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RENIER, Mathurin Louis (1770-1795)
État civil
NOM : RENIER     Prénom(s) : Mathurin Louis     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : REGNIER
RÉNIER
Date(s) : 1770-11-10   / [1795]
Notes biographiques

La biographie de Mathurin Louis RENIER passerait inaperçue sans trois mentions de Perrin de Rouvray et Queruau Lamerie d'une part puis de l'Anjou historique d'autre part. S'il est alternativement psalteur à la Communauté de la Trinité-Ronceray, clerc tonsuré, vicaire constitutionnel du Louroux-Béconnais au Nord-Ouest d'Angers, la relation qu'en fait Uzureau pondère le "souci de charité évangélique" de RENIER qui est considéré par ses successeurs comme... "apostat".
Le Pouillé de 1783 fait explicitement référence à la  "Communauté de la Trinité-Ronceray" mêlant la vie des deux institutions l'Abbaye dite  du Ronceray, seule Abbaye bénédictine de filles et l'église de La Trinité sises outre-Maine dans le quartier de la Doutre. N'étaient reçues au Ronceray que des filles d’ancienne noblesse placées sous l’autorité d’une abbesse. L’abbaye du XIème siècle avait été en partie reconstruite au XVIIème siècle. Son opulence ne fait pas de doute. En 1790, outre l’abbesse, l’abbaye contenait 22 religieuses, dont plusieurs fort âgées. L’église de La Trinité est mitoyenne de l’abbaye ; un chapitre y a été fondé au XVIIème siècle afin de servir abbaye et paroisse. De nouvelles orgues ont été installées au début  du XVIIIème siècle.
L’abbaye du Ronceray et la Trinité, imbriquées l'une à l'autre, jouent un rôle clé dans la célèbre procession tant religieuse que profane du Grand-Sacre d’Angers qui partait de la cathédrale, traversait l’église abbatiale avec orgue et chants, Dies solemnis, pour la Fête-Dieu. Les chars ou torches s'arrêtaient devant les portes de l'abbaye avant de rejoindre l'étape ultime du Tertre-Saint-Laurent où la foule venue de tout l'Anjou se recueillait devant le Saint-Sacrement.

• 10 novembre 1770, Beaufort [M&L] : Mathurin Louis RENIER fils de Louis Regné quincailler présent et Marie Bessirard son épouse est baptisé le jour de sa naissance. Son parrain, un Juteau, est marchand, la marraine est une tante de l'enfant, une Bessirard originaire de Baugé. Tous signent l'acte. Louis Renier père a une calligraphie soignée. Les parents du petit Mathurin Louis se sont mariés le 29 mai même an à Beaufort. L'acte précisait que Marie Anne Bessirard était veuve de Louis Gasnau.

• La formation de Mathurin Louis RENIER reste inconnue si ce n'est que Beaufort est doté d'un collège de bonne réputation tenu par un Auger et où Mathieu Marie AUGER frontevriste a été régent.

• 19 août 1788, Beaufort : Mathurin Louis RENIER assiste au remariage de Marie Bessirard veuve de Louis Rénier marchand ferblantier avec le sieur Jean Hautreux également ferblantier et de onze ans son cadet. Le ton de la cérémonie décrit des gens installés une "petite bourgeoisie" locale et travailleuse. Mathurin Louis fils a donc 18 ans, est Clerc tonsuré.

• [1788]-1790, Angers : Tout juste sait-on en croisant des références bibliographiques que RENIER a été psalteur de la communauté "Trinité Ronceray" une dénomination attirant l'attention sur l'abbaye de femmes du Ronceray dont les lieux et organisations sont étroitement imbriqués à ceux du chapitre de La Trinité.

En 1790,  l'effectif musical de La Trinité, souvent mêlé à celui de l'abbaye du Ronceray attenante, placée sous l'autorité de l'abbesse est limité à l'organiste Jeanne Marie DUCLOS, un sous-chantre André COCHET et Mathurin Louis RENIER que Queruau-Lamerie appelle par lapsus Louis Mathieu.

• 1792-1794, Le Louroux-Béconnais [M&L] : Devenu vicaire constitutionnel, RENIER est nommé vicaire du Louroux outre-Maine le 16 décembre 1792, ce qui indique qu'il a prêté serment.
Bien que Queruau-Lamerie le dise "appelé par les habitants" le récit paru dans l'Anjou historique de mai 1909 est plus nuancé. En effet RENIER aurait plutôt évincé son prédécesseur Pinot. Il semble s'en être suivies plusieurs altercations, vengeances qui aboutirent à la mort de Pinot. Les deux versions confirment que la cure du Louroux fut envahie et pillée le 22 juin 1793 par les Chouans de Scépeaux. Le 27 novembre, elle fut dépouillée de ses vases sacrées et de ses ornements par les républicains et brûlée par les Chouans le 23 mai 1794.

• Décembre 1795, Le Louroux : Le curé RÉNIER, resté dans le pays après la cessation du culte fut assassiné, non loin du bourg, au mois de décembre 1795.
Uzureau dans le même numéro de l'Anjou historique rapporte les propos de Brouillet, curé du Louroux de 1850 à 1879 :  "L'apostat RENIER eut une triste fin. Animé d’un zèle tout révolutionnaire il recherchait les Chouans pour les dénoncer […] il les livrait à la justice. Or, un jour il fut rencontré à la campagne par une bande de ces réfractaires qui se saisirent de lui. Après lui avoir donné quelques minutes pour faire son acte de contrition et réciter le Confiteor, ils le fusillèrent en disant : tu ne dénonceras plus personne".

• Le Louroux est également le siège d'une abbaye cistercienne d'hommes dite du Pontron où ne résidaient en 1790 que quatre religieux.

Mise à jour : 10 août 2019

Sources
Ad49/ BMS Beaufort-en-Vallée ; Queruau-Lamerie, Le clergé de M&L..., 1899

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