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POISSON, René (1746-1794)
Date(s) : 1746-7-18 / 1794-2-5
René POISSON est originaire de Laval dans le Bas-Maine où il a reçu au moins une formation d’enfant de chœur à la collégiale Saint-Michel. Il y est reçu à 11 ans « d’une voix unanyme ». Il a certainement exercé au service d’un autre chapitre avant d’être coopté par celui de la collégiale Saint-Pierre d’Angers où il fait carrière de 1771 à 1790. Si l’itinérance est à évoquer dans son parcours, il convient également de mettre en avant sa double activité professionnelle puisqu’il est cité comme « fabricant de bas » à plusieurs reprises. L’indication vaut pour tous les psalteurs de Saint-Pierre qui à plusieurs reprises se plaignent auprès du chapitre de la faiblesse de leurs rémunérations et sont encouragés à avoir une double activité. René POISSON s’est accommodé de la situation. Dès la fermeture du chapitre Saint-Pierre il est recruté à l’église paroissiale de La Trinité où il sert jusqu’à son décès cumulant la pension viagère de l'État et les revenus de La Trinité.
• 18 juillet 1746, Laval [Mayenne] : Pierre Poisson, tisserand, époux de Marie Poisson, fait baptiser son fils René en l’église paroissiale Saint-Vénérand de Laval. Le parrain est également tisserand et la marraine signe l’acte.
• 23 août 1757, Laval : René POISSON a 11 ans lorsqu’il est reçu "d’une voix unanyme" enfant de chœur à la collégiale Saint-Michel aux gages de 24 livres. Les conditions de sa réception basée sur un critère implicitement musical, son âge, supposent une période de formation antérieure, peut-être à Saint-Vénérand.
• 24 juillet 1758, Laval : René POISSON donne satisfaction au chapitre car ses gages sont portés à 36 livres. L'effectif de la psallette est alors constitué de François COSNARD, puis à partir de juillet 1758 Jean DUCLOS (futur organiste) et Julien COURCELLE, sous la direction de Charles BABIN qui est chargé de les instruire.
• 10 novembre 1767, Laval : Le chapitre de Saint-Michel choisit Mathurin LEPRÊTRE "pour remplir la place de psalteur et de porte-croix qu’occupoit cy devant René POISSON". L’information atteste que René POISSON a quitté le chapitre
• 1767-1771 : La situation de René POISSON est inconnue pendant ces quatre années jusqu’à son recrutement par le chapitre de la collégiale Saint-Pierre d’Angers.
• 6 novembre 1771, Angers : Le chapitre de la collégiale Saint-Pierre reçoit René POISSON comme psalteur c'est-à-dire chantre. Ses gages sont de 342 lt par an, soit une rémunération identique à celle des autres psalteurs.
Les conditions de sa réception à Angers interrogent cependant car un dénommé Poisson, homonyme, est alors maire-chapelain. Si un lien de parenté est possible entre les deux hommes, leurs tempéraments diffèrent. En effet, les faits et gestes du Sieur Poisson, son indiscipline, excèdent le chapitre au plus haut point si bien que ce dernier, malgré une volonté d’apaisement, en vient à se séparer de son maire chapelain. La délibération capitulaire du 22 mars 1780 recense longuement les griefs du chapitre avant de conclure qu’après sommation d’huissier le bedeau aura charge d’interdire l’entrée du chœur au ci-devant maire-chapelain Poisson.
Le psalteur René POISSON ne connaît pas ces intempérances. Il est semble-t-il exemplaire et reste au service du chapitre de 1771 jusqu’à sa fermeture en 1790, créant des liens avec les autres officiers du bas-chœur.
• 17 août 1779, Angers : Lors du mariage d'Honoré BELLANGER, officier de chœur de Saint-Maurille, plusieurs psalteurs sont présents tels René POISSON, François GUIMONT et Pierre GEINDREAU. Ils exercent à Saint-Pierre ou Saint-Maurille, deux collégiales voisines géographiquement.
• 26 octobre 1784, Candé [M&L] : René POISSON, 34 ans, épouse Anne-Marie-Claire Lamarre ou Lemarre à Candé, bourgade du Haut-Anjou, anciennement Marches de Bretagne, située à une dizaine de lieues au Nord-Ouest d’Angers non loin de Segré. Le mariage qui a fait l’objet d’une demande de dispense est célébré par un chapelain du chapitre Saint-Pierre, seul témoin du côté de l’époux. POISSON est alors réputé fabricant de bas, ce qui signifie une double activité professionnelle.
À lire les registres capitulaires, la rémunération des officiers du bas-chœur est régulièrement estimée insuffisante. Par comparaison, les appointements d’un psalteur de la cathédrale sont d’environ 900 lt. La question de la rémunération est d’ailleurs le motif principal de "remerciement" des officiers du chapitre. Elle a certainement été à l’origine de la démission du chantre François MESNARD en 1772 au moment de son mariage. La frustration qu’il en a eue ajoutée à celle de ne plus chanter ainsi qu’à ses infirmités ont nourri une rancœur qui transparaît lorsqu’il écrit sa longue supplique au département en 1790.
• 1785, [Angers] : Une petite Anne Marguerite Françoise vient au monde chez les POISSON qui décèdera en 1792.
• 28 décembre 1786, Angers : La famille POISSON accueille une petite Marie qui décède à moins de 3 ans. Le 18 septembre 1789 le baptême de René Jean précède son décès quatre mois plus tard. Il semble qu’il n’y ait pas eu d’autre naissance. Les enfants ont été baptisés à Saint-Pierre où leur père est « officier de chœur ».
• En 1790, quatre psalteurs exercent au chapitre de la collégiale Saint-Pierre. Il s'agit de Pierre GEINDREAU, Jean VERGER, René POISSON et François MOUSSEAU. GABORY étant décédé en 1790, la tribune se trouve vacante.
• 1791, Angers : À la suite de la suppression du chapitre de Saint-Pierre, René POISSON est recruté comme chantre de la paroisse de La Trinité d'Angers. Le Directoire du district lui accorde une pension provisoire de 342 livres qui sera diminuée quelques mois plus tard compte tenu de la rémunération de 300 lt qu’il perçoit à La Trinité.
• 1792, Angers : L'année est marquée par le décès de deux proches, d'une part son épouse le 3 mars puis sa fille Anne Marguerite le 10 mai. L'acte de décès transcrit une émotion habituellement absente de ces actes conventionnels. Trois psalteurs de Saint-Maurice sont présents alors que POISSON exerçait à Saint-Pierre. Il s'agit de LE GAYS, ROSÉ et DAUVESSE. Ils entourent leur ami certes mais aussi la "jeune fille unique enfant" qui a environ 7 ans ainsi que l'indique son acte de décès en date du 10 mai suivant. En 1792 POISSON est donc veuf et sans enfant.
• 19 septembre 1792, Angers : Le Directoire accorde au sieur POISSON une pension viagère de 114 lt qui tient compte de la poursuite de son activité au sein d'une paroisse depuis 1791.
• 18 Pluviôse An II [6 février 1794], Angers : Le commis de l’Hôtel-Dieu Favrais déclare le décès de René POISSON, la veille. Il a 57 [58] ans, est veuf, fabricant de bas, profession déclarée au moment de son mariage, natif de Saint-Vénérand près Laval en Mayenne.
Mise à jour : 7 février 2019