMD Strasbourg ; F-Ad67/ état civil numérisé ; F-AmStrasbourg/ 1 MW 141 ; F-AmStrasbourg/ 1 MW 142 ; F-AmStrasbourg/ 1 MW 144 ; F-AmStrasbourg/ 1 MW 145 ; F-AmStrasbourg/ 1 MW 151 ; F-AmStrasbourg/ 3 MW 23 ; F-AmStrasbourg/ 320 MW 2 ; F-AmStrasbourg/ 5 R 26 ; F-AmStrasbourg/ AA 2445 ; F-An/F19/1126/1099 ; F-Strasbourg méd/ A 59724 ; Recueil de pièces authentiques servant à l’histoire de la Révolution à Strasbourg

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