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TONNOT, Jeanne Charlotte, épouse Prillard (1742-1817)

TONNOT, Jeanne Charlotte, épouse Prillard (1742-1817)

État civil
NOM : TONNOT     Prénom(s) : Jeanne Charlotte     Sexe : M
Complément de nom : épouse Prillard
Autre(s) forme(s) du nom : Anne-Charlotte
Date(s) : 1742-5-8  / 1817-9-14
Notes biographiques

Au moment de son mariage en 1773 et durant les années qui suivent, Jeanne-Charlotte TONNOT est l'organiste de sa paroisse natale, Saint-Martin de Quingey, en Franche-Comté. L'invisibilité professionnelle qui est le lot habituel des femmes d'autrefois nous empêche d'avoir la certitude absolue qu'elle l'était toujours en 1790. Toutefois tous les indices concordent en ce sens.

• 8 mai 1742, Quingey [Doubs] : Dans cette petite ville qui comptera à peine 1 000 habitants à la fin de l'Ancien Régime, située sur la rive droite de la Loue, à une vingtaine de kilomètres de Besançon, naît Jeanne-Charlotte, fille de "monsieur" Claude Tonnot, "lieutenant du premier Chirurgien de sa majesté et juré au bailliage de Quingey", et de Dlle Charlotte-Emmanuelle Guillion. Elle est baptisée le lendemain, ayant pour parrain un baron de la noblesse locale, représenté par un avocat en parlement.

• 14 décembre 1773, Quingey : Dlle Jeanne-Charlotte TONNOT est "organiste de cette église" lorsque, "âgée d'environ 33 ans" [en fait : 31 ans et demi], elle épouse un jeune homme "âgé d'environ 21 ans", le sieur Claude-François Prillard, aubergiste de Quingey. Le mariage est célébré après dispense des deux bans, ce qui est relativement fréquent, mais aussi dispense "du temps et du consentement des parents". "Du temps" fait référence au temps de l'Avent durant lequel aucun mariage n'est censé être célébré. Mais "du consentement des parents" signifie que l'un des couples parentaux s'était opposé à cette union : les parents du marié, jugé trop jeune pour convoler, ou ceux de la mariée ? Rien ici ne permet de le dire. Une enquête complémentaire serait nécessaire.

• 19 janvier 1774, Quingey : Dlle Jeanne-Charlotte TONNOT, "organiste de cette église et épouse du sieur Claude-François Prillard", est choisie pour être la marraine d'un fils du sieur Joseph Bergier, greffier au bailliage de Quincey, et de Anne-Marie Dody son épouse. Le parrain est Me Claude Moulet, procureur au bailliage. La marraine signe "jeanne charlotte tonnot prillard".

• 10 août 1774, 10 mars 1776, 7 juillet 1777, 25 septembre 1780, 4 septembre 1782, Quingey : Cinq enfants Prillard sont baptisés en huit ans, un seul garçon et quatre filles. Les parrains et marraines sont souvent recrutés dans la famille (Tonnot, Machine…). On remarque des représentants des métiers du droit (bachelier en droit, notaire royal et procureur de la ville, veuve de notaire royal et procureur, greffier au bailliage, avocat en parlement. On rencontre aussi un chirurgien et un commis aux forges de Chatillon. Tous et toutes savent signer.
• 1er mars 1779, 11 octobre 1783, 29 avril 1786 : Trois enfants Prillard sont inhumés en bas âge, quatre ans et demi, 13 mois et quelques jours, cinq ans.
Le père est successivement dit négociant, bourgeois de Quingey et procureur au bailliage de Quingey. Le métier de la mère n'est mentionné qu'une seule fois, lors du baptême du 25 septembre 1780 où la Dlle Charlotte TONNOT est clairement dite "organiste". Mais le fait qu'il soit mentionné, même une seule fois, sous-entend qu'elle continue à exercer son métier, malgré son mariage et ses grossesses, et cela renforce l'hypothèse qu'elle a exercé ensuite jusqu'à la Révolution (voire jusqu'à la suspension du culte).

1790, Quingey : Charlotte TONNOT a 48 ans. On peut penser avec vraisemblance qu'elle est toujours l'organiste de l'église Saint-Martin de Quingey, ville où son mari est toujours attesté.

• 4 avril 1810, Quingey : Le sieur Claude-François Prillard, fils du sieur Léonard Prillard et de dlle Élisabeth Machine, décède "environ les onze heures du soir", âgé de 57 ans. Le propriétaire et l'agent de police, amis du décédé, qui effectuent la déclaration le lendemain, ne mentionnent pas son épouse. Ils disent le défunt "capitaine pensionné", ce qui ne coïncide guère avec les métiers antérieurement attestés. Cela correspondrait-il avec un engagement militaire tardif, durant la Révolution ?

• 15 septembre 1817, Marnoz [Jura] : Un cultivateur de 34 ans et un instituteur de 46 ans, qui ont dit être amis de la défunte, mais la connaissent au fond assez peu, déclarent le décès, "le jour d'hier à cinq heures du matin", de Anne[sic]-Charlotte TONNOT, veuve de Claude-François Prillard, de son vivant domicilié à Quingey, militaire retraité âgé de 50 ans [sic, alors que son acte de décès le disait mort à 57 ans]. Ils lui attribuent la profession de "ménager" [sic], et la disent âgée de 73 ans, née à Quingey. Marnoz est situé à 19 km au sud de Quingey. Depuis quand l'ancienne organiste y demeurait-elle ?

Mise à jour : 7 juillet 2021

Sources
F-Ad25/ BMS Quingey ; F-Ad39/ NMD Marnoz

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