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REY, Jean-Baptiste (1734-1810)
État civil
NOM : REY     Prénom(s) : Jean-Baptiste     Sexe : M
Date(s) : 1734-12-18  / 1810-7-15 
Notes biographiques

Jean-Baptiste REY, issu de la région toulousaine, va devenir l'une des personnalités les plus importantes de la vie musicale parisienne de la fin du XVIIIe siècle. Nommé maître de musique de la cathédrale d'Auch à 17 ans, il change de cap pour se tourner vers le concert. Il fait partie de ces musiciens méridionaux doués qui construisent leur carrière en dirigeant plusieurs académies et concerts en province avant d'être repérés et appelés à Paris :  Académie royale de musique, Concert spirituel, Musique de la chambre du roi, et chef d'orchestre de la chapelle de l'empereur.... À suivre Benoît Michel qui l'a mis en valeur, "il sera considéré comme le meilleur chef d’orchestre de son époque bien qu’étant le dernier à diriger avec une canne". Le parcours s'annonce riche en découvertes.

• 18 décembre 1734, Lauzerte [Tarn-et-Garonne] : Jean-Baptiste REY naît fils de Jacques Rey, dit Lasserre, boucher, et de Jeanne Barrié. Il est baptisé le 21 décembre. Il aura un frère musicien : Joseph REY, de trois ans son cadet, dont la carrière musicale sera moins brillante et, surtout, moins exposée, puisqu'il sera violoncelliste.

Toulouse [Haute-Garonne] : À une date restant à préciser, Jean-Baptiste REY devient enfant de chœur de la maîtrise de l’église Saint-Sernin sur la recommandation de l’abbé Viguié (de Lauzerte).

• 1749, Toulouse : Bernard Aymable DUPUY, alors maître de chapelle de Saint-Sernin, confia à Jean-Baptiste REY certaines responsabilité durant les dernières années de son service en tant qu’enfant de chœur, notamment la copie et la vérification de certaines parties. On retrouve ainsi la mention « Copiez l’année 1749 par jean Reÿ Doÿen des enf. des chœurs » sur la partie de basse continue du noël [AU MILIEU DE LA NUIT], chanté en 1749 [cf. DUPU-02].

• 24 février 1751, Toulouse : Jean-Baptiste REY reçoit une gratification de 60 livres plus 62 livres 14 sols pour se faire confectionner un habit.
• 27 mars 1751, Toulouse : Jean Baptiste REY est employé comme sous-maître de musique aux gages de 60 livres par an, augmentés à 100 livres durant le mois de décembre à Saint-Sernin.

• 1753 : Jean-Baptiste REY quitte Toulouse au début de l’été 1753 ; il est ensuite remplacé à la maîtrise Saint-Sernin par un certain LARIE.

• [1753 à 1756], Auch [Gers] : Jean-Baptiste REY remporte lors d’un concours la direction de la chapelle de musique de la cathédrale d’Auch ; il est alors âgé de 17 ans. Cette date est également confirmée sur le manuscrit d’une de ses messes, copiée en 1809. Plus de cinquante ans après, le titre du manuscrit précise « Kyrie n°5 musique par Jean REY, Encien Maitre de Chapelle de la Métropole D’Auch en 1753 » (F-Pn Ms. 2432). Jean-Baptiste REY remplace à ce poste Louis BEGOLLE qui avait repris temporairement du service en 1752 après le départ de CAPPA-LESCOT. Les biographies du compositeur signalent la durée de cette expérience : trois ans. Les délibérations du chapitre auscitain sont malheureusement lacunaires pour cette période et rien ne permet de l’affirmer. Il est mentionné sur le livret de son Noël à grand chœur [TREMBLEZ DÉMONS (2)] [cf.REY-01] imprimé en 1754. Il s’agit de la seule trace laissée à Auch par le musicien. En février 1756, il n’est plus au service de la cathédrale.

• 1756, Toulouse [Haute-Garonne] : Jean-Baptiste REY devient directeur de l’orchestre de l’opéra à Toulouse (l’Académie de musique).

• 11 janvier 1760, Toulouse : La presse, tout comme le journal de Pierre Barthes, se font l'écho de la célébration dans l'église des pénitents bleus d'une fête pour Louis XV et le Dauphin, au cours de laquelle est joué "un Motet tout nouveau de M. REY maître de Chapelle".

• [1760-1764], Montpellier [Hérault] : Jean-Baptiste REY dirige l'opéra.

• 1764, Marseille [Bouches-du-Rhône] : Jean-Baptiste REY dirige le Concert. La Partition du Nunc dimittis de Mr Rey motet à voix seule porte au départ le paraphe : "Mr. REY maitre de musique du Concert de Marseille, fait le 20 mars 1764". Jean-Baptiste REY quitte Marseille avant 1773, peut-être en 1771, car c'est AZAÏS qui est alors à ce poste.

• 1774-1776, Nantes [Loire-Atlantique] : Jean-Baptiste REY est directeur actionnaire des spectacles avec Camille Dufresny, Jacques Thomas Gourville, François Giriat et Thérèse Lenfant. Il a pu organiser parallèlement des concerts avec les frères Ducamp.
• 2 février 1774 : J.B. REY marque son arrivée à Nantes lors d'un Grand Concert spirituel dans la Salle des Spectacles, au bénéfice du sieur GIRAUD, musicien. Le programme est communiqué dans les Affiches : deux Motets de la composition de M. REY, chantés par MM. Beauval & Macdermott ; deux Ariettes, chantées par Melle Lenfant, dont une est de la composition d’un Amateur ; plusieurs autres Ariettes, chantées par MM. Veydi, Macdermott & Beauval ; un Concerto de Violon, composé & exécuté par M. GIRAUD; avec plusieurs airs en variation, & un Divertissement sur la Viole d’Amour.
• 12 janvier 1775, Nantes : Les Anecdotes musicales en relatant l'exécution d'un motet de Jean-Baptiste REY à la Chapelle du Roi à Versailles, indiquent qu'il était "maître de musique de l'église de Nantes" ce qui est inexact. REY faisait partie des directeurs actionnaires du Spectacle de Nantes avec le sieur Gourville. L'information, relayée à plusieurs reprises est un anachronisme dû à Mellinet s'appuyant sur un "traité d'harmonie qui se trouve à la bibliothèque de Nantes sous le titre de Théorie des Accords". Après vérification, L'Exposition élémentaire de l'harmonie a été publiée à Paris en 1807. Un exemplaire de ce traité fait effectivement partie du fonds de la bibliothèque de Nantes. Quant au maître de musique de la cathédrale Saint-Pierre, il s'agit de Sigismond François Antoine LESCOT que le chapitre a repris à son service après une interruption de quatre ans. Il avait été remplacé provisoirement par Urbain MABILLE.

• 25 avril 1775, Nantes : Jean REY, musicien originaire de Lauzerte, diocèse de Cahors, dont le père marchand à Toulouse est décédé, épouse Marie-Julienne Plissonneau fille mineure de feu sieur Pierre Plissonneau et Demoiselle Marie Renou. Lors de la cérémonie en l'église paroissiale Saint-Jacques, REY est entouré d'amis semble-t-il non musiciens tandis que M.-J. Plissonneau est  assistée de sa famille.

• Mars 1776, Nantes : Les archives municipales rassemblent dans un dossier deux courriers citant Jean-Baptiste REY. L'un daté du 2 mars est une demande des "directeurs actionnaires des spectacles", qui souhaitent tiercer la recette aux deux premières de La Belle Arsène. Le second courrier est une demande personnelle de J.B. REY, musicien, qui souhaite organiser un concert vocal et instrumental Salle du Spectacle [le Bignon-Lestard] le 15 mars. Il semble que ce soit un concert à bénéfice.

• 19 juin 1776, Nantes : Jean-Baptiste REY, "maître de musique", fait baptiser son fils Jean-Jacques-Louis paroisse Saint-Nicolas. Le parrain est un oncle de M.J. Plissonneau, Jacques Bousquet, la marraine son aïeule maternelle. Le père est présent.

• 1776-1810, Paris : REY est appelé à Paris où il est violoncelle puis, à partir de 1777, maître de l’orchestre de l’Académie Royale de musique, d'abord comme "aide pour battre la mesure", puis à partir de 1781, seul, à la place de FRANCŒUR.

• 1780-1792, Versailles : Le 9 juillet 1780, Jean-Baptiste REY obtient la survivance de Jean-Baptiste CARDONNE comme maître de la Musique de la chambre du roi, ce qui l’oblige a diriger à sa place, puisqu’il conduit l’orchestre de l’Opéra à Paris, tous les spectacles donnés à la Cour, sans aucune rémunération, alors qu’il a payé 6 000 livres pour sa survivance. En 1787, à la mort de François FRANCŒUR, il demande la place de surintendant en survivance à DAUVERGNE qui la lui refuse avec hauteur. Offensé, REY – que La Ferté considérait en 1783 comme "un peu vif" – écrit une lettre à Papillon de La Ferté, dans laquelle il rappelle avoir "porté toute [sa] vie l’habit d’artiste et suivant le bruit public, je crois que Mr Dauvergne ne peut pas en dire autant". Il ajoute avoir "fait ses preuves chés le Roi, en faisant exécuter à Sa chapelle devant leurs majestés Louis 15, Louis 16 et toute la cour, plusieurs ouvrages de [sa] composition". À partir du 1er janvier 1784, il reçoit une gratification annuelle de 1 000 livres en attendant qu’il soit titulaire de la charge de maître de musique. 

• 1781-1785, Paris : REY dirige l'orchestre du Concert Spirituel.

• 1782, Paris : Jean-Baptiste REY, franc-maçon, est membre de la Loge "St Jean d’Écosse du Contrat Social".

• 4 avril 1783, Paris : La Laurencie dans son ouvrage L'école française de violon (1923), nous laisse l'appréciation qu'avait le directeur de l'Opéra DAUVERGNE sur certains de ses musiciens et notamment REY  "alors maître de musique de l'orchestre et maître de la Chambre en survivance. Cet homme, né d'un tempérament fougueux, a le Talent de sa place ; mais il l'a fait souvent avec humeur, surtout lorsqu'il a perdu son argent au jeu ou à la loterie, ce qui le met dans le cas d'emprunter et dans l'impossibilité de rendre". Plus tard (mars 1786), il qualifiera REY encore plus sévèrement et écrira : "Le sieur REY est connu pour un homme d'un caractère féroce".

• 8 Pluviôse an IV [28 janvier 1796], Compiègne [Oise] : Jean-Jacques-Louis Rey, fils de Jean-Baptiste, natif de Nantes, demeurant ordinairement à Paris, décède au domicile du Citoyen Lefèvre, ci-devant directeur de l'hôpital militaire de Compiègne. L'acte est rédigé le lendemain.

• 1799-1802, Paris : Jean REY est professeur d'accompagnement femmes, puis d'harmonie hommes au Conservatoire, où Fétis est son élève. Il est rémunéré 2 500 francs par an.

• 1804, Paris : REY est choisi par Napoléon pour être son maître de chapelle. Il est, avec PERSUIS, chef de musique au sacre de Napoléon, le 2 décembre 1804, à Notre-Dame de Paris.

• 1809, Paris : Sa fille, qui était promise à une carrière de pianiste, décède.

• 15 juillet 1810, Paris : Jean-Baptiste REY, "chef d’orchestre de la chapelle de S.M. l’empereur et roi et de l’Académie impériale de musique", époux de Marie Plissonneau, âgé de 76 ans, s’éteint à son domicile, rue des Martyrs n° 37, division du Mont-Blanc, d’une maladie qui serait due au chagrin que lui causa la perte de sa fille, morte l’année précédente – c’est du moins ce que disent les dictionnaires de Choron et de Fétis, car l’acte de décès est muet sur la cause.

Œuvres :

- 2 motets donnés à Nantes (février 1774)
- Apollon et Coronis, opéra en 2 actes (1781) Arvire et Evelina
- Airs de danse de Tarare, opéra de SALIERI (1787)
- Evelina opéra (tragédie) en trois actes paroles de M.r Guillard. Musique de Sacchini, présenté au théâtre de l'Académie de Musique (mardi 29 avril 1788), auteur secondaire J.B. REY - Conservé à Rouen
- Airs de danse de Œdipe à Colone, opéra de SACCHINI
- Diane et Endymion, opéra en 2 actes (1791)
- Messes solennelles avec orchestre
- Motets pour la Chapelle du Roi
- Solfèges…

Mise à jour : 26 décembre 2022

Sources
A. Le Bihan, Francs-maçons parisiens du Grand Orient de France, 1966 ; Almanach de Versailles, 1781 ; Almanach de Versailles, 1782 ; Almanach de Versailles, 1783 ; Almanach de Versailles, 1784 ; Almanach de Versailles, 1785 ; Almanach de Versailles, 1786 ; Almanach de Versailles, 1787 ; Almanach de Versailles, 1788 ; Almanach de Versailles, 1789 ; Almanach musical (1776) ; B. Michel, Le noël à grand chœur…, 2012 ; C. Mellinet, De la musique à Nantes..., 1837 ; C. Pierre, Histoire du Concert spirituel, 2000 ; D. Chaillou, Napoléon et l'Opéra, 2004 ; E. G. J. Gregoir, Souvenirs artistiques..., t. 3, 1889 ; F-Ad44/ BMS Nantes, St-Jacques ; F-Ad44/ BMS Nantes, St-Nicolas ; F-Ad75/ 5 Mi 1 1168 ; F-Ad82/ 6 E 094-2 ; F-Am-Nantes/ GG 676 ; F-An/ AJ/13/15 ; F-An/ AJ/13/85 ; F-An/ O/1/3069, n°398 ; F-An/ O/1/623, n°24 et 34 ; F-An/ O/1/686/1 ; F-An/ O/1/842, n°106-107 et 111 ; F-An/ O/1/842, n°97-101 ; F-An/ O/2/62 ; F-An/ O/3/375 ; F-An/ O/3/375, n°1 ; F-Bm Versailles/ Ms P 153 ; La Grandville, Le Conservatoire..., 2014 ; La Laurencie, L'école française de violon..., 1923  ; Les Affiches de Nantes ; Les Spectacles de Paris... pour l’année 1780 ; R. Langellier-Bellevue et R. Machard, La musique à Paris et à Versailles, 1979

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