PENOT, Louis (1773-1841 ap.)

En 1790, Louis PENOT est le premier enfant de chœur du chapitre Saint-Cyr d'Issoudun [Indre]. Il devient ensuite menuisier, part à Lagny-sur-Marne en Seine-et-Marne puis s'en retourne en Berry, où nous perdons sa trace en 1841. S'il vit de la menuiserie, un milieu endogène, deux de ses fils tout d'abord menuisiers, s'installeront à Paris où ils seront musicien et artiste musicien. De quoi s'interroger sur les activités musicales de Louis PENOT au cours de sa vie : ses liens amicaux avec Marcou THOMIN à La Châtre ne sont qu'un indice.

• 12 décembre 1773, Issoudun [Indre] : En la paroisse Saint-Cyr, Louis PENAULT est baptisé, fils de François, vigneron et Catherine Poupa. Son parrain et sa marraine sont un oncle et une tante "par affinité", nul ne signe l'acte. 

• 1781-1790, Issoudun : Louis PENOT est enfant de chœur du chapitre Saint-Cyr d'Issoudun. En 1790, il est le premier enfant de chœur, âgé de 17 ans et il a neuf ans de service. Il perçoit dans un premier temps une gratification de 96 livres.

• En 1790, l'effectif musical du chapitre Saint-Cyr est composé d'un organiste maître de psallette, dénommé maître de musique, Pierre JUBERT, de deux chantres, Jean-Baptiste AVÉ et Pierre NAUDIN ainsi que de quatre enfants de chœurs cités selon leur rang, Louis PENOT, Joseph BONNEFILLE dit "Finet", Cyr Claude RAYMOND et Étienne BENOIT. Interviennent également Joseph JUBERT souffleur d'orgue ainsi que Louis BIDAULT, sacristain-chantre, dont le service est lié à l'activité paroissiale.

• 8 janvier 1791, Issoudun: Les enfants de chœur adressent une supplique collective au directoire du district qui détaille le fonctionnement de la psallette, implicitement un internat. Les parents des enfants reçus sont "dans un grand état de pauvreté et dépourvus des premiers moyens pour subvenir à leur éducation". La psallette instruit les enfants,subvient à leurs besoins. À leur sortie, "le chapitre veille à leur procurer un état relativement à leurs talents comme récompense de leurs services". Ils reçoivent ou des vêtements ou une somme d'argent.
• 27 janvier 1791 : Les administrateurs du directoire du district allouent dans un premier temps 60 livres à chacun, ce qui correspondrait à l'indemnité usuelle du chapitre avant d'envoyer le dossier au comité ecclésiastique. Il s'agit d'un premier dossier qui semble n'avoir été suivi d'aucun versement car les enfants réitèrent leurs démarches individuellement.

• 1er juin 1791, Châteauroux [Indre] : Le directoire du Département lui octroie un mandat de 96 livres.

• 16 octobre 1792, Châteauroux : À réception de la nouvelle requête de Louis PENOT, ex-enfant de chœur, réclamant le paiement de ce que le chapitre était dans l'usage de donner aux enfants sortant, vu le certificat de l'ancien chapitre et le relevé du directoire du district, le directoire du département accorde de payer au requérant 104 livres, soit 4 livres complétant les 96 déjà versées  "afin de trouver un état", plus 100 livres pour gratification et frais d'habillement. La somme totale s'élève donc à 200 livres.

• 13 pluviôse an VI [21 septembre 1797], Lagny-sur-Marne [Seine-et-Marne] : Louis PENOT, menuisier, fils de François, vigneron, et de Catherine Poupa d'Issoudun [Indre], "demeurant en cette commune depuis un an", épouse Élisabeth Catherine Marié, fille de Jean-Baptiste Marié, menuisier entrepreneur de bâtiments, probablement la fille de son patron. La raison de cette migration vers Lagny ne peut qu'interroger : est-il compagnon ? a-t-il de la famille sur place ?

• 13 pluviôse an VI [1er février 1798], Lagny-sur-Marne : Les témoins de naissance de Louis Furcy Victor PENOT, futur musicien sont Pierre Furcy Marié et Victoire Angélique Marié, ses oncle et tante.

• 24 messidor an IX [13 juillet 1801], Issoudun : Louis PENOT, "menuisier", est de retour au pays, déclarant la naissance d'Émilie. Il a demandé à Étienne BENOIT, ex-enfant de chœur de la psallette devenu drapier d'être témoin entretenant ainsi ses liens amicaux. Émilie se mariera en 1823 avec un sellier, fils de menuisier.

• 8 ventôse an XI [27 février 1803], Issoudun : Louis PENOT, menuisier est absent lors de la déclaration de naissance de Jean-Baptiste Adolphe. C'est une sage-femme qui le représente accompagnée de témoins de la famille Charosson. Cet enfant ne semble pas avoir survécu car aucune trace de lui n'a été retrouvée actuellement.

• 7 mai 1805, La Châtre [Indre] : La famille s'installe définitivement à La Châtre où elle continue à s'agrandir. Quatre naissances s'échelonnent où le père est "menuisier". René Stanislas en 1805, Pierre en 1806, Marthe Brigitte en 1808 et Auguste Michel en 1810. Les témoins de naissance sont parfois significatifs comme Marcoux THOMIN, ex-organiste de La Châtre, cité à trois reprises. Il atteste d'un lien d'amitié entre les deux hommes de génération et d'origine différentes qui sont tous deux d'ex-musiciens.

• 1827-1832, La Châtre : Louis PENOT, menuisier, réside toujours à La Châtre lors du mariage de ses enfants en 1827, 1830 et 1832. Les unions privilégient les menuisiers, un milieu endogène.

• 9 juin 1841, La Châtre : Élisabeth Marié, épouse de Louis PENOT, "menuisier", décède à l'âge de 66 ans. Nous perdons alors la trace de Louis PENOT, qui a sans doute déménagé de nouveau... probablement à Paris où trois de ses enfants meurent ultérieurement, dont deux sont musiciens.

• 1862-1880, Paris : Louis Furcy Victor PENOT, musicien meurt le 10 septembre 1862, quand René Stanislas Penot, menuisier, y décède le 3 avril 1869 et Auguste Michel PENOT, artiste musicien le 18 novembre 1880. Ils semblaient vivre dans le quartier du Maine.

L'enfant de chœur issoldunois a su transmettre à ses enfants ses connaissances musicales, à en faire une famille de musiciens.

Mise à jour : 20 janvier 2023