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PORTIER, Jean Charles (1726-1796)
État civil
NOM : PORTIER     Prénom(s) : Jean Charles     Sexe : M
Date(s) : 1726-6-21   / 1796-3-27
Notes biographiques

Prêtre "habitué" de l'une des paroisses de Beaune, Jean-Charles PORTIER est aussi épisodiquement mentionné comme chantre à la veille de la Révolution. C'est sous cette qualité qu'en 1792 il obtient un passeport pour partir à l'étranger, passeport qui pourtant ne lui évite pas, finalement, l'arrestation. Il termine sa vie dans la rudesse du séminaire de Dijon transformé en prison pour les prêtres réfractaires.

• 21 juin 1726, Auxey-Duresses : Au hameau de Melin, situé à 12 km à l'est du centre de Beaune, naît Jean-Charles PORTIER, fils du sieur Charles Portier, marchand, et de Dlle Anne Milon. Il est baptisé le lendemain et a pour parrain le sieur Jean Rocault, avocat au parlement, conseiller au grenier à sel de Beaune, et pour marraine une tante maternelle. Tous deux savent signer avec aisance. Un 3ème signataire est présent, "maître Henry Morrot", le recteur d'école chantre de la paroisse.
Cet acte de baptême confirme parfaitement les indications données par son acte de décès qui en 1796 le dit âgé de 70 ans  et natif de "Meulain-les Beaune".

• 1752, Beaune : Selon le fichier Reinert (BM Dijon), Jean-Charles PORTIER était mépartiste et grand chantre à l'église paroissiale Saint-Pierre de Beaune depuis 1752.

• 25 mai 1787, Beaune : Maître PORTIER chantre habitué de Saint-Pierre, sollicite le chapitre de la collégiale pour être admis à porter "leur habit d’honneur". Or, il n'est que le "second ancien" de Saint-Pierre, et l'usage du chapitre est "de ne donner l’habit qu’au seul ancien habitué de St-Pierre". Après délibération, "à raison des longs services dudit sieur PORTIER" et aussi "par des considérations particulières" – dont nous ne saurons rien…– le chapitre accède à sa demande. PORTIER reçoit "l’habit de chanoine d’honneur" et est installé "dans les hautes formes du côté gauche en entrant". Il a alors 61 ans.

• 27 avril 1788, Beaune : Parmi les ecclésiastiques qui, à la Visitation, assistent à l'inhumation d'une religieuse "morte en état de démence", deux se portent pour témoins, sont nommés dans l'acte et le signent. L'un se nomme Jean-Baptiste Rousseau, l'autre Jean-Charles PORTIER. Tous deux sont prêtres et habitués de l'église paroissiale Saint-Pierre. PORTIER est, en plus, qualifié de "chantre", qualité qu'il revendique puisqu'il signe "Portier pre Chantre".

• 17 mars 1789, Beaune : "Mrs les habitués de Notre-Dame et de St-Pierre" ont député Jacques DROUHIN pour aller à Dijon les représenter à l’assemblée générale des trois états du bailliage. Dans la liste des quinze "commettants" du député, on reconnaît plusieurs anciens enfants de chœur et chantres ou musiciens avérés, tels Pierre DESFORGES, François DURAND, Jean-Charles PORTIER ou François RENEVEY.

• 6 septembre 1792, Châlons-sur-Saône : PORTIER, "chantre à Beaune", reçoit un passeport pour se retirer à Genève en exécution de la loi du 26 août 1791. Il figure à ce titre dans un tableau récapitulatif des ecclésiastiques insermentés qui ont reçu des passeports du district de Châlons "afin de se retirer chez l'étranger" établi le 15 octobre 1792 par le directoire du département de Saône-et-Loire.

• 29 octobre 1793 : Déclaré suspect le 15 octobre 1793, il est arrêté et conduit au ci-devant séminaire le 29 octobre (selon le fichier Reinert).

• 23 fructidor an III / 9 septembre 1795, Beaune : Libéré à la fin de la Terreur, il revient à Beaune et fait devant les officiers municipaux une déclaration de culte catholique, culte qu'il entendait exercer chez lui. Entre le 18 prairial III (6 juin 1795) et le 17 nivôse an IV (7 janvier 1796) il célèbre des baptêmes et des mariages dans l'oratoire de son domicile, faubourg de l'Unité, rue Fructidor (fichier Reinert).

• Il est à nouveau arrêté et incarcéré, à une date non précisée par Reinert.

• 7 germinal an IV (27 mars 1796), Dijon : Jean-Charles PORTIER, âgé de 70 ans, meurt dans "la maison du ci-devant séminaire de cette commune, place Jean section de la liberté", à une heure du matin.
Son acte de décès est établi en présence de Jean-Baptiste Rousseau, 68 ans et de Benoit Béranger, 64 ans, "tous deux résidants même maison". Or Jean-Baptiste Rousseau était lui aussi prêtre habitué à Saint-Pierre de Beaune avant la Révolution. On peut faire l'hypothèse qu'il a assisté son ami durant ses dernières heures.
Tous deux avaient été arrêtés comme prêtres réfractaires – pour Portier avant d'avoir pu utiliser son passeport (ou, après l'avoir utilisé, peut-être était-il revenu ?). Ils avaient été incarcérés dans l'ancien grand séminaire transformé en prison à la suite de l'arrêté départemental du 27 avril 1793, chargeant la municipalité de Dijon de mettre en place un lieu de détention pour les religieux (Ad21/ L 1150). Les conditions de détention y étaient déplorables (selon Yoann Frelin, "Pierre-François Belin : itinéraire d'un curé de campagne face à la Révolution", Religion et Révolution en Côte-d'Or, actes du colloque de novembre 2010, textes réunis par Chr. Lamarre, Cl. Farrenc et Fr. Laidié, Cahier du Comité départemental pour l'histoire de la Révolution en Côte-d'Or, nouvelle série, n°4, Dijon, Ad de la Côte-d'Or, 2012, p. 159-177).

Mise à jour : 12 mars 2018

Sources
F-Ad21/ G 2554 ; F-Ad21/ NMD Auxey-Duresses en ligne ; F-Ad21/ NMD Dijon en ligne ; F-Ad21/ S Beaune, Visitation ; F-Ad71/ 1 L 4/68 ; F-BM Dijon/ fichier Reinert

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