Login
Menu et informations
ROSEROT, Edme (1737-1795)
État civil
NOM : ROSEROT     Prénom(s) : Edme     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : ROZEROT
ROSSEROT
ROSEREAU
ROSERO

Date(s) : 1737-6-6   / 1795-4-1 
Notes biographiques

Après de difficiles débuts dans la vie, Edme ROSEROT mène une carrière musicale en pointillés, mariée à diverses autres activités peut-être plus lucratives. Formé à la Sainte-Chapelle de Dijon, devenu très jeune maître de musique de Saint-Andoche de Saulieu, il donne sa pleine mesure plus tard, à Saint-Lazare d'Avallon, où il parvient à conférer un certain lustre aux fêtes du saint patron, en faisant appel à tout un réseau de musiciens des villes environnantes.

• 6 juin 1737, La Rochepot [Côte-d'Or] : Ce jour-là, dans l'église paroissiale Notre-Dame de ce village du diocèse d'Autun, situé à 15 km de Beaune, est baptisé Edme, né du mariage de Guillaume "Rosserot" et de Jeanne Rocault. L'acte est peu informatif. Aucun métier n'est indiqué. On remarque que la marraine ne sait pas signer.

• 7 mai 1739, La Rochepot : Son père Guillaume Roserot décède à l'âge de 31 ans. Moins d'un mois plus tard, le 4 juin 1739 meurt à son tour sa veuve, Jeanne Rocault, âgée d'environ 32 ans, inhumée en présence de son beau-père Georges "Rosserot", de sa mère Jeanne Voillet, ainsi que du recteur d'école, Jacques Briet.
Voilà le petit Edme orphelin complet à l'âge de deux ans. On peut supposer que la structure familiale a pris le relais auprès de lui (grands parents ? oncles ? Outre le grand-père paternel et la grand-mère maternelle, deux "frères germains" du père sont présents à son inhumation) puis une maîtrise dès qu'il eut l'âge d'y entrer.

• [1744] : S'il est devenu enfant de chœur à l'âge le plus couramment observé pour ce faire, 7 ans, le petit Edme ROSEROT a pu entrer dans une maîtrise en 1744 environ. Était-ce d'emblée à la maîtrise de la Sainte-Chapelle de Dijon ? Il y a 55 km de La Rochepot à Dijon, et on change de diocèse.

• Mars 1751, Dijon : Le chapitre de la Sainte-Chapelle engage un nouveau maître de musique, Pierre-Louis POLLIO.

• Au printemps 1753, une maladie – dont la nature n'est pas indiquée – s'abat sur la maîtrise de la Sainte-Chapelle de Dijon. Atteint le premier, ROSEROT entre le 25 avril à l'hôpital des sœurs de Saint-Fiacre et y reste 53 jours. PAILLOT y entre à son tour le 3 mai et y reste jusqu'au 9 juillet. Moins gravement atteint, PETITPAIN n'est hospitalisé qu'une semaine, du 6 au 13 juin. Les trois garçons sont nourris de viande, de pâtisserie, de pain blanc et de cerises. Ils boivent du vin et "diferante tisannes". Tout cela coute 114 livres au chapitre.

• Septembre 1754, Dijon : ROSEROT est toujours enfant de chœur à la Sainte-Chapelle. Le chapitre de la Sainte-Chapelle rembourse 14 sols au maître de musique, Pierre-Louis POLLIO, qui a acheté des paires de boucles à souliers pour ROSEROT, MAILLET et VERDIN, enfants de chœur.

• 24 avril 1755, Dijon : À cette date-là, le maître de musique de la Sainte-Chapelle, Pierre-Louis POLLIO, note avoir dépensé 12 sols pour "avoir fait achepter un bourdaloue pour ROSEROT" et 2 livres en "boucles de soulier et de jartières pour le même". Peut-être s'agit-il de cadeaux destinés à marquer la sortie de maîtrise du jeune homme et son départ de Dijon.

• Fin juin 1755, Saulieu [Côte-d'Or] : À sa sortie de maîtrise, alors qu'il a à peine 18 ans, Edme ROSEROT devient maître de musique de la collégiale Saint-Andoche, dans le diocèse d'Autun. La petite ville de Saulieu est située à 53 km au nord-ouest de son lieu de naissance et à 72 km à l'ouest de sa ville de formation. Il y succède à Jean-Michel DAGUET, qui était en poste depuis 1746 et qui a été renvoyé par le chapitre. Le jeune homme recevra chaque mois par avance 25 (puis, rapidement, 28) livres de gages en argent et trois, puis six, boisseaux de froment.

• 1er août 1755, Saulieu : ROSEROT demande et obtient du chapitre une avance de 96 livres pour couvrir "quelques dépenses" qu'il se dit " obligé de faire à l’occasion de son mariage". Il remboursera par une retenue de 8 livres par mois sur ses gages. Il s'y engage en signant l'acte capitulaire "Rosero Mtre de musique de St Andoche".
• 12 août 1755 : Edme ROSEROT est le tout jeune maître de musique de la collégiale Saint-Andoche lorsque, à l'âge de "vingt ans" (en réalité : 18 et deux mois…), il épouse Marie Laligant, qui en aurait trente, selon le vicaire qui rédige leur acte de mariage. Les bans ont été publiés à Saulieu et à La Rochepot, mais aussi à Dijon ce qui confirme que le jeune homme en arrivait lors de sa nomination à Saulieu.

• 27 avril 1756, Champeau-en-Morvan  [Côte-d'Or] : Le couple Roserot / Laligant est venu de Saulieu à Champeau (village situé à 7 km à l'ouest de Saulieu) pour le mariage de Jeanne de Vinronceau, sans doute une cousine germaine de l'épouse du maître de musique. Ce dernier signe l'acte ("Edme Rosero" + paraphe).

• 18 février 1758, Saulieu : Le chapitre, "pour mécontentement", décide de soustraire 15 livres sur les 28 livres qu'il verse chaque mois à son maître de musique. Cette énorme pénalité (appelée "mulette" à Saulieu) entraîne manifestement une rupture entre le chapitre et son maître, sur laquelle le registre capitulaire ne dit rien : démission ? renvoi ? La dernière trace d'Edme ROSEROT dans le registre de Saulieu date du 24 février 1758 : ce jour-là le chapitre lui rembourse la somme de 9 livres 13 sols "tant pour un semestre de la chaussure des enfants de chœur que pour menue avance faitte auxdits enfants". On peut penser que ce sont les deux "habitués" qui ont alors assuré l'intérim, et plus particulièrement Claude BERTIER.

• 9 juin 1758, Saulieu : Le chapitre de Saint-Andoche reçoit Amable Joseph HOUZÉ comme maître de musique de la collégiale. Il le restera jusqu'en 1785.

• 9 avril 1761, Saulieu : Au baptême de son fils Jean, né le jour même, le "sieur" Edme "ROSEREAU" est donné comme "huissier à Saulieu". Le parrain est "greffier en chef au bailliage" et la marraine épouse d'un "bourgeois" de la ville.
• 7 octobre 1761, Missery : Lorsque, dans ce village situé à 13 km à l'est de Saulieu, est inhumé son fils de six mois, Jean, qui y avait sans doute été placé en nourrice, Edme ROSEROT, "huissier demeurant à Saulieu", est gratifié de l'avant-nom "maître".

• 12 juin 1762, Saulieu : Lorsqu'est baptisé son fils Claude-Marie, né la veille, Edme ROSEROT est à nouveau dit "huissier à Saulieu". Le parrain est procureur au bailliage et la marraine fille d'un "Conseiller à la Cour des Monnoyes de Lyon". Rien dans cet acte de baptême n'évoque une activité musicale.
• 31 octobre 1762, Avallon [Yonne] : Edme ROSEROT "mandé par Messieurs afin qu’ils pussent voir par eux mêmes sil convenoit à la place de Maître de Musique", vacante depuis le décès de Pierre MIROLIN le 25 février 1760, arrive à Avallon à huit heures du matin. Reçu par le comptable du chapitre qui l'invite à dîner, il s'installe à la maîtrise où il reste jusqu’au mardi matin 2 de novembre. Entre temps il a évidemment dirigé les musiques des fêtes de Toussaint, ce qui permet aux chanoines de le tester. Le jour de la Toussaint se déroule à la maîtrise un dîner "auquel assistèrent ceux qui avoient exécuté la musique ledit jour, sçavoir les sieurs DONDEINE, BARBIER et PRIEUR sacristain". Ils dévorent poulets, saucisses relevées de moutarde, "un cent de grosses châtaignes"… le tout arrosé de trois bouteilles de vin à 12 sols et de deux pintes de moindre qualité à 5 sols.
Le 2 novembre au matin, ROSEROT quitte Avallon, sans doute pour repartir à Saulieu afin d'organiser son déménagement.
• Le 22 novembre au soir, après les festivités de la Sainte-Cécile – conduites pour la dernière fois par François PRIEUR, qui a assuré l'intérim depuis deux ans et neuf mois – ROSEROT arrive à Avallon "pour occuper la maîtrise". Le comptable lui abandonne toutes les provisions "soit en légumes, viandes de boucherie, lard, sel, huile, farine" qui étaient dans la maison de la maîtrise, et lui fait fournir pour son souper un poulet, une salade assaisonnée à l'huile d'olive, et deux pintes de vin.
• Peu après, PRIEUR quitte Avallon pour aller diriger la maîtrise de Nuits. Le jeune Jean PEUTAT, qui était précédemment enfant de chœur, devient sacristain à sa place.

• 1767, Avallon : Le sieur ROZEROT est toujours maître de musique de la collégiale Saint-Lazare. Il s'occupe de quatre enfants de chœur et dirige le chant de huit "habitués" ainsi que d'un sous chantre, le sieur FORESTIER. Le sacristain PEUTAT participe également au chant, ainsi qu'un "vicaire".

Chaque année à l'occasion de la St-Lazare, fête patronale majeure dans l'année liturgique de la collégiale, ROZEROT parvient à renforcer ses effectifs en faisant appel à divers confrères : BOCQUET le maître de Vézelay, à 15 km de là, vient chaque année de 1767 à 1769 ; BERTIER, serpent, vient en 1767, 1768, 1770 et 1772, depuis Saulieu (38 à 40 km), de même que, sans doute, DAGUET en 1767 ; René PRUNELLE vient d'Auxerre en 1769 et 1770, accompagné cette année-là de M. LABBÉ qui est dit "maître d’Auxerre" (ils ont fait presque 50 km). L'année suivante, c'est le maître de la cathédrale d'Auxerre, Edme CHAPOTIN, qui vient en personne, accompagné de Charles POITOU, qui chante la haute-contre.

• En 1769, on remarque parmi les musiciens qui "par ordonnance de ces Messieurs" sont rémunérés pour la fête de St-Lazare "3 livres au petit ROZEROT" : il s'agit d'un fils du maître de musique, mais lequel ?

• 15 mai 1770, Auxerre : Le chapitre de la cathédrale Saint-Étienne s'assemble "extraordinairement" après l’office de complie pour recevoir en qualité d’enfant de chœur le fils du maître de musique d’Avallon. Son nom n'est pas donné, mais il s'agit très probablement du "petit Roserot" que son père avait déjà fait chanter à la Saint-Lazare précédente. L'enfant a fait le voyage accompagné d'un autre enfant de chœur d’Avallon auquel le chapitre auxerrois verse 6 livres le surlendemain pour avoir chanté le jour de St-Pélerin et à la messe du St-Esprit.
Début août suivant, ROSEROT fait à son tour le déplacement à Auxerre pour la fête de St-Étienne et reçoit 12 livres. À la fin du même mois d'août, le chapitre auxerrois autorise son Maître de Musique et PRUNELLE commis musicien à aller à Avallon pour la fête de St-Lazare (d'après les comptes d'Avallon, Edme Chapotin n'y est pas allé cette année-là).
Les deux villes d'Auxerre et d'Avallon n'appartiennent pas au même diocèse et sont distantes de 50 km l'une de l'autre, mais entretiennent manifestement des liens intenses.

• En 1772, les dépenses pour la fête de St-Lazare atteignent le sommet de 90 livres. Trois provenances différentes sont indiquées pour les musiciens venus y participer : Clamecy (à environ 33 km en droite ligne) d'où est venu LARROCQUE qui y est dit "Maître" ;  Vézelay d'où sont venus LABBÉ qui y est également dit "Maître", et "un jeune homme de Vézelay" – sans doute enfant de chœur ou ancien enfant de chœur – et enfin Saulieu d'où est venu le fidèle serpent, BERTHIER. Sont également rémunérés pour avoir participé à la fête les sieurs SERGENT père et fils, de Saint-Julien d'Avallon.
La même année 1772, on apprend que le maître de musique a une servante nommée (ou surnommée) Belonne, à laquelle le chapitre rembourse 5 sols "pour deux paires de sabots pour les enfants de chœur".

• 2 septembre 1774, Avallon : Les comptes de la collégiale enregistrent une forte réduction des dépenses pour la St-Lazare (54 livres seulement). Le maître de musique n'a fait appel à aucun musicien extérieur et n'a fonctionné qu'avec les forces locales : CHAPELOT le vicaire, PEUTAT le sacristain, le sous-chantre RATET (qui a remplacé le sieur FORESTIER), le "jeune DÉPORTE" ancien enfant de chœur, SERGENT fils et bien entendu les enfants de chœur.

• 14 janvier 1775, Avallon : ROSEROT se fait rembourser des sommes (non précisées) pour "papier de musique, cordes à viollon et à basse". Il est donc toujours maître de la collégiale Saint-Lazare d'Avallon lorsque se terminent les derniers comptes conservés, au début de l'année 1775.

• À une date qui reste à affiner, située entre fin 1775 et début 1781, ROSEROT est remplacé au poste de maître de musique de la collégiale Saint-Lazare par Jean PEUTAT, précédemment sacristain du chapitre. On ignore (actuellement) ce qu'Edme ROSEROT a alors exercé comme activité professionnelle principale, probablement un quelconque petit commerce.

* * *

• 10 octobre 1790, Avallon : La sépulture de Marie Laligand, femme du sieur Edme ROSEROT, marchand, décédée la veille à l'âge de 63 ans, est faite avec une certaine pompe, discernable à travers la présence des Révérends pères Marchand, Correcteur des Minimes, Constantin de Luxembourg, gardien des Capucins, et des deux chantres de la paroisse, Edme GARNIER et Toussaint SEUREAU. La présence des deux religieux pourrait-elle signifier que Edme ROSEROT avait gardé un rôle musical dans ces deux couvents ?

• 24 vendémiaire III (15 octobre 1794), Avallon : Son fils Claude-Marie épouse la fille d'un aubergiste. Le citoyen Edme ROZEROT, "propriétaire demeurant à Avallon", est présent et signe l'acte ("Roserot"). Il est dit veuf "de deffunte Marie Laligant".

• 12 germinal III (1er avril 1795), Avallon : L'officier d'état civil enregistre le décès d'Edme ROZEROT, âgé de 57 ans, mort "aujourd'hui à 9 heures après midy" à son domicile. Aucun détail supplémentaire n'est donné.

Mise à jour : 14 octobre 2018

Sources
F-Ad21/ BMS Champeau-en-Morvan ; F-Ad21/ BMS La Rochepot ; F-Ad21/ BMS Missery ; F-Ad21/ BMS Saulieu ; F-Ad21/ G 1141 ; F-Ad21/ G 3146 ; F-Ad89/ BMS St-Martin d'Avallon ; F-Ad89/ D Avallon ; F-Ad89/ G 1804 ; F-Ad89/ G 2156 ; F-Ad89/ G 2157 ; F-Ad89/ M Avallon

<<<< retour <<<<