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RODOLPHE, Jean Joseph (1730-1812)
État civil
NOM : RODOLPHE     Prénom(s) : Jean Joseph     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : RUDOLPH
Date(s) : 1730-10-14  / 1812-8-18
Notes biographiques

Né à Strasbourg, Jean Joseph RUDOLPH s'est fait surtout connaître à Paris, sous le nom de RODOLPHE, comme corniste. Mais il était également violoniste. Il semble avoir beaucoup voyagé dans sa jeunesse, jouant du violon à Bordeaux ou Montpellier, puis à Parme et Stuttgart, où il joue du cor. RODOLPHE connaît le succès comme corniste au Concert spirituel de 1764 à 1779. Reçu entre temps à la Musique du roi, à Versailles, pour le violon et pour le cor, il obtient sa retraite après seulement sept années d'exercice. Professeur de composition à l'École royale de chant créée en 1784, selon sa propre idée, d'après Fétis, RODOLPHE obtient ensuite une place de professeur de solfège au Conservatoire de 1798 à 1802. Fort du succès phénoménal de ses Solfèges, publiés pour la première fois en 1786, il ne souffre pas trop de sa retraite et s'éteint dix ans plus tard.

• 14 octobre 1730, Strasbourg : Jean Joseph, fils de Théodore Pierre RUDOLPH et Marie Anne Schwendemann, vient au monde. Il est baptisé le lendemain en l’église Saint-Louis, avec pour parrain Jean Frédéric Belling, bibliothécaire de la paroisse.

• 1737-1763 : D’abord élève de son père, dès 7 ans, il étudie le violon avec Jean Marie LECLAIR, avant d'avoir seize ans. Il se produit comme violoniste à Bordeaux et à Montpellier, puis se rend à Parme vers 1754, où, corniste au service du duc, il étudie le contrepoint avec Traetta, enfin dans l’orchestre du duc de Wurtemberg à Stuttgart vers 1760 auprès de Jomelli. Un portrait récemment passé en vente publique semble indiquer sa présence à Rome en 1759, mais l'existence d'un second portrait formant paire, représentant l'épouse du corniste, pose problème, puisque RODOLPHE n'est pas déclaré veuf lors de son mariage parisien, dix ans plus tard.

• 1763-après 1769, Paris : RODOLPHE est corniste dans l’orchestre du prince de Conti.
• 1764-1779, Paris : En 1764-1765, Jean Joseph RODOLPHE se produit dix fois au Concert spirituel, en interprétant des concertos pour cor, le plus souvent de sa composition. Sa première audition fait sensation : on n’a jamais entendu un cor sonner ainsi. En 1769, il y accompagne Marie FEL dans un air italien, où il "adoucit le cor de chasse comme une flûte" selon le Mercure. En 1779, son motet à grand chœur Lauda Jerusalem rencontre un succès critique mitigé.

• 23 mai 1769, Paris : En l'église Sainte-Marguerite, Jean Joseph RODLOPHE, musicien du prince de Conti, épouse Madeleine Salomée Strauss. Six ans plus tard, cette dernière dote la future épouse de NIHOUL d'une rente perpétuelle et le contrat indique l'absence de communauté de biens entre les époux RODOLPHE.

• 1771-1774, Versailles : Jean Joseph RODOLPHE fait partie des musiciens des Petits appartements du roi.

• 17 novembre 1773, Versailles : Pour le mariage du comte d’Artois, on donne son opéra ballet Isménor.

• 1774-1781, Versailles : Jean Joseph RODOLPHE est violon de la Musique du roi. à partir de 1777, il apparaît comme corniste dans l’État actuel, avec MOLIDOR et GELINEK, puis à la place de ce dernier dès l’édition de 1778. Le 12 mai 1782, RODOLPHE, "très malade par la suite de son service" est admis à la vétérance, avec une pension de 3 000 livres, à compter du 1er janvier précédent.

• 29 décembre 1777, Aix-en-Provence [Bouches-du-Rhône] : NIHOUL et RODOLPHE, de la Musique du roi et du Concert de la reine, se produisent en concert dans la salle de la Maison de ville.

• 14 mai 1778, Paris : Wolfgang Amadeus Mozart écrit à son père que RODOLPHE, "un très bon ami [qui] connaît à fond la Composition et écrit bien [lui] a proposé le poste d’organiste à Versailles".

• 1784-1792, Paris : RODOLPHE est professeur de composition à l’École royale de chant. Vers 1784, il enseigne également la composition à Victorine de Chastenay, qui l'évoque dans ses Mémoires. En 1785, le Traité d'accompagnement  de RODOLPHE est acheté pour les pages de la Musique du roi.

• 1785, Versailles : RODOLPHE, "premier Corps-de-Chasse de la Musique du Roi", apparaît dans les Tablettes de Renommée des musiciens, domicilié à Versailles. Cette publication n'est pas toujours exacte quant aux fonctions actuelles des musiciens quelle cite.

• 1786, Versailles : Plusieurs créanciers réclament le paiement de dettes importantes (1 145 livres pour fourniture de vin pendant quatre ans, 781 livres à un boulanger). Le ministre Breteuil envisage de saisir une partie de la pension et des appointements de RODOLPHE, mais ce dernier supplie de n’en rien faire, affirmant avoir remboursé depuis 5 ans 7 000 des 13 000 livres de dettes qu’il a accumulées.

• 1786, Paris : Jean Joseph RODOLPHE publie ses Solfèges divisés en deux parties : la première contenant la théorie de la musique ; la seconde, avec la basse et les gradations nécessaires pour parvenir aux difficultés. L'ouvrage connaît un énorme succès et plus de trente rééditions. Fétis , dans la notice qu'il consacre à RODOLPHE, livre une critique très dure de ce livre "médiocre", sans "logique, ni méthode", et au style "pitoyable".

• 1798-1802, Paris : RODOLPHE est professeur de solfège-hommes au Conservatoire de musique. Reçu en octobre 1798, il est touché par la réforme du 23 septembre 1802.

• 1799, Paris : Jean Joseph RODOLPHE publie La Théorie d'accompagnement et de composition, à l’usage des élèves de l'école nationale de musique, chez Naderman, ouvrage qui trouve encore moins grâce aux yeux de Fétis que les Solfèges.

• 18 août 1812, Paris : Jean Joseph RODOLPHE, artiste, âgé de 82 ans, natif de Strasbourg (Bas-Rhin), veuf de Madeleine Salomé Straussine [sic : Straussin est la féminisation germanique du nom Strauss], rend son dernier souffle à son domicile de la rue Jean Jacques Rousseau, n°17.

Mise à jour : 20 juin 2023

Sources
Affiches de Provence, 1777 ; Almanach de Versailles, 1775 ; Almanach de Versailles, 1776 ; Almanach de Versailles, 1777 ; Almanach de Versailles, 1778 ; Almanach de Versailles, 1779 ; Almanach de Versailles, 1780 ; Almanach de Versailles, 1781 ; Almanach de Versailles, 1782 ; C. Pierre, Histoire du Concert spirituel, 2000 ; Catalogue de vente Artcurial n°1797, 2010 ; F-Ad67/ B Strasbourg, St-Louis ; F-Ad75/ 5 Mi 1/1173 ; F-Ad75/ 5 Mi 1/2002 ; F-Ad78/ 1081445 ; F-Ad78/ 3 E 43/308 ; F-Ad78/ 3E 44/163 ; F-An/ MC/ET/LV/17 ; F-An/ O/1/3031 ; F-An/ O/1/3044, n°46 ; F-An/ O/1/3055, n°58 ; F-An/ O/1/3058, n°94-98 ; F-An/ O/1/3069, n°75 ; F-An/ O/1/686/3 ; F-An/ O/1/842, n°120 ; F-An/ O/1/842, n°172-174 ; F-An/ O/1/842, n°65 ; Fétis, Biographie universelle des musiciens, 1841 ; La Borde, Essai sur la musique ancienne et moderne, 1780 ; La Grandville, Le Conservatoire..., 2014 ; Mercure de France, avril 1779 ; Mercure de France, mai 1779 ; Tablettes de renommée des musiciens..., 1785 ; V. de Chastenay, Mémoires, I, 1896

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