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CHAMBON, Jean-Baptiste, "Père" (1716-1781 av.)

CHAMBON, Jean-Baptiste, "Père" (1716-1781 av.)

État civil
NOM : CHAMBON     Prénom(s) : Jean-Baptiste     Sexe : M
Complément de nom : "Père"
Date(s) : 1716-10-7  / 1781 av.
Notes biographiques

Jean-Baptiste CHAMBON fait partie d'une famille d'organiers berrichons qui ont vicarié de Bourges à La Rochelle. Jean-Baptiste [Père] est facteur d'orgue et officier de marine. Né près de Levroux [Indre], il quitte son terroir pour La Rochelle [Charente-Maritime] où il devient marin. S'il a été formé à la facture d'orgues, rien ne l'atteste sinon ses liens implicites avec Jacques Antoine GLOCKNER.
Son parcours croise celui de son fils Jean-Baptiste CHAMBON plus organiste que facteur d'orgues. La cohérence chronologique, les registres paroissiaux ainsi que la profession"d'organiste", propre au fils, permettent de les distinguer.

• 8 octobre 1716, Niherne [Indre] : Jean-Baptiste CHAMBON, est baptisé le lendemain de sa naissance. Son père, Silvain est receveur au château de Serins ; sa mère se nomme Marie Glenet. Il a pour parrain le curé d'Argy, Messire Jean-Baptiste Bruslé. La marraine, Catherine Alliot fait partie des signataires.

• 23 février 1725, Villedieu-sur-Indre [Indre] : Sylvain Chambon, vivant maître minotier et époux de Marie Glénet, meurt prématurément. Il a environ 40 ans. Sa veuve se remarie le 5 août 1730.

• [1725-1735], Levroux [Indre] : La présence d'un parent, chanoine prébendé, permet d'avancer que le jeune Jean-Baptiste CHAMBON a reçu une formation d'enfant de chœur à la psallette de la collégiale Saint-Sylvain, située à quelques kilomètre de Villedieu et Niherne. A-t-il été reçu à l'âge habituel de sept ans ou après le décès prématuré de son père ? Cela resterait à documenter. À cette période l'organiste est Jean-Baptiste COURIOU, réputé connaître des éléments de la facture d'orgue. Aurait-il pris sous sa protection Jean-Baptiste ?

• [1735-1745], Levroux [?] : CHAMBON est-il clerc, apprenti auprès d'un facteur d'orgue ? Nous l'ignorons et ne retrouvons trace de lui qu'à son arrivée à La Rochelle.

• 5 août 1745, La Rochelle [Charente-Maritime] : Jean-Baptiste CHAMBON a quitté son Berry natal, parcouru plus de 250 kilomètres pour rejoindre La Rochelle et la mer où il change radicalement d'activité. Son acte de mariage avec Marie Anne Bouchet, une Rochelaise, précise qu'il est "marinier". Il semble s'être fondu dans le paysage local. Le père de la jeune mariée est employé dans les fermes du roi. Tous signent le registre.

• 17 septembre 1747, La Rochelle : Jean-Baptiste CHAMBON, que l'on identifie par le terme "Fils", vient au monde, est baptisé deux jours plus tard en présence de son grand-père maternel Jean Bouchet. CHAMBON "Père" est toujours "marin".

• 26 juillet 1748, La Rochelle : Un petit François, fils de J.B. CHAMBON et Marie Anne Bouchet, né la veille, est baptisé. Il ne survit que deux jours.

*** 1749 marque le retour de Jean-Baptiste CHAMBON en Bas-Berry d'où le facteur d'orgues va rayonner.

• 16 août 1749, Levroux : Lors du mariage entre Charles Pierre Delaune, tailleur d'habits, et Marie Caillaut, Jean-Baptiste CHAMBON père, officier de la marine, est témoin. Un autre Chambon est présent qui est prêtre chanoine de l'église Saint-Sylvain.

• 13 mai 1750, Levroux : Jean-Baptiste et Anne Bouchet ont un autre fils, baptisé paroisse Saint-Sylvain. Il s'agit de Jean Silvain qui a pour parrain le prêtre chanoine, Jean Chambon, et pour marraine Marie Catherine Vallois. Tous signent. Alors que le Berry est connu pour un faible taux d'alphabétisation au XVIIIe siècle, on remarque que les femmes citées maîtrisent l'écriture.

• Vers 1755 jusqu'à environ 1760, Poitiers [Vienne] : J. B. CHAMBON Père est facteur d'orgues à Poitiers d'où il organise son activité sans que l'on sache s'il reprend l'activité de Jacques Antoine GLOCKNER ou s'il a été l'un des compagnons du facteur parti s'installer à Saintes [Charente-Maritime].

• Février 1755-Avril 1771, Niort [Deux-Sèvres] : La fabrique de l'église paroissiale Notre-Dame décide de l'engager pour l'entretien de l'orgue et les réparations à venir à partir de la fin de l'année 1755, en remplacement de Jacques-Antoine GLOCKNER. Ce dernier a installé l'orgue vers 1745 et l'a entretenu jusqu'au début de 1755. Or, depuis 1753, GLOCKNER est installé à Saintes. Jean-Baptiste CHAMBON, lui succède à nouveau pour ce suivi de chantier, ce qui accréditerait un lien professionnel entre les deux hommes.

• 17 janvier 1759, Poitiers [Vienne] : Une délibération capitulaire de Saint-Pierre-le-Puellier note que Jean-Baptiste CHAMBON a réparé l'orgue. Une organiste, Marie Anne HUET, est engagée dès la fin des travaux, le 25 mai.

• 11 septembre 1760, Levroux : Le sieur Jean-Baptiste CHAMBON, facteur d'orgues, est parrain de Jean-Bpatiste Glenet, fils d'un tailleur d'habits de de Madeleine Pardessus. La marraine, Marie Catherine Vallois signe le registre avec le parrain.

• 1761-1762, Levroux : Jean-Baptiste CHAMBON toujours facteur d'orgues, est installé à Levroux d'où il rayonne. Il est chargé de l'entretien de l'orgue de la collégiale Saint-Sylvain. L'organiste en fonction est Jean-Baptiste COURIOU. Ce dernier tient tribune de 1726 à 1790, s'intéresse à la facture d'orgue, reçoit des facteurs. Il a probablement sympathisé avec CHAMBON.

• 2 juin 1761-1766, Bourges [Cher] : Par marché du 2 juin 1761, la fabrique de l'église paroissiale Saint-Pierre-le-Guillard recrute Jean-Baptiste CHAMBON, "facteur d'orgues à Levroux", afin d'y transférer l'ancien orgue de la Sainte-Chapelle de Bourges démolie, acquis pour la somme de 700 livres. Les travaux de remise en état doivent être terminés pour la Toussaint. 
• Mars 1762, un autre facteur d'orgues, Claude DESCHAMPS, effectue une expertise des travaux réalisés par CHAMBON et observe qu'ils n'ont pas été exécutés correctement. "Le clavier du grand orgue [est] non praticable par sa dureté" ou encore "le clavier de pédale [est] trop serré, en outre, point d'égalité dans les jeux". La fabrique demande alors à CHAMBON d'"honorer le contrat et faire les travaux afin de rendre l'orgue conforme à ce qui était prévu". Il doit le faire à ses frais, y compris ses frais de séjour : il loge à "l'auberge Saint-Jacques tenue par le sieur Brault".
• 18 août 1762, Levroux : Lorsque l'huissier de justice Charles Henault-Chevalier vient présenter la sentence concernant le litige entre CHAMBON et la fabrique de Saint-Pierre-le-Guillard, il remet le dossier à Madame Chambon, c'est-à-dire à Anne Bouchet.
• 29 septembre 1762 : L'orgue de Saint-Pierre-le-Guillard est reçu à l'exception du jeu de trompette. J.B. CHAMBON est défrayé de 400 livres. Son fils a contribué au chantier car CHAMBON demande que l'on remette à son fils [Jean-Baptiste] CHAMBON "le contenu de la marchandise" qu'il a achetée sur ordre du curé. Cette information est capitale dans le parcours croisé des deux hommes.
• 1763, Jean-Baptiste CHAMBON effectue à nouveau des travaux sur l'orgue pour lesquels il est payé 119 livres, puis en 1766 pour 115 livres. Après 1766, c'est Claude DESCHAMPS qui entretient l'orgue.

• [1763]-16 floréal an VIII [6 mai 1800], Rochefort : Jean Sylvain Chambon, fils cadet, s'installe à Rochefort où il se marie à deux reprises avant d'y terminer ses jours. Il fait carrière dans la marine où il est commis principal. Il est possible que sa présence à Rochefort ait incité sa famille à le rejoindre.

• 8 avril 1770, Niort : Jean-Baptiste CHAMBON, facteur d'orgue, porte sur les fonts baptismaux de l'église Notre-Dame la fille que la seconde épouse de l'organiste François LAVERGNE a mis au monde l'avant-veille.

• 15 novembre 1781, La Rochelle : Lorsque Anne Bouchet est inhumée paroisse Notre-Dame, le registre précise qu'elle est veuve de Jean-Baptiste CHAMBON facteur d'orgues. Sa date de décès se situe donc entre 1770 et 1781 sans qu'elle ait pu être documentée. Après son veuvage, Anne Bouchet semble avoir suivi son fils installé à La Rochelle où il est organiste chargé de l'entretien de son instrument.

Le parcours de Jean-Baptiste CHAMBON père, partagé entre La Rochelle et le centre de la France se révèle être celui d'un facteur d'orgues plus enclin aux réparations qu'aux grands chantiers, intervenant dans des églises de moyenne envergure. Des informations sur ses chantiers manquent encore. Il forme son fils Jean-Baptiste CHAMBON à la facture en l'initiant sur les chantiers, notamment celui de Bourges.

Mise à jour : 28 novembre 2022

Sources
Ad36/ BMS Levroux, St-Sylvain ; F-Ad17/ BMS La Rochelle, Notre-Dame ; F-Ad17/ BMS La Rochelle, St-Jean-du-Pérot ; F-Ad17/ NMD Rochefort ; F-Ad36/ BMS Levroux, Saint-Sylvain ; F-Ad36/ BMS Levroux, St-Sylvain ; F-Ad36/ BMS Villedieu, St-Sauveur ; F-Ad79/ 27 F 1 ; F-Ad79/ BMS Niort, Notre-Dame ; F-Ad79/ G SUP 4/43 ; F-Ad86/ G 1862 ; G. Bailly, "Les instruments de musique…", Cahiers d'archéologie et d'histoire du Berry, 1985 ; Les orgues du Berry. Inventaire national des orgues [...], 2003

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