Login
Menu et informations
VAILLANT, à Orléans (ca 1772-1826 ap.)
État civil
NOM : VAILLANT     Sexe : M
Complément de nom : à Orléans
Autre(s) forme(s) du nom : LE VAILLANT
LEVAILLANT
Date(s) : 1772 ca  / 1826 ap.
Notes biographiques

Le destin de VAILLANT – dont le prénom reste à découvrir – ne s'esquisse qu'en pointillés encore flous pour certains, aux marges de la musique liturgique à Orléans, depuis la veille de la Révolution jusqu'au second quart du XIXe siècle...

• [1772], Orléans ? : S'il est entré à la maîtrise de la collégiale Saint-Aignan à l'âge le plus fréquemment observé (7 ans), VAILLANT pourrait être né (approximativement) vers 1772, probablement à ou vers Orléans.

• [1779], Orléans : S'il est resté dix ans à la maîtrise de la collégiale Saint-Aignan, VAILLANT a pu logiquement y être reçu au cours de l'année 1779. Les registres capitulaires ne sont plus là pour préciser la date de sa réception qui, de ce fait, repose sur des déductions. Son premier maître a vraisemblablement été Julien-Élie LEROY. En effet, c'est à partir de fin septembre ou début octobre 1779 que celui-ci devient officiellement maître de musique de la collégiale mais auparavant musicien en poste à Saint-Aignan, il avait dû déjà prendre le relais d'Antoine FAGUER, affecté par des problèmes de santé.

• Mars 1784, Orléans : Les enfants de chœur de Saint-Aignan perdent leur jeune maître, parti pour Tours. Il est remplacé deux mois plus tard par Sulpice-Philippe LEJAY.

• Mars 1785 : Après dix mois d'exercice, LEJAY quitte  la maîtrise de Saint-Aignan. Les enfants de chœur voient arriver Jacques Marin DAUVILLIERS, qui sera donc le troisième formateur de VAILLANT.

• [Fin août 1788], Orléans : Jacques-Marin DAUVILLIERS quitte à son tour son poste, où lui succède le jeune Jacques-Marie-Léonard CABARET, 18 ans, frais émoulu de la maîtrise de Chartres. Voilà le grand enfant de chœur VAILLANT placé sous l'autorité d'un maître à peine plus âgé que lui.

• 31 juillet 1789, Orléans : D'une écriture penchée et soignée, VAILLANT rédige une quittance pour la somme de 150 livres "que le chapitre m'a accordé en sortant de la maitrise". Rien ne précise la durée du service d'enfant de chœur qu'il a accompli à Saint-Aignan, mais la gratification de sortie qui lui est délivrée semble assez élevée pour indiquer qu'il y a probablement passé les dix années habituelles.
• Aussitôt [et semble-t-il, dès le 22 juillet], VAILLANT est reçu pour jouer de la basse et / ou du basson à la collégiale Saint-Aignan, pour une rémunération de 80 livres par an, payée en trois fois (par périodes de quatre mois). Le montant de la somme indique qu'il ne s'agit pas d'un 'vrai' salaire, mais plutôt d'une gratification venant récompenser un service probablement réduit aux offices en musique des dimanches et fêtes.

• 2 avril 1790, Orléans : Le chanoine sindic du chapitre de Saint-Aignan ordonne la mise en paiement de la somme de 26 livres 13 sols 4 deniers à VAILLANT "pour quatre mois de ses honoraires de la Basse".
• Mai 1790 : "Vaillant" signe la "requête" que les musiciens de la cathédrale Sainte-Croix et de la collégiale Saint-Aignan d'Orléans adressent tous ensemble à "Nosseigneurs les Députés de l'Assemblée Nationale". Ils y plaident non seulement leur cause, mais plus largement celle des maîtrises et, par voie de conséquence, estiment-ils, celle de la musique en France, car ces écoles "sont pour ainsi dire les seules qui ayent fournis les celebres musiciens qui ont parut jusqu’à present" dans le royaume.
La petite signature discrète de VAILLANT se place dans la colonne réservée aux musiciens de Saint-Aignan, à l'avant-dernière place, le dernier signataire étant le vieux maître de musique FAGUER, malade et retraité depuis des années, pensionné par le chapitre. Les autres signataires pour Saint-Aignan sont dans l'ordre : CABARET, le maître de musique ; Martin NIOCHE, l'organiste ; puis VIGNON, BRUGERE, BLAUT, et "DELAFESTE LEFAUCHEULX".
• 29 juillet 1790 : Pour la dernière fois, le chanoine sindic de Saint-Aignan ordonne le paiement de la somme habituelle à VAILLANT "pour quatre mois de ses honoraires en qualité de Basson échû du 22 de ce mois".

Sans doute conscient de la précarité de son statut, le jeune homme ne semble pas faire ensuite de démarche spécifique pour obtenir des secours, du moins aucune trace n'en a-t-elle été relevée.

VAILLANT pourrait être – sous toutes réserves – le libraire manifestement féru de musique qui le 29 décembre 1792 fait insérer une intéressante annonce dans le Journal du Loiret :
     "Le citoyen Vaillant, libraire, marchand de papier & de musique rue Bannier, n°17, donne avis qu’il a un joli assortiment de toutes sortes d’almanachs à stilet, tablettes sous cadre & à figures, musique de toute espèce, solphege d’Italie & ariettes les plus nouvelles, papier doré à vignettes, cire & pain à cachetter, ainsi que tout ce qui concerne les Bureaux […]".
 Solfèges d'Italie est le titre d'une publication bien connue à l'époque : Solfèges d’Italie, avec la basse chiffrée, composés par [Leonardo] Leo, [Francesco] Durante, [Domenico] Scarlatti, [Johann Adolph] Hasse, [Nicola] Porpora, Mazzani, [l'un des Placide] Caraffa, David, Perez [Davide Perez ?], etc. Recueillis par les Srs. Levesque et Bêche, Paris, Le Duc, 1772. Ces deux derniers sont Pierre LÉVESQUE (Paris, 1724-Versailles, 1797) et Jean-Louis BÊCHE (Avignon, 1731- Versailles, 1800).

• • •

• Octobre 1819, Orléans : Se présentant comme "Compositeur et Professeur de musique à Orléans", Sébastien DEMAR ouvre, au 40 rue de la Bretonnerie, une "école de musique d’après la méthode du célèbre Massimino", destinée aux "élèves des deux sexes". Si le premier prospectus, imprimé chez la Veuve Huet-Perdoux avant l'ouverture annoncée au futur pour le 20 octobre prochain, mentionne DEMAR seul, les suivants parlent de l'"Établissement musical de MM. DEMAR, VAILLANT et BOISSARD, professeurs de musique et de chant". Les trois hommes se sont donc manifestement associés pour gérer l'établissement, dont on ignore combien de temps il a fonctionné.
Le "célèbre Massimino" auquel il est fait référence se prénommait Frédéric (Turin, 1775-Paris, 1858, bien que Fétis le dise né en 1786). D'origine italienne, il s'était installé à Paris en 1814 comme professeur de chant et de piano. Il publie une Nouvelle Méthode pour l'enseignement de la musique (en deux parties : 1819 et 1820). Sébastien DEMAR et ses associés sont donc à la pointe de l'actualité en matière de pédagogie musicale.

• [1825 et années suivantes], Orléans : En 1862, le chanoine Victor Pelletier, dans son Essai sur la Maitrise de la cathédrale d'Orléans, décrit la réorganisation de la maîtrise cathédrale après 1825. Selon lui, elle connut alors une brève période qui "ne fut pas sans gloire", sous la direction à partir de 1826 de DAUVILLIERS, ancien maître de chapelle à Saint-Aignan d'Orléans et à Tours, puis sous la direction de VIMEUX.
Il précise : "Des amateurs qui, dans leur enfance, avaient appartenu à la maîtrise avant la Révolution, tinrent à honneur de prêter leur concours pour les solennités". Et il cite les noms de "MM LUTTON, VAILLANT, LANDRÉ, MONCEAU, libraire, et tout spécialement M. Jean-Baptiste NIEL, décédé imprimeur de l'évêché, qui a fait preuve, jusqu'à la fin de ses jours, du zèle le plus édifiant." Signalons au passage que le parrain du dernier cité se nommait Pierre Vaillant.

La phrase de Pelletier laisserait supposer que le jeune VAILLANT avait fait partie des derniers enfants de chœur formés à la veille de la Révolution à la cathédrale Sainte-Croix sous l'autorité de Charles HÉRISSÉ. Il s'agit manifestement d'un raccourci qui, écrit soixante-dix ans après la disparition des chapitres, a tendance à oublier qu'avant la Révolution il existait d'autres maîtrises que celle de la cathédrale. La quittance de juillet 1789 retrouvée prouve que c'est à la collégiale Saint-Aignan – et non à la cathédrale – que VAILLANT avait été enfant de chœur.

Mise à jour : 28 mars 2021

Sources
F-Ad45/ 2 J 2106 ; F-Ad45/ 58J 57 ; F-An/ DXIX/090/755/15 ; F-BmOrléans/ Journal général du département du Loiret ; F-BnF/ Vm7-48372 et Vm7-48373 ; V.Pelletier, Essai sur la Maîtrise de la Cathédrale d'Orléans, 1862

<<<< retour <<<<