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MAÎTRE, Louis (1728-1793)
État civil
NOM : MAÎTRE     Prénom(s) : Louis     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : LE MAÎTRE
LEMAITRE
Date(s) : 1728-6-27   / 1793-2-10 
Notes biographiques

Louis MAITRE [ou LEMAITRE], formé à la psallette de la cathédrale de Troyes devient très rapidement, vers l'âge de 23 ans, maître de musique de la collégiale Saint-Aignan d'Orléans. Au bout de quelques années, sans qu'on sache comment il a été choisi, il se retrouve propulsé, en 1756, à la tête de la maitrise de la prestigieuse collégiale Saint-Martin de Tours. Sa gestion semble très rapidement marquée par un manque certain d'autorité sur des enfants de chœur particulièrement coriaces dont les registres capitulaires se font à plusieurs reprises l'écho. En 1767, il semble à bout de souffle et les expédients mis en place par le chapitre ne suffisent pas à le retenir. Il se démet de sa fonction tout en conservant au sein de cette église son petit bénéfice, peu lucratif, de vicaire perpétuel, qui lui assure malgré tout l'usage d'une petite maison des champs. Parallèlement, il donne des cours de musique en ville, auprès de sages demoiselles de bonne famille et vit de ses rentes en prêtant de l'argent. Il meurt en février 1793 à l'âge de 65 ans.

• 27 juin 1728, Laubressel [Aube] : Fils de Jean Maître, maréchal-ferrant [1726] et Marie Desrey/Derrey, Louis MAÎTRE voit le jour et est baptisé dans ce petit village situé à l'est de Troyes. Le parrain de sa sœur Anne, baptisée en février 1726 est Pierre Maître, "procureur fiscal en cette justice".

• [Vers 1736], Troyes : Louis MAÎTRE est reçu comme enfant de chœur à la maîtrise de la cathédrale Saint-Pierre. Le maître de musique est Daniel LENOIR en poste depuis... 1702.

• 25 novembre 1746, Troyes : Grand enfant de chœur de la cathédrale Saint-Pierre, Louis MAÎTRE doit sortir de la maîtrise au 14 décembre. Il se présente au chapitre afin d'obtenir un délai pour rester jusqu'à Pâques. La compagnie lui accorde ce délai mais le second enfant de chœur, DALICHAN, touchera "les petits emoluments attachés a la première place ».

• 24 mars 1747, Troyes : "Louis MAITRE le plus grand des enfants de cœur entré aussi par audiance en ce chapitre a remercié Mrs du soin quon a pris de luy pendant son tems a la maitrise et son remerciement étoit en latin et comme son tems est fini d’y demeurer, il a prie Mrs de luy accorder la recompense ordinaire, ce qui luy a  été accordé, a condition qu’il seroit encor a leglise pendant deux ans selon lusage et assistera a l’office les dimanches et fêtes, luy a été accordé 6 # pour la messe en musique qu’il a fait chanter et de sa composition".
• 20 septembre 1747, Troyes : Louis MAÎTRE prie la compagnie de reprendre les deux années qu’il avait interrompues; à la cathédrale de Troyes, on appelle cela "le temps de cocatrix". C'est accordé.

• 24 avril 1748, Troyes : Il demande à être dispensé du restant de son temps de cocatrix, "Mrs les chanoines de St Estienne luy offrant une place de musicien dans leur eglise. [...] Mr l’officier des anniversaires luy payera 50 # quil a encore a recevoir pour sa recompense, en luy retenant cependant le surplis quil luy a fait faire a paques dernier. ». Son maître LENOIR est mort en juin 1747. C'est le maître de musique de la collégiale Sainte-Radegonde de Poitiers, LEGARVE, qui lui a succédé. On ne sait pas vraiment si MAÎTRE prend le poste à la collégiale Saint-Étienne.

• [Date inconnue, avant mai 1751], Orléans : Louis MAITRE devient maître de musique de la collégiale de Saint-Aignan. Les archives de ce chapitre ayant disparu (incendie de 1940), la date de sa nomination n'est pas actuellement connue. Parmi les enfants de chœur dont il a assuré – au moins en partie – la formation figure Pierre MALIDOR.

• 24 mai 1751, Orléans : "Maître Louis LE MAÎTRE, maître de musique de Saint-Aignan, ami" est témoin de Marie-Jacquette Hérissé lors de son mariage avec Michel Lauret, tisserand, paroisse de Saint-Victor. Il signe "Louis Le Maitre". La mariée est la sœur de Charles HÉRISSÉ, qui est alors enfant de chœur de la collégiale Saint-Aignan, en cours de formation donc sous la direction de Louis LEMAÎTRE. Elle est aussi la future mère du futur maître de musique François-Michel LAURET

• 22 janvier 1752, Orléans : Dans l'église collégiale et paroissiale de Saint-Aignan, en compagnie d'André HERMANT et de Pierre BAZUELLE, tous deux "musiciens", le sieur Louis LE MAÎTRE, maître de musique de cette église, est témoin au mariage de l'un de ses musiciens, Gabriel LÉVÊQUE, avec la fille d'un marinier. Il signe "Le maitre".

Selon Arthur-Émile Prévost, auteur d'une histoire de la maîtrise de la cathédrale de Troyes, les chanoines de la cathédrale Saint-Pierre-Saint-Paul lui auraient proposé le poste de maître de musique de leur église afin de succéder à Antoine RONDELET, fin 1752, début 1753 [voir registres capitulaires] mais il aurait repoussé cette offre. Le poste, apparemment, était très instable.

• 7 juillet 1756, Tours : Après la messe canoniale, les chanoines de Saint-Martin, réunis en galerie, reçoivent Louis MAÎTRE, clerc tonsuré du diocèse de Troyes comme "moderator" [maître de musique] de leur Église; le chantre en dignité et les intendants de la psallette sont désignés pour "faire sa condition". Il succède à Jean HAINSSE, lui-même en poste auparavant à Orléans, qui avait succédé en janvier à Joseph AYRAULT DIT NEUVILLE mais qui atteint de troubles du comportement avait été remercié par le chapitre.
• 13 juillet 1756, Tours : On lui écrit qu'il a la permission de ne venir prendre son poste qu'à la fin du mois.
• 6 août 1756 : Le fabricier lui verse 30 livres de frais de voyage.

• 8 septembre 1757, Tours : Un congé de huit jours lui est accordé pour aller à Orléans.
• 19 novembre 1757 : Suite à son rapport au chapitre contre deux enfants de chœur, Michel DELALANDE et Étienne PESSE, au sujet de leurs mauvaises actions et leur refus de lui obéir, MAÎTRE obtient des sanctions exemplaires. Le premier, qui deviendra plus tard maître de musique de la cathédrale de Chartres, doit faire amende honorable publiquement et le second est renvoyé.

• 16 août 1758, Tours : Louis LEMAÎTRE obtient un congé d'un mois pour s'occuper de ses affaires mais il devra venir diriger la musique le jour de la fête de la Nativité de la Vierge et les dimanches.

• 4 février 1760, Tours : Il  signe comme témoin au mariage de Augustin Roy, fils de marchand, avec Marie-Anne Rouere, signe. Il est alors "clerc tonsuré et maître de musique de st-martin de Tours".
• 12 avril 1760, Tours : À la suite du décès de René Rouere, maître de grammaire de la psallette, sa vicairie perpétuelle est octroyée au maître de musique de la collégiale.
• 5 août 1760 : À la requête de son maître de musique, le chapitre de Saint-Martin ordonne à son procureur général d'acheter des messes en musique imprimées pour servir à l'usage de cette église.

• 20 décembre 1764, Tours : L’intendant de la psallette lui rappelle qu’il doit mieux faire observer les règlements de la psallette par les enfants de chœur.

• 16 octobre 1765, Tours : Dans l'église paroissiale de Saint-Pierre-des-Corps, Louis MAÎTRE, "maître de musique de la Noble et Insigne Église Saint-Martin de Tours", est parrain de Jean-Louis Carré, fils de Nicolas-Augustin CARRÉ, organiste, et de dame Jeanne Sailly.

• 31 octobre 1767, Tours : Les chanoines de Saint-Martin réunis en galerie après la grand-messe décident de rendre moins pénible la charge du maître de musique sauf pour la fête de Toussaint et celle de la saint Martin d'hiver.
• 7 novembre 1767 : Les intendants de la psallette de Saint-Martin sont chargés de s'occuper du gouvernement de la psallette suite à la défection du maître de musique.
• 14 novembre 1767 : Le chapitre décide de confier aux chanoines Goulart et Archambault de Gatinelle la recherche d'un nouveau maître de musique. Ce sera Nicolas SAVART, qui prendra son poste au mois de janvier suivant... pour quelques semaines; il faudra attendre décembre 1768 pour que la direction de la maîtrise se stabilise sous la direction d'Adrien Quentin BUÉE.

Dans les années qui suivent, Louis MAÎTRE ne sera plus jamais associé à la gestion de la psallette ni à la musique, du moins dans les sources à notre disposition. Il conserve sa vicairie perpétuelle jusqu'à la suppression du chapitre en novembre 1790, vivant comme un rentier, vendant le vin récolté dans sa petite closerie dépendant de son bénéfice. Toutefois, l'abbé Maître a donné (et sans doute continué à donner) des cours de musique en ville comme l'attestent certains documents retrouvés à son décès :  "un journal qui servoit jadis a ecrire les noms des ecoliers dudit defunt" et des "cartes de leçons de musique" aux noms des demoiselles Boislève et Patas, à la demoiselle Loquin…...

• 1786, Tours : Il s'est affilié comme "frère à talens" à la loge maçonnique de la Concorde Écossaise à l’Orient, en compagnie de Jean-Baptiste ALLAIN-DUPRÉ [1786-1789] et NOURRY [1786], sans doute Pierre Paul.

• 10 février 1793, Tours : Toujours musicien, et présenté encore comme " cidevant beneficier de saint Martin de Tours", Louis MAÎTRE meurt à son domicile de la rue des Carmes, section de la Poissonnerie, à quatre heures du soir. Cette maison a été achetée le 24 juillet 1791 devant le même notaire au maître de danse VALLAT. Le 22 mars suivant, on procède à son inventaire devant maître Archambault de Beaune, en présence de Catherine Bauge, veuve Joseph Bellas, sa domestique depuis 25 ans. "Sur une planche servant de dressoir", on trouve "plusieurs cahiers de musique et douze brochures", sur un autre dressoir, dix volumes dont un bréviaire de Saint-Martin, et "cinquante cahiers de musique" (ces derniers estimés 2 livres 10 sols). Le montant total de l'inventaire s'élève à 2 173 livres 10 sols en assignats. Louis MAÎTRE avait acheté également deux morceaux de terrain au lieur dit de Genève "au bas de la rue des récollets, paroisse La Riche" et il disposait encore à son décès de son ancienne maison bénéficiale située paroisse de Saint-Avertin au milieu des vignes.
• 25 mars 1793, Tours : Le produit de la vente de ses meubles et effets rapporte la somme de 6 479 livres, puis en juin ses biens immobiliers sont adjugés.

Mise à jour : 19 juin 2020

Sources
A.E Prévost, Histoire de la maîtrise de la cathédrale de Troyes, rééd. 1972 ; Annonces, affiches et avis divers [de Paris] ; F-Ad10/ 4E 19001 ; F-Ad10/ G 1311 ; F-Ad37/ 2E6/ 240 ; F-Ad37/ 6NUM6/ 233/ 029 ; F-Ad37/ 6NUM8/ 261/ 010 ; F-Ad45/ BMS St-Victor, Orléans ; F-Adio.Tours/ registre capitulaire St-Martin n°10 ; F-Adio.Tours/ registre capitulaire St-Martin n°12 ; F-Adio.Tours/ registre capitulaire St-Martin n°13 ; F-Adio.Tours/ registre capitulaire St-Martin n°15 ; F-Adio.Tours/ registre capitulaire St-Martin n°6 ; F-Adio.Tours/ registre capitulaire St-Martin n°7 ; F-Adio.Tours/ registre capitulaire St-Martin n°8 ; F-Bnf/ FM2/ 489

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