Login
Menu et informations
BOUTELOU, Nicolas (1739-1803)
État civil
NOM : BOUTELOU     Prénom(s) : Nicolas     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : BOUTELOUP
Date(s) : 1739-12-15  / 1803-7-2
Notes biographiques

Lorsque la Révolution commence, Nicolas BOUTELOU est l'organiste de deux établissements monastiques au Mans, la puissante abbaye mauriste de Saint-Vincent, et le couvent des Jacobins.

• Nicolas BOUTELOU naît le 15 décembre 1739, au Mans, paroisse du Crucifix. Il est fils d'un horloger, qui disparaît alors que son fils n'a que quinze mois. Sa mère se remarie avec un horloger, Jean Tréfoux, qui s'engage dans le contrat de mariage à procurer à l'enfant une éducation conforme à son état.

• À partir de 1746 environ, Le Mans : Nicolas BOUTELOU est formé à la musique et au chant d'Église à la psallette de la cathédrale, jusqu'à une date imprécise.
• En 1752, il entre en 5ème au Collège des Oratoriens.
• L'année suivante il semble ne plus y être : est-il retourné à la psallette entre 1752 et 1754 ?
• De 1754 à 1761, il est attesté au Collège de l'Oratoire de la 4ème jusqu'à la classe de Théologie (en 1761).

• [à une date inconnue, avant 1766], Le Mans : Nicolas BOUTELOU devient l'organiste des bénédictins de l'abbaye mauriste Saint-Vincent. Sans doute le devient-il dès 1760-1761, après la reconstruction de l'orgue de St-Vincent supervisée par Dom Bedos. Il l'est au plus tard en 1766. Il le restera jusqu'à la fin de l'abbaye.

• Le 13 janvier 1766, au Mans, paroisse Saint-Ouen-les-Fossés, Nicolas BOUTELOU épouse Michelle-Jacquine Rouzée, fille de Joseph Rouzée, praticien, huissier, et de Jacquine Richardeau. Le parrain de la jeune mariée, baptisée le 26 septembre 1741 à St Pavin-la-Cité, était son oncle paternel, curé à La Bazoge.

• 1771 : BOUTELOU acquiert un exemplaire de "La Gnomonique pratique, ou l’art de tracer les cadrans solaires avec la plus grande précision par les meilleures méthodes, mises à la portée de tout le monde, avec des observations sur la manière de régler les horloges", publié par Dom BÉDOS en 1760 à Paris. De part et d'autre de la gravure de la page de titre montrant deux putti en train de tracer un cadran solaire, il inscrit son ex libris : "N. Boutelou 1771".

• 16 juin 1774, Pezé-le-Robert : Dans ce village situé à 32 km au nord-ouest du Mans (à six ou sept heures de marche à pied), Louis MALLET "musicien organiste de l'église cathédrale du Mans" et Nicolas BOUTELOU "organiste de l'abbaye royale de St-Vincent", sont ensemble témoins à une noce dont aucun protagoniste ne semble particulièrement lié à la musique.

• Le 24 juillet 1786, Michelle-Jacquine Rouzée, épouse de Nicolas BOUTELOU, organiste, décède paroisse du Crucifix, au Mans.

• En 1790, Nicolas BOUTELOU est organiste à la fois de l'abbaye de Saint-Vincent (où il gagne 200 livres/an) et du couvent des Jacobins de la ville du Mans (où il gagne 100 livres).
• 24 janvier 1791 : Il réclame le paiement de six mois de ses honoraires d'organiste de la ci-devant abbaye de St-Vincent, échus depuis la Toussaint 1790.
• 25 janvier 1791 : Le directoire du département de la Sarthe examine sa demande en même temps que celles de sept autres musiciens, Nicolas BESNARD, Joseph DORIZE, Pierre GOUPIL, Anne-Flore MALLET, François MARC, François PRÉVOST et Françoise Adélaïde VEIMRINGER. Il accorde à BOUTELOU un mandat de 37 livres 10 sols à titre de "provision alimentaire".

• [Courant 1794], un état administratif le dit organiste, touchant une pension de 300 livres… et le qualifie de"patriote".

• Le 21 juin 1796, Nicolas BOUTELOU, "employé à la Municipalité" du Mans, certifie la résidence de Anne-Flore MALLET qui était antérieurement organiste de l'abbaye du Pré au Mans. L'ancien organiste de Saint-Vincent a donc opéré une reconversion professionnelle en entrant au service de l'administration municipale.

• Sa pension est ensuite de 300 livres, qu'il touche régulièrement au moins jusqu'en prairial VI (mai-juin 1798). Il est toujours dit alors "employé à la municipalité". Il ne semble pas avoir retrouvé une tribune à la reprise du culte.

• 2 juillet 1803, Le Mans : Le décès de Nicolas BOUTELOU est déclaré par son fils Jean, tisserand, qui dit ne savoir signer... Le défunt demeurait 94 rue de la Sarthe. Aucun état professionnel n'est indiqué le concernant.

• De longues années après, Michel BOYER se souvient de lui en ces termes : "Nicolas Boutelou était un homme instruit dans les sciences, il réussissait à construire des cadrans solaires". Ce que confirme son ex-libris sur "La Gnomonique pratique" de Dom BÉDOS (voir ci-dessus en 1771).

• • • Bibliographie :
        Sylvie Granger, « Le dernier organiste du dernier orgue de l’abbaye : Nicolas Boutelou (1739-1803) », Vincentiana, Le Bulletin des Amis de l’Abbaye Saint-Vincent [du Mans], n°3, 2007, pages 23 à 27.
Texte publié en version augmentée dans Trésors de l'Abbaye Royale Saint-Vincent du Mans, André Lévy (dir.), Bibliotheca Vincentiana, Le Mans, ITF Éditeur, 2015, 100 pages, p. 79 à 85.
         Sylvie Granger, « Organiste des Mauristes au Mans… et ailleurs », Deux abbayes dans la ville, Saint-Vincent du Mans et Saint-Pierre de La Couture, textes réunis par André Lévy et Martine Barilly-Leguy, n° spécial du Bulletin de la Société d’Agriculture Sciences et Arts de la Sarthe, 2020 p. 149-160.

Mise à jour : 30 avril 2020

Sources
F-Ad72/ 111 AC 1551 / 1 (1) ; F-Ad72/ 111 AC 1551 / 1 (2) ; F-Ad72/ BMS Le Mans, La Couture ; F-Ad72/ G 31 ; F-Ad72/ L 31/2 ; F-Ad72/ L 375/2 ; F-Ad72/ état civil en ligne ; F-BM Le Mans/ Affiches du Maine ; F-BmLe Mans/ Maine 2423

<<<< retour <<<<