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GIRARD SAINT-AMAND, Jean-Baptiste (1734-1807)

GIRARD SAINT-AMAND, Jean-Baptiste (1734-1807)

État civil
NOM : GIRARD SAINT-AMAND     Prénom(s) : Jean-Baptiste     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : GÉRAUD
GIRAUD
GÉRARD SAINT-AMAND
GIRARD DE SAINT-AMAND
Date(s) : 1734-1-8   / 1807-2-27 
Notes biographiques
Parcours singulier que celui de Jean-Baptiste GIRARD SAINT-AMAND. Pendant près de 60 ans, il s'apparente à celui de beaucoup d'autres : enfant de chœur, certainement à la cathédrale Saint-Front de la ville de Périgueux où il est né, puis musicien dans le même ensemble et enfin, à 20 ans environ, maître de musique à la collégiale de Saint-Astier où il va rester 40 ans en fonction. Il se marie à Saint-Astier en 1757 et est très présent auprès de ses collègues comme témoin de baptême voir comme parrain. Veuf en 1771, il se remarie l'année suivante ; il est dit aussi procureur d'office pour le seigneur d'un village voisin. De part ses fonctions de maître de musique, il a aussi la charge des quatre enfants de chœur qu'il éduque en particulier dans la pratique du chant et de la musique mais il est aussi chargé de les vêtir et de les nourrir avec les sommes allouées par le chapitre. Dans les années qui suivent la suppression des chapitres, il sera actif pour obtenir pensions et gratifications dues à lui mais aussi aux enfants (période 1790-1792). A partir de 1793 commence une autre vie pour le moins singulière dans le contexte de ces années tendues de la Révolution, où la religion catholique va être de plus en plus combattue. Il est ordonné prêtre en mai 1793 par l'évêque constitutionnel Pontard puis abdique en décembre de la même année après avoir exercé son ministère dans diverses paroisses des environs de Saint-Astier. Dans les années 1797-1798, il est officier public à Saint-Astier et se remarie civilement (il a 68 ans). Plus tard, il cherchera à faire régulariser ce mariage par la commission présidée par le cardinal Caprara. Enfin, il meurt en 1807 à près de 80 ans. Peut-on alors parler de reconversion réussie pour ce musicien de la génération 1790 ?

• [1730] : Selon les sources (comparaison : date du document et âge qu’il se donne ou qu’on lui donne), on peut déduire que GIRARD DE SAINT AMAND est né en 1730, 1731, 1733 ou 1734… Mais on ne possède aucune information sur le lieu.

• [1738], Périgueux : Vers l'âge de 7 ans, GIRARD DE SAINT AMAND est reçu enfant de chœur à la cathédrale Saint-Front de Périgueux [Dordogne]

• [1748], Périgueux :  Durant  dix années, il a acquis non seulement les bases du chant d'église et des cérémonies liturgiques, ainsi qu'une éducation généraliste (lire, écrire, un peu de latin…), mais aussi de solides compétences musicales qui lui permettront peu après de devenir maître à son tour, et très probablement de composer des pièces de musiques nouvelles. En 1748, il sort de la maîtrise.

• [1748-1750] : GIRARD DE SAINT AMAND passe 2 ans en qualité de "simple musicien", selon les termes de sa requête de 1790, certainement dans la cathédrale de Périgueux.

• [1750], Saint-Astier [Dordogne] : La collégiale Notre-Dame le reçoit comme maître de musique.

• [années 1760-1770], Saint-Astier : GIRARD DE SAINT AMAND s’est marié à Saint-Astier avec Madelon (Madeleine) Gasquet et a eu neuf enfants. Madelon meurt en mars 1771 à 40 ans.

• 30 mai 1772, Saint-Astier : GIRARD DE SAINT AMAND se remarie avec Jeanne Varaillon, fille de notaire de la ville et veuve d'un procureur d'office, fonction qui est aussi portée sur le registre pour lui, avec celle de maître de musique du chapitre.

• 1769,  1785, 1787, Saint-Astier : Il est témoin au baptême d’un fils de Jean PRADEAU, le parrain d’un fils de Jean Joseph JUPIERRE DESMOULINS et encore le témoin au mariage d’une fille de PRADEAU, deux musiciens du chapitre. Ces faits montrent des liens assez étroits avec ses collègues de la collégiale de Saint-Astier. Quand il est recruté par le chapitre de la collégiale vers 1750, PRADEAU y est présent depuis une douzaine d'années ; ils se côtoient déjà depuis 20 à 30 ans lors de ces évènements. JUPIERRE DESMOULINS, quant à lui, n'a dû rester que quelques années comme musicien à Saint-Astier  et il ne réside plus dans la ville en 1785 mais le choix de GIRARD DE SAINT AMAND tend à montrer qu'il a conservé des attaches avec ses anciens collègues musiciens de la collégiale.

• 1790, Saint-Astier : GIRARD DE SAINT AMAND est toujours maître de musique à la collégiale Notre-Dame où il déclare exercer depuis 40 ans. Il a la responsabilité des quatre enfants de chœur (Jean BERGERON, Jean DOCHE, François DEVISE et Léonard LAMOTHE) et dirige un petit corps de musique composé de Dominique BROC, musicien, Pierre DUMAS, basse-taille, Jean PRADEAU, serpent. 

• A partir de 1790 : Commence pour lui, comme pour tous ses collègues, le temps des démarches, pour obtenir des pensions qui compensent la perte d’emploi et conformément aux mesures prises par les différentes assemblées. 

• [1790], Sain-Astier : Les officiers municipaux de Saint-Astier informent le Comité ecclésiastique que GIRARD DE SAINT AMAND était doté d’une fondation particulière sur les revenus du chapitre, en froment et argent car il était chargé de nourrir les quatre enfants de chœur. Ils précisaient qu’âgé de 60 ans et attaché au chapitre depuis 40 ans, il n’avait pas d’autre ressource pour sa famille et que son état précaire demandait considération. 

• [1790] : GIRARD demande au même Comité qu’il autorise le département de la Dordogne à lui accorder une pension de 50 livres par mois. C’est l’occasion pour lui de présenter sa carrière et des éléments de vie (enfants, petits enfants et charges de famille du moment) ; ce dernier point donne des informations qui n’ont pas été trouvées ailleurs. 

 • 16 février 1791, Périgueux : le directoire du département de la Dordogne, vu son mémoire, son âge, le temps passé et la nature de ses services propose une pension de 500 livres par an (le district de Périgueux avait proposé cette somme quelques mois plus tôt). On apprend ainsi qu’il percevait jusqu’en 1790, 900 livres de traitement fixe et 150 de casuel soit 1050 livres (lui parlait de 1200). Dans les 18 mois qui suivent (mars 1791 à octobre 1792), onze ordonnances de paiement du receveur du district de Périgueux montrent la régularité des paiements

• [début de l'année 1791], Saint-Astier : Se pose le problème des quatre enfants de chœur dont il avait la charge comme maître de musique de la collégiale. Eux demandaient le maintien de leur traitement et lui, GIRARD DE SAINT AMAND proposait de continuer à s’en occuper contre une aide financière. Le district le dédommagea des dépenses faites mais lui demanda de remettre les enfants à leurs parents.

• été 1792 : SAINT AMAND demande une pension de 600 livres en application de la loi du 1er juillet 1792. Prudent, le directoire du département, avant de statuer, lui demande de fournir titres et actes capitulaires pour justifier sa demande mais il lui attribue provisoirement un traitement de 400 livres en plusieurs versements et en tenant compte de la somme déjà versée. 

• A partir de fin 1792, les seuls éléments de biographie viennent de l’ouvrage de Robert Bouet dont il faudra retrouver les sources.

•  mai 1793, Périgueux : Il est ordonné prêtre par l’évêque constitutionnel Pierre Pontard, ancien archiprêtre du diocèse de Sarlat. Il devient curé dans différentes communes du département mais abdique dès le mois de décembre de la même année.

• [1798] : GIRARD se marie avec Anne Mathieu. L’acte n’a pas encore été trouvé mais dans les registres des mariages de Saint-Astier de cette période de l’an VI et l’an VII, il est l’officier public qui célèbre la majorité des mariages en cette fin du XVIIIe siècle (la signature « St Amand » ne laisse pas de doute).

• 3 janvier 1804, Saint-Astier : Il demande la régularisation de son mariage religieux au cardinal Caprara, légat du pape. 

• 27 février 1807, Saint-Astier : GIRARD décède à près de 80 ans.

Les premières années de GIRARD de SAINT-Amand demande de poursuivre les recherches.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                        mise à jour : février 2018

Sources
F- An/ D XIX/090/ 738/05 ; F-Ad24/ 1 L 156 ; F-Ad24/ 1 L 661 ; F-Ad24/ 5 E 367 4 à 6 ; F-Ad24/ 5 E 367/4 ; F-Ad24/ 8 L 10 ; F-Ad24/ BMS Saint-Astier 1753-1792 ; F-Ad24/ BMS Saint-Astier ; F-Ad24/ BMS Saint-Astier 1753-1792 ; F-Ad24/ D Saint-Astier 1807 ; F-Ad24/ M Saint-Astier 1793 ; F-Ad24/ Mariages Saint-Astier An IV ; F-Ad24/ NMD Saint-Astier 1753-1792 ; F-Ad24/ Q 18 ; F-An/ D XIX/42/ 657-2/09 ; F-An/ DXIX/042/657-2/09 ; F-An/ DXIX/090/738/03 ; F-An/ DXIX/090/738/05 ; R.Bouet, Le Clergé du Périgord au temps de la Révolution…, 1994

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