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GAUTHEY, Louis [ou Jean] (ca 1762-1790 ap.)

GAUTHEY, Louis [ou Jean] (ca 1762-1790 ap.)

État civil
NOM : GAUTHEY     Prénom(s) : Louis [ou Jean]     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : GAUDEY
GAUTHET
Date(s) : 1762 ca  / 1790-7 ap.
Notes biographiques

GAUTHEY est un cas particulier à plusieurs égards. Notamment parce que, bien qu'il soit assidûment présent dans les sources beaunoises durant les vingt ans qui précèdent la Révolution, il reste extrêmement mal connu, au point qu'on hésite même sur son prénom ! Son destin après 1790 n'est pas (actuellement) documenté. Mais des lecteurs ou lectrices de la présente notice sauront peut-être lui ajouter tout ce qui lui manque...

• [1762], Beaune [Côte-d'Or] : S'il a été reçu enfant de chœur à l'âge le plus habituellement observé (autour de 7 ans), GAUTHEY serait né courant 1763. Toutefois comme en tant que "plus âgé" il a "le rang" sur l'autre garçon reçu en même temps que lui, il est plus vraisemblablement né en 1762, voire en 1761... Il est à remarquer que son prénom n'est donné que deux fois dans les innombrables délibérations qui le concernent dans le registre capitulaire, et qu'il est une fois prénommé Jean, et une autre fois Louis. Il semble pourtant, vu le contexte, s'agir du même individu.

• 29 août 1770 : Après avoir auditionné neuf enfants, le chapitre de la collégiale Notre-Dame reçoit deux nouveaux enfants de chœur, GAUTHEY et GAUDY, tous deux natifs de Beaune, le premier étant un peu plus âgé que le second. L'une des deux places vacantes correspond à celle libérée par le renvoi, quelques jours plus tôt, de DELAMOTTE, dernier reçu des enfants de chœur, qui montrait "peu d’aptitude" et n'avait pas fait de progrès... L'autre correspond à la sortie normale de Jacques DROUHIN, "licencié à cause de la mutation de sa voix" le 13 juillet précédent. GAUTHEY et ce dernier se retrouveront au coude-à-coude au chœur de Notre-Dame de Beaune à la veille de la Révolution...
Après une période de vacance à la tête de la maîtrise, un nouveau maître, le sieur ALOTTE, arrive d'Annecy début septembre 1770, soit à peu près en même temps que les deux jeunes garçons.

• 13 février 1772, Beaune : Son camarade Louis GAUDY décède à la maîtrise de la collégiale. Il est remplacé le 23 février par François RICHET.
Quelques mois plus tard, les enfants de chœur disent adieu au sieur ALOTTE, qui a demandé son congé au chapitre le 7 août et semble partir aussitôt. Après un intérim de quatre mois assuré par Lazare GOOSSENS pour les leçons de musique et par Philibert JOROT pour tout le reste, le jeune GAUTHEY doit s'adapter à un troisième maître à partir du 18 décembre, lorsque Laurent DUPUIS arrive de Coutances.

• 23 avril 1775 : Après deux ans et demi à la tête de la maîtrise, Laurent DUPUIS démissionne. Le chapitre organise désormais un partage des tâches entre un prêtre (dans un premier temps Pierre FAVIER) qui gèrera la maîtrise et enseignera la grammaire aux enfants, et Lazare GOOSSENS, qui leur enseignera la musique. C'est donc ce dernier qui va parfaire la formation musicale du jeune garçon.

• 22 mai 1776, Beaune : GAUTHEY, l’aîné des enfants de chœur, ayant fait exécuter en musique le jour de l’ascension un Regina coeli, un hymne et un magnificat de sa composition, le chapitre décide qu'il luy sera remis publiquement un écu de six livres, en présence des autres enfants de chœur, afin d’exciter l’émulation parmi eux.

• 14 mai 1777 : Le chapitre général décide que GAUTHEY, "l’aîné des enfants de chœur est désormais inutile à la maîtrize" et qu'il en sortira à la fin d'octobre. Il devient alors chorial de la collégiale.

• 3 juin 1778 : GAUTHEY, chorial, est réprimandé par le chapitre pour "des réponses hautaines et impertinentes qu’il a fait lorsque quelques uns de Messieurs ont eu la charité de le reprendre de ses défauts et manquements".

• 22 janvier 1779, Beaune : Le chorial Gauthey reçoit 36 l. du chapitre collégial pour avoir recopié des partitions de GARNIER, ancien maître de la collégiale Notre-Dame ; à la demande du chapitre, le chanoine fabricien fera relier ces partitions en un volume, "ainsy que celles qu’il pourra se procurer composées par les sieurs HOMET et ROUSSEAU qui ont été maîtres de musique en cette église".

• 30 avril 1781, Beaune : Avec plusieurs autres musiciens, "Jean" GAUTHEY signe un avis concernant les trois cloches de la collégiale qui sont discordantes entre elles. Les autres experts consultés sont GUILLERMIER l'organiste, DURAND, FAVIER, CHAUFFETET, GOOSSENS, PERRIER, ESCARD, JOROT, DESFORGES et Amable BAS.

• 13 mai 1782, Beaune : Le chapitre général attribue la "pension Pomier" (petite allocation d'études destinée à aider un ancien enfant de chœur qui poursuit ses études et se dispose à entrer au séminaire) à GAUTHEY chorial.
• Le 1er novembre 1782, le chapitre délivre en effet un certificat pour le chorial GAUTHEY "content de se rendre au plutôt au séminaire"…  Ce qui laisse penser que jusqu'alors il était encore au collège.
• 1er novembre 1783, Beaune : Le chapitre collégial délivre un certificat à GAUTHEY chorial "désirant retourner au séminaire pour y faire sa 2ème année".
• 25 mai 1784 : La pension Pomier est pour la 2ème fois attribuée à GAUTHEY "chorial de cette église, actuellement au séminaire".
• 22 avril 1785 : Le chapitre de la collégiale accorde un titre clérical au sieur GAUTHEY clerc tonsuré, habitué de cette église, actuellement au séminaire d’Autun.
• Le 9 mai 1785, le chapitre général accorde à nouveau les 40 livres de la pension Pomier à GAUTHEY, "chorial de cette église, actuellement au séminaire".
• 5 mai 1786 : GAUTHEY, "musicien et habitué de cette église" obtient un certificat du chapitre, car il se dispose à aller au séminaire prendre le sous-diaconat.
• Le 30 mai 1786, le chapitre général attribue à nouveau la pension Pomier à GAUTHEY. C'est la 4ème fois qu'il en bénéficie.
• 1er décembre 1786, Beaune : Lazare GOOSSENS, le maître de musique de la collégiale, étant attaqué "depuis trois ou quatre mois" (depuis la fin de l'été) d’une fièvre quarte, c'est GAUTHEY qui enseigne la musique aux enfants de chœur. Le chapitre décide de lui verser 8 livres par mois "à commencer depuis la maladie dit sieur Goossans jusqu’à son entière convalescence". Le jeune clerc n'est donc plus au séminaire d'Autun.

• 27 avril 1787, Beaune : Les fêtes de Pâques passées, GAUTHEY se dispose à repartir au séminaire. Il faut le remplacer auprès des enfants de chœur : le chapitre confie la tâche à ÉVRARD. Lors du chapitre général suivant (21 mai 1787), Gauthey est à nouveau bénéficiaire de la pension Pomier de 40 livres.

• 4 janvier 1788, Beaune : Le sieur GAUTHEY "diacre et habitué de cette église" demande au chapitre "vu la modicité de ses honoraires de vouloir bien l’augmenter". Il aura 12 sols par jour "à datter du 1er du présent mois aux conditions qu’il continuera à jouer de la basse et de porter la chappe toutes les fois que l’occasion s’en présentera".
• 5 mai 1788 : GAUTHEY "chorial de cette église" est une nouvelle fois sélectionné pour recevoir les 40 livres de la pension Pomier. C'est la sixième année qu'il en bénéficie, ce qui, sauf erreur, est unique dans le registre capitulaire : on voit que les chanoines de Beaune l'accompagnent avec persévérance tout au long de son itinéraire de formation...
• À la mi-novembre 1788, GAUTHEY "diacre habitué de cette église" repart pour le séminaire d'Autun, muni d'un certificat de vie et mœurs et d'une gratification de 24 livres. C'est durant ce séjour à Autun qu'il est ordonné prêtre.
La veille de noël 1788, il présente ses lettres de prêtrise au chapitre et réclame une augmentation de "ses honoraires qui étoient très modiques et de lui permettre de prendre place aux hautes stalles", ce que le chapitre lui accorde. Il touchera désormais 15 sols / jour, soit 275 livres / an, ce qui est encore très peu...

• Janvier 1789 : Une maison canoniale s'étant libérée par le décès de la sœur de M. Larbalétrier, qui l'avait occupé lui-même jusqu'à son décès en 1785, deux prêtres habitués la réclament. Les chanoines l'accordent à Jacques DROUHIN, qui est prioritaire en terme d'ancienneté. Mais comme il est "actuellement maître des enfants de chœur", il demeure à la maîtrise et n'a donc pas l'usage immédiat de cette maison. Inversement, GAUTHEY en a besoin "à raison de l’éloignement où il est de l’église et des mauvais chemins qu’il a à traverser", il est autorisé à y habiter, gratuitement, en laissant "jouir ledit sieur Drouhin d’une cave de son choix".
• 17 mars 1789 : "Mrs les habitués de Notre-Dame et de St-Pierre" ont député Jacques DROUHIN pour aller à Dijon les représenter à l’assemblée générale des trois états du bailliage. Avec l'accord du chapitre, c'est M. GAUTHEY qui va gouverner les enfants en son lieu et place. Dans la liste des quinze "commettants" du député, on reconnaît plusieurs anciens enfants de chœur et chantres ou musiciens avérés, tels Pierre DESFORGES, François DURAND, Jean-Charles PORTIER ou François RENEVEY. Dans cette liste, qui précise les prénoms des quinze habitués, GAUTHEY est prénommé Louis.

• 10 et 24 mars 1790, Beaune : Le chapitre débat au sujet du cas de M. GAUTHEY "prêtre habitué sous chantre de cette église", qui refuse de payer les taxes sur le vin. Les chanoines décide de lui payer dorénavant en argent la part de sa rémunération initialement prévue en nature.
• 3 et 4 juillet 1790 : Un chanoine se plaint de ce que " M. GAUTHEY prêtre habitué de cette église se tenoit habituellement assis tandis qu’il chantoit à la musique et ne descendoit point des hautes stalles pour chanter l’antienne de la sainte Vierge". Malgré un avertissement, il garde la même attitude le lendemain. Le chapitre décide qu'il sera "privé de la rétribution attachée à chaque office auquel il chanteroit à la musique assis ou il s’abstiendroit de descendre des hautes stalles pour chanter avec messieurs les musiciens". C'est la dernière trace de lui dans le registre capitulaire.

L'enquête reste ouverte pour savoir ce qu'il devint ensuite. Curieusement – et sauf erreur – le fichier Reinert du clergé côte-d'orien pendant la Révolution ne le mentionne pas

Mise à jour : 13 mars 2018

Sources
Ad21/ G 2554/2 ; F-Ad21/ G 2552 ; F-Ad21/ G 2553 ; F-Ad21/ G 2554

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