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LEBLANC, Guillaume (ca 1720-1788)
État civil
NOM : LEBLANC     Prénom(s) : Guillaume     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : LE BLANC
Date(s) : 1720 ca  / 1788-10-8
Notes biographiques

Mort à la veille de la Révolution, Guillaume LEBLANC était alors – depuis trois décennies – maître de musique de la cathédrale de Mâcon, dans le sud de la Bourgogne.

• [Vers 1720] : Selon son acte de décès, Guillaume LEBLANC serait né à "Rhodes". Est-ce le village lorrain de ce nom, actuellement en Moselle, à une quinzaine de kilomètres à l'est de Sarrebourg ? Ou une autre façon d'écrire Rodez ? De Rodez à Dijon, il faut compter 450 km par les itinéraires pédestres les plus directs. Mais nombreux sont les musiciens qui accomplissent d'aussi longs périples.

• [1727-1737] : On peut penser que Guillaume LEBLANC est durant une dizaine d'années formé à la musique et au chant d'Église dans une maîtrise. Où ?

• 14 mai 1754, Dijon [Côte-d'Or] : Guillaume LE BLANC, habitué, et Anatole CHAUVEREICHE, musicien, tous deux de la Sainte Chapelle, assistent et signent au mariage de Jean-Baptiste CUYNET, musicien à la cathédrale Saint-Étienne.
• 27 juin 1754, Mâcon [Saône-et-Loire] : Le chapitre de la cathédrale Saint-Vincent décide de verser 24 livres à Mr LEBLANC haute contre "pour le rembourser des frais qu’il a faits pour se rendre en cette ville". De Dijon à Mâcon, on compte environ 125 km par l'itinéraire pédestre le plus direct, via Beaune et Tournus.

• 27 janvier 1756, Mâcon : Une délibération du registre capitulaire intrigue. Le chapitre reçoit le sieur Marie-François Bourjon, clerc tonsuré de ce diocèse, pour "distributaire" à la place du sieur LEBLANC, musicien. Mais il est précisé que cette réception reste provisoire et n'est valable que "jusqu’au tems auquel il [LEBLANC] voudra reprendre la ditte distribution". De plus le nouveau venu "ne recevra que portion simple dans les fondations, et la portion double sera continuée aud. sieur LEBLANC". Sans que l'on sache pourquoi LEBLANC a renoncé à sa distribution, on devine que le chapitre lui fait un traitement de faveur…

• 4 juillet 1757, Mâcon : Le chapitre de Saint-Vincent députe un chanoine pour aller inspecter la maîtrise "et veiller à ce que les enfants de chœur soient élevés par leurs maîtres ainsy qu’il convient". À l'évidence des soupçons pèsent sur le binôme Joseph GARNIER (maître de musique) / Pierre-François DERAY (maître des enfants de chœur).
• 26 août 1757 : Peu de temps après, Joseph GARNIER parti, le chanteur haute-contre Guillaume LEBLANC est nommé pour maître de musique de la cathédrale Saint-Vincent de Mâcon. Il est précisé qu'il en fera toutes les fonctions "à l’exception de la composition". Composer des pièces musicales devait être un challenge trop difficile après cinq années durant lesquelles on avait entendu du Garnier ! Le chapitre prévoit de verser au nouveau maître de musique "250 livres par année outre ses gages", comprendre : outre les gages qu'il touchait déjà normalement comme haute-contre (et qui ne sont pas connus). Le sieur Pierre-François DERAY reste maître des enfants de chœur, le nouveau maître n'étant pas chargé de la gestion matérielle des six enfants de chœur.

• 26 janvier 1759, Mâcon : Un chanoine est chargé par le chapitre "d’achetter à Paris un livre de messes imprimé [sic] en musique". Cette décision du registre capitulaire traduit le fait que le sieur LEBLANC est chargé de toutes les tâches inhérentes à la fonction de maître de musique, "à l’exception de la composition". Concrètement, il faut aller chercher du nouveau répertoire à Paris.
• 23 février 1759 : Le sieur LEBLANC ayant souhaité bénéficier d'un engagement à vie comparable à celui qui a été accordé au serpent-basson Jean-Baptiste JARNAGE cinq ans plus tôt, le chapitre le lui accorde. La délibération, très intéressante, rappelle que le musicien, clerc tonsuré, est "actuellement commis à la place de maître de musique de l’église", sans en porter complètement le titre, dirait-on. Elle énumère ses trois "talents" complémentaires qu'il exerce tour à tour "soit en la qualité de musicien chantant la haute contre, soit de son talent pour le violon de chesle, soit enfin du soin d’enseigner la musique aux enfants de chœur et de la régir dans l’église". Les gages de 400 livres lui seront accordés à vie au bout de vingt ans de l'exercice de ces trois talents, "au deffaut d’un des talents il sera obligé d’exercer les autres suivant l’exigence des tems et à la volonté du chapitre".

• 23 juillet 1762, Mâcon : Le chapitre décide que "le sieur Pierre François DERAY prêtre catherin seroit continué à la maîtrise maître des enfants de chœur encor pendant trois années", mais comme (depuis quand ?) il est devenu secrétaire de l'évêché, on craint qu'il ne puisse être assez présent à la maîtrise. Or les enfants de chœur exigent "des soins assidus et presque continuels". Le chapitre mobilise donc le sieur LEBLANC, maître de musique, pour partager "l’authorité sous l’inspection du chanoine nommé supérieur par le chapitre". Les deux hommes seront chargés "conjointement de veiller aux études de latin et de musique, au bon ordre tant pour le spirituel que pour le temporel, et d’une résidence exacte, de façon que les enfants ne restent jamais ou presque jamais seuls à la maison et sans l’un des deux maîtres pour veiller à leur conduite".
Cet arrangement bicéphale semble caduc dès le 26 janvier 1763, où l'acte du 23 juillet précédent est révoqué et annulé.

• 25 janvier 1763, Mâcon : Le chapitre, sans doute dans un souci de gestion financière, réduit les gages de ses musiciens. Ceux "de Mr DERAY ne seront à l’avenir que de 60 livres par année", comme ceux du sieur GORLIER, ce qui est très faible ; ceux des sieurs LEBLANC, DESGRETS et CAJON sont réduits à 200 livres, et ceux du sieur LARLA, le mieux payé du groupe, seront de 300 livres, avec "une gratification de 50 livres par année s’il est assidu à l’office et particulièrement à mâtines". Il est rappelé que leurs engagements ne sont valables que "pour autant de temps qu’il plaira à la Cie". Seul Jean-Baptiste JARNAGE, non mentionné à l'occasion de ce 'plan social', bénéficie d'un contrat à vie sur une base de 400 livres annuelles.

• 8 octobre 1788, Mâcon : Le sieur Guillaume LEBLANC, clerc minoré, bénéficier et maître de musique de la cathédrale Saint-Vincent de Mâcon, décède sur la paroisse Saint-Vincent. Il est dit âgé d’environ 68 ans et natif de "Rhodes". Ses obsèques ont lieu le lendemain, "dans le préal". Les deux témoins soussignés sont deux prêtres bénéficiers de la cathédrale, Jean-Claude-Philibert Tournade, et Claude BOUTOUGE. Ce dernier est le maître des enfants de chœur, c'est-à-dire le second élément du binôme qui éduque les enfants de chœur de la cathédrale, auxquels le maître de musique défunt donnait des leçons de musique, mais sans gérer leur vie quotidienne.

Il est remplacé par Claude GADOIS, lequel est le maître de musique de la cathédrale en 1790.

Mise à jour : 16 mai 2021

Sources
F-Ad01/ BMS Saint-Laurent-sur-Saône ; F-Ad21/ BMS St-Médard ; F-Ad71/ BMS Mâcon St-Vincent ; F-Ad71/ G 216/2

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