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LUNET, René (1746-1835)
État civil
NOM : LUNET     Prénom(s) : René     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : LUNEL
LUNAY
Date(s) : 1746-5-29   / 1835-1-5 
Notes biographiques

Tout en étant en même temps maître cordonnier, comme l'avait été son père, René LUNET était durant les décennies antérieures à la Révolution l'un des innombrables chantres aperçus dans les registres paroissiaux d'Orléans.

• 29 mai 1746, Orléans : Le vicaire de la paroisse Saint-Hilaire baptise René LUNET, né le jour même, fils de Pierre Lunet et de Marianne Poissonnet, qui s'étaient mariés près de vingt ans auparavant. Si la marraine, Gabrielle Goujon, femme de Nicolas Poissonnet, déclare ne savoir signer, le parrain, lui, tente une maladroite signature : "rene piche". Aucun métier n'est indiqué, comme il est courant alors dans les actes orléanais. Le nouveau-né est un jeune frère du futur chantre Pierre LUNET.

• 2 juin 1757, Orléans : Toute la famille Lunet assiste à l'inhumation de Nicolas Poissonnet, "mtre cordonnier de cette paroisse, mort la surveille âgé de 81 ans, muni du seul sacrement d'extrême onction, l'apoplexie ne lui aïant pas permis de recevoir ceux de Pénitence et d'Eucharistie dont il approchoit souvent et avec édification en santé. Ont assisté à son inhumation ses enfans et petits enfans soussignés". Il s'agit du grand-père maternel des deux frères Pierre et René, qui font partie des signataires. Cet acte confirme d'une part la place de la cordonnerie dans la famille, d'autre part celle de la pratique religieuse "avec édification" que tient à rappeler le curé. René a onze ans.

• 3 juin 1764, Orléans : Alors que son frère aîné Pierre est l'un des "deux choristes de la paroisse" ou des "deux choristes de notre église", René LUNET signe pour la première fois dans le registre paroissial, non pas en tant que chantre, mais en tant que parrain d'une nièce, fille d'Étienne-Nicolas Cherrière, vannier, et de Marianne 'Lunay' – sic, c'est ainsi également que le vicaire écrit le patronyme du jeune parrain, qui signe bien, comme il le fera régulièrement ensuite "rené lunet".

• 5 février 1765, Orléans : Les deux frères LUNET signent à la sépulture d'un vagabond mort en prison. Il s'agit sauf erreur de la première signature de René LUNET en tant que chantre / choriste : il a remplacé Jean LEFEUVRE, qui tenait ce rôle les années précédentes. Il va désormais, durant de longues années, chanter en binôme avec son frère Pierre.

• 6 novembre 1769, Orléans : Après trois bans dans la paroisse Saint-Hilaire, où chacun des deux futurs est domicilié, le prieur-curé Piché conjoint en mariage René LUNET et Marianne Roland, fille majeure d'Estienne Roland et de Magdelaine Bouchet. Il ne donne aucun détail d'ordre professionnel. Huit signatures en tout figurent en bas de l'acte : celles des deux mariés, mais aussi celles des père et mère du marié, de son frère Pierre LUNET, ainsi que de Nicolas Cherrière, le beau-frère maître vannier.
Tous les actes de sépulture environnants sont signés René Lunet et Pierre Lunet.

• 20 avril 1777, Orléans : L'inhumation de la petite Rose, 18 mois, fille de François Pépin, journalier, et de Thérèse Jolivet, est célébrée à Saint-Donatien en présence de Jacques BONAVRE, Pierre DAVALLE, René LUNET et Louis-Antoine HAUDUROY, tous quatre attestés comme chantres à d'autres occasions. René LUNET est vraisemblablement venu en renfort de la paroisse toute proche, limitrophe, de Saint-Hilaire, où il demeure et où il chante au lutrin paroissial.

• 3 novembre 1778, Orléans : En l'église paroissiale Saint-Hilaire, René LUNET, "homme veuf de Marianne Roland", et Jeanne Séjourné, une fille majeure dont les parents sont décédés, se marient. Les bans n'ont été publiés que dans cette paroisse de Saint-Hilaire, "domicile des deux époux". La signature du marié est bien celle du chantre.

• De 1782 à mi 1785, René LUNET est, de loin en loin, présent aux sépultures de la paroisse Saint-Donatien d'Orléans. Il officie généralement en compagnie du chantre Pierre DAVALLE. Celui-ci est devenu 1er chantre en mars 1781, et il change de partenaire selon les disponibilités des chantres des environs, alternant entre René LUNET, Hubert CHAUFOUR et Pierre SENSIER.

• 9 août 1785, Orléans : Pour la dernière fois – sauf erreur –, le registre paroissial de Saint-Donatien montre René LUNET assistant à une sépulture. Ce jour-là, il chante en compagnie de François ÉVIN, qui vient d'être recruté par la fabrique à la fin du mois précédent, pour remplacer Pierre DAVALLE. Il signe comme à son habitude "rené Lunet", avec un petit paraphe.

• 7 décembre 1788 : Jeanne Séjourné met au monde une fille, qui meurt cinq jours après, toujours sur la paroisse Saint-Hilaire. Aucun métier n'est indiqué pour le père de l'enfant, René LUNET, absent au baptême.

1790, Orléans : C'est sur la paroisse de son domicile, Saint-Hilaire, qu'exerce alors René LUNET, toujours en compagnie de son frère Pierre. Parfois un autre chantre vient remplacer l'un des deux frères, comme le 6 décembre 1790 où un acte de sépulture est signé "pierre Lunet" et "françois perdoux". On aperçoit aussi un certain parfois Philippe Morin.

• 23 mai 1791, Orléans : Une cérémonie peu banale se déroule autour des fonts baptismaux de la cathédrale Sainte-Croix (depuis janvier 1791 la nouvelle paroisse de Sainte-Croix regroupe plusieurs paroisses antérieures du centre-ville). Le vicaire de Dry-en-Val (à 20 km au sud-ouest d'Orléans rive gauche), Pierre-Toussaint Lunet, "suppléé les cérémonies du baptême" à Pierre-Augustin, fils de René LUNET et de Jeanne Séjourné, né le 21 et alors ondoyé en danger de mort par le chirurgien. Le célébrant est aussi le parrain, tandis que la marraine est "Élisabeth de Gauvignon de l'Épinière, représentée par Louise de Saint-Léger". Cette dernière est porteuse d'une procuration établie le 23 devant le notaire Fougeron le jeune. Quel est au juste le lien du parrain avec l'ancien chantre de Saint-Hilaire ? Et quels sont leurs liens avec cette marraine dont le lustre contraste avec ce qui avait été observé jusque là ?

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• 6 janvier 1835, Orléans : Son fils Pierre-Augustin Lunet, devenu menuisier, et un petit-fils prénommé Pierre René-Jules, lui aussi menuisier, déclarent le décès, la veille à dix heures du matin, dans son domicile au n°19 de la rue des Hôtelleries, de René LUNET, "ancien cordonnier". Il était deux fois veuf et allait avoir 89 ans.

• 18 février 1868 : Encore beaucoup plus tard, lorsque deux de ses petits-fils, l'un menuisier, l'autre serrurier, déclarent le décès à l'âge de 76 ans de leur père, Pierre-Augustin Lunet, "ancien menuisier, médaillé de Sainte-Hélène", ils disent que leur grand-père, René LUNET, exerçait le métier d'"employé aux pompes funèbres"... Serait-ce une référence déformée à sa fonction de chantre dévolu à l'assistance aux sépultures ?

Mise à jour : 31 octobre 2019

Sources
F-Ad45/ BMS Orléans, St-Hilaire ; F-Ad45/ BMS Orléans, Ste-Croix ; F-Ad45/ BMS St-Donatien ; F-Ad45/ BMS St-Donatien d'Orléans  ; F-Ad45/ NMD Orléans

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