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BALBASTRE, Bénigne, le père (1670-1737)
État civil
NOM : BALBASTRE     Prénom(s) : Bénigne     Sexe : M
Complément de nom : le père
Autre(s) forme(s) du nom : BALBÂTRE
Date(s) : 1670-11-18   / 1737-1-29 
Notes biographiques

Surtout connu par le biais de son fils Claude, Bénigne BALBASTRE mena lui aussi une longue carrière d'organiste à Dijon, où il exerça durant près d'un demi-siècle. De ses deux mariages, il eut 19 enfants, tous nés à Dijon entre 1693 et 1730, baptisés sur cinq paroisses différentes, ce qui traduit une mobilité urbaine peu habituelle.

• 18 novembre 1670, Dijon : Né sur la paroisse Saint-Philibert, Bénigne BALBASTRE est le fils de Bénigne Balbastre, maître taillandier (forgeron spécialisé dans la confection des outils tranchants), et de Huguette Galtier.

• 17 octobre 1679, Dijon : À la collégiale Saint-Jean est célébré le mariage du facteur d’orgue et organiste Claude GRANTIN (1651-1698) avec Catherine Balbastre (1661-1708), tante du jeune Bénigne. Par le biais de cet oncle par alliance, la famille a donc désormais des liens avec la musique d'église. Bénigne a alors 9 ans.

• L'enquête reste à mener sur les modalités exactes de sa formation : a-t-il été enfant de chœur dans l'une des deux principales maîtrises de la ville, celle de Saint-Étienne ou celle de la Sainte-Chapelle ? Il aurait été formé à l'orgue par Jean RAMEAU, organiste de la collégiale Saint-Étienne.

• 17 septembre 1690, Dijon : Bénigne BALBASTRE, qui n'a pas encore tout à fait vingt ans, est déjà dit "organiste" – sans précision de poste – lorsque, sur les fonts baptismaux de Saint-Philibert, il est le parrain d'un petit Bénigne, fils du menuisier Mammet [ou Mamère] Latreille.

• 7 janvier 1691, Dijon : Dans l'église St-Philibert, Bénigne BALBASTRE, "organiste", se marie avec Barbe Lapierre / Delapierre, fille d’un maître chirurgien défunt. Leurs quatre témoins sont Antoine Piquet (archer de la maréchaussée, que l'on retrouve ensuite comme parrain du premier enfant), Didier Lamblin, Claude GRANTIN (facteur d’orgue et organiste, oncle par alliance du marié) et Adrien Marillier. On remarque que le rédacteur de l'acte gratifie le père du jeune homme d'un avant-nom honorifique ("fils de feu honorable Bénigne Balbatre, maitre taillandier, et de Huguette Gulher sa femme à présent sa veuve").
• 10 août 1691 : Bénigne BALBASTRE signe une convention devant notaire pour toucher l’orgue de la collégiale Saint-Étienne, poste jusqu'alors occupé par Jean RAMEAU, dont il aurait été l'élève et qui est présent à la signature de la convention. Il l'occupera jusqu’à sa mort.

•  11 février 1693 et 12 novembre 1695 : Deux premières filles, Marguerite et Anne, sont baptisées paroisse Saint-Jean. Le père est à chaque fois dit "organiste", sans précision de poste, et il est qualifié d'"honorable". Les parrains et marraines, eux aussi "honorables" et "honnestes", sont archer de la maréchaussée, marchand, femmes d'un maitre tailleur d'habits et d'un archer.

La famille quitte ensuite la paroisse Saint-Jean pour s'installer paroisse Saint-Médard.

• 4 septembre 1698 et 17 décembre 1699 : Jacques, puis Jeanne, nés sur la paroisse Saint-Médard, sont baptisés "en l'église de St-Etienne", alors collégiale. Le père est dit "organiste" et "maitre organiste à Dijon". On retrouve chez les parrains et marraines le monde des archers, ainsi que le milieu de l'artisanat divers (fils d'un maitre carrossier, fille d'un maitre boulanger).

• La famille emménage sur la paroisse Saint-Philibert.

• 23 janvier 1702 : Lors du baptême de la petite Thérèse, fille de sieur Bénigne BALBASTRE, "maitre organiste à Dijon", les parrain et marraine appartiennent aux milieux sociaux supérieurs ("Pierre Delamare, fils de messire Philippe Delamare, conseiller au parlement de Bourgogne" et "Dlle Thérèse Petit, fille de feu Monsieur Henry Petit, un des gentilshommes ordinaire de la Reine"). Ces deux enfants prendraient-ils des leçons avec le "maître organiste" ?

• 20 juillet 1705 : Un premier fils prénommé Claude (il y en aura au moins trois autres ultérieurement) voit le jour. Il est baptisé le lendemain dans l'église Saint-Philibert. Son parrain est Claude Balbastre, maître tailleur d'habits, et la marraine Marguerite Boromée "épouse dudit parrain".

• 30 août 1706, Dijon : Dans l'église Notre-Dame, Bénigne BALBASTRE assiste et signe au mariage de François VAUX [DEVAUX], "compagnon facteur demeurant chez le sieur Lorin depuis environ huit mois". Il n'est pas cité dans l'acte, mais sa signature est clairement identifiable. Sont également présent Émilian LORIN et son fils André Joseph LORIN.

• 7 août 1709 : Une nouvelle fille prénommée Jeanne est baptisée à Saint-Philibert. Son parrain est maitre perruquier, sa marraine est la fille de l'archer de la maréchaussée (entre temps décédé) qui avait été témoin au mariage puis parrain de l'enfant de 1693.

• 16 mars 1710, Dijon : Bénigne BALBASTRE devient l'organiste de La Chapelle-aux-Riches à la place de BOURRU, il cumule ce poste avec celui de Saint-Étienne.

• 24 mars 1712, Dijon : Barbe Delapierre "femme du sieur BALBATRE augarniste" [sic] est inhumée dans l'église Saint-Philibert.
• 22 septembre 1712, Dijon : Toujours paroisse St-Philibert, Bénigne BALBASTRE, qui est alors âgé de 42 ans, "maitre organiste à Dijon", convole en secondes noces avec Marie Millot, 22 ans, fille d’un marchand d’Argilly, village viticole situé à 32 km au sud de Dijon.

• 6 juin 1713, Dijon : Le premier des nombreux enfants à venir de son second mariage, Claude, né la veille sur la paroisse Saint-Médard, est baptisé "dans l’église de St-Étienne". Dit "organiste de la dite église", Bénigne BALBASTRE est présent et signe l'acte ("BBalbastre").
• 1713 : On trouve mention de Bénigne BALBASTRE à l'orgue de Saint-Philibert en 1713, puis, dès 1714 c'est Jeanne ORMANCEY qui en est titulaire, pour 50 livres par an.

• De 1714 à 1720 : Cinq autres enfants Balbastre viennent au monde paroisse Saint-Médard et sont baptisés à Saint-Étienne. Le père est, à chaque occasion, dit "organiste de la ditte église" ou "organiste de l'église de St-Étienne". On remarque que Marguerite, le 10 juin 1717, est née le jour même du décès de son frère Pierre, trois ans. C'est l'un des très rares décès d'enfants Balbastre relevés : d'autres sont sans doute morts en nourrice à quelque distance de la ville. Les parrains et marraines sont choisis dans la famille ou dans le milieu du commerce et de l'artisanat urbain, à l'exception du baptême de Jeanne-Bernarde, le 10 mars 1720, qui fait appel à un "Procureur à la Cour" et à la fille d'un officier de la milice bourgeoise.

• La famille déménage à nouveau et quitte Saint-Philibert pour Saint-Michel, où, les 6 juillet 1722 et 31 octobre 1723, sont baptisées deux filles, Marie et Anne. Le parrain de la première est le sieur Simon LEBLANC maitre à danser.

• 9 décembre 1724 : Toujours dans l'église Saint-Michel, Bénigne BALBASTRE signe au baptême de son fils Claude, né la veille. Le parrain choisi est M. Claude Fyot (qui signe Fiot), correcteur à la Chambre des comptes de Dijon. La marraine est Mlle Pierrette Tortochaut, épouse de Pierre Ploffoin, conseiller et notaire du roi (elle signe).

• Durant l'année 1725 ou au cours du premier semestre de 1726, la famille Balbastre quitte la paroisse Saint-Michel pour celle de Notre-Dame.

•  24 août 1726, 23 janvier 1727, 7 octobre 1730 : Sur les fonts de Notre-Dame sont successivement baptisés Marie-Anne, Claude-Bénigne et Edme. On remarque parmi leurs parrains et marraines en 1726 le sieur François DEVAUX facteur d'orgue (voir ci-dessus au 30 août 1706) et en 1730 "Élisabeth Sommaire, fille de Charles SOMMAIRE facteur d'instruments" [en fait : Charles SOMER, père du futur facteur d'orgues Nicolas SOMER], ainsi que "Claude BALBASTRE son frère" en 1727.

• 1731 : La création du diocèse de Dijon vaut à son église d'exercice de devenir cathédrale. Le maître de musique est alors le sieur HUCHEROT. En 1733 il est remplacé par Jean CAVIGNON.

• 1736, Ville-sous-La-Ferté [Aube] : Bénigne BALBASTRE, organiste à Dijon, et Nicolas SIMILLIART, religieux profès et organiste de Signy, expertisent le grand orgue de l'église de l'abbatiale de Clairvaux. Jacques COCHU, facteur demeurant à Châlons-sur-Marne, vient en effet d'en terminer la construction après quatre années d'ouvrage. L'examen de l'instrument aurait duré quatre jours avant la réception finale.

• 30 janvier 1737, Dijon : Sans doute décédé de la veille, le sieur Bénigne BALBASTRE, "organiste en cette ville", est inhumé par le clergé de la paroisse Notre-Dame, en présence de deux musiciens de la cathédrale, Jean-Baptiste BARRE et Jean-Baptiste DAMBRUN. Le défunt demeurait rue des Forges et était âgé de 66 ans, selon le rédacteur de l'acte.
Les comptes du chapitre de Saint-Étienne font apparaître le versement de 50 livres "à la veuve du sieur BALBASTRE organiste", puis de 93 livres "au sieur RAMEAU organiste depuis le 15 may 1737".

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• 26 janvier 1776, Paris : Après presque quarante ans de veuvage, Marie Millot décède rue d'Argenteuil. La notoriété acquise par leur fils Claude lui vaut d'avoir son décès annoncé dans la presse parisienne le 1er février suivant : "Enterremens :... Du 26. De Marie Millo, ve de Benigne Balbastre, Organiste de l'église de Dijon, décédée rue d'Argenteuil. A S.Roch".

Mise à jour : 28 décembre 2020

Sources
Abbé Prévost, "Instruments de musique...", 1904 ; Annonces, affiches et avis divers, 1776 ; F-Ad21/ BMS Dijon, St-Jean ; F-Ad21/ BMS Dijon, St-Philibert ; F-Ad21/ BMS Notre-Dame de Dijon ; F-Ad21/ BMS St-Michel de Dijon ; F-Ad21/ BMS St-Médard de Dijon ; F-Ad21/ BMS St-Médard de Dijon en ligne ; F-Ad21/ BMS St-Philibert de Dijon ; F-Ad21/ FRAD021_239/048 ; F-An/ ET/XLVI/392 ; J.Gardien, L'orgue et les organistes en Bourgogne…, 1943 ; J.Gardien, L'orgue et les organistes en Bourgogne…, 1943  ; M. Cuvelier, notes sur la cathédrale de Dijon ; P. M. Guéritey, http://karljosefriepp.blogspot.fr/, 2013 ; P. M. Guéritey, http://karljosefriepp.blogspot.fr/, 2016 ; P.-M. Guéritey, Saint-Jean-de-Losne..., 1990

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