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HÉLION, Pierre (1775-1852)
État civil
NOM : HÉLION     Prénom(s) : Pierre     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : ELION
Date(s) : 1775-9-18  / 1852-10-1
Notes biographiques

Pierre HÉLION naît à Neuvy-Saint-Sépulchre [Indre] où il passe sa vie. La bourgade, est excentrée au sud du département sur le chemin entre Bourges et Poitiers, arrosée par la Bouzane, affluent de la Creuse. Elle dénombre 1700 habitants environ en 1790, fut un lieu de pèlerinage recherché car elle abrite une collégiale édifiée au XIIème siècle sur le plan du Saint-Sépulcre de Jérusalem. Il s'agit d'une collégiale castrale dotée d'une rotonde. Elle posséda un orgue au XVIème siècle détruit par des voleurs dits les "six mille diables", qui massacrèrent  par la même occasion l'organiste Me JACQUES... À la veille de la Révolution, la paroisse est peu alphabétisée. Si Pierre HELION fait partie des quatre enfants de chœur, il attendra d'être "piéton", comprendre facteur, pour signer péniblement, lettre à lettre E L I O N. Sa biographie illustre la vie rurale de l'Indre.

• 19 septembre 1775, Neuvy-Saint-Sépulchre [Indre] : Pierre HÉLION, né la veille, fils de Silvain, tisserand et de Catherine Fraudet, est baptisé paroisse Saint-Etienne, l'une des deux paroisses de Neuvy avec Saint-Pierre. Parrain, marraine et père déclarent ne savoir signer, ce qui est une constante. La consultation des registres révèle que Silvain Hélion est également sacristain.

• 13 avril 1780, Neuvy-Saint-Sépulchre : Pierre HÉLION perd sa mère qui est inhumée dans le cimetière de Mouhers [Indre], à 4 km, "à cause de l'interdit de ceux de Saint-Pierre et de Saint-Etienne". Elle était l'épouse d'Hélion, tisserand, en toile et avait environ 50 ans. Le jeune Pierre est donc orphelin de mère à cinq ans.

• [1780]-1790, Neuvy-Saint-Sépulchre : Pierre HÉLION est-il reçu enfant de chœur de la collégiale Saint-Jacques-le-Majeur à cette date ? ou selon l'usage autour de sept ans ? Peu d'informations sont connues sur le fonctionnement de la maîtrise. Le registre capitulaire G 169 indique "50 livres de gages versés au maître, outre sa prébende, ainsi que 30 livres pour l'entretien des enfants, tant pour les habits que pour les autres choses nécessaires". Les montants indiquent qu'il ne s'agit vraisemblablement pas d'une maîtrise mais plutôt de la formation d'enfants au processus cérémoniel.

En 1790, l'effectif cantoral de la collégiale Saint-Jacques-le-Majeur est limité à deux chantres, Jean PETIT et Alexis MONDAIN ainsi que quatre enfants de chœur, Pierre CAMUSSilvain CHAVARIN, Pierre HELION et Silvain RICAPET placés sous la responsabilité d'un maître prébendé, probablement l'un des chanoines du chapitre.

• [1791], Neuvy-Saint-Sépulchre : Pierre CAMUS et Pierre HÉLION, enfants de chœur, adressent une de demande de gratification au directoire du département de l'Indre.

• 12 janvier 1792, Châteauroux : Après lecture faite de la requête des deux enfants de chœur du ci-devant chapitre de Neuvy, le directoire accorde à chacun des exposants une gratification de 12 livres qui sera versée par le receveur du district de La Châtre [Indre]. Silvain CHAVARIN et Silvain RICAPET reçoivent pour leur part 36 livres chacun.

• 22 nivôse an IV [12 janvier 1796], Neuvy-Saint-Sépulchre : Pierre HÉLION, devenu tisserand comme son père, épouse Jeanne Bideau, domestique. Le père de Jeanne étant décédé, seule sa mère, Marie Delaveau, et son beau-père Joseph Jessé, l'entourent. La famille Hélion est représentée par Silvain et Jean, vacher. L'officier d'état-civil est seul à signer l'acte.

• 1796-1811, Neuvy-Saint-Sépulchre : Sept naissances se succèdent chez les HÉLION, la première dès le 21 juin, soit cinq mois après le mariage. Il s'agit d'un garçon à qui est attribué le prénom de son aïeul paternel, Silvain. Les parrains-marraines sont journalier, "camelotier" ou de la famille à l'exception en 1802 de Nicolas Doucerin huissier. Pierre HÉLION est tisserand jusqu'en 1800, puis alternativement journalier, portillon et enfin "piéton" (facteur) à partir de 1811, sa profession principale. On ne remarque que deux décès, l'un de Pierre, âgé de cinq ans en 1802, l'autre d'une petite Marie à trois ans environ en 1814.

• 26 octobre 1807, Neuvy-Saint-Sépulchre : Pierre CAMUS, drapier demeurant à Neuvy, épouse Jeanne Hélion, née le 12 novembre 1787, fille mineure de Silvain Hélion. Jeanne se trouve née du troisième lit de Silvain Hélion ; elle est la demi-sœur de Pierre HÉLION, ex enfant de chœur, issu lui même du remariage de son père. Le milieu est endogène, les familles se croisent, et, dans le cas présent, en présence de deux ex enfants de chœur.

• 6 mars 1813, Neuvy-Saint-Sépulchre : Jean Hélion, déclare le décès de sa nièce Jeanne Bidaud, accompagné de Joseph Jessé, beau-père. Ils sont tous deux propriétaires. HÉLION est cité comme "piéton" de Neuvy.

• 24 mai 1814, Neuvy-Saint-Sépulchre : Pierre HÉLION, piéton de Neuvy, se remarie avec Elizabeth Doré, également veuve. Leurs pères respectifs étaient tisserands en toile ; les témoins sont Jean Hélion, ex propriétaire devenu "bladier", i.e, grainetier, et Paul Courtaud, qui sont seuls à signer avec HÉLION.

• 1815-1827, Neuvy-Saint-Sépulchre : L'union est suivie de quatre naissances dont un décès. Pierre HÉLION est "piéton" et signe les actes de naissance, lettre à lettre, formant maladroitement ses bâtons.

• 1823-1834, Neuvy-Saint-Sépulchre : Lorsque les enfants Hélion du premier lit se marient, Pierre HÉLION est toujours "piéton", un titre qui évolue au fil des années pour devenir "facteur rural" à partir de 1832.

• 1er octobre 1852, Neuvy-Saint-Sépulchre : Deux fils de Pierre HÉLION, Blaise, devenu facteur rural probablement à la suite de son père, ainsi que Gabriel, menuisier, déclarent le décès de leur père. Ils sont l'un et l'autre d'un lit différent. L'acte reprend l'état-civil de Pierre HÉLION en précisant son dernier métier : fossoyeur. En ce qui concerne la signature de l'acte, seul Gabriel est apte à le faire.

• 19 novembre 1868, Neuvy-Saint-Sépulchre : Gabriel Hélion comparaît de nouveau devant l'officier d'état-civil pour déclarer le décès de sa mère, Elizabeth Doré, veuve deux fois, je Jean Laveau et de Pierre HÉLION, décédée la veille en son domicile. Gabriel est accompagné d'Antoine Hélion, voisin et ami de la défunte. Les deux hommes signent.

Si le parcours de Pierre HÉLION commence comme celui d'un enfant de chœur, sa biographie nous entraîne loin de la musique. Puisque nous sommes dans le pays de la Creuse, non loin de Nohant, osons un anachronisme avec George Sand qui a valorisé ce terroir avec sensibilité et talent. Pierre HÉLION pourrait faire partie de sa galerie de portraits.

Mise à jour : 2 décembre 2022

Sources
F-Ad36/ BMS Neuvy-St-Sépulchre, St-Etienne ; F-Ad36/ L 11 ; F-Ad36/ NMD Neuvy-St-Sépulchre

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