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BONNOTTE, Bonaventure (1735-1807)
État civil
NOM : BONNOTTE     Prénom(s) : Bonaventure      Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : BONOTE
BONNOTE
BONOTTE
BONNOT
Date(s) : 1735-3-9   / 1807-11-22 
Notes biographiques

Bonaventure BONNOTTE est un exemple frappant de la place que pouvait occuper la pluri activité dans le monde musical ancien, y compris autour des grandes églises : en effet, loin d'être chantre de village ou de bourg, il est tout à fait officiellement et durablement au service de la cathédrale Saint-Étienne d'Auxerre, où il chante la basse contre. Et pourtant, il est en même temps, et tout aussi officiellement, maître cordonnier.

• Bonaventure BONNOTTE naît le 9 mars 1735 à Auxerre, fils de Jacques Bonnotte, "maître cordonnier", et de Marie-Anne Ducouroy. Il est dit âgé de 56 ans en 1790, et de 72 ans à son décès (fin 1807).

• Quelle formation à la musique a-t-il reçue ? Peut-être a-t-il été enfant de chœur à la cathédrale ou dans une autre église d'Auxerre. Son dossier de carrière ne le mentionnant pas, on peut toutefois en douter.

• 1756, Auxerre : Selon son dossier de carrière, c'est cette année-là que Bonaventure BONNOTTE est entré au service du chapitre de la cathédrale St-Étienne. Il a 22 ans. Les registres capitulaires de cette période ont disparu. On devine qu'il est alors reçu en qualité de chapelain (voir ci-après au 16 février 1759).

• 19 février 1759, Auxerre : Un registre capitulaire isolé conservé permet d'apercevoir la véritable réception de Bonaventure BONNOTTE. Ce jour-là, le chapitre fait le constat qu'il n'y a "point actuellement de musicien basse contre du côté gauche du chœur". Aussi, "après en avoir délibéré", les chanoines décident-ils "à la pluralité des voix de prendre à l’essai et pour un tems le nommé BONNOTTE, déjà reçu en qualité de chapelain, pour chanter en qualité de commis musicien et Mrs ont conclu de lui donner pour tout gage la somme de 7 livres par semaine" [soit 364 livres par an]. Dès le 7 mai 1759 il est augmenté d'une livre par semaine, soit des gages fixes de 416 livres par an. Les chanoines justifient cette augmentation par leur volonté "de le fixer en laditte qualité de commis musicien".
• 25 avril 1759, Auxerre : Bonaventure est le parrain de son neveu Marc-Bonaventure, fils de son frère Pierre-Jacques Bonnotte, "maître cordonnier" et de Marie Delaval. Il est dit "son oncle, fils mineur de feu Jacques Bonnotte", sans précision de statut professionnel.
À la même période, depuis la fin de l'année 1758, on remarque occasionnellement sa signature en bas des actes de sépulture de la paroisse de Saint-Pierre-en-Château : il venait parfois y chanter, en plus de son service à la cathédrale.

• 28 juillet 1766, Auxerre : BONNOTTE, "commis musicien", demande au chapitre une avance importante (300 livres). Le chapitre ne lui accorde que 200 livres "à condition qu’il en feroit billet solidaire avec son frère et que ses gages lui seroient retenus jusqu’au payement de la dite somme".

• Le 21 juin 1768, Bonaventure BONNOTTE, qualifié de "musicien de la cathédrale", épouse Anne Bournicat, fille d'un tailleur de pierres, paroisse Saint-Eusèbe d'Auxerre, en présence d'Amâtre CHEVRILLON, lui aussi musicien de la cathédrale.
• 5 décembre 1768 : Bonaventure BONNOTTE, "commis musicien" de la cathédrale, assiste à la sépulture de Noël BOURCELET, musicien de la cathédrale, en compagnie de  Vincent GARNIER, lui aussi "commis musicien". Tous deux seront également présents à la sépulture de Amâtre CHEVRILLON le 4 novembre 1773.

• 13 mars 1769, Auxerre : BONNOTTE, "commis musicien", figure dans la liste des membres du bas chœur dressée à l'occasion du chapitre général, en compagnie de CHAPOTIN maître de musique ; PALLAIS organiste ; CHEVRILLON, POITOU, PRUNELLE, GARNIERCHERTIER les autres commis musiciens ; ainsi que des sacristains, des chapelains, des enfants de chœur, des bâtonniers, du sonneur et du suisse.

• De mai 1769 à janvier 1775, quatre enfants Bonnotte sont baptisés paroisse St-Pierre-en-Château à Auxerre, dont deux meurent en bas âge (2 ans 3 mois et 7 ans). Sur ces six actes, Bonaventure Bonnotte est dit deux fois maître cordonnier seulement, deux fois maître cordonnier ET chantre, et deux fois chantre ou musicien seulement.
Même quand il est qualifié seulement de cordonnier, Bonnotte est à l'évidence très lié au milieu musical : le parrain de son 2ème enfant, le 5 août 1770, est Edme CHAPOTIN Maître de musique de la Cathédrale, la marraine est Jeanne-Élisabeth Rollet épouse de Jean Jacques MÉRAT, musicien. À la sépulture de la petite fille morte en septembre 1770 assiste Hubert PINON.

• 26 juillet 1778, Auxerre : Bonaventure BONNOTTE, commis musicien de la cathédrale, assiste à la sépulture de Vincent GARNIER, basse contre de la cathédrale, en compagnie de trois autres commis musiciens : Romain CHERTIER, Nicolas GELIN et Charles POITOU.

• 30 juin 1780 : Bonaventure BONNOTTE, commis musicien de la cathédrale, assiste à la sépulture du haute-contre Charles POITOU, en compagnie de trois autres commis musiciens : Nicolas GELIN , René PRUNELLE et Romain CHERTIER, ainsi que de l'organiste Joseph PALLAIS.
• 28 août 1780 : Le sieur BONNOTTE, basse contre, vient exposer au chapitre "qu’il venoit d’être imposé à 14 livres 8 sols de taille, et qu’il prioit Mrs de l’en faire décharger, comme n’ayant jamais été imposé ainsy que ses prédécesseurs". Le chapitre semble embarrassé et décide d'écrire à Dijon "pour sçavoir si les Musiciens de la Cathédralle qui exercent un métier ou font un petit commerce sont sujets à la taille", ce qui prouve que la situation n'est pas aussi limpide que le musicien le prétend.

• 15 juillet 1782 : Après examen par le maître de musique Edme CHAPOTIN, le chapitre de Saint-Étienne accepte que le fils BONNOTTE (dont le prénom n'est pas donné) soit admis à la maîtrise comme enfant de chœur surnuméraire et à l'essai "à condition qu’il n’en coutera rien à la Cie ni pour la nourriture ni pour l’habillement".

• 28 juin 1784 : Le chapitre autorise BONNOTTE et MERY à "aller à Appoigny pour la Saint Pierre". Appoigny est situé à 11 km au nord du centre d'Auxerre, soit environ deux heures et demie de marche. Il y existait une collégiale Saint-Pierre, bel édifice mais modeste lieu de musique, qui réclamait des renforts venus d'Auxerre pour sa fête patronale.
• 10 septembre 1784 : BONNOTTE, "commis musicien", est tancé par le chapitre qui lui rappelle qu'il est interdit "de quitter un office commencé et surtout la messe pour aller faire des fonctions dans d’autres églises, comme il lui est arrivé mercredi dernier au grand mécontentement de Messieurs qui n’useront plus d’indulgence à l’avenir en pareil cas".
• 13 décembre 1784, Auxerre : À l'occasion du chapitre général est dressée la liste des membres du bas chœur. Elle comporte 9 musiciens, dans l'ordre suivant : le Maître de musique Edme CHAPOTIN, l'organiste PALLAIS, les commis musiciens  PRUNELLE, BONNOTTE, CHERTIER, JOBARD, GELIN, DUBAUX et MÉRY. Auxquels s'ajoutent des chapelains, sacristains, enfants de chœur, bâtonniers, suisse et sonneur non nommés.

• 5 septembre 1788, Auxerre : Anne Bosnier [sic], femme de Bonaventure BONOTTE, basse contre de la cathédrale, est marraine de la 3ème fille du chantre Pierre CAMPENON, paroisse St-Eusèbe. Le parrain est Edme CHAPOTIN, "maître de musique de l’église cathédrale".

• 7 mars 1789 : Vêtu "en habit de chœur", BONNOTTE vient demander au chapitre la permission "de s’absenter toute la journée du lundi 9 du courant, promettant de faire son possible pour se trouver à la messe du mardi 10", ce qui lui est accordé. Le motif de cette absence n'est pas spécifié dans le registre capitulaire. On peut penser qu'elle est liée aux affaires de son commerce.
• 12 juin 1789 : BONNOTTE, "commis musicien de cette église", demande et obtient "d’être dispensé dimanche prochain de la messe du chœur" pour assister (et chanter ?) à celle de sa paroisse Saint-Pierre-en-Château, "à laquelle ses enfants doivent faire leur 1ère communion".
• 9 novembre 1789 : Cette fois, c'est la foire qui motive la demande et l'obtention d'un court congé ("le mardy soir veille de la foire et toute la journée de mercredi, jour de la foire").

1790, Auxerre : Bonaventure BONNOTTE est toujours musicien à la cathédrale Saint-Étienne, où il chante la basse-contre. Il déclare toucher des appointements de 550 livres. Mais il augmente évidemment ses revenus grâce à son activité de cordonnier. Chaque année, le chapitre l'autorise officiellement à être absent des offices le jour de la foire "pour vaquer aux affaires de son commerce".
 Sous la direction d'Edme CHAPOTIN, chantent au chœur les "commis musiciens" Bonaventure BONNOTTE, Pierre CAMPENON, Romain CHERTIER, Nicolas GELIN, Étienne LE COUTEUXEdme Hubert PINON, tandis que Pierre JOBARD joue du serpent et que Jean-Joseph PALLAIS est toujours l'organiste en titre. 

• Juin 1791 : Avec les autres musiciens de la cathédrale, BONNOTTE expédie une supplique collective au Comité ecclésiastique. Âgé de 57 ans, il se dit "infirme" et chargé de famille. Le département propose de lui accorder une pension de 200 livres.
• 2 juillet 1791 : Le district ordonne le versement des deux premiers quartiers du traitement qui doit lui être définitivement accordé. Sa pension finale devrait être de 200 livres.

• 14 septembre 1792 : Un arrêté départemental lui accorde 400 livres de pension. Un tableau daté de 1792 indique 200 livres / an le concernant.
• 16 octobre 1792 : Bonaventure BONNOTTE, ancien chantre de la ci-devant cathédrale, prêtre serment en compagnie de quatre ci-devant religieuses.

• Le 14 mai 1793, sa fille Anne Thérèse épouse Étienne LECOUTEUX, ancien chantre la cathédrale devenu lui aussi cordonnier. Celui-ci demeure "rue Croix de Pierre, chez le citoyen Dhalle, aussy cordonnier" : a-t-il appris le métier chez son logeur ou auprès de son futur beau-père ? Au mariage assistent plusieurs anciens piliers du corps de musique de la cathédrale : Hubert PINON, devenu commissaire de police, Pierre CAMPENON, marchand miroitier et Pierre JOBARD, seul à être dit maître de musique. On remarque aussi Joseph Pierre Rathier / Rattier, tailleur d’habits, qui pourrait être lui aussi lié au milieu musical. Quant à Bonaventure BONNOTTE, il s'est bien entendu replié sur son second métier et est dit cordonnier. Avec sa famille, il demeure rue de la Fécauderie / Fricanderie.

• 22 novembre 1807, Auxerre : Bonaventure BONNOTTE, âgé de 72 ans, veuf de Anne Bournicat, s'éteint rue Fécauderie. Son décès est déclaré par son fils Antoine et par son gendre Étienne LECOUTEUX. Tous deux sont dits cordonniers.

Mise à jour : 17 juillet 2018

Sources
Ch. Demay, PV administration municipale Auxerre ; F-Ad89/ BMS Auxerre, St-Eusèbe ; F-Ad89/ BMS St-Eusèbe d'Auxerre ; F-Ad89/ BMS St-Pierre-en-Château ; F-Ad89/ G 1802 ; F-Ad89/ G 1803 ; F-Ad89/ G 1804 ; F-Ad89/ G 1805 ; F-Ad89/ G 1806 ; F-Ad89/ G 1807 ; F-Ad89/ G 1808 ; F-Ad89/ G 1809 ; F-Ad89/ G 1810 ; F-Ad89/ L 28 ; F-Ad89/ L 685 ; F-Ad89/ L 798 (50) ; F-Ad89/ L 801 ; F-Ad89/ M Auxerre an 2 ; F-Ad89/ S chapitre St-Étienne ; F-Ad89/ S chapitre St-Étienne  ; F-Ad89/ état civil en ligne ; F-Ad89/G1810 ; F-An/ DXIX/090/738/09 ; F-An/ DXIX/092/790/04,05,27-29,37

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