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Pour citer Muséfrem
TULLARD, René François (1749-1801)
Autre(s) forme(s) du nom : TULARD
THUSLARD
Date(s) : 1749-2-16 / 1801-12-1
Comme ses homologues du Haut-Maine, François LEMARIÉ , Pierre CORBION ou Julien Marin VAYER, René François TULLARD est, dans le Bas-Maine, un organiste de village qui ne survit que grâce à l'exercice d'une polyactivité dans laquelle l'artisanat textile tient une part dominante.
• René-François TULLARD naît le 16 février 1749 et est baptisé le lendemain dans la petite paroisse de Champgénéteux [aujourd'hui en Mayenne] qui est située à une vingtaine de kilomètres en droite ligne de la ville de Mayenne et relève du diocèse du Mans. Il est le fils de Michel "Thuslard" et Marie Béas / Béasse. Son parrain est "Maistre René Jullien Foucault prêtre bachellier de Sorbonne et vicaire de cette paroisse", ce qui révèle d'emblée un lien entre la famille et le clergé paroissial.
Les BMS de Champgénéteux sont lacunaires et il est difficile d'éclairer davantage la famille Tullard / Tulard autour de la naissance de René-François.
• 28 juillet 1777, Courcité [Mayenne] : Dans ce bourg, situé à dix kilomètres à l'est de Champgénéteux, "Pierre TULLARD, organiste", est le parrain d'un fils de Nicolas PARISOT facteur d’orgues du Mans qui travaille alors à la réfection de l'orgue de l'église paroissiale.
• 3 février 1778, Courcité : Pierre et René-François TULLARD sont présents ensemble et signent à un mariage. C'est peut-être le signe qu'on est là dans la période de passation de l'orgue de l’un à l’autre. Leur lien de famille reste à préciser (oncle / neveu ?).
• 19 janvier 1779, Courcité : René-François TULLARD, organiste, épouse la fille d'un cordonnier du village, Marie Pillier, née en janvier 1760. Son père et ses deux frères, François et Jean-Baptiste Tullard, sont présents, ainsi qu'un maître d'école, François Duval, cousin de la mariée.
• Durant les années qui suivent, le couple Tulard/Pillier donne le jour à au moins 6 enfants (les 17 février 1780, 16 novembre 1781, 5 mai 1784, 10 avril 1786, 4 juillet 1790 et 3 octobre 1792). On remarque le long intervalle entre les naissances 4 et 5. Le 2ème enfant meurt à l'âge d'un mois le 18 décembre 1781.
Dans les actes, le curé désigne René-François TULLARD alternativement comme organiste, marchand et tisserand ou maître tisserand : manifestement, la pluriactivité de l'organiste s'organise autour du tissage du lin et de la commercialisation des toiles, comme il est fréquent dans tout le Bas-Maine.
• Le 4 juillet 1790, l'organiste apparaît dans un acte comme "secrétaire greffier de la municipalité de céans".
• Le 21 avril 1793, accompagné du sacriste de la paroisse, il vient "en la maison commune" déclarer le décès survenu la veille de sa fille aînée, Marie, âgée de 13 ans. L'acte se termine ainsi : "et a requis le susdit François Tulard qu’il fut inséré dans cet acte que sa fille seroit inhumée suivant les cérémonies du culte catholique"… écho des déchirements qui se cristallisent dans l'Ouest de la France.
• 1796-1799 (ans V et VII), Courcité : Jérôme GOUAULT, ci-devant organiste, réside à Courcité et y touche sa pension de 400 livres par an. Jusqu'en 1790, il était organiste de l'abbaye bénédictine de Nyoiseau [Maine-et-Loire]. S'il est venu s'installer dans ce bourg de Courcité, est-ce un hasard, ou est-ce pour en toucher l'orgue à l'occasion ?
• Le 11 frimaire an X [2 décembre 1801], Courcité : Un cousin germain cultivateur, et une nièce, fileuse, déclarent à la mairie le décès, survenu la veille, de René-François TULLARD, qui est seulement alors qualifié de tisserand.
• Le 29 prairial an XIII [18 juin 1805], la fabrique de Courcité, arguant du "défaut de moyens où elle se trouve", et constatant que "l’orgue & buffet [sont] dans un état à ne pouvoir servir", décide de les mettre en vente "de la manière la plus avantageuse". Ainsi, "la tribune qui servoit à renfermer l’orgue sera distribuée en places de bancs & banselles qui seront loués au profit de la dite fabrique et ne pourront être occupés que par des hommes & garçons, à l’exclusion des femmes & filles".
• L’une des filles de l'ancien organiste, Félicité-Désirée Tullard, épouse un tisserand à Courcité le 17 février 1807. Son dernier fils, Pierre-Louis, devient serrurier à Villaines (Mayenne). Mais, conscrit de l'an 1812, il est enrôlé au 108ème régiment d'infanterie de ligne, et "présumé prisonnier de guerre en Russie le 10 novembre 1812".
Mise à jour : 13 juillet 2018