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ROSÉ, Pierre Michel (1737-1814)
État civil
NOM : ROSÉ     Prénom(s) : Pierre Michel     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : ROSE
ROZE
ROZAY
Date(s) : 1737-1-10  / 1814-1-22 
Notes biographiques

Pierre Michel ROSÉ fait partie de ces musiciens sur lesquels l'enquête Muséfrem a rassemblé une documentation extraordinairement riche. Son cas montre bien la mobilité des hommes de la musique : nanti de son seul bagage musical, il traverse la France du nord au sud et termine sa vie à Montpellier.

• 10 janvier 1737, Paris : Pierre Michel ROSÉ naît paroisse Saint-Germain l'Auxerrois à Paris. Il est baptisé le 12 janvier. Son père, Pierre ROSÉ, est chantre au service de la collégiale Saint-Nicolas du Louvre.

• [À partir d'environ 1744] et jusqu'à avant octobre 1753, Paris ? : Il exerce la fonction d'enfant de chœur, on ignore où, probablement dans une maîtrise parisienne.

• 12 octobre 1753-7 février 1755, Paris : Pierre Michel ROSÉ est chantre laïc de l’église paroissiale Saint-Germain-le-Vieux. Il touche les "gages ordinaires". S’étant retiré, il est remplacé par Jean CHARPENTIER.

• 26 mai 1755, Paris : Il épouse paroisse Saint-Leu-Saint-Gilles Anne Antoinette Gaudin.
• 18 octobre 1755, Orléans : Le chapitre de la cathédrale Sainte-Croix reçoit pour musicien chantant la basse contre Pierre Michel ROSÉ, du diocèse de Paris. Il aura des gages de 11 livres / semaines, soit 572 l/ an. Le maître de musique est alors André HATTON.

• [Avant 1763], Rouen , Lyon, Bordeaux, Paris : En tant que basse taille récitante, il exerce dans les "premières cathédralles" de France. Vers 1761 il réside à Paris, paroisse Saint-Leu-Saint-Gilles, où est inhumée sa première épouse, Anne Antoinette Gaudin.

• 13 juillet 1762, Reims : En compagnie de Henri PIERRE, musicien à la cathédrale Notre-Dame, il signe comme témoin au mariage de Jean-Baptiste Doulet paroisse Saint-Michel. Pierre Michel est très probablement en poste lui aussi à la cathédrale à ce moment-là.

• 22 avril 1763, Beauvais : Reçu comme musicien de la cathédrale Saint-Pierre avec 600 livres par an et le pain du chapitre, il se fixe pour un temps à Beauvais.
• 7 septembre 1763, Beauvais : Le chapitre lui avance 150 livres contre remboursement mensuel de 12 livres.
• Le 22 septembre 1763, lorsqu'il épouse Françoise Melique, il est musicien de la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais et y réside depuis six mois. Signent à ce nouveau mariage Pierre ROSÉ, le père de Pierre Michel, BRUYANT, serpent de la cathédrale, son ami, le frère de l'épouse, Antoine MELIQUE, également musicien de la cathédrale, et Jacques MARCHAND, chantre de la paroisse. ROSÉ est toujours musicien de la cathédrale lors du baptême de leur première fille, Françoise Victoire, le 5 juillet 1764. Le parrain est Nicolas D'Aigueville de Marigny, bourgeois de Paris, qui laisse une belle signature sur l'acte de baptême.
• 23 novembre 1763, Beauvais : Il est mis à dix livres d'amende pour avoir insulté un haut-vicaire.

• 27 avril 1764, Beauvais : "Requête d’un musicien". Il demande qu'on lui prélève seulement six livres par mois afin de rembourser 78 livres, somme restant à payer d'une avance de 150 livres accordée le 19 juillet 1763 [en fait probablement celle qui  été enregistrée sur le registre capitulaire le 7 septembre ].

• 1er juin 1764, Beauvais : Le chapitre lui inflige une amende de 24 sols pour avoir été insolent alors qu'il chantait un motet le jour de la fête de l'Ascension.
• 10 septembre 1764, Beauvais : "Plainte d’un musicien". ROSÉ refuse d'obéir et il est convoqué devant le doyen afin d'être rappelé à ses devoir de révérence et d'obéissance tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du chœur.
• 19 novembre 1764, Beauvais  : "Plainte d'un musicien contre promoteur" du chapitre lit-on dans la marge du registre. Pierre Michel ROSÉ récuse l'autorité de celui qui le sanctionne pour ses manquements ; c'est une démarche peu fréquente et on ne voit pas comment les chanoines peuvent tolérer ce comportement provocateur.

• 30 janvier 1765, Beauvais : ROSÉ demande au chapitre une avance sur gages de 80 livres, peut-être pour financer son futur départ.

• 3 août 1765, Lille [Nord] : « Messieurs assemblés per singulos ont confirmé ce jourd'huy la résolution prise le 1er août dernier dans leur assemblée de recevoir en qualité de vicaire musicien en leur Chœur Pierre Michel Rosé sur le pied de vingt patars par jour payables par la maison des clercs a condition qu'il produira dans peu un certificat de bonne vie et mœurs" lit-on dans le registre capitulaire des chanoines de la riche collégiale Saint-Pierre. A seize patars la livre de France, ses revenus annuels s'élèvent à environ 456 livres. Le 18 octobre suivant, il reçoit un louis de gratification afin de couvrir ses frais de voyage.

• 28 novembre 1766, Lille : Le chapitre lui octroie 48 livres de gratification.

• 24 avril 1767, Lille : La compagnie ordonne de lui verser quatre louis d'avance sur ses gages à rembourser en six mois à commencer du 23 mai prochain.
 • 15 juin 1767, Lille : « Messieurs ont accordé  a pierre Michel Rosé vicaire musicien de leur Eglise un temoignage de bonne mœurs et assiduité aux services divins". ROSÉ quitte peu après la Flandre, on ne sait s'il a remboursé le chapitre mais il n'est pas parti subrepticement.

• Avant décembre 1767-après avril 1771, Reims : De retour dans la ville où il était déjà passé durant la période où il vicariait, Pierre Michel ROSÉ est musicien de la cathédrale Notre-Dame. Son fils Michel Jean-Pierre y est baptisé le 27 décembre 1767. Le parrain est Jean Claude MALLET, musicien de la cathédrale. Deux ans plus tard, toujours en poste, il signe au baptême de sa fille Michelle Marie Françoise, célébré par Henri HARDOUIN, maître de musique de la cathédrale, et dont le parrain est François MORIA, premier violon du Concert de Reims. Comme à Beauvais, il cultive des relations dans le monde musical de la ville.

• 8 août 1770, Reims : Le bail d’une maison occupée ci-devant par la veuve d’Antoine Mention est accordé par les chanoines de la cathédrale Notre-Dame à Pierre ROSAY [sic], « subgravis vocis musico » [basse-taille]. Les 3 et 15 octobre de la même année, le chapitre lui avance une somme 240 livres qu’il remboursera 3 livres chaque semaine.

• 4 février 1771, Reims : Il reçoit de la compagnie une gratification de 36 livres.
• 26 avril 1771, Reims : c'est lui qui devient parrain, et sa femme marraine, d'une fille de Louis BOUCHER, attaché également à la musique de la cathédrale.

• 27 avril 1772, Reims : Il est remplacé par Stanislas NOBLEAUX, basse-taille, qui est reçu aux mêmes gages que lui. Depuis quand a-t-il quitté son service?

• 21 octobre 1777, Montpellier : Pierre Michel ROSÉ est reçu comme basse-taille à la chapelle de musique de la cathédrale Saint-Pierre de Montpellier à la place de REY avec 400 livres de gages annuellement. Il obtient en même temps une place de récitant aux États du Languedoc qui lui procure 224 livres annuelles en plus.

• 1er avril 1785 : Concert au bénéfice de Madame JULIEN et des Sieurs DUPUIS et ROSÉ dans la salle du Concert de Montpellier. Pierre Michel ROSÉ chante dans un grand fragment d'Iphigénie en Aulide de Christoph Willibald GLUCK, avec Antoine ou Jacques Antoine ARLABOSSE et Denis DUPUIS.

1790, Montpellier : Pierre Michel ROSÉ est toujours basse taille récitante et journallier de la chapelle de musique de la cathédrale Saint Pierre de Montpellier. Dans ses demandes il signale que c'est aux "grandes sollicitations de Monsieur Morel, alors chanoine, et plusieurs autres de ses confrères" qui lui font accorder "des appointemens pour la vie et de fournir à ses besoins s'il était malade, ainsy qu'une retraite à sa femme valétudinaire, si elle lui survivait", qu'il a décidé de rester à Montpellier et refusé des places qu'on lui offrait à Toulouse et à Bordeaux, "où il eut gagné d'avantage et économisé quelque chose", alors que l'emploi à la cathédrale et aux États lui semble "un sort médiocre". Il se voit lui-même presque à la fin de sa carrière, "sa voix, le seul bien qu'il eût dans le monde, s'affaiblissant avec les infirmités de son âge et une hernie qu'il a depuis sept ans".
En mai 1790, il signe la pétition collective des musiciens de la cathédrale de Montpellier à l'assemblée nationale.

• 26 janvier 1791 : Le directoire de département lui accorde un traitement en rente viagère de ses entiers gages, soit 400 livres annuelles.
• 29 octobre 1791 : Du fait que les services des musiciens de l'ancien chapitre ont continué depuis janvier 1791, ils reçoivent tous une rémunération en plus de leur pension pour les services extraordinaires. Pierre Michel ROSÉ, comme la plupart de ses collègues, touche 48 livres prises sur le budget prévu pour les frais du culte. 

• Mars 1792, Montpellier : Pierre Michel ROSÉ réclame le paiement de sa pension, qui a été réduite à la moitié, pour les deux premiers trimestres de l'année 1792. L'ordre de paiement est donné le 21 mars.
• 21 septembre 1792 : Le directoire du département de l'Hérault délibère sur sa demande et fixe à nouveau sa pension à 400 livres annuelles avec un supplément de 350 livres pour les sommes qu'il a déjà perçues depuis le 1er janvier 1791.

• 22 janvier 1814, Montpellier : Pierre Michel ROSÉ, "musicien", s'éteint à 77 ans dans la maison de la veuve Benoit, rue trésoriers de la Bourse, à Montpellier. Il était veuf d'une troisième épouse, Élisabeth Drolin.

Mise à jour : 27 septembre 2020

Sources
A. F. Cradock, "Journal, 1783-1786" (1896) ; Ad51/ 2E 534/ 117 ; F-Ad34 / L 2748 ; F-Ad34 / État civil en ligne ; F-Ad34/ L 2743 ; F-Ad34/ L 2841 ; F-Ad45/ 51 J 4 ; F-Ad51/ 2 G 645 ; F-Ad51/ 2E534/117 ; F-Ad51/ 2E534/118 ; F-Ad59/ 16G 495 ; F-Ad60/ 3E57/ 2 ; F-Ad60/ BMS Beauvais ; F-Ad60/ G 2475 ; F-Ad67/ G 3198 ; F-AmReims/ms, 1762-1763... ; F-An/ DXIX/090/742/32,80,81 ; F-An/ DXIX/090/742/81,13,76 ; F-An/ LL 739 ; F-Filae/ fonds Andriveau ; P. Taïeb, "Le concert de Reims (1749-1791)", Revue de Musicologie, 2007

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