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ROBERT, Marie Louise, épouse GEUFFRONNEAU (1729-1780)

ROBERT, Marie Louise, épouse GEUFFRONNEAU (1729-1780)

État civil
NOM : ROBERT     Prénom(s) : Marie Louise     Sexe : F
Complément de nom : épouse GEUFFRONNEAU
Autre(s) forme(s) du nom : GEUFFRONEAU
GEUFRONNEAU
Date(s) : 1729-12-19  / 1780-11-28
Notes biographiques

Si son père, Jean ROBERT, est connu comme maître à danser, joueur de violon et compositeur de contredanses... cela ne doit pas occulter le fait que Marie-Louise ROBERT était, elle aussi, musicienne et compositrice d'airs de contredanses.

• 19 décembre 1729, Chartres : Née le même jour, Marie-Louise ROBERT est baptisée en l'église Saint-Aignan. Elle est le premier enfant né vivant de ses parents, Jean ROBERT et Marie-Thérèse Robert, qui s'étaient mariés au même endroit le 21 avril 1728 et avaient eu un enfant mort-né cinq mois plus tard. Elle est présentée sur les fonts baptismaux par son grand-père maternel, peigneur de laine, et par sa grand-mère paternelle, Louise Jarry, femme de Jean Robert, tailleur pour femmes.
Son père est également dit "tailleur pour femmes" mais il est probable que sa reconversion vers la musique et la danse a déjà commencé : lors du baptême suivant, le 22 février 1732, il est maître de danse. Marie-Louise a un peu plus de deux ans. Son enfance se passera donc davantage dans les mélodies du violon que dans les coupons de tissu.

• Entre le printemps 1732 et le printemps 1733, la famille quitte Saint-Aignan et s'installe sur la paroisse de Saint-Saturnin, à l'ouest de la ville, où Marie-Louise voisine avec son cousin et ses cousines nés de son oncle Martin, tailleur d'habits.

• 26 mai 1733 : Dans le cimetière de Saint-Saturnin est inhumée sa petite sœur Marie-Françoise "âgée de 15 mois ou environ, fille de Me Jean ROBERT, maitre de dance…". Marie-Louise, trois ans et demi, se retrouve provisoirement fille unique.

• 29 août 1735, Chartres : Un petit frère, Jean-Joseph, naît chez les Robert-Robert. Il meurt huit mois et demi plus tard et est inhumé "dans le petit cimetière" de Saint-Saturnin le 16 mai 1736. Les deux actes confirment que son père, Jean ROBERT, exerce comme "maistre de dance".
Marie-Louise a alors six ans et demi. Elle va être élevée et éduquée à la musique (et à la danse ?) comme sans doute l'aurait été son frère.

• [Entre la fin du printemps 1736 et le printemps 1742], un nouveau déménagement amène la famille sur la paroisse Sainte-Foy, intra-muros, à l'ouest du cœur de la ville. Le 29 avril 1742, Marie-Louise, à 12 ans et demi, voit naître une dernière petite sœur, Marie-Thérèse.

• La famille est attestée à Sainte-Foy de Chartres au moins jusqu'à l'automne 1746, lorsqu'on enterre sa sœur Marie-Thérèse, morte à l'âge de quatre ans et demi. Marie-Louise, 17 ans, se retrouve définitivement fille unique.

• • •

• [À une date indéterminée, située entre fin 1746 et mi 1759], la famille Robert/Robert quitte Chartres. Il se peut qu'elle ait passé quelque temps à Nancy et à Nevers, mais les certitudes manquent à ce sujet.
À partir de fin 1759 au plus tard, on la retrouve installée à Orléans. L'adresse la plus fréquemment attestée dans les années qui suivent est "rue Bannier", mais on sait aussi que dans les années 1760 la famille Robert tient le Café du Midi, situé à l'angle de cette rue Bannier et de la place du Martroy, centre principal de l'activité orléanaise.

• 1762, Paris : Son père réussit à faire publier coup sur coup six contredanses de sa composition dans le Répertoire des Bals du sieur Delacuisse. La musique de trois d'entre elles est explicitement de la composition de Marie-Louise ("la Musique de Melle sa Fille"). Il s'agit des contredanses suivantes : Les Amusemens de la Loire (feuille n°22), La Jolie d’Orléans (n°23) et Les Fontaines du Loiret (n°24). Jean ROBERT est alors présenté comme seulement "maître de danse", sans que le mot "musicien" lui soit appliqué.
L'année suivante, son père devient l'associé de Delacuisse pour la publication hebdomadaire des feuilles du Répertoire des Bals. Il est chargé de la gravure des schémas qui montrent les itinéraires à suivre pour réussir les figures de chaque contredanse. Il publie encore huit autres contredanses dans le Répertoire des Bals, sans que la composition de la musique soit jamais attribuée à une personne précise. Pour au moins quatre de ces autres contredanses Jean ROBERT est seulement qualifié de maître de danse : il est donc possible, si l'on suit la logique observée pour les publications de 1762, que leurs musiques (ou certaines d'entre elles) aient aussi été composées par Marie-Louise sans que rien n'en soit dit. Une 5ème danse pourrait également être dans ce cas : L'Espagnolette, présentée comme issue d'un compositeur anonyme ("par Mr * * *") mais… en vente "Chez l’Auteur rue Banier à Orléans" !

• 8 février 1763, Orléans : Marie-Louise ROBERT se marie ! À 33 ans passés, en l'église Saint-Pierre-Ensentelée, proche du Martroy, elle épouse Jacques Geuffronneau, fils majeur de Jacques Geuffronneau et de Madeleine Guison. L'acte de mariage n'indique aucun métier, mais le marié se révèle dans d'autres sources maître paumier, et son père marchand quincailler. La mariée est accompagnée de ses deux parents, ainsi que de l'organiste Christophe MOYREAU et de François PETIT, peut-être musicien lui aussi.
Une semaine auparavant, les deux futurs avaient contracté devant notaire, en présence de leurs parents. Les apports, soigneusement équilibrés, se montent à 2 000 livres de part et d'autre. Dans les effets personnels de Marie-Louise sont mentionnés "une montre d’or, une bague fine et autres effets et bijoux", mais rien n'est dit d'un instrument de musique (joue-t-elle des violons ou des pardessus de viole inventoriés ultérieurement chez son père ?) . Le notaire indique que le futur marié est "employé dans les fermes de Monseigneur le Duc d’Orléans". Il est tentant de faire l'hypothèse qu'il ait pu être chargé de la gestion de la salle de La Perle, reconstruite aux frais du Duc d'Orléans après l'incendie qui l'a ravagée en novembre 1757. C'est là qu'avaient lieu la plupart des bals animés par Jean ROBERT et ses "associés".

• 24 janvier 1769 : Sa mère, "Dame" Marie-Thérèse Robert, "épouse de Mr Jean Robert, musicien et maître à danser", décède. À son inhumation le lendemain est présent le maître de musique de la collégiale Saint-Aignan, Antoine FAGUER.

• 19 novembre 1770, Orléans : Son père, Jean ROBERT, "Musicien et Maître à danser", meurt à son tour, à l'âge de 65 ans, au Café du Midi que, depuis peu de temps, Marie-Louise et son mari tiennent en son nom. Le défunt est inhumé le surlendemain dans l'église de sa paroisse, Saint-Pierre-Ensentelée, en présence de son gendre, "Mr Jacques Geuffronneau maître paumier à Orléans", et très certainement de sa fille, qui n'est pas mentionnée. Deux autres témoins apposent leur signature en bas de l'acte : Louis Baligand et "C. Moyreau org.", c'est-à-dire Christophe MOYREAU, l'organiste.

• 28 mars 1771, Orléans : Quatre mois après le décès de son père, Marie-Louise ROBERT et son mari font venir le notaire Jean-Gaspard Peigné, pour dresser l’inventaire. Ainsi se révèle dans le détail le cadre de vie de la famille Robert, ainsi que ses nombreux instruments de musique dont certains de grande valeur. On peut supposer que Marie-Louise jouait – ou avait joué – des quatre "pardessus de violle estimés ensemble 12 livres", ou bien des quatre violons (estimés 120 livres pour l'un, 72 pour deux autres et 40 pour le moins bon), ou encore du violoncelle estimé 36 livres seulement. À cette date-là, les époux Geuffronneau gèrent toujours le Café du Midi et occupent toujours les étages supérieurs de la bâtisse.

• 28 novembre 1780, Orléans : Lorsque Marie-Louise ROBERT meurt, elle est veuve de "défunt Mr Jacques Geuffronneau marchand paumier", et n'habite plus sur Saint-Pierre-Ensentelée, mais paroisse Sainte-Catherine. Le curé Cabart qui deux jours plus tard procède à sa sépulture la dit "âgée de 55 ans" : il la vieillit donc de quatre ans. Née le 19 décembre 1729, elle n'avait en réalité pas encore tout à fait 51 ans.

• • • Bibliographie :
         Sylvie Granger, Danser dans la France des Lumières, Rennes, PUR, 2019, 442 pages.

Mise à jour : 3 mai 2019

Sources
F-Ad28/ BMS Chartres, St-Aignan ; F-Ad45/ 3E 10562 ; F-Ad45/ BMS Orléans, St-Pierre-Ensentelée ; F-Ad45/ BMS Orléans, Ste-Catherine

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