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PONCEOT, Claude Antoine (1736-1793)
Autre(s) forme(s) du nom : PONSOT
PONÇOT
Date(s) : 1736-1-25 / 1793-12-10
La carrière du chantre-organiste Claude-Antoine PONCEOT est connue à travers les durées de service qu'il indique dans son dossier d'indemnisation de 1790-1791. Les dates y sont rarement précisées, d'où le flou qui subsiste pour certaines étapes. Il exerce successivement à la cathédrale de Besançon puis, toujours en Franche-Comté, dans les collégiales de Saint-Hippolyte et de Lure.
• 25 janvier 1736, Belvoir [Doubs] : Claude-Antoine PONCEOT naît au début de l'année 1736 dans ce village situé à 22 km à l'ouest de Saint-Hippolyte et à 50 km à l'est de Besançon. Ses parents sont François-Joseph Ponceot / Ponsot et Françoise Jolivard / Jolicard. Il aura donc 54 ans en 1790, et non "environ 60" comme l'indique un de ses dossiers 1790-1791, qui l'a sans doute vieilli sciemment.
• [1743-1753 environ] : Claude-Antoine PONCEOT pourrait avoir été formé à la musique dans une maîtrise d'enfants de chœur, vraisemblablement dans celle de la cathédrale du diocèse, Saint-Jean de Besançon. Dans une pétition collective datant de 1790, une phrase le concernant affirme en effet qu'il exerce depuis son enfance au service de l'église, dans différents chapitres, Métropole de Besançon, chapitre Saint-Hippolyte. Cette période maîtrisienne reste à documenter plus précisément (registre capitulaire).
• 1753, Besançon : Il est reçu pour exercer la fonction de chantre à la métropole de Besançon. Si l'on en croit ses indications, Claude-Antoine PONCEOT a 17 ans lors de sa prise de fonction. Il venait donc de terminer sa formation initiale et sans doute ce premier poste s'enchaîne-t-il directement sur sa sortie de la maîtrise.
Il dit y avoir exercé pendant trois ans, ce qui lui ferait quitter la cathédrale en 1756. Mais cette durée a dû être allongée par rapport à la réalité puisque un an plus tôt on le trouve maître d'école dans un village à 60 km au nord-est de Besançon, étape occultée dans son dossier de carrière.
• 11 mai 1755, Senargent-Mignafans [Haute-Saône] : On célèbre le mariage de Claude-Antoine PONCEOT, recteur d'école à Senargent, fils du sieur Joseph-François Ponsot, "de Belvoye", et de Françoise Jolivard, avec Anne-Joseph Malcuit, de Sernagent.
• 12 mai 1756, Senargent-Mignafans : Un an exactement (plus un jour) après le mariage, Anne-Joseph Malcuit, femme de Claude-Antoine PONCEOT, recteur d'école, meurt à l'âge d'environ 23 ans, probablement des suites de ses couches (en effet un enfant, Pierre-Joseph, était né le 22 février 1756 et était décédé trois jours après, le 25 février 1756). Elle est enterrée le lendemain, dans le cimetière de l'église de Senargent, en présence de son mari et de son père.
• [Après mai 1756] : Claude-Antoine PONCEOT part à 50 km au sud-est de Senargent et entre au service du chapitre de l'église collégiale et paroissiale de Saint-Hippolyte sur le Doubs comme chantre et organiste.
• 19 avril 1757, Saint-Hippolyte [Doubs] : Aucun métier n'est indiqué concernant Claude-Antoine PONCEOT lorsqu'il se (re)marie avec Marie-Magdelaine Schmidt [ou encore Schmitt, Schmitte, Schmitz…]. On remarque la présence parmi les témoins de Philippe-Antoine DEPESCHE. Les deux hommes sont-ils tous deux organistes au même moment ? Comment se répartissent-ils les rôles ? Il est possible que PONCEOT soit surtout chantre et officie plus souvent au lutrin qu'à la tribune. Il est possible aussi que DEPESCHE exerce à une tout autre tribune (chez les Ursulines peut-être ?).
• Du 13 février 1758 au 16 novembre 1768, Saint-Hippolyte : Marie-Magdelaine Schmidt donne le jour à cinq enfants, deux fils et trois filles. Sur les cinq actes de baptême, le père est dit à quatre reprises organiste (à partir de l'acte du 23 mars 1760).
• 19 novembre 1766, Saint-Hippolyte : Claude-Antoine PONCEOT, organiste, est parrain d'un petit Claude-Joseph, fils de Jeanne-Ursule Herad, de Dambelin La marraine est demoiselle Anne-Agathe Rogey. Il signe "CA Ponceot".
• Jusqu'au 2 juillet 1768, de très nombreux actes sont signés par PONCEOT dans le registre paroissial de Saint-Hippolyte, sans qu'il soit cité comme organiste. Sa présence est attestée jusqu'au milieu de l'année 1768. Il se peut que lors du baptême du dernier de ses enfants né à Saint-Hippolyte, en novembre 1768, il ne soit plus présent dans la ville. Il dit avoir exercé à Saint-Hippolyte "pendant 15 ans", ce qui mènerait jusqu'en 1770 ou 1771. Or l'année de sa réception à Lure est, quant à elle, bien précisée : 1768. Il y a donc aussi exagération dans la durée déclarée concernant Saint-Hippolyte...
• [Mi] 1768, Lure [Haute-Saône] : Claude-Antoine PONCEOT est appelé par le chapitre pour servir comme chantre de la collégiale Saint-Martin de Lure. Il semble qu'il ne soit plus organiste (il évoque seulement les "services rendus en ladite qualité de chantre depuis mil sept cent soixante-huit", confirmant par là l'année de son embauche). La promesse d'une pension égale à son traitement après 25 ans de services le convainc de quitter le chapitre de Saint-Hippolyte et de partir pour Lure, à 60 km au nord.
• 4 mars 1774, Lure : Lorsque Pierre-Léon, né la veille, est baptisé, il reçoit pour parrain Pierre-Léon JOLY, qui est à la fois prêtre et "chantre au chapitre de Lure", absent et représenté par Claude-Joseph-Valentin Mercier. Aucun métier n'est spécifié pour le père de l'enfant. Mais le profil du parrain confirme son rattachement au chapitre collégial.
• 11 septembre 1776 et 7 août 1778, Lure : Lors des baptêmes de Jeanne-Baptiste-Justine et de Jeanne-Françoise, Claude-Antoine PONCEOT est dit une fois "marchand à Lure" et une fois "cloutier". Sa fonction de chantre n'est pas exprimée.
• 1er janvier 1782, Lure : Claude-Antoine PONCEOT est en plus nommé receveur du chapitre, tout en étant toujours chantre.
• 3 janvier 1788, Lure : Claude-Antoine PONÇOT, "père de l'épouse", assiste au remariage de sa fille Marie-Joseph, veuve de Thomas Lambelin, qui était marchand à Lure, avec le fils d'un marchand, Sylvestre Vazener. On remarque que ce dernier porte le même nom qu'Ursule Vazener, l'épouse de Jean-George MEYER, l'organiste du chapitre. Vérification faite, il s'agit en effet de son frère. La jeune femme épouse donc le beau-frère de l'organiste, ce qui confirme les liens de la famille PONCEOT avec le personnel du chapitre. Le père de l'épouse signe "CaPonceot". Aucun de ses métiers n'est indiqué.
• 26 octobre 1789, Lure : Lors d'une délibération capitulaire, le chapitre lui accorde en récompense de ses services une promesse de pension viagère de 500 livres. En 1790, il précise que le registre capitulaire où est consignée cette décision doit se trouver en possession du département.
• 5 mars 1790, Lure : Claude-Antoine PONCEOT clôt les premiers comptes capitulaires de l'année 1790. Il reçoit 400 livres comme chantre de la collégiale Saint-Martin de Lure. Sa fonction de receveur porte ses appointements à 800 livres. Ses deux fonctions, chantre et receveur, sont nettement exprimées (il est dit "receveur du chapitre équestral et princier de Lure"). Il les exerce jusqu'à la fermeture de l'établissement, en novembre 1790. Le 18 décembre 1790, il présente les comptes du chapitre au directoire de district afin que celui-ci puisse répondre aux demandes de pension.
Au chœur de la collégiale de Lure, en tant que chantre, PONCEOT côtoie trois chantres prêtres Christophe GUEUREY, Pierre-Hubert RENAUD et Claude CLERC, qui touchent chacun 610 livres par an, un chantre séculier comme lui, Joseph CHAUVELOT, qui ne reçoit que 300 livres, et l'organiste, également séculier, Jean-Georges MEYER, payé 400 livres. Le chapitre entretient également des enfants de chœur, peut-être au nombre de six.
• 25 novembre 1790, Lure : Marie-Madeleine Schmidt, l'épouse de Claude-Antoine PONCEOT, meurt à l'âge de 55 ans. Son mari est dit "négociant", sans aucune référence à ses emplois au service du chapitre (lequel vient, en effet, de fermer ses portes). Elle est inhumée le lendemain dans le cimetière, en présence de Claude-Antoine PONCEOT, son époux, et de Silvestre Vazener, marchand, son gendre.
• 1790-1791 : Claude-Antoine PONCEOT effectue diverses démarches pour obtenir des secours et surtout garantir la pension viagère octroyée par le chapitre et sur laquelle il comptait. Le 26 juillet 1790 il obtient des doyen, chanoines, et curé de Saint-Hippolyte un certificat de service, qui ne précise pas les dates de début et de fin de son service. Dans ses diverses suppliques au Comité Ecclésiastique ou auprès des administrations locales, il dit dans l'une être âgé d'environ 60 ans, ou dans une autre être âgé de 56 ans et chargé d'une nombreuse famille. Quoi qu'il en soit, "il n'est plus propre à commencer à vicarier".
• 28 février 1791, Luxeuil : Le directoire de district reconsidère la requête de Claude-Antoine PONCEOT à la demande du directoire de département. Il décide de lui verser la fin de ses honoraires pour l'année 1790. Il indique également qu'il est d'avis que lui soit versée une pension annuelle et viagère de 500 livres, reprenant ainsi les termes de l'acte capitulaire du 26 octobre 1789.
• 11 mars 1791, Lure : Après trois mois et demi de veuvage, Claude-Antoine PONCEOT contracte un troisième mariage, avec Marie-Barbe Curien, née vers 1767, fille d'un laboureur de Servance (aujourd'hui Servance-Miellin, à 22 km au nord-est de Lure). Elle décèdera le 1er mars 1810 à Charquemont.
• 26 avril 1793, Lure : Marie-Barbe Curien met au monde un fils prénommé Claude-Nicolas-Humbert. Claude-Antoine PONCEOT est dit "étapier en cette ville", l'étapier étant "celui qui a soin de fournir & de distribuer l’étape aux gens de guerre" dit le Dictionnaire de l'Académie française, c'est-à-dire celui qui devait assurer l'approvisionnement de l'armée lors des étapes. Ce fils deviendra cordonnier.
• 19 octobre 1793, Lure : Georges MEYER, "négociant et ci-devant organiste du ci-devant Chapitre de Lure", et Claude-Antoine PONCEOT, "aussi ancien organiste au ci-devant Chapitre de Saint-Hypolite", expertisent l'orgue que le facteur Jean RICHARD a démonté de la ci-devant église collégiale de Lure et a remonté dans l'église paroissiale. Le premier a été choisi par la Municipalité, le second par le facteur. Claude Antoine PONCEOT a effectivement été organiste à Saint-Hippolyte, mais il ne semble plus être organiste depuis de longues années, en fait depuis son arrivée à Lure, en 1768, où il exerce les fonctions de chantre et de receveur du chapitre. Cette expertise nous montre que, néanmoins, il restait reconnu dans le milieu de l'orgue puisque Jean RICHARD l'a choisi comme expert. À moins qu'il n'ait été organiste de la paroisse, sans apparaître comme tel dans la documentation dépouillée.
Après avoir prêté serment, les deux hommes examinent l'instrument et en jouent ("De là, nous avons passé aux claviers : nous les avons touché et trouvés fort doux, sans arrêt, et faisant bien leurs fonctions"…), estiment la valeur de ce que le facteur a fait en plus de son marché, rédigent et signent leur rapport, très positif dans l'ensemble.
Moins de deux mois après, Claude-Antoine PONCEOT rend son dernier souffle.
• 20 frimaire an II (10 décembre 1793), Lure : Claude-Antoine PONCEOT, "négociant", âgé de 58 ans, décède "environ les cinq heures du soir, en sa maison Grand Rue au dit Lure". Le décès est déclaré le lendemain par son fils Pierre-Léon Ponceot, 19 ans, "étapier", accompagné d'un tanneur. Son fils avait donc pris son relais dans la fonction d'étapier.
Mise à jour : 1er janvier 2022