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PEUTAT, Jean, le père (1747-1825)
État civil
NOM : PEUTAT     Prénom(s) : Jean     Sexe : M
Complément de nom : le père
Autre(s) forme(s) du nom : PEUTA
PETAT

Date(s) : 1747-7-7  / 1825-4-28
Notes biographiques

Jean PEUTAT (parfois othographié PETAT) est un exemple intéressant de maître de musique d'une collégiale modeste d'une petite ville de Bourgogne qui tisse des liens d'une part avec le milieu des chantres maîtres d'école de village, d'autre part avec Notre-Dame de Paris, par le biais de son fils.

• 7 juillet 1747, Avallon [Yonne] : Jean PEUTAT, fils d'un tailleur d'habits, est baptisé paroisse Saint-Pierre-Saint-Julien.

• Quelle formation reçoit-il ? Il a probablement été enfant de chœur à la collégiale de sa ville natale dans les années 1754-1764 environ, mais cela reste à prouver.

• 1767, Avallon : Lorsque commencent les premiers comptes de la collégiale Saint-Lazare dépouillés, le "sieur PETAT" est "sacristain de l'église". On peut penser qu'il avait obtenu ce poste directement à sa sortie de la maîtrise, mais les documents actuellement dépouillés ne permettent pas de l'affirmer. Peut-être même avait-il succédé dès 1762 ou 1763 à François PRIEUR parti pour la collégiale Saint-Denis de Nuits. Le sacristain a un rôle dans les festivités en l'honneur du saint patron puisque chaque début de septembre il reçoit une petite somme, entre 3 et 6 livres suivant les années, lorsque "par ordre du chapitre" sont  distribuées les rémunérations "aux Musiciens le lendemain de la fête de St-Lazare".
Le maître de musique de la collégiale est alors Edme ROSEROT. Chaque année ce dernier parvient à faire venir pour la St-Lazare des musiciens des villes alentour, tour à tour BOCQUET puis LABBÉ de Vézelay, BERTHIER de Saulieu, René PRUNELLE, Edme CHAPOTIN et le haute-contre Charles POITOU d'Auxerre, LARROCQUE de Clamecy et DAGUET on ne sait d'où en 1767. Sont également rémunérés certaines années les sieurs SERGENT père et fils, d'Avallon. Le sacristain PEUTAT est donc par là-même déjà en relation avec tout le milieu musical de la région.

• 23 octobre 1768 : C'est PEUTAT, sacristain de l’église, qui a été chargé de faire raccommoder le bocal du serpent. Il reçoit pour cela 24 sols.

• 20 avril 1773, Avallon : Jean PEUTAT se marie avec Jeanne Pommeret, fille d'un marchand décédé. Il est dit "maître de musique demeurant à Avallon". Or cela ne peut pas signifier maître de la collégiale, puisque c'est Edme ROSEROT qui dans les comptes est clairement attesté comme tel à la même période. PEUTAT est donc sans doute maître indépendant en ville. Mais il a par ailleurs un pied à la collégiale par le biais de son office de sacristain, qui comporte un rôle cantoral certain (voir au 1er avril 1774).

• 25 février 1774, Avallon : Lors du baptême de leur première fille, Jeanne-Françoise, Jean Peutat est qualifié de "sacristain de l'Eglise collegiale de Notre-Dame et saint Lazare de cette ville Avallon".
• 1er avril 1774 : PETAT "sacristain de l’église" reçoit 12 sols "pour avoir chanté les quatre Passions de la Semaine Sainte" avec CHAPELOT vicaire de l’église.
• Peu après, le 23 juin 1774, le chapitre lui verse 12 livres "pour toutes les peines qu’il s’est données pour le service du roi".
• 2 septembre 1774, Avallon : Peut-être par contre coup des frais engendrés par les services funèbres en l'honneur du défunt roi, les comptes de la collégiale enregistrent une forte réduction des dépenses pour la St-Lazare (54 livres seulement). Le maître de musique n'a fait appel à aucun musicien extérieur et n'a fonctionné qu'avec les forces locales : CHAPELOT le vicaire, PEUTAT le sacristain, le sous-chantre RATET, le "jeune DÉPORTE" ancien enfant de chœur, SERGENT fils et bien entendu les quatre enfants de chœur.

• 20 octobre 1775, Avallon : Lors du baptême de son fils, Jean Maurice Léonard Madelaine Marie Louis, Jean PEUTAT est toujours dit sacristain de l'Église collégiale de la ville. Ce fils deviendra musicien.
 
• 18 avril 1781, Avallon : Au  baptême de sa fille Marie-Jeanne-Cécile (qui sera inhumée le 31 juillet 1782), il est qualifié de "maître de musique de l'Eglise collégiale de cette ville d'Avallon". C'est donc entre fin 1775 et début 1781 qu'il a pris la succession de ROSEROT.
• 5 novembre 1781, Auxerre : Le maître de la collégiale d'Avallon reçoit 18 livres du chapitre cathédral de Saint-Étienne d'Auxerre pour avoir "exécuté" le Te Deum qui salue la naissance d'un Dauphin, en compagnie de son premier enfant de chœur, non nommé, qui reçoit 9 livres, et de Jacques CORNU, lui-même ancien enfant de chœur d'Auxerre, qui en reçoit six.

• Le 26 juin 1783, au baptême de sa fille Marie-Nicole, Jean PEUTAT est à nouveau qualifié de "maître de musique de l'Eglise collégiale Notre Dame et St Lazare de cette ville...".

• 11 janvier 1785, Island [Yonne] : "Sieur Jean PEUTAT maître de Musique de la collégiale d’Avallon" est venu au village d'Island, à une lieue et demie d'Avallon, pour la noce de deux des enfants d'Edme ROUSSEAU, chantre et maitre d'école de la paroisse, en présence "d’un grand concours de peuple". Il signe les deux actes "Peutat Mtre de musiq.". On peut s'interroger sur les liens qui unissent le chantre de village au maître de la collégiale.

• 15 février 1787, Avallon : Jean PEUTAT, maître de musique de la collégiale, est parrain de la fille de Jean-Antoine CHÂTELAIN, "relieur et chantre".
• Début août 1787 : Sans doute sur la demande de son confrère Edme CHAPOTIN, il accepte que son fils aîné aille quelques jours à Auxerre (48 km) pour participer à la musique de la Saint-Étienne, grande fête de la cathédrale. Là, le jeune garçon rencontre quatre musiciens venus de Paris : Jacques CORNU, ancien disciple de CHAPOTIN devenu serpent-basson à Notre-Dame, Pierre Paul DEVILLIERS, basse-chantante aussi à Notre-Dame, DOLLÉ, et un fils PRUNELLE, né à Auxerre. À leur retour à Paris, CORNU et DEVILLIERS informent leur chapitre de la qualité de la voix de cet enfant. Dès le 13 août le chapitre de Notre-Dame décide de prendre contact avec les parents de cet enfant "dont les talents vocaux sont connus" et de signer un engagement...
•  19 septembre 1787, Paris : Son fils Jean Maurice Léonard Madelaine Marie Louis est reçu comme enfant de chœur à la maîtrise de Notre-Dame de Paris. Comme il a presque 12 ans, on peut penser que son père avait commencé sa formation à Avallon.

• 1790, Avallon : Jean PEUTAT est toujours Maître de Musique à la Collégiale. Il s'occupe de trois enfants de chœur : Eugène GAGNARD, François BOURGEOT et Fiacre SAUNOIS.

• Que devient-il ensuite ? L'enquête sur sa situation professionnelle pendant la Révolution et au lendemain du Concordat reste à mener.

• 19 août 1801, Avallon [Yonne] : Son fils, Jean-Maurice-Léonard-Madelaine-Marie Louis PEUTAT, "artiste musicien, professeur de l'institut de musique de cette ville, élève du Conservatoire de Paris", âgé de 26 ans, demeurant à Avallon, se marie avec Françoise Auguste Raveneau.

• 28 avril 1825, Avallon : Au moment de son décès chez lui, on qualifie Jean PEUTAT de "propriétaire". Son ancien rôle musical n'est pas rappelé dans l'acte de décès, sans doute parce qu'il l'avait abandonné depuis trop d'années. Il a 78 ans.

Mise à jour : 23 juillet 2018

Sources
F-Ad89/ 5 MI/ 248/ 4 ; F-Ad89/ 5 MI/ 251/ 7 ; F-Ad89/ 5MI 247/ 10 ; F-Ad89/ 5MI 248/ 5 ; F-Ad89/ 5MI 249/ 1 ; F-Ad89/ 5MI 256/ 3 ; F-Ad89/ 5MI/ 248/ 4 ; F-Ad89/ BMS Island ; F-Ad89/ BMS St-Pierre-St-Julien ; F-Ad89/ G 1807 ; F-Ad89/ G 1809 ; F-Ad89/ G 2156 ; F-Ad89/ G 2157 ; F-Ad89/ état-civil en ligne ; F-An/ DXIX/092/790/16,30,31 ; F-An/ F19/612/3 ; R. Adelson et alii, The History of the Erard Piano…, 2015

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