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SCHNEIDER, Joseph (1753-1810)
État civil
NOM : SCHNEIDER     Prénom(s) : Joseph     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : SCHNAIDER
Date(s) : 1753-7-14  / 1810-11-26
Notes biographiques

Avant la Révolution, Joseph SCHNEIDER (1753-1810) gagne sa vie comme ouvrier ou homme de peine, même s'il a occupé pendant quelques années les fonctions, probablement peu lucratives, de sacristain chez les dominicaines de Sainte-Marguerite, à Strasbourg [Bas-Rhin]. En 1791, ce partisan de la Constitution civile du clergé trouve un emploi de chantre et de maître des enfants de chœur à Saint-Pierre-le-Jeune, importante église paroissiale de la ville. En 1793, il devient instituteur du village de Still [Bas-Rhin], mais ses opinions républicaines déplaisent aux habitants du lieu qui, à force de harcèlement, finissent par obtenir son départ. Il termine ses jours à Strasbourg sous l'Empire.

• 14 juillet 1753, Mertzwiller [Bas-Rhin] : Joseph SCHNEIDER, fils de Joseph Schneider, bourgeois et journalier (qualifié d'employé des douanes en 1810), et de Barbe Sultzmann sa femme, vient au monde.

• 3 août 1778, Strasbourg [Bas-Rhin] : Joseph SCHNEIDER, originaire de Mertzwiller en ce diocèse, depuis quelques années sacristain de l'église des dominicaines de Sainte-Marguerite, demeurant sur la paroisse Saint-Louis, épouse en la paroisse Saint-Marc-Saint-Jean Marie Anne Baumgartner, fille légitime de François Baumgartner et de Catherine Graff.

• 7 août 1779, Strasbourg : Leur fille Marie Rose Schneider vient au monde. L'acte de baptême ne mentionne pas la profession du père.

• 2 juillet 1784, Strasbourg : Son fils Dominique Léon Schneider, né le jour même, est baptisé à Saint-Laurent. La profession du père est encore passée sous silence.

• 21 novembre 1785, Strasbourg : Le chapitre de la cathédrale accorde la somme de 6 florins (12 livres) à un dénommé SCHNEIDER (très probablement Joseph), chantre, pour gratification. Peut-être a-t-il été convié comme chantre supplétif à l'occasion d'une fête solennelle.

• 6 septembre 1786, Strasbourg : Jeanne Catherine Schneider, fille de Joseph SCHNEIDER, homme de peine ("operarii"), et de Marie Anne Baumgartner, est baptisée à Saint-Laurent. 

• 15 avril 1791, Strasbourg : Joseph SCHNEIDER devient chantre de la paroisse Saint-Pierre-le-Jeune. Le directeur du chant de la cathédrale, Nicolas GAUDRON dit MARTIN, le présente ainsi : "Cytoyen de cette ville, voix faible, mais sçachant passablement son chant, il a été desiré et proposé par Mr Viart, curé de sa paroisse".

• 6 février 1792, Strasbourg : Un arrêté du Département indique que le sieur SCHNEIDER, chantre à Saint-Pierre-le-Jeune, touche 540 livres de gages par an. Ce document précise aussi que "celui chargé de l'instruction des enfans de chœur", non nommé, recevra 50 livres à l'année.
• 23 avril 1792, Strasbourg : Joseph SCHNEIDER, chantre à Saint-Pierre-le-Jeune, expose au procureur général de la commune qu'il a remis il y a environ un mois une requête signée du curé et du préposé laïc de cette église aux administrateurs du directoire du District dans laquelle il demande la solde "pour les onze mois passés que ces Messieurs ont déjà décrété à raison de cinquante livres par an, pour un chantre de chaque paroisse qui instruit les enfans de chœur". On lui a assuré que la municipalité porterait sur l'état de Saint-Pierre-le-Jeune la somme de 45 livres 16 sols 8 deniers à son bénéfice pour ce travail, et tous les mois ensuite celle de 4 livres 3 sols 4 deniers. Il demande que cette promesse ne soit pas oubliée.
• 28 août 1792, Strasbourg : SCHNEIDER écrit aux administrateurs du Département sur le même sujet. Il se plaint d'être ignoré par le procureur général de la commune. Il trouve "affligeant, pour un citoyen, de se voire méprisé de cette sorte par un officier municipal". Se présentant comme un honnête citoyen chargé de l'entretien de cinq petits enfants, qu'il est obligé de nourrir avec ses appointements de chantre de 540 livres, "qui ne valent qu'à peu près 320# en argent à cause du malheureux agiotage", il réclame qu'on lui rende justice en ordonnant que "sous peu de tems", il lui soit payé les 45 livres 16 sols 8 deniers qui lui sont dus et dont il a grand besoin "car il a deux enfans malades". Il souhaite aussi que l'on abaisse le montant de sa contribution mobilière, qui devrait être de 21 livres d'après ses calculs et non de 33 livres. La réclamation de SCHNEIDER concernant l'instruction des enfants de chœur semble finalement avoir été entendue, car sur un état des chantres et musiciens de la ville de mai 1792, son nom a été ajouté après coup au-dessus de celui de NEUMEYER, désigné (fictivement ?) pour remplir cette tâche. Il touche pour cela 4 livres 3 sols 4 deniers par mois.

• 21 mars 1793, Strasbourg : Le citoyen SCHNEIDER, chantre à la paroisse Saint-Pierre-le-Jeune, sur le point de quitter la ville "pour s'établir au village de Still [Bas-Rhin] où il a été reçu maître d'école", demande un certificat de bonne conduite à la municipalité. Il présente des certificats des citoyens Clermont, directeur général des postes de l'armée des Vosges et ci-devant contrôleur au bureau des postes de Strasbourg, auquel SCHNEIDER était autrefois attaché en qualité de facteur, et Vyart, curé de la paroisse. Le corps municipal lui accorde un certificat conforme aux deux témoignages.

• 3 septembre 1796, Still : L'officier d'état civil enregistre la naissance d'Antoine Schneider, fils de Joseph SCHNEIDER, instituteur primaire, et d'Anne Marie Baumgartner.

• 23 novembre 1797, Strasbourg : L'administration départementale désigne le citoyen Lehn, de Rosheim, pour enquêter sur des faits dénoncés par Joseph SCHNEIDER, instituteur à Still, qui rapporte que les paysans du lieu vont jusqu'à "faire sonner le tocsin pour convoquer les citoyens à se défaire de l'instituteur patriote", à savoir lui, afin de lui substituer "un sujet gangrené de fanatisme" ayant précédemment occupé le poste. 
• 20 janvier 1798, Strasbourg : Dans son arrêté, l'administration centrale rejette les accusations portées par les habitants de Still contre SCHNEIDER, qui se serait montré négligent dans l'exercice de ses fonctions. Pour elle, ces griefs ne sont que des prétextes dont se couvre "un fanatisme persécuteur". L'instituteur subit des vexations surtout "depuis qu'il a réclamé le presbytère que la loi lui accorde et qui avait été illégalement loué jusqu'ici à la nièce du curé déporté". En conséquence, l'administration cantonale de Molsheim et l'agent de Still devront veiller à la sécurité de la personne et des biens de SCHNEIDER et faire traduire sur-le-champ devant les tribunaux les citoyens qui oseront le troubler dans ses "intéressantes fonctions".
• 9 février 1798, Strasbourg : Le Département, qui a reçu de nouvelles accusations contre l'instituteur (un rapport de l'agent et de l'adjoint du village et une déclaration de plus de 80 habitants "constatant que l'inconduite de Schneider est la seule cause que leurs enfants ne fréquentent pas l'école primaire"), renvoie les pièces du dossier "à l'examen du jury d'instruction dont dépend le canton de Molsheim". 

• 26 novembre 1810, Strasbourg : Joseph SCHNEIDER, instituteur, époux de Marie Baumgartner, meurt d'hydropisie à l'hospice civil à l'âge de 57 ans.

Mise à jour : 9 janvier 2021

Sources
F-Ad67/ 3 E 291/2 ; F-Ad67/ 6 L 110 ; F-Ad67/ B Strasbourg / St-Laurent ; F-Ad67/ B Strasbourg / St-Marc ; F-Ad67/ D Strasbourg ; F-Ad67/ G 3206 ; F-Ad67/ M Strasbourg / St-Marc ; F-Ad67/ N Still ; F-AmStrasbourg/ 1 MW 141 ; F-AmStrasbourg/ 3 MW 23 ; R. Reuss, "Notes sur l’instruction primaire en Alsace pendant la Révolution", 1909

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