THULLIER, Pierre (1722-1800)

Pain-d'épicier sur la place de Reims, en Champagne, Pierre THULLIER n'en trouve pas moins le temps, en 1790, de toucher les orgues de deux église de la cité des sacres, celles de l'abbaye Saint-Denis et celles de l'église paroissiale Saint-Michel, près de la cathédrale Notre-Dame. Un de ses frères est également organiste ainsi que deux de ses enfants, dont la plus jeune de ses filles.

• 29 septembre 1722, Reims [Marne] : Pierre THUILLIER est baptisé en l'église paroissiale de Saint-Étienne. Il est le fils de Joseph, pain d'épicier et de Françoise Coutelet. Il est le frère de l'organiste Georges THULLIER. La profession du père est connue par le baptême d'une sœur paroisse Saint-Hilaire, le 11 janvier 1720.

• 13 juillet 1752, Reims : À 30 ans, Pierre THUILLIER épouse Marie Anne Françoise Boucquin de 10 ans sa cadette. Marie Anne Françoise est dite native de Montargis au diocèse de Sens. Son  père qui est "manouvrier" et demeure à Nemours a donné procuration pour le représenter à un "bourgeois" de Reims. Le mariage est célébré en l'église paroissiale Saint-Étienne. Au bas de l'acte de mariage, les époux ont apposé leurs signatures. Joseph Thuillier a signé, ainsi que plusieurs autres personnes dont les curés de deux villages (le célébrant et probablement un de ses parents). Le marié et son père ont signé "Thullier".

• Vers 1751, Reims : Pierre THUILLIER entre au service de l'Église mais on ne sait pas dans quel établissement. L'administration estime en 1791 qu'il a "40 ans de service".

• 1753-1773, Reims : Huit enfants au moins naissent de leur union. Il s'agit d'abord de Jeanne Marguerite (8 octobre 1753), Joseph Candide (13 octobre 1754), Perrette (8 juin 1756) et Marguerite (29 avril 1757), baptisés paroisse Saint-Hilaire, puis Jeanne Henriette (1er mai 1758), Laurent Jean Pierre (18 juin 1764), Anne Marie (21 avril 1768), Marie Jeanne Victoire (2 janvier 1773), paroisse Saint-Symphorien. Dans la plupart des actes, Pierre est présenté comme marchand pain d'épicier. Il existe depuis Henri IV à Reims une corporation des pain-d'épiciers, une douzaine sous l'Ancien Régime. L'appellation « pain d'épices de Reims » est réservée au pain d'épices composé de farine de seigle. C'est vers le XIV^e siècle que les pâtissiers rémois eurent l'idée de relever le goût du pain au miel avec des épices (Conseil National des Arts culinaires).

• 4 mai 1778, Châlons [Marne] : Pierre THUILLIER est présent et signe au mariage, en l'église saint-Alpin, de son fils Joseph Candide avec Cécile COCHU.

• 31 décembre 1782, Reims :  Le "Journal de recettes et dépenses du chapitre (‘chanoines réguliers) de Saint-Denis prévoit de verser la somme de 85 livres 12 sols à THUILLIER pain-d'épicier pour son mémoire, plus 124 livres au même pour une demie-année de ses honoraires et pour une année de l’accord de l’orgue 24 livres (dans la marge « organiste »).

• 1787, Reims : Un compte de fabrique de la paroisse Saint-Michel conservé indique que THULLIER percevait pour ses fonctions d'organiste la somme annuelle de 76 livres 10 sols. Étaient également rémunérés le chantre FOREZ le clerc-chantre THIERARD et deux enfants de chœur.

• 1790, Reims : Pierre THUILLIER est toujours en fonction comme organiste à l'abbaye de Saint-Denis. Son traitement annuel est de 224 livres, il lui est versé le 26 décembre 1790. Dans cet établissement, il accompagne avec le serpent Charles Louis DROUET les voix des deux chantres, Jean-Baptiste DESPRAT et Pierre MOPINOT, et celles des enfants de chœur. Il est toujours être en fonction à la paroisse Saint-Michel comme le mentionne en 1791 une source administrative mais ne percevra rien ultérieurement au sujet de la perte de cet emploi.

• 29 mars 1791, Reims : Le directoire du département de la Marne estime "27° Que Pierre Thuillier, organiste de l'abbaye [Saint-Denis] et paroisse St Michel qui doit être supprimée âgé de 72 ans 40 ans de service et 224# de traitement doit obtenir une pension viagère de 120# le district la porte à 150#".

• 31 janvier 1792, Reims : "Par deliberation du bureau d'administration  de la paroisse Notre Dame du 21 janvier 1792 Monsieur Valther receveur de la ditte paroisse payera au sieur THUILLIER organiste de la cy devant paroisse de Saint Michel la somme de 78 livres pour ses honoraires et gratification a luy accordé pour le service qu'il a rendu a la ditte cy devant paroisse de Saint Michel" lit-on dans le registre de fabrique de la nouvelle paroisse constitutionnelle. La quittance est signée par son épouse. Il perçoit 72 livres à titre de gages et 6 livres au titre des fondations.

• 3 octobre 1792, Reims : Le directoire du département mentionne que Pierre THUILLIER, organiste de ladite abbaye Saint-Denis, âgé de 70 ans, ayant 42 années d'ancienneté et percevant des gages de 224 livres doit obtenir une pension de secours de 224 livres [décision déjà actée dans une délibération du 6 mars précédent]. N'ayant reçu que 194 livres 10 sols, il lui sera expédié mandat de la somme de 197 livres 10 sols pour complément de son traitement de 1791 et trois premiers trimestres de 1792.

• 16 août 1800, Reims : Pierre THUILLIER décède, à l'âge de 78 ans, en son domicile situé sur la place du "Marché à la Laine". Les personnes qui déclarent son décès sont l'un, un "marchand de vin", l'autre un "marchand épicier".

• 5 février 1834, Reims : Leur fils Laurent Jean Pierre Thullier, prêtre, curé de la paroisse Saint-Jacques et chanoine honoraire de la cathédrale s'éteint à son domicile de la rue de Vesles.

31 janvier 2022