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LA FORNARA, Francois Antoine, dit Francisque (1706-1781)

LA FORNARA, Francois Antoine, dit Francisque (1706-1781)

État civil
NOM : LA FORNARA     Prénom(s) : Francois Antoine     Sexe : M
Complément de nom : dit Francisque
Autre(s) forme(s) du nom : LAFORNARA
Date(s) : 1706-3-29  / 1781-4-12
Notes biographiques

Originaire du Sud de l'Italie, François Antoine LA FORNARA, dit Francisque, est un des plus fameux castrats de la Chapelle du roi sous le règne de Louis XV, durant plus de quarante ans. Arrivé en France à l'âge de treize ans en 1719, il reste fidèle à Versailles jusqu'à son trépas au printemps 1781.

• 29 mars 1706, Monopoli [province de Bari, royaume de Naples, Italie] : François Antoine LA FORNARA voit le jour. Il est le fils de Joseph Lafornara, "Magister" [maître d'école], et de Cécile Zaccaria, sa femme, originaires de Martina Franca, près d'Otrante. Il est baptisé le lendemain en l'église des Saints-Apôtres Pierre et Paul, avec pour parrain Pietro Francesco Ghezzi, capitaine d’artillerie et futur maire de la ville. Le fait que le compositeur Michele Perla, né à Martina Franca en 1734, soit le fils d'une Grazia La Fornara, semble indiquer des liens avec la musique dans la famille et a incité Giovanni Tribuzio a proposer que "Magister" soit interprété comme maître de musique.

• 1719-1760, Versailles : François Antoine LA FORNARA est dessus italien (castrat) de la Musique du roi. Il est recruté en même temps que FAGIOLINI et FLAVONI, un peu plus âgés que lui. Reçu à 13 ans, il est, avec ROSA, l’un des plus jeunes castrats recrutés pour la Musique du roi au XVIIIe siècle. Le pari que représentait un recrutement aussi précoce s’est avéré payant puisque LA FORNARA fut un des bas dessus les plus appréciés de son temps.
La Borde, en particulier, évoque les qualités de sa voix avec une grande précision : « Jamais chanteur en son genre n’a pu lui être comparé. […] Sa voix était un beau Bas-dessus, & la nature l’avait doué d’une cadence singulièrement belle. Les battements en étaient si égaux & si bien marqués, qu’ils ressemblaient exactement à ceux du rossignol. Il joignait à ce don précieux de la nature la plus belle prononciation, & l’expression la plus noble & la plus tendre ; enfin il doit être regardé comme un des plus habiles chanteurs qu’il y ait eu à la Musique du Roi » (Essai, III, p. 510). Il ajoute qu’en pratiquant l’escrime, « il a eu le malheur de recevoir un coup de fleuret dans la gorge ; ce qui contribua beaucoup à le faire cesser de chanter des récits ».

• novembre 1736, Versailles : Francisque LA FORNARA obtient des lettres de naturalité.
• 11 mai 1760, Versailles : LA FORNARA est admis à la vétérance avec une pension de retraite de 1 800 livres, qui vient s’ajouter à une pension pour entretenement de 1 200 livres, qu’il avait par brevets successifs du 21 avril 1728 (800 livres) et du 23 juin 1741.

• 26 juillet 1764, Versailles : LA FORNARA, qui prend soin de préciser qu’il est « naturalisé par lettres de SM données à Versailles en novembre 1736 », vend pour 1 800 livres une maison sise à Saulx-Marchais [Yvelines, près de Montfort-l’Amaury], qui lui appartient en qualité de légataire universel de RIDOLFI, lui-même héritier de ses collègues Santoni et Bagniera.

• 24 mai 1780, Versailles : LA FORNARA dicte son testament à un notaire, faisant un legs à Jérôme FAGIOLINI, qui fut recruté avec lui, et nommant SPIRELLI, de 35 ans plus jeune, légataire universel et exécuteur testamentaire.

• 12 avril 1781, Versailles : François Antoine LA FORNARA s’éteint dans son logement de l’avenue de Saint-Cloud. Il est inhumé le lendemain, en présence de ses collègues et amis, Benoît MANGIAPANI dit SPIRELLI et Joseph BUCCIARELLI. L’inventaire de ses biens révèle un logement confortable, qui comprend quatre pièces et une cuisine, et une bibliothèque dont les titres indiqués par le libraire Blaizot, requis par SPIRELLI, sont tous en français, signe d’une totale adaptation à son pays d’accueil.

Mise à jour : 24 septembre 2022

Sources
Etat de la France, 1749 ; F-Ad78/ 1112503 ; F-Ad78/ 1112509 ; F-Ad78/ 3 E 43/274 ; F-Ad78/ 3 E 46/53 ; F-Ad78/ 3 E 46/56 ; F-Ad78/ 3 E 46/68 ; F-Ad78/ 3 E 46/76 ; F-Ad78/ 3 E 46/78 ; F-Ad78/ 3E 46/70 ; F-Ad78/ 3E 46/74 ; F-Ad78/ 3E 47/111 ; F-An/ O/1*/226, fol. 115-116 ; F-An/ O/1/3022 ; F-An/ O/1/679 ; F-An/ O/1/842, n°118 ; F-An/ O/1/842, n°48 ; F-An/ Z/1a/486 ; F-BnF/ Musique/ Rés. F 1661 ; G. Tribuzio, Atti di battesimo di alcuni musicisti nati in Terra di Bari, 2019 ; La Borde, Essai sur la musique ancienne et moderne, 1780  ; N. Dufourcq, La musique à la cour..., 1970  ; R. Machard, Les musiciens en France, 1971

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