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MEUNIER, Antoine (1769-1852)
État civil
NOM : MEUNIER     Prénom(s) : Antoine     Sexe : M
Date(s) : 1769-8-25  / 1852-5-23 
Notes biographiques

Parcours peu commun que celui d'Antoine MEUNIER, de la maîtrise de la cathédrale de Châlons, en Champagne, jusqu'aux stalles canoniales de la cathédrale de Reims. L'ancien enfant de chœur débute presque aussitôt après sa sortie des études, en 1787, au séminaire de Châlons, choisissant ainsi une carrière ecclésiastique non exclusive toutefois d'une pratique instrumentale en filigrane à la cathédrale. La suppression du culte remet tout en question et il opte alors pour un emploi dans l’administration préfectorale et pour le mariage. La mort de sa femme en 1813, et sans doute le contexte de la Restauration, le poussent à reprendre ses études interrompues. On le retrouve à Reims au début du règne de Charles X alors qu'il occupe des fonctions au secrétariat de l’archevêché. Il devient rapidement un homme de confiance pour le nouvel archevêque de Reims, Mgr de Latil, qui le fait bientôt entrer au chapitre de Notre-Dame.

• 25 août 1769, Trépail [Marne] : Antoine MEUNIER voit le jour dans ce village proche de Reims, dont l'une des activités économiques est le travail de la vigne. Il est le fils de Martin Meunier, cardeur de laine, et de Marie Joseph Sergent.
Il a pour parrain et marraine Antoine Meunier et son épouse Catherine Mallerot. Si la signature du parrain est aisée, celle du père est plus hésitante.

• 29 avril 1777, Châlons [-en-Champagne] [Marne] : Le greffier qui tient le registre capitulaire de  la cathédrale de Châlons,  prend note de la réception d'un enfant de chœur dont le prénom lui échappe - il l'a laissé en blanc - nommé MEUNIER, "né à Trépail". Le garçon doit son admission au renvoi de NOLLET qui, à la maîtrise depuis quelques années, "se trouve n'avoir ny voix ny talents", que les chanoines décident de remplacer.

• 21 décembre 1786, Châlons : Le Chapitre de Saint-Étienne délivre "un certificat de vie et mœurs et capacité" à MEUNIER, "l'ancien des enfants de chœur", pour "qu'il puisse se presenter a l'ordination prochaine à Rheims pour y recevoir la tonsure". En outre, les chanoines conviennent de lui payer ses frais de voyage jusqu'à l'église métropolitaine (environ 14 livres).

• 14 septembre 1787, Châlons : Le chapitre octroie à son "premier enfant de chœur [qui a] fini son tems" la récompense ordinaire de 150 livres, et l'habituelle somme de 40 livres destinée à l'habillement du maîtrisien sortant.

• 7 décembre 1789, Châlons : Le chapitre lui octroie un secours financier  "pour lui aider à payer le premier quartier de sa pension" au séminaire où il vient d'entrer.

• 1789-1790, Châlons : Selon le compte de fabrique, Antoine MEUNIER - séminariste dont la pension est payée par le chapitre -  a joué plusieurs fois du basson à la cathédrale, cela   lui vaut une gratification de 12 livres.
• 11 juin 1790, Châlons: Dans une lettre adressée au District par un interlocuteur dont le nom n'est pas précisé, on lit ceci :  "Sur les représentations faites par un de messieurs que Monseigneur l'évêque avoit accordé au commencement de l'année scholastique un tiers de pension gratuite dans son séminaire à M. Meunier ancien enfant de chœur de la cathédrale, à la considération de messieurs du chapitre qui avoient promis dès lors de payer le surplus jusqu'au premier avril et même de continuer cette œuvre de charité jusqu'à la fin de l'année si on ne les mettoit pas dans l'impossibilité de la faire, messieurs ont cru pouvoir ratifier de nouveau leur promesse et ont en conséquence autorisé messieurs les receveurs de la Communauté et des Obits à payer dans la proportion ordinaire a monsieur le procureur du Séminaire la somme de 175 livres étant persuadés qu'ils ne pourront être désaprouvés quelque soient les circonstances qui surviendront". 

• 16 avril 1791, Châlons : Adressé à la municipalité, le mémoire d'ANCEL, mentionne la participation d'un certain MEUNIER qui, avec plus de vingt autres musiciens, a participé à une messe et Te Deum en musique. Il doit être rétribué pour avoir joué du violoncelle durant la célébration qui s'est passée en l'église Notre-Dame.

• 12 juin 1793, Châlons : MEUNIER est témoin du mariage de l'ancien maître de musique de Saint-Étienne, Nicolas-Amon ANCEL.

• 15 juillet 1793, Châlons : Le conseil municipal prend connaissance d'une pétition "du citoyen Antoine MEUNIER par laquelle il expose qu'il a été employé pendant l'espace de dix-huit mois à l'éducation et instruction des [huit] enfants de chœur de la paroisse de Saint-Étienne de cette ville, qu'il a été chargé d'assister les curé et vicaire dans l'administration des sacrements. Que les paroissiens de Saint-Étienne par une délibération par eux prise dans le temps où l'administration des revenus de la fabrique etoit encore à leur disposition [27 avril 1792] avoient arrêté de lui accorder une indemnité qu'ils se proposent d'effectuer lorsqu'ils auroient touché les quatre pour cent de la vente des biens de la fabrique. Que partie des quatre pour cent dus à la fabrique de Saint-Étienne vient d'être payée ; qu'il s'adresse en conséquence au Conseil municipal chargé maintenant de sa régie des revenus des fabriques pour obtenir l'indemnité du temps qu'il a employé au service de la paroisse de Saint-Étienne". L'enquête a corroboré la durée du service de MEUNIER et la véracité de la délibération, par conséquent "le Conseil municipal arrête que le citoyen MEUNIER sera payé sur les revenus de la fabrique de Saint-Étienne de la somme de trois cents livre à laquelle il fixe l'indemnité qui lui est düe pour les dix-huit mois qu'il a employé au service de la dite fabrique". C'est ANCEL, "officier municipal commissaire chargé de l'administration des revenus de la fabrique Saint-Étienne" qui est chargé de lui remettre un mandat de cette somme de 300 livres.

• 13 octobre 1793, Châlons : Antoine MEUNIER qui est dit "commis à la municipalité", épouse Marie Thérèse Clauzet, fille d'un apothicaire châlonnais. Le beau-père de Nicolas-Amon ANCEL, est un de ses témoins. Antoine a alors 24 ans et demeure à Châlons rue de la Petite Étappe.

• 25 septembre 1794, Châlons : Leur fille Angélique vient au monde rue de la Vieille-Cloche. MEUNIER, toujours commis au bureau de la municipalité vient la déclarer en compagnie de ses beaux-parents. C'est apparemment le seul enfant qu'aura le couple. Angélique meurt célibataire à Reims, rue des Deux-Anges, le 21 décembre 1863 mais l'acte de décès ne précise par la profession paternelle.

• 23 juillet 1808, Châlons [-en-Champagne] : Antoine MEUNIER est l'un des témoins qui vient déclarer devant l'officier d' état civil, le décès de Claude Josse père de ses deux anciens condisciples de la maîtrise cathédrale : Memmie et Joseph Memmie. Dans cet acte de décès, ce déclarant qui est accompagné de François Josse (cousin du défunt), "ami du décédé" il est dit "chef de bureau a la préfecture". Il signe en ajoutant à son patronyme celui de son épouse Clauzet.

• 27 novembre 1813, Châlons [-en-Champagne] : Marie Thérèse Clauzet, épouse d'Antoine MEUNIER "employé dans les bureaux de la préfecture" de la Marne, décède en son domicile, rue de la Vieille cloche. Son époux semble ne pas être présent lors de la déclaration du décès.
• 15 février 1814, Châlons : Antoine MEUNIER, "employé à la préfecture" déclare le décès d'Anne Donjon, veuve de Claude Josse (père des frères Joseph-Rémy et Memmie, anciens enfants de chœur de la cathédrale).                                                                                                                                                                                                                                                  

• A une date et dans un lieu inconnus, peut-être Reims, MEUNIER retourne au séminaire et achève sa formation commencée dans ses jeunes années, il est ordonné prêtre.

• 1824, Reims : D'après l'Almanach du clergé de France, il est pro-secrétaire de l'archevêché de Reims, alors détenu par Mgr Jean Charles de Coucy. On relève également son nom parmi les membres de la Fabrique de la cathédrale Notre-Dame, "MEUNIER, "Prêtre, secrétaire" [du chapitre?].

• 1829, Reims : D'après l'Almanach du clergé de France pour l'année 1836-1837, MEUNIER est nommé chanoine titulaire du chapitre de la cathédrale Notre-Dame.

• 11 juillet 1830, Reims : L'archevêque Mgr Jean-Baptiste de Latil, en place depuis mai 1824, apprenant la prise d'Alger, ordonne que soit célébré un Te Deum et son mandement est publié par ordonnance signée de " Meunier, Ch. Sec".

• [1830-1836]  : "Le vicaire général, l'abbé Gros, envoyait les comptes de dépenses faites pour le diocèse, comptes établis avec l'aide d'un homme de confiance du cardinal, nommé Antoine Meunier" [Joseph Marche, La seconde émigration et la vieillesse du cardinal de Latil. Documents inédits, Revue d'Histoire de l’Église de France, année 1965]. En effet, Mgr de Latil a suivi le roi Charles X, qu'il avait sacré en 1825, en exil à Gorizia. Le pape persiste à refuser sa démission du siège de Reims où se trouve un coadjuteur. Le diocèse envoie donc régulièrement des fonds au prélat et c'est MEUNIER qui est chargé plus particulièrement de ce dossier.

• 1836-1837, Reims : L'abbé MEUNIER est toujours en charge du secrétariat de l'archevêché [Latil est officiellement en fonction jusqu'à sa mort en décembre 1839].

• 24 mai 1852, Reims : Jean-Baptiste Lallement, propriétaire et Laurent Didier Pierquin, fabricant déclarent le décès survenu la veille à quatre heures et demie de l'après-midi en sa demeure sise au n°15, rue des Deux-Anges de Antoine MEUNIER, âgé de 82 ans, prêtre, chanoine de l’Église Métropolitaine de Reims, veuf en premières noces de Marie Thérèse Clauset.

Mise à jour : 6 janvier 2022

Sources
Almanach du clergé de France pour l'année 1836-1837 ; F-Ad/51 BMS Châlons ; F-Ad/51 G 728 ; F-Ad51/ 1 L 1333 ; F-Ad51/ 1 L 1334 ; F-Ad51/ 1L 1333 ; F-Ad51/ 2E 119/ 53 ; F-Ad51/ 2E 119/236 ; F-Ad51/ 2E 534/ 526 ; F-Ad51/ 2E 679/2 ; F-Ad51/ 2E119/236 ; F-Ad51/ E.C Châlons ; F-Ad51/ EC Châlons-sur-Marne ; F-Ad51/ G 726 ; F-Ad51/ G 728 ; F-Am Châlons-en-Champagne/ D 2 ; F-Am Châlons/ I 19 ; Joseph Marche, La seconde émigration et la vieillesse du cardinal de Latil, RHEF, 1965 ; Yves Griffon, Charles X, roi méconnu, éditions Rémy Perrin, 1999

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