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VICOMTE, François (1716-1795)
État civil
NOM : VICOMTE     Prénom(s) : François     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : VICOMPTE
VICONTE
Date(s) : 1716-11-26   / 1795-12-5 
Notes biographiques

François VICOMTE traverse le XVIIIe siècle à Bourges, passant de la Sainte-Chapelle au chapitre de la collégiale du Château, mais ponctuant ce séjour d'une étape dont on ignore la durée à Issoudun [Indre]. En 1790, son activité musicale doit être réduite du fait de ses infirmités, mais il fait toujours partie de l'effectif de la collégiale Saint-Austrégésile du Château, à Bourges.

• 26 novembre 1716, Bourges [Cher] : François VICOMTE est baptisé en la paroisse Saint-Pierre-le-Guillard. Il est fils de Simon Vicomte, menuisier, et de Françoise Coisard/Couffard. Ses parents se sont mariés paroisse Notre-Dame-de-Fourchaud à Bourges mais résident paroisse Saint-Pierre-le-Guillard.

• 26 novembre 1723, Bourges : François VICOMTE est reçu enfant de chœur à la Sainte-Chapelle. Ses parents ne fournissent pas de robe à l'entrée de leur enfant, contrairement à l'usage. Sa réception à la maîtrise a lieu exactement à l'âge le plus fréquemment observé : 7 ans.

• Septembre 1732 : La mère de François VICOMTE garde son fils malade chez elle.

• 10 janvier 1738 : Après 14 ans de service, il obtient, dès sa sortie des aubes, la vicairie de BENOIST conférée par le chapitre de la Sainte-Chapelle.

• 20 octobre 1747, Bourges : François VICOMTE est "vicaire de la Sainte-Chapelle" lorsqu'il est témoin de la sépulture de son père.

• [1757], Bourges : François VICOMTE occupe cette place de vicaire à la Sainte-Chapelle probablement jusqu'à la fermeture du chapitre en 1757.

• Que fait-il entre 1757 et 1759 ? A-t-il été tout de suite recruté à Issoudun après la disparition de la Sainte-Chapelle de Bourges ? Cela reste à éclairer.

• [1759-1762], Issoudun [Indre] : François VICOMTE est "maître de musique de la collégiale Saint-Cyr d'Issoudun", et signe, paré de ce titre, comme témoin à l'occasion de mariages à Saint-Florent et Issoudun. Il semble résider dans cette dernière ville depuis 1759 – il y est témoin d'une inhumation en avril, sans titre ni fonction –, et il y reste au moins jusqu'en juillet 1762, où on le qualifie de clerc lors d'une inhumation. Les registres capitulaires sont lacunaires, cependant il semble avoir eu un successeur attesté bénéficier et... maître de psallette dès 1761 en la personne de Pierre JUBERT.

• Que fait-il entre 1762 et 1766 ? Est-il toujours maître à Issoudun ? L'enquête sur les églises de l'Indre est en cours... et le dira peut-être.
Il semble de retour à Bourges en janvier 1767. Le 13 janvier 1767, il est en effet témoin d'un mariage à Saint-Jean-le-Vieil, affecté du seul titre "ancien bénéficier de la Sainte-Chapelle".

• 1768, Bourges : François VICOMTE est reçu comme gagiste de la collégiale Saint-Austrégésile du Château (encore appelée Saint-Outrille, ou collégiale du Château de Bourges). Il a alors environ 52 ans : le passage d'un poste de maître à un poste de gagiste correspond-il à une volonté de pré-retraite ?

• 13 avril 1774, Bourges : Les sieurs JOUHANNET, VICOMTE et RENOUARD, bénéficiers de l'église de Bourges, signent comme témoins dans un acte de la paroisse Saint-Pierre-le-Puellier.

1790, Bourges : François VICOMTE est toujours chantre gagiste de la collégiale Saint-Austrégésile du Château, en compagnie de deux autre clercs tonsurés, Jean GALLIEN et François-Toussaint SOUMARD, et d'un laïc marié, Jacques SIFFLET. Mais VICOMTE ne s'occupe plus de la sacristie et son collègue GALLIEN déclare en être chargé à sa place.
• 3 octobre 1790 : La déclaration des charges du chapitre du Château mentionne "quatre gagistes qui ont chacun 300 livres par an, y compris le casuel". Parmi eux, on relève "François VICOMTE, clerc tonsuré, ancien bénéficier de la sainte-chapelle, habitué dans leur église depuis 22 ans, âgé de 74 ans, et très infirme actuellement". Il est en même temps l'un des 31 membres de la communauté des vicaires de la cathédrale de Bourges, ce qui lui donne droit annuellement à une portion de 116 livres. Le chapitre déclare qu'il est "coutre" et qu'il perçoit un revenu de 475 livres (dont l'essentiel provient de sa pension de la Sainte-Chapelle, 360 livres, les 115 ou 116 livres restantes étant issues de la mense capitulaire, et assises sur son titre de "coutre"). Cette pension issue de la Sainte-Chapelle supprimée en 1757 lui est due par le chapitre cathédral, de même qu'aux autres anciens membres des haut et bas chœurs de la Sainte-Chapelle, "MM. les anciens chanoines, chapelains et vicaires lesquelles s'éteindront à leur mort".
• 15 octobre 1790 : Le nom de VICOMTE figure dans le "relevé des impositions ordinaires sur Messieurs de l'église de Bourges pour l'année 1790", à hauteur d'une livre. Il réside paroisse Saint-Jean-le-Vieil.
• 18 novembre 1790 : L'administration examine une supplique de François VICOMTE qui confirme les éléments déjà connus mais en précise d'autres. Âgé de 74 ans, infirme et paralytique, il demeure paroisse Saint-Jean-le-Vieil à Bourges. Il est bénéficier de l'ancien chapitre de la Sainte-Chapelle du palais royal de Bourges. Ses revenus sont composés d'une pension reçue à ce titre de 360 livres, du revenu de plusieurs vicairies (Loquines, Crocherioux, Tarepins et Saint-Martin) fondées dans l'église de Dun-le-Roi, affermées par bail du 10 novembre 1786 (80 lt), la vicairie de Saint-Jean en l'église de Saint-Pierre-le-Guillard à Bourges, affermée par bail le 28 novembre 1786 (30 lt), revenus dont il se trouve privé. On constate que ses gages à Saint-Austrégésile du Château ne représentaient finalement qu'une part minime de ses revenus globaux...
• En qualité d'anciens chapelains de la Sainte-Chapelle de Bourges, LEMAIRE, BOIRE, TREMEAU et VICOMTE jouissaient chacun d'une maison, indépendamment de leur traitement. Ils continuent à l'occuper après 1790, sauf Pierre LEMAIRE, dont le bien a été vendu par erreur.

• 26 janvier 1791, Bourges : François VICOMTE, "cy devant bénéficier" figure dans le registre du don patriotique sous le no 136, pour 3 livres.
• 1er juillet 1791 : VICOMTE adresse une demande de pension au district de Bourges. Il se dit infirme, attaché à l'église de Bourges depuis 68 ans, d'abord comme enfant de chœur puis comme musicien et bénéficier. Il a "refusé de souscrire à la coalition des prêtres insermentés". Il déclare qu'avant la Révolution ses revenus s'élevaient à 680 lt au total : il retirait des revenus de quatre bénéfices (120 livres), une pension liée à la Sainte-Chapelle (360 livres) et la jouissance d'une maison attachée à un demi-bénéfice (200 "francs"). Il ne mentionne pas les gages de 300 livres reçus de la collégiale du Château, ce qui paraît étonnant. Il fait une réclamation qui débouche sur l'attribution d'une gratification de 300 livres, qu'il ne perçoit que partiellement, le trimestre d'octobre ne lui ayant pas été réglé.
Le district a fixé son traitement à 477 lt, ce qui conduit VICOMTE, estimant qu'il est insuffisant, à adresser une nouvelle réclamation [en l'an IV]. Il déclare avoir 76 ans. La maison qu'il occupait ayant été vendue, le directoire lui accorde 157 livres.

• Juillet et octobre 1792 : En qualité de ci-devant bénéficier, il touche pour chaque trimestre 158 livres de traitement, soit 632 livres par an.

• 27 juin 1793 : L'administration arrête que le préposé de la régie est autorisé à fournir un logement au citoyen VICOMTE dans la maison occupée par le citoyen BOIRE.

• 7 pluviôse an II [26 janvier 1794], Bourges : François VICOMTE, 77 ans, épouse Marie Moreau, 38 ans. Son métier n'est pas précisé. Il demeure rue Moyenne, section de la Montagne. La jeune femme semble être une migrante venue de la Creuse, où son père était maréchal. Était-elle la servante du vieil homme, à laquelle il aurait voulu assurer une sécurité pour l'avenir ? Les témoins et signataires sont nombreux autour du couple, parmi lesquels on remarque le musicien Sigismond Louis MACKER, devenu "commissaire officier chargé de la police et surveillance des prisonniers de guerre", et Perpétue Gaultier [sic, pour Vautier], son épouse.

• 14 frimaire an IV [5 décembre 1795], Bourges : François VICOMTE décède à l'âge de 79 ans, "en sa demeure sis rue dieu d'amour section d'auron". Dans l'acte, il est dit "pensionnaire de l'État". La mention "ex-prêtre" d'abord écrite, a été rayée.

Mise à jour : 17 janvier 2023

Sources
F-Ad18/ 1 L 198 ; F-Ad18/ 1 L 632 ; F-Ad18/ 1 L 633 ; F-Ad18/ 1 L 634 ; F-Ad18/ 1 L 635 ; F-Ad18/ 1 L 638 ; F-Ad18/ 1 L 830 ; F-Ad18/ 13 G 190 ; F-Ad18/ 3 E 307, vue 158/311 ; F-Ad18/ BMS Bourges, ND-de-Montermoyen ; F-Ad18/ BMS Bourges, Saint-Jean-le-Vieil ; F-Ad18/ BMS Bourges, Saint-Pierre-le-Guillard ; F-Ad18/ BMS Bourges, St-Pierre-le-Guillard ; F-Ad18/ BMS Bourges, St-Pierre-le-Puellier  ; F-Ad18/ GG 95 ; F-Ad18/ NMD Bourges ; F-Ad18/ Q 281 ; F-Ad36/ BMS Issoudun, Saint-Cyr ; F-Ad36/ GG 97 1760 ; M.-R. Renon, Cahiers d'archéologie et d'histoire du Berry, 2007  ; M.-R. Renon, La musique à la Sainte-Chapelle de Bourges [...], sd. ; M.-R. Renon, La musique à la Sainte-Chapelle de Bourges au XVIIIe siècle, s.d.

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