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Pour citer Muséfrem
SCHONCK, François Pierre (1778 av.-1792 ap.)
Autre(s) forme(s) du nom : CHONK
CHONQ
SCHONK
CHONCQ
CHONQUE
SCHOUNK
SCHUNCKE
Date(s) : 1778 av. / 1792 ap.
Originaire de Mannheim, fils d'un organiste, François-Pierre CHONCQ [ou SCHONCK…] a exercé comme organiste dans diverses églises de France durant une douzaine d'années à la veille de la Révolution. Parmi ses étapes successives, figurent Grenoble, Valence et Le Puy-en-Velay. C'est dans cette ville qu'il exerce en 1790. Comme tous les noms d'origine étrangère – et particulièrement germanique – son patronyme est sujet à de très nombreuses variations selon les scripteurs. Lui-même hésite : après avoir signé "Schonck", il adopte la graphie "Choncq".
• [date ?], Mannheim : François-Pierre CHONCQ déclare être né dans cette ville, sans précision de date. Les recherches actuelles n’ont pas (encore) permis de vérifier la véracité de cette affirmation. Selon son acte de mariage, il est fils légitime de sieur Henri SCHONCK / CHONCQ, organiste de la paroisse Saint-Lambert de Worms, et de dlle Anne-Marie Finq / Finkin. Cela confirme qu'il est bien le frère d'Henri-Pierre SCHONCK, organiste à Grenoble jusqu'à sa mort le 17 octobre 1780, ainsi que de Jean-Baptiste 'SCHUNCK', qui en 1790, sous le nom de frère Bernard, est organiste à l'abbaye de Morimond, en Champagne.
• [1778-1779] : Dans une requête de 1791, SCHONCK fait état de "son rattachement au clergé de France depuis douze ans". On peut donc penser que c'est à partir de 1778 ou 1779 qu'il a exercé l'activité d'organiste dans diverses églises en France. Où ?
• 8 juillet 1781, Grenoble [Isère] : On relève la présence à Grenoble de François-Pierre "SCHONCK" à l'occasion d'un baptême dans l'église Saint-Hugues, paroisse de la cathédrale. C'est actuellement le premier indice de sa présence dans cette ville. Cela fait sept mois que son frère Henri-Pierre y est mort. Depuis mars 1781, c'est Antoine-Marie-Louis BERGER (fils de Antoine-Joseph BERGER, organiste de la cathédrale avant Henri-Pierre SCHONCK) qui lui a succédé aux orgues de la cathédrale.
• 19 mai 1783, Grenoble : "François Pierre SCHONCK, organiste habitant Grenoble" signe comme parrain un acte de la paroisse Saint-Hugues, la marraine étant liée à la belle-famille de son frère décédé. Où exerce-t-il et pendant combien de temps ? A-t-il succédé à son frère Henri-Pierre à la tribune de la cathédrale ? On relève sa présence à Grenoble, au moins ponctuelle, jusqu'en avril 1784.
• Selon Georges Escoffier, François-Pierre CHONCQ succède progressivement à la Dlle BILLON, à la tribune de la cathédrale de Valence à partir de juin 1783.
• 15 juillet 1783, Valence [Drôme] : "CHONQUE fils" reçoit 50 livres du chapitre cathédral, probablement pour un intérim (d'un mois) qu'il a assuré pendant le mois de juin 1783, en remplacement de la "Dlle Papial" [Anne BILLON]. Est-ce bien François-Pierre ? La graphie de la signature pourrait en faire douter, ainsi que la mention "fils".
Exerce-t-il encore à Grenoble ? Il se rend au moins deux fois dans cette ville, en juin 1783 et avril 1784. Sa signature "SCHONCK, organiste" figure au bas de deux actes paroissiaux, laissant supposer plusieurs allers-retours entre ces deux villes, dans l'attente d'un poste fixe. À moins qu'il ne s'agisse de deux individus distincts, un autre frère SCHONCK par exemple.
• 3 avril 1784, Valence : La dame "BILLON PAPIA" signe encore une quittance d'honoraires.
• À partir de juillet 1784, Valence : CHONCQ tient l'orgue de la cathédrale tout en entretenant l'instrument et en supervisant les réparations, aux gages de 600 livres annuelles.
• 19 août 1784, Valence : "SCHONCK organist" perçoit trois mois d'honoraires, soit 125 livres.
• 27 juin 1786, Valence : Le chapitre cathédral accorde une avance de 3 louis d'or à son organiste.
• 27 novembre 1786, Valence : "Sr François Pierre CHONQ de la Villier organiste à la cathédrale", se marie à Saint-Apollinaire avec une jeune fille de la ville, Marianne Baralie Fagot. Le père de la mariée est décédé antérieurement mais sa mère est présente et consentante (elle ne sait pas signer). Les parents du marié ont transmis leur consentement par le biais de la chancellerie de Worms. L'acte précise que le marié est "natif de Mannheim en Allemagne", et qu'il habite "en cette ville et paroisse depuis environ deux ans" – soit depuis fin 1784 environ. Les témoins sont un tailleur d'habits et un vicaire, ainsi que Jean-Louis Gillet et Jean-Jacques Terrasson, dont rien n'est dit et qui pourraient être – éventuellement – musiciens. À noter : le marié signe ici très lisiblement "Choncq".
• 5 juillet 1787, Valence : François-Pierre CHONCQ LAVILLIERS est présent à l'inhumation de Mlle Henriette Baralie Fagot, âgée d’environ 25 ans, sa belle-sœur. Il signe à nouveau "Choncq". On s'interroge sur la signification du complément de nom qui lui est attribué par les rédacteurs des actes de Valence ("de La Villier", "Lavilliers"). Un toponyme devenu patronyme ?
• 29 octobre 1787, Le Puy-en-Velay [Haute-Loire] : Le chapitre cathédral du Puy délibère sur la proposition faite au chapitre par le facteur d'orgues ISNARD d'engager l'organiste François-Pierre SCHONCK. Ce dernier est décrit comme "un très bon sujet résidant à Valence en Dauphiné". Cette démarche est approuvée par le doyen présidant le chapitre, qui affirme connaître cet organiste et suggère qu'"il serait à propos, en lui offrant cette place, de la lui proposer seulement pour deux ans". Pourquoi cette limitation ? Traduit-elle une réticence non explicitée ?
• Novembre 1787 : François-Pierres SCHONCK répondant à une demande écrite du chapitre de la cathédrale Notre-Dame rédigée par le doyen, arrive au Puy-en-Velay pour y occuper le poste d'organiste de la cathédrale Notre-Dame.
• 4-9 novembre 1787 : François-Pierre SCHONCK est reçu organiste à la cathédrale Notre-Dame avec 700 livres d'honoraires. À charge pour lui de respecter quatre conditions : être exact et assidu à son service, tenir l’orgue accordé pendant les quatre années de son contrat (et non pas deux comme suggéré par le doyen du chapitre), former deux élèves parmi les membres du bas-chœur et ne pas s’absenter sans autorisation du chapitre. C’est ainsi que Pierre-François SCHONCK remplace Jean-Baptiste GINHOUX qui tenait l’orgue depuis le mois de juillet, lequel avait lui-même succédé à Alexis Bruno SALLARD, démissionnaire le 7 juillet 1787.
• 16 décembre 1787, Le Puy-en-Velay : L'hôtel-Dieu consent un bail à "François Pierre CHOUNQ, organiste de la cathédrale".
• 5 avril 1788, Le Puy-en-Velay : François-Pierre SCHONCK est "très gravement malade" et le chapitre lui avance 72 livres sur ses gages. Peu de temps après, le sieur SCHONCK demande une nouvelle avance sur ses gages courants, ce que le chapitre accepte le 2 mai 1788 "vu l’état de détresse où l’avoit réduit une longue maladie qu’il venoit d’essuyer". Il obtient 100 livres, "à condition qu'il se mettra en devoir incessament de former les deux élèves qui luy ont été désignés ainsi qu'il s'y est soumis et obligé par sa police" [c'est-à-dire par son contrat].
• 25 février 1789, Le Puy-en-Velay : Le chapitre cathédral reproche à l'organiste SCHONCK de ne pas remplir les engagements de son contrat, en particulier "il [ne] donnerait que de fausses lecons, très souvent aucune" et d’avoir renvoyé l’un de ses élèves, Mathieu MICHEL, sans raison contre lui, si ce n'est "la crainte d'être supplanté par eux dans les suites". Le chapitre le met dans l’obligation de "former deux élèves" qui sont Jean Paul GIRAUD dit le cadet et Jean Célestin CHALBOS qui ont alors le statut de sous-chorier. Le chapitre conditionne désormais tout paiement à la présentation d'"un certificat de ses élèves par lequel il constatera qu'ils sont satisfaits de ses leçons et de son assiduité".
• 1789-1790, Le Puy-en-Velay : SCHONCK entretient l'orgue et supervise différentes réparations effectuées par un menuisier. Tout d'abord "de celle de 4 livres dix sols pour réparation de l'orgue" (1789), puis "Compte pour M. de Saint-Sauveur chanoine et syndic de N. D. du Puy du 1er février 1790 pour réparation de l'orgue. Premièrement avoir fait en deux fois 44 baguettes de 4 pieds de long, à 4 sols pièces, cy 4 livres 6 sols ; Avoir fait deux touche au clavier : 1 livre ; Pour avoir fait un rayon avec deux consols : 4 livres sols. Payé au Sieur Rivard, menuisier. Au puy le 13 février 1790." et "Je prie M. l'abbé de la Bovie, trésorier du chapitre de payer au Sr CHONQ organiste la somme de 8 livres pour le prix de 43 baguettes pour l'orgue, qu'il a fait faire par le nommé Fondrette, menuisier [...] 13 mars 1790, Pour acquit CHONCQ."
• 1790-91, Le Puy-en-Velay : François-Pierre SCHONCK adresse une pétition dans laquelle il fait valoir que "n’ayant d’autre profession que celle d’organiste, et étant a un age trop avancé pour pouvoir entreprendre d’autre, il réclame le payement de ses appointements". Son traitement sera fixé à 800 livres.
• 12 août 1790, Le Puy-en-Velay : François-Pierre SCHONCK étant absent, c'est Mathieu MICHEL, prêtre et chorier, qui touche l'orgue et reçoit 72 livres de gratification.
• 13 octobre 1790 : Pierre-François SCHONCK, absent, est ponctuellement remplacé par SEBONEL. Il demande de nouvelles avances les 23 octobre et 17 novembre 1790.
• 1791, Le Puy-en-Velay : SCHONCK touche l'orgue du couvent des clarisses. Dans l'Almanach du département de la Haute-Loire (1792), il est indiqué qu'il donne des leçons de musique en ville.
• 1er octobre 1791, Le Puy-en-Velay : François-Pierre SCHONCK est nommé organiste de la nouvelle maîtrise constitutionnelle par le Directoire. Cette nomination est assortie de l’obligation pour lui de rémunérer, sur ses appointements de 800 livres, un souffleur. Ce dernier se nomme André Castre.
• 10 octobre 1791 : L'organiste rédige une supplique pour demander une pension. Il retrace les grandes lignes de sa carrière depuis sa naissance à Mannheim et son rattachement au clergé de France depuis douze ans. Il n’est fait aucune allusion à son passage à Valence. Le Directoire lui accorde 175 livres.
• 1er novembre 1791 : François-Pierre SCHONCK demande un traitement, demande qu’il renouvelle le 20 décembre. Son bail passé avec le chapitre, pour une durée de quatre années, touche à sa fin et échoie le 9 novembre 1791, ainsi que le relève le directoire du département de la Haute-Loire.
• 18 janvier 1792, Le Puy-en-Velay : "Joannes SKLENARD Metre de Musiq" est le parrain de Jean Magnand, fils d'un perruquier. François Pierre "SCHONCK" est présent et signe, ainsi que Marianne Schonck.
• 1er juillet 1792, Le Puy-en-Velay : Nicolas REYNAUD succède à François-Pierre SCHONCK avec un traitement de 800 livres.
La trace de François-Pierre SCHONCK se perd ensuite. Qu'est-il devenu ?
• • • Bibliographie
Georges Escoffier, "L'énigmatique sieur Choncq : un organiste allemand au Puy-en-Velay à la veille de la Révolution", Cahiers de la Haute-Loire, 2020, p.93-105.
Mise à jour : 9 février 2022
(Merci à Christophe Sklénard)